Glanages dans La Quinzaine Littéraire

Marie Ndiaye : Ladivine. - Gallimard

Trois femmes piégées

Comment caractériser un envoutement ? De La sorcière à Trois femmes puissantes, les romans de Marie Ndiaye exercent un charme, au sens ancien et magique du terme, et celuici n' y fait pas exception. La sorcellerie de l' auteur s' y déploie sur 400 pages et quatre générations de femmes, poignante et retorse à tordre le coeur.

Après Trois femmes puissantes et ses héroines très conscientes de leur dignité, Ladivine met en scène trois femmes piégées... Ce sortilège des mères et des filles, seul un homme peut le rompre, s' il en a l' intelligence et le courage...

Une légende moderne où la questionn de l' origine occupe une bonne place, où l' identité et la reconnaissance sont à conquérir. Et comme, il s' agit d' un conte à la fois terrible et merveilleux, ce livre offre la possibilité d' ultimes retrouvailles, l' espoir d' un salut, "la promesse d' une clarté nouvelle posée sur chaque jour."

Extraits de l' article d' Eve Charrin

J'ai entendu parler du livre de Nicole Caligaris et je serais curieuse de savoir ce qu'en pense la Quinzaine...

colimasson a écrit:

J'ai entendu parler du livre de Nicole Caligaris et je serais curieuse de savoir ce qu'en pense la Quinzaine...

OK, je m' en occupe... je vais essayer de te donner le maximum de citations de N.C. Mais pas ce soir !

bix229 a écrit:

colimasson a écrit:

J'ai entendu parler du livre de Nicole Caligaris et je serais curieuse de savoir ce qu'en pense la Quinzaine...

OK, je m' en occupe... je vais essayer de te donner le maximum de citations de N.C. Mais pas ce soir !

Je fais la même requête que Coli !!! Merci !!!!

Nicole CALIGARIS : Le paradis entre les jambes. - Verticales

AVEC LE DIABLE

Il est des livres d' une venue difficile qu' un écrvain s' est mis dans l' obligation d' écrire? Avec ce livre, N. Caligaris nous fait sentir qu' elle en était plus ou moins là.

"Tout commence pour moi début juin 1982, place Mouffetard, au cours d' une soirée improvisée entre étudiants, à la terrasse d' un restaurant pas cher."

Il y a là un étudiant japonais de trente deux ans,Issei Sagawa, le futur meurtrier et une étudiante hollandaise, Renée Hartvelt, la future victime. Certains se souviendront encore du scandale quand on apprendra que Sagawa avait tué... cuisiné et mangé la jeune femme...

Cette soirée est devenue mémorable en raison de la suite. Après son arrestation, Sagawa est incarcéré à la Santé jusqu' en 1983, puis transféré en hopital phychiatrique. Après le non lieu prononcé pour irresponsabilité, il est libéré en 186, date à partir de laquelle il mène une exitence très médiatique et vit toujours de son crime.

Or N. Caligaris n' pas l' intention de s' expliquer l' acte de Sagawa :

"Je ne l' ai pas considéré comme un monstre, ni non plus avec sympathie. Je me suis gardée de l' interpréter, je me suis attachée à maintenir son inaccessibilité, sa particularité d' etre que l' on ne s' approprie pas."

En revanche, ce qui 30 ans après fait toujours question, c' est la raison qui l' a poussée à provoquer puis entretenir une correspondance avec Sagawa.

"Du 28 aout 81 au 25 septembre 82, j' ai échangé avec Sagawa alors retenu àla Maison d' arret de La Santé, huit lettres en attendant son jugement."

La dernière signe la fin de leur relation, et ces lettres le lecteur les retrouve ici. Elles constituent les 20 dernières pages du livre. Pourquoi avoir écrit au meurtrier ?

"Je ne cherchais pas à comprendre la catastrophe, j' en commençais l' avenir." Celle qu' elle était alors, elle ne la comprend plus : "La jeune femme que j' étais alors est un document abscons pour la femme que je suis devenue."

Pourtant la nécessité de se répondre demeure... : "Ce que veut etre ce livre, je l' ignore. Je m' efforce de retrouver ce fait divers dans mon existence, de retrouver son contact, là où le hasard l' a placé, à l' origine de ma vie littéraire"...

Dans la troisième partie de cet autoportrait, N.C. écrit : "Pourquoi ai-je écrit à I. Sagawa alors qu' il s' était fait l' auteur d' un massacre ?", la réponse se formule ainsi : "Je suis un écrvain qui s' efforce de descendre dan la nuit de l' homme." Le lien est établi entre la gamine rétive en ébullition, l' étudiante marginale et l' écrivain qu' elle est devenue...
Nombreuses sont ses références. La plus fréquente est surement le livre que Segawa lui a offert du temps où ils s' écrivaient. Il s' agit d' Eloge de l' ombre : Tanizaki Junichiro :

"Eloge de l' ombre est aussi un éloge de la souillure, de la matière humaine quand elle s' accroche aux objets, au sol, aux parois, et reste, permanence de l' homme dans l' ombre des intérieurs, des pièces intimes, des lieux d' aisance".

Extraits de l' art d' Agnès Vaquin

un grand MERCI Bix ....

Merci Bix pour tous ces détails !
A mon avis, ce livre de Caligaris risque de me fatiguer rapidement...

colimasson a écrit:

Merci Bix pour tous ces détails !
A mon avis, ce livre de Caligaris risque de me fatiguer rapidement...

Je n' osais pas le dire, mais je l' ai pensé !

bix229 a écrit:

colimasson a écrit:

Merci Bix pour tous ces détails !
A mon avis, ce livre de Caligaris risque de me fatiguer rapidement...

Je n' osais pas le dire, mais je l' ai pensé !

Tu n'aurais rien risqué à me le dire, je te rassure !

Au sommaire du n° 1 081

- Camille LAURENS : Encore et jamais. Variations. - Gallimard

- Norman MANEA : La cinquième impossibilité. - Seuil/Fiction & Cie

- Werner KOFLER : Trop tard. - Absalon Ed.

- Frencesco PACIFICO : R. Laffont/Pavillons

- Paul MURRAY : Skippy dans les étolies. - Belfond

- GAO XINGJIAN : La montagne de l' ame et autres récits. - Seuil/Opus

- Tiphaine SAMOYAULT : Bete de cirque. - Seuil/Fiction & Cie

Si l' un de ces titres vous interesse, manifestez-vous !

bix229 a écrit:

Werner KOFLER : Trop tard suivi de Thiefland, obsession. - Absalon éd

Werner Kofler est l' un de ces grands écrvains, comme Thomas Bernhard, pour qui l' écriture est une protestation passionnée contre la dégradation du monde par l' argent, la lacheté, le consentement au nazisme, la complicité latente avec le crime secret et confortable.

Inroduction à l' article de Georges-Arthur Goldschmidt.

Et toi Bix, as-tu déjà lu cet auteur ?

Non, je n' ai pas encore lu Kofler, mais j' en ai envie. Et d' ailleurs j' essaye aussi de combler mes lacunes concernant la littérature allemande.