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| John Cassavetes | |
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+7Avadoro bix229 darkanny shanidar traversay Epi Bellonzo 11 participants | |
Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: John Cassavetes Dim 19 Aoû 2012 - 7:14 | |
| - eXPie a écrit:
- Cassavetes fait partie des réalisateurs que j'aimerais aimer
de même et il reste d'actualité, en octobre on va sortir ce coffret 5 films de John Cassavetes - Coffret - Citation :
- Contient :
- "Shadows" - "Faces" - "Une Femme sous influence" - "Meurtre d'un bookmaker chinois" - "Opening Night" - 2 DVD bonus Séquences et entretiens inédits avec ses plus proches collaborateurs (Gena Rowlands, Peter Falk, Ben Gazzara, Seymour Cassel...) Interviews mises en images de John Cassavetes, réalisées par les critiques et historiens du cinéma Michel Ciment et Michael Henry Wilson (150') Introduction de chacun des films par Patrick Brion et un artiste (Alain Corneau, Claude Miller, Jean-François Stévenin...) Documentaire inédit : "Anything for John" de Doug Headline et Dominique Cazenave sur la carrière de John Cassavetes (90') Bandes-annonces originales le moment de refaire un essai avec ses films?! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: John Cassavetes Dim 24 Fév 2013 - 17:11 | |
| Un w end Cassavetes ne se refuse pas... Opening night m'avait laissé le souvenir d'un film très dur, d'une grande violence, Meurtre d'un bookmaker chinois et Faces sont moins violents mais tout aussi inoubliables ! Mais commençons par Meurtre d'un bookmaker chinois :
je rejoins complètement animal : le scénario n'a rien de très intéressant, il semble même n'être que secondaire dans l'aventure, laquelle sert uniquement le talent (et quel talent) de Ben Gazzara et des trois 'filles' qui l'accompagnent. J'ai été impressionnée par la manière dont la caméra virevolte dans l'espace, frôlant les corps, brûlant les visages, heurtant les sens, dans une danse au rythme effrénée, parfois usante, souvent hallucinante parce que hallucinatoire. En quelques plans d'une belle liberté, Cassavetes raconte l'histoire qui lie les uns et les autres. Pas de scènes superflues, pas de mots inutiles, Cassavetes fait totalement confiance au spectateur et lui laisse à peine le temps de s'en apercevoir. La manière de filmer les corps (et en particulier les femmes) est absolument sublime et sans concession et encore une fois, en filmant des scènes de cabaret Cassavetes joue sur différents niveaux de mise en scène qui fonctionnent intensément, mise en abyme parfaite du théâtre dans le théâtre.
Le souffle retenu, j'ai attendu que le spectacle craque, que les spectateurs s'essoufflent, que les sifflets grondent, qu'une fille dérape comme si le cinéma de Cassavetes jouait sur le fil ténu de l'attente, l'attente de l'instant qui bascule, du dérapage, de la perte de contrôle, de l'avilissement. Mais (et c'est ce qui fait pour moi la force de ce cinéma) cet instant attendu ne vient pas et la vie continue, comme le jeu, comme le moment factice où le corps ment, se met en scène et pourtant ne trompe pas, et pourtant clame une vérité (celle de la déchéance, de la perte, de l'avilissement jamais loin).
Bref un film dont le scénario est sans doute un peu lâche mais qui révèle magnifiquement le jeu d'acteur de Ben Gazzara (vraiment sublime avec ce demi sourire à la fois tendre et ironique, naïf et protecteur, doux et carnassier) et une manière de filmer les corps des femmes, les relations sans jamais trop en faire et avec la conviction que le spectateur est suffisamment aguerri pour faire son propre film. Un grand plaisir !
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| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: John Cassavetes Dim 24 Fév 2013 - 17:38 | |
| Un chef d'oeuvre !! Un film qui prend pour thème l'impossibilité du couple. Des acteurs incroyables, des scènes qui semblent prendre à bras-le-corps les moments les plus intenses comme les plus superflus de vies qui s'écroulent, deux heures d'instants qui craquent, de flamboiements et de questionnements, de visages torturés, amusés, aimants ou déséspérés. La question sous-jacente du : comment être heureux ou bien est-ce que les hommes et les femmes sont compatibles ? Quand s'arrête le jeu de séduction et quand commence l'ennui (de la routine, du désamour, de l'absence à l'autre) ? Le film, sorti en 1968, marque vraiment une rupture et un questionnement sur la manière dont les femmes prennent conscience de leur pouvoir, de leur solitude, de leurs envies mais aussi l'importance de la bienséance et de l'argent, qui font souvent accepter une situation intenable (un mari volage, adultère, buveur, noceur ou un autre, impuissant, absent, travailleur). Deux actrices incroyables : Gena Rowlands : la blonde, prostituée, alcoolique et perdue qui rêve de se ranger avec un homme gentil et aimant et Lynn Carlin : la brune, femme au foyer, collier de perles et bons sentiments qui voit son couple battre de l'aile et s'atomiser. Entre la pute et la maman, l'homme (John Marley) refuse de choisir, libre, heureux, joyeux, noceur, amical, sympathique mais finalement terriblement conventionnel et au milieu du trio vient se greffer le personnage de Chet (Seymour Cassel) qui représente la nouvelle vague, le dévergondage, la liberté totale et sans mesure mais aussi finalement celui qui a sans doute le plus de respect pour les autres et pour lui-même. Un film qui soulève une infinité de questions sur la condition de la femme, sur l'idée de liens entre les êtres (mariage, argent, sexe...), sur le respect de l'autre, sur les conventions... Filmé en noir et blanc, caméra à l'épaule, avec des scènes de valse inoubliable et ébouriffante (mais comment a fait Cassavetes pour faire disparaitre sa caméra et donner le sentiment au spectateur d'être dans la pièce où se déroule l'action ?), avec toujours des visages en gros plan qui pleurent, souffrent, vomissent, fument, boivent et rient immensément, d'un rire qui réchauffe et puis qui se transforme en un langage factice, artifice grossier de celui qui renonce au sérieux par peur d'être sincère, d'être lui-même, d'être fragile... Ebouriffant, donc et surtout inépuisable ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Cassavetes Sam 13 Juin 2015 - 22:32 | |
| Minnie and MoskowitzC'est bigrement bavard pour ne pas dire braillard, ce qui est du genre lassant, par certains côtés ça en fait plus que des tonnes, par d'autres ça tape plus juste et ça peut toucher une certaine beauté. Reste à voir si cette amour fou sous l'ombre lointaine de Bogart ou si la dose d'idéalisme irrésolu à côté d'un démontage presque aussi systématique que celle de notre moustachu amouraché tient toutes ses promesses hasardeusement naturalistes. Agaçant certainement (les trois premiers quarts d'heure sont longuets), pas toujours nuancé non plus, mais quelques images et moments, même quelques mots qui font que... Question subsidiaire le pick-up Ford des 50's est il l'ultime voiture de mauvais garçon ou de gros loser ? | |
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| | | | John Cassavetes | |
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