Glanages dans La Quinzaine Littéraire

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Sam 17 Mar 2012 - 21:51

bix229 a écrit:

colimasson a écrit:: Que disent-ils sur Crépuscule ?
J'hésite à l'inscrire à ma LAL...

D' après Hugo Pradelle, Crépuscule est du niveau de La Maison au bout du monde et de Les Heures...
Je t' en dirai un peu plus quand mon ordi cessera de faire des caprices...

Alors je reste à l'écoute Wink

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mar 20 Mar 2012 - 20:13

Donald Ray POLLOCK : Le Diable, tout le temps. - A. Michel

Un roman comme un vin puisant, nerveux, gorgé de pourriture humaine, qui grace à l' écriture conquiert une noblesse. Un breuvage du Sud, un jus d' etres frustes, illuminés, sordides comme les ivrognes de Carver. L' obsession du mal les haite et ils passent leur vie à combattre le démon : la violence rurale confirme la force du recueil de nouvelles Knockemstiff et le raproche aussi des errants enflammés de Flannery O'Connor... C' est du raide.

Introduction à l' article de Liliane Kerjan.

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mer 21 Mar 2012 - 19:18

Lidia Jorge : La Nuit des femmes qui chantent. - Métailié

"Nuit parfaite", tel est le titre que donne ironiquement L.G. au prologue narratif de ce tout nouveau roman, une quinzaine de pages dont le contenu fictionnel se situe 20 ans après l' essentiel du récit qui va suivre, comme si l' épilogue attendu se trouvait ici audacieusement projeté en tete, en un effet saisissant, par un écrivain dans la plénitude de son art.

Introduction à l' article de Jacques Fressard.

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Sam 31 Mar 2012 - 21:17

Au sommaire du n° 1 058

- Edgar Hilsenrath : Nuit. - Attila

- Steve Sem-Sandberg : Les Dépossédés. - R. Laffont/Pavillons

- Caroline Lamarche : La Chienne de Naha. - Gallimard

- Georges Pérec : Le Condottière. - Seuil

- Curzio Malaparte : Muss, suivi de Grand imbécile. - Quai Voltaire

- Tom Franklin : Le Retout de Silas Jones. - A. MIchel/Terres d' Amérique

- Cynthia Ozick : Corps étrangers. - L' Olivier

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Sam 31 Mar 2012 - 21:48

Si tu peux me recopier deux mots concernant Hilsenrath ? Very Happy

Edgar Hilsenrath : Nuit. - Attila

Nuit, Hilsenrath, travaillera sans relache sur le manuscrit de 1945 à s publication en 1964...
La survie, les instincts qui la portent, sa négativité, apparaissent comme l' une des grandes affaires d' Hilsenrath qui s' y confronte toujours, comme ébahi, avec un ricanement sinistre ou une candeur bouleversante, s' obstinant à exister et à écrire.

Bronsky, le héros de Fuck America devenu, à force de hargne, écrivain, s' obstinait à dire quelque chose de la résistance, de l' énergie démentielle qui ordonne l' individu de la manière dont la vie l' a "fourbu" et de son grand projet d' un récit sur le ghetto, "son livre contre la violence et la barbarie". Ce grand livre, le voici, portant le plus ramassé et le plus terrible qui soit : Nuit...

Hilsenrath n' explique rien, n' élargit pas, mais restreint au contraire son récit, le dépouillant à l' extreme, jusqu' à l' insupportable...

Si insupportable que soit cette voix, si forte notre colère ou notre désespoir, Hilsenrath, à force de sembler implacable, semble affirmer, une fois encore, avec obstination, que finalement tout est grotesque, que rien n' échappe à l' horreur singulièrement palpable de notre propre vide intérieur, que malgré le retour en nous memes de quelques vieux reves, ou quelques gestes de tendresse, tout est perdu. Et nous en pleurerions.

Extraits de l' article de Hugo Pradelle

Merci Bix ! Ca fait longtemps que j'ai envie de lire Hilsenrath, mais je ne l'ai même pas encore fait entrer dans ma PAL... Affaire à résoudre donc.

Tom Franklin : Le Retour de Silas Jones. - A. MIchel/Terres d' Amérique

Le sud des Etats Unis a inspiré certaines des plus belles pages de la littérature américaine, des pages dont le pouvoir évocateur nous a donné l' illusion de connaitre le rythe lent du fleuve Mississippi, les méandres humides des bayous de Louisiane et les arrière-salles des tripots interlopes où de vieux noirs chantaient leur fatalisme et inventaient le blues. Tom Franklin a trempé sa plume dans la meme encre que Faulkner ou Tennessee Williams pour dépeindre un Sud rural où, encore aujourd' hui le racisme est prégnant.

Introduction à l' article de Santiago Artozqui

Cybthia Ozick. - Corps étrangers. - L' Olivier

La belle idée ! C Ozick, grande voix du roman juif américain, vient de réécrire Les Ambassadeurs de Henry James en situant l' exil et le voyage dans les années 1950 en Europe, et singulièrement à Paris. C' est la bohème d' autres générations perdues qui flottent entre les certitudes de la Californie, la culture de New York et les fantomes de la rive gauche, étrangers à eux-memes. C Ozick donne là un roman profond sous l' éternelle errance du Juif, et sur la greffe impossible.

Introduction à l' article de Liliane Kerjan

Au somaire du n° 1 059

- Virginia Woolf : Oeuvres romanesques. - Gallimard/La Pléiade

- Bernard Quiriny : Une collection très particulière. - Seuil

- Peter Nadas : Hisoires parallèles. - Plon, 1 138 p.

- Michele Meri : Les Limaces françaises. - Seuil

- Peter Stamm : Au-delà du lac. - Bourgois

- Yoko Tawada : Journal des jours tremblants. Après Fukushima. - Verdier

- Jacques Réda : Lettre au physicien (Poèmes). - Gallimard

- Lucien Jerphagnon : Connais toi- toi meme... Et fais ce que tu aimes (philo). -A. Michel

- La France noire : Trois siècles de présence des Afriques, des Caraibes, de l' Océan Indien. Préf de Mabanckou

Virginia Woolf et Bernard Quiriny m'intéressent !

Prêt à recopier Bix ? Very Happy

colimasson a écrit:: Virginia Woolf et Bernard Quiriny m'intéressent !

Prêt à recopier Bix ?

Oui, Coli ! C' est moi le scribe... parait que c' est bon peour les neurones...

Merci ! Et lire le recopiage des autres ça fait aussi du bien aux neurones content

- Bernard Quiriny : Une collection très particulière. - Seuil

Après une incartade romanesque, B Quiriny revient à son genre de prédilection avec un recueil plus structuré et parvient une fois encore à nous faire rire. Un univers décalé, foisonnant, grinçant, peuplé de livres, où nous perdons pied avec une jubilation sincère.

Introduction à l' article de Hugo Pradelle

ça me parait bien résumé malgré l' abus de termes à la mode. Pour V. Woolf, je vais essayer de résumer un très long article de 2 pages, où Marc Porée met l' accent sur la contemporanéité de V W, sa modernité par rapport au roman de l' époque, ceux de romanciers comme Galsworthy ou Bennett. Sur la diversité étonnante de son oeuvre romanesque. V W écrivait elle meme, qu' elle "pensait vaguement inventer des termes nouveaux à substituer à roman".

Les préfaciers insistent aussi sur la drolerie de W qui fut souvent niée ou oubliée.

...Encore un effort, et elle apparaitra pour ce qu' elle est, à savoir un grand écrivain humoriste invétérée parce que "mélancolique née." On ne saurait nier les évidences en l' occurence le long cortège de dépressions et de deuils qui finit par l' engloutir, mais sous ses airs de chien battu, elle savait pratiquer comme personne la distance amusée, la fantaisie espiègle, la malice frondeuse...

Par ailleurs, son acharnement à battre en brèche les manièrismes d' une certaine écriture féminine, délicate et charmante (qualificatifs qui la mettaient en fureur), sans emphase au prix d' un héroisme singulier, mettant en oeuvre une détermination en acier trempé.

Son modernisme n' est pas moins radical que celui de Joyce ou de DH Lawrence...Et Marc Porée de noter le bonheur d' écriture obtenu par de nouvelles traductions...

Etc. Bon, Coli, il faut faire la part de l' emphase critique et de ses suggestions ou inventions, et meme il faut les oublier en lisant V W. Mais j' avais été frappé par le naturel et la malice de V W dans des ouvrages non romanesques comme Une chambre à soi ou Le Commun des lecteurs. Et puis il y a aussi le Journal, mais là, c' est un pavé !

Merci Bix pour ton travail !

bix229 a écrit:: - Bernard Quiriny : Une collection très particulière. - Seuil

Après une incartade romanesque, B Quiriny revient à son genre de prédilection avec un recueil plus structuré et parvient une fois encore à nous faire rire. Un univers décalé, foisonnant, grinçant, peuplé de livres, où nous perdons pied avec une jubilation sincère.

Introduction à l' article de Hugo Pradelle

ça me parait bien résumé malgré l' abus de termes à la mode.

Tu veux parler des mots "décalé", "foisonnant", "grinçant" ? C'est vrai que ce sont des mots qu'on lit souvent dans la critique ces temps-ci. Ils finissent par perdre un peu de leur force... J'ai l'impression que ça désigne tout et rien. Même si ça reste quand même un peu orienté...

Citation :

Ce n'est pas une impression que je partage totalement (je trouve le style de VW "délicat", quitte à la faire bondir depuis l'au-delà)
Mais c'est vrai qu'elle arrive à prendre beaucoup de recul sur des évènements tragiques, je m'en suis particulièrement rendue compte dans Mrs Dalloway.
Les ouvrages non romanesques, pas encore essayé...

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