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| Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Sam 17 Oct 2009 - 1:00 | |
| Comme souvent, on n' a visiblement pas lu le meme livre ! Il est vrai qu' il en existe plusieurs versions... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Sam 17 Oct 2009 - 22:27 | |
| Je l'ai dévoré moi aussi. J'aime le style sobre et imagé de Lao She, la façon dont il décrit les personnages en quelques coups de plume, ou dont nous fait part de leurs réflexions et états d'âme. Ses évocations des plaisirs simples et des beautés de la nature sont elles aussi très belles, mais je ne les qualifierais pas de "joyeuses". Vivantes plutôt. Les écrits de Lao She me donnent une incroyable sensation de "vie", tant dans les moments d'exaltation que dans la peine. Ainsi, la scène de l'orage est magnifique ; l'air lourd et étouffant et les nuages sombres qui précèdent le déluge ( "Même les saules attendaient, pantelants de terreur". ) , puis les coups de tonnerre, le pauvre tireur harassé sous les trombes d'eau qui s'infiltrent jusque dans les maisons, et enfin l'accalmie soudaine, lorsque le vent se lève enfin, chassant les nuages et laissant les hommes épuisés. L'aspect documentaire, qui a gêné certains d'entre vous, me passionne au contraire. Peut-être parce que les civilisations passées et même antiques m'ont toujours fortement intéressée. En tout cas, à la lecture de Lao She j'ai souvent l'impression de voir une photographie d'époque, ou un film. Il parvient remarquablement à évoquer les rues et habitations du Pékin des années 20, grouillant d'une population hétéroclite. Le petit reproche que l'on pourrait faire au Pousse-pousse est certainement l'accumulation de malheurs, comme une mécanique mise en route qui broie le protagoniste malgré ses sursauts de révolte et sa soif de réussir. Cette mécanique est certes présente dans Quatre générations sous un même toit, certains des personnages y sont également caricaturaux, mais cela n'empêche pas les scènes de joie et d'amitié, les actes de bravoure et de résistance, et quelques destins heureux. Ceci manque peut-être un peu dans ce court roman, même si je n'ai personnellement pas ressenti ce manque. De plus, hormis la dernière épreuve qui pouvait donner une impression de "trop", ( le suicide de la femme aimée ), ces événements ne m'ont pas paru si improbables. J'ai vu récemment plusieurs documentaires sur l'Inde pauvre et rurale. Les paysans, ruinés par la baisse du prix des céréales, se retrouvent incapables de régler leurs dettes. Pour éviter le déshonneur, ils ne voient d'autre issue que le suicide. La femme, qui demeure seule et ruinée avec les enfants et parfois les vieillards, se voit contrainte de se prostituer. Ou alors la famille déménage dans les bidonvilles des grandes cités, et vivote dans la misère, parfois même au sein des décharges. Prostitution, alcool, drogue, morts prématurées causées par l'impossibilité à régler les frais de santé... Une situation somme tout guère différente de celle que décrit Lao She. La vie des pauvres parmi les pauvres n'a au fond guère changé. Dans ce récit, Lao She, dénonce le matérialisme et l'individualisme incarné par Siang-Tsé, résolu à réussir tout seul. "Réflexion faite, il se disait : ton argent à toi, on peut te le chiper sans que tu puisses t'en plaindre ; l'argent des autres, tu peux le prendre, à condition de te vendre, de bien vouloir être le jouet de ta femme ou l'esclave de ton beau-père. T'es pas un homme, mais un oiseau ; quand tu cherches ta pitance, tu risques de tomber dans un filet. Si tu acceptes d'être nourri, il faut que tu restes sagement dans ta cage ; on te demande seulement de chanter ; on peut même te revendre !"Mais l'auteur, à mon sens, démonce également l'absence de communication qui découle de cet individualisme. Aussi le personnage de Tigresse, quoique antipathique, ne m'a pas paru si terrible que cela. Fille unique, élevée par un père qui ne s'en occupe guère et ne veut pas vraiment la marier pour la garder en prévision de ses vieux jours, elle n'a pas eu la vie si facile que cela. De plus, entre un père qui a gagné sa vie par des combines malhonnêtes, puis des tireurs de pousses frustres dont Lao She rend le langage peu raffiné, elle s'est fait sa place en devenant une sorte de mégère, calculatrice et vindicative. " Il savait qu'une bonne réserve d'explosifs l'attendait à la maison." Pourtant, elle est réellement amoureuse de Siang-Tsé, et quitte même son père pour lui. Certes elle n'imaginait pas perdre également tout l'argent, mais ensuite elle dépensera toutes ses économies pour soigner ce mari malade. Malgré son mauvais caractère et son âme calculatrice indéniable ( et sans nul doute héritée de son père ), on sent en elle une tendresse qui ne demandait qu'à s'exprimer. De même, Siang-Tsé, individualiste et renfermé, partagé entre répulsion et désir, ne parvient pas à parler avec elle. On devine bien qu'entre ces deux-là tout aurait pu être différent s'ils avaient été capables de mettre des mots sur leurs ressentis. Entre silences et phrases bourrues, Lao She nous montre le malaise et l'incompréhension qui s'installe entre eux. Enfin, le suicide de petite Fou-Tse peut paraître de trop dans l'accumulation des malheurs de Siang-Tse ; mais en y réfléchissant bien, était-il si imprévisible ? Après la mort de Tigresse, elle n'a plus de chambre pour exercer ses activités et nourrir sa famille ; l'option du bordel semble être sa seule issue. Elle aurait pu attendre, si Siang-Tse lui avait donné de l'espoir. Mais à part une petite phrase lors de son départ, rien. Il n'est jamais revenu la voir, n'a pas pris de ses nouvelles, ne lui a pas avoué ses sentiments. Est-il donc si étonnant que la pauvre amoureuse ait vu en le suicide la seule issue possible ? Ce livre est aussi celui des occasions manquées. Car des occasions, Siang-Tse en a eus. Mais à cause de son individualisme et de son incapacité à s'exprimer ( et à en voir l'intérêt ), il n'a pas su les saisir. Je ne sais si ma défense du pousse-pousse s'est révélée convaincante. J'aime décidément le style de Lao She, réaliste et imagé, décrivant les peines et turpitudes mais aussi célébrant la vie et la nature. Nul doute que je me plongerai assez vite dans un autre de ses romans. ( D'ailleurs tous bien plus épais que ce pousse-pousse ). "En songeant aux paroles de Tigresse, il eut l'mpression de tomber dans un piège et d'avoir les bras et jambes pris dans un étau. Il ne parvenait pas à trouver la moindre faille dans ses propos : ils formaient un véritable filet ; le plus petit poisson ne pouvait s'en échapper. Tous les événements se rassemblaient en un bloc compact qui l'écrasait de tout son poid. Il comprit enfin que le destin d'un tireur se résumait en un seul mot : déveine !"
Dernière édition par Armor-Argoat le Dim 18 Oct 2009 - 0:18, édité 2 fois |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Dim 18 Oct 2009 - 9:14 | |
| je n'arrive pas à me convaincre de la dénonciation du matérialisme, après tout, tous les personnages mesurent le retour de leurs actes de façon matérielle (même si la stricte nécessité se fasse forcément très présente), dans le fond ça n'est pas remis en cause. Tigresse est assez sympathique mais se retrouve à incarner beaucoup de travers, on pourra lui accorder un peu de pitié mais elle "sera" au fond cupide, méprisante, presque amorale en essence à épuiser ce pauvre Siang-Tse en plus de son travail (on remarquera que d'autres femmes on droit au même traitement). C'est aussi un peu étrange de voir dans les personnages moins sombres ou brumeux le professeur M. Ts'ao éclairé.
Au profit de quelle alternative l'individualisme de Siang-Tse est-il précipité en enfer... une nuée de sauterelles (revanchardes mais justes parce que leurs souffrances... et l'injustice) ? la fin m'a semblée un peu appuyée, peut-être à tord, et la dénonciation presque condescendante sans forcément dessiner beaucoup mieux. Une ambiguité en quelque sorte.
Le côté documentaire est intéressant et agréable aussi, il y a bien quelque chose de ce côté là. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Dim 18 Oct 2009 - 22:07 | |
| - animal a écrit:
- je n'arrive pas à me convaincre de la dénonciation du matérialisme, après tout, tous les personnages mesurent le retour de leurs actes de façon matérielle (même si la stricte nécessité se fasse forcément très présente), dans le fond ça n'est pas remis en cause. Tigresse est assez sympathique mais se retrouve à incarner beaucoup de travers, on pourra lui accorder un peu de pitié mais elle "sera" au fond cupide, méprisante, presque amorale en essence à épuiser ce pauvre Siang-Tse en plus de son travail (on remarquera que d'autres femmes on droit au même traitement).
Dans le pousse-pousse oui. Par contre, dans Quatre générations sous un même toit, hormis quelques harpies, les personnages de femmes sont parmi les plus beaux. Avec une dénonciation constante du sort qui leur est réservé par la société traditionnelle. Par contre, la dénonciation du matérialisme associé à l'individualisme forcené est présente dans les deux oeuvres ; ce comportement qui entraîne les individus à vouloir gagner de l'argent à tout prix, quitte à dédaigner les valeurs humaines, la famille et l'entraide, voilà une chose qui ne plaît guère à Lao She. Je ne pense pas qu'il s'attaque à la volonté de réussir sa vie, mais à ce désir poussé à l'extrême, qui coupe les êtres des valeurs morales qui lui sont chères. Le pousse-pousse est le premier roman de Lao She. Peut-être, à trop vouloir démontrer, a-t'il un peu forcé le trait, ce qui peut rebuter les lecteurs n'ayant rien lu d'autre de cet auteur. Ayant lu Quatre générations sous un même toit, bien plus dense et abouti, j'ai une vision plus nuancée de son oeuvre, qui va certainement encore s'étoffer à la lecture de ses autres romans. Ainsi, dans Quatre générations, la tendresse de Lao She pour sa ville et pour le petit peuple courageux est toujours palpable, tendresse que le propos plus "unilatéral" et appuyé du pousse-pousse laisse moins transparaître. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Lun 19 Oct 2009 - 21:39 | |
| Je l'ai terminé également ce week-end et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Je ne vois pas trop quoi ajouter après vos commentaires. J'ai souligné pas mal de passages mais je ne suis pas sûr que cela vous apporte quelque chose de les relire... Mon impression initiale s'est maintenue et je reviendrai vers cet auteur.
Juste une question pour Bix: je trouve ton post sur ce roman très juste et je me demande pourquoi tu n'aimes pas Zola alors que cette histoire au réalisme social et documentaire avec des accents mélodramatiques est de la même veine. L' écriture est plus épurée certainement (plus modeste?) et le contexte forcément plus local mais le procédé de narration est proche. Il y a aussi une forme de fatalité et des personnages bien dessinés qui reflètent toute la société. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Lun 19 Oct 2009 - 22:33 | |
| Ah ah, bonne question, Marko, puisque je me la suis posé moi-meme... Je n' ai pas de vraie réponse. Je trouve que Zola écrivain est misérabiliste, insincère et son style me rebute. Ses paysans sont caricaturaux et ses prolétaires à peine moins...
Par contre Zola était un excellent photographe. J' ai vu dans le temps une expo de Zola photographe, et j' avais apprécié ! Cette question m' interpelle (!) parce qu' il m' arrive aussi de me demander pourquoi tel ou tel sur ce forum aime - ou n' aime pas- tel auteur... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Lun 19 Oct 2009 - 22:52 | |
| ... Et en plus, Zola a généré toute une filiation d' écrivains "prolétariens" aux quatre coins du monde. Notamment en Amérique Latine et dans les pays du Nord de l' Europe. Une vraie calamité ! Tous plus schématiques les uns que les autres, ils ont fait beaucoup de tort à la littérature avec leurs gros sabots. Et c' est vrai qu' on ne fait pas de la bonne littérature avec des bons sentiments. Dans le genre, je préfèrerais Steinbeck ou Jules Valles. Mais je ne les ai pas relus... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 20 Oct 2009 - 13:27 | |
| - bix229 a écrit:
Je trouve que Zola écrivain est misérabiliste, insincère et son style me rebute. Ses paysans sont caricaturaux et ses prolétaires à peine moins...
Point de vue assez radical Ce que j'en ai lu pour l'instant m'a au contraire donné un sentiment de puissance littéraire, d'inspiration et de justesse psychologique. Après tout, la vie nous montre des choses encore plus édifiantes! Peut-être es-tu moins sensible au côté "roman populaire" et à ses excès ou facilités mélodramatiques. On en reparlera peut-être à propos de La Terre... | |
| | | Shay Envolée postale
Messages : 238 Inscription le : 27/07/2009 Age : 43 Localisation : Texas !!! Yiiiiiihaaaaa
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 11:40 | |
| je l'ai fini il y a 2 semaines (mais j'ai eu peu de temps pour passer sur le forum). Merci beaucoup pour ta critique Armor. je suis un peu comme animal, je n'arrive pas à trop à voir la dénonciation du matérialisme et de son influence sur les moeurs. Certes il y a l'histoire du petit vieux et son petit-fils qui bien qu'ayant un pousse ne sont pas plus heureux. Mais il y a également les autres pousseurs, qui eux, ne cherchent pas à avoir de pousse ou être plus libre, mais n'ont au final aucune morale : ils sont agressifs envers leurs clients, les volent s'ils peuvent... J'y vois plutôt une dénonciation (ou une simple constatation) d'une vie où il n'y a pas d'issue de secours et où il n'aura pas vraiment la possibilité de s'en sortir à la fin. Voila ma vision des choses Merci Expie pour cette découverte en tout cas, je n'aurais certainement jamais lu ce livre sans cette lecture en commun ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 13:26 | |
| Ouh la la, je me suis décidément mal fait comprendre, je ne voulais absolument pas dire ce que tu as compris Shay ! Lao She ne critique évidemment pas le fait que ces pauvres tireurs de pousse cherchent à avoir une vie meilleure ! Et je le vois révolté par la condition du vieillard et de son fils. Je n'ai jamais dit qu'il critiquait toute ambition ! Je vais tâcher d'être (enfin) plus claire. Je pense que Lao She souhaite nous démontrer les problèmes supplémentaires causés à Siang-Tsé par son attitude individualiste. En souhaitant à tout prix économiser pour son pousse ( ce qui en soi est tout à fait louable ),Siang-Tse se coupe totalement des autres êtres humains. Ainsi, même au départ, lorsque sa courtoisie l'empêche encore de "voler" des courses aux tireurs moins forts, il ne se mêle à personne, n'écoute personne, et n'aide personne, bien décidé à réussir tout seul, sans l'aide de personne. S'il avait écouté les autres tireurs ( qui l'auraient prévenu de l'avancée des troupes ) et ne les avait pas un peu méprisé pour leur refus de tenter une course très risquée, il n'aurait pas perdu son pousse... Certes, il est naturellement solitaire, ce qui entraîne des confusions, mais à cela s'ajoute le fait qu'étant très fier de sa belle constitution et de sa vitesse, il n'éprouve aucune compassion pour les déboires des moins bien lotis et ne se mêle pas aux conversations des autres tireurs dont il déteste les jérémiades. Il rechigne même à mettre une petite pièce dans le pot commun lors des collectes. Il en viendra même à voler les courses des plus faibles, pour quelques sous, sans se soucier du fait qu'il n'auront pas assez d'argent pour acheter de quoi manger à la fin de la journée. Son obsession de la moindre pièce le conduit à une attitude assez détestable envers ses confrères. Ce n'est qu'ensuite, lorsqu'il aura lui-même été éprouvé, qu'il découvrira avec étonnement la joie de "donner". ( épisode émouvant des brioches offertes au vieillard et à l'enfant ). Et ce n'est que lorsqu'il sera tombé très bas, sans espoir d'un avenir meilleur, qu'il s'apercevra des joies de la conversation avec les autres tireurs, et du partage des déboires. Je vois donc en filigramme une dénonciation ( le terme est sans doute trop fort ) de son matérialisme associé à son individualisme. Siang-Tse est tellement tendu vers son but, comptant le moindre centime, et tellement décidé à réussir seul, qu'il en oublie toutes les valeurs humaines chères à l'auteur, dont la solidarité avec les autres tireurs, base essentielle du soutien de cette petite communauté. Son individualisme ( certes renforcé par son caractère naturellement solitaire ) l'a coupé des autres, alors qu'en les respectant et les écoutant, il aurait pu éviter bien des erreurs. ( dont le vol du pousse, ou la vente d'objets bradés à défaut d'avoir de s'être renseigné sur leur valeur ). Je ne veux donc en aucun cas dire que Lao She condamne ce pauvre Siang-Tse de vouloir acquérir un nouveau pousse et entrevoir par ce fait une vie meilleure. Je pense même qu'il nous amène à comprendre ses réactions futures, y compris les moins louables, car nous avons de la compassion pour ce pauvre hère dont tous les efforts sont vains. Mais il nous dit aussi qu'avec une autre attitude, la vie aurait pu être un peu meilleure. Par ailleurs, on pourrait croire après cette discussion que je pense cet aspect des choses prédominant dans le roman, alors qu'il n'en est que l'un des nombreux aspects. ( voir mon premier message ).J'espère que cette fois mon propos est compréhensible, rassurez-moi ! Vous n'êtes pas obligés d'être convaincus, mais j'aimerais que ma pensée soit bien comprise.
Dernière édition par Armor-Argoat le Mar 27 Oct 2009 - 17:07, édité 5 fois |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 13:54 | |
| si si c'est compréhensible sur l'individualisme plutôt oui, mais le matérialisme je trouve toujours qu'il le garde. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 14:45 | |
| Ce que dit Armor n' est pas faux, mais je crois que Le Pousse pousse c' est' l' histoire d' une destinée individuelle et d' une vie ratée. Avant tout. Une vie ratée comme il y en a partout, et quel que soit le régime politique. Dans un pays évidemment livré aux mains d' une classe dirigeante riche et corrompue et aux exactions de militaires brigands.
Dans ce contexte, les nombreuses qualités du tiereur de pousse, générosité, courage, gentillesse vraie, sincérité ne pèsent pas lourd. On peut penser que dans une situation meilleure, il se rendrait compte tout autant de son indidividualisme et comme il est loin d' etre sot, il le corrigerait. L' amour dont il prend conscience pourrait le sauver, mais la fin dramatique de la femme qu' il aime le coule.
Pour moi, c' est vraiment cela l' histoire et la morale de cette histoire. | |
| | | Shay Envolée postale
Messages : 238 Inscription le : 27/07/2009 Age : 43 Localisation : Texas !!! Yiiiiiihaaaaa
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 15:56 | |
| Ok Armor je comprends mieux maintenant et je te suis sur ton explication Bix : oui mais pour moi c'est une ensemble d'histoires de vies ratées. Il n'y a pas que l'histoire de Siang-Tse, mais celle aussi de Tigresse, de son père, celle de Petite Fou-Tsé... personne n'est au final heureux ou gagnant dans sa vie, même si l'on ne rentre pas en détails pour tous. Même le professeur (dont j'ai déjà oublié le nom ! ) pourrait avoir une vie confortable. Mais il n'est pas à l'abris du régime "dictaturial" dans lequel il vit. Au final ce qui m'a vraiment plu (ca fait 3 fois que je le dis mais j'aime bien radoter) : c'est une histoire assez sombre, mais ,dans ma version du moins, le style était plutôt détaché, à contre-pied de l'ambiance. Si bien que je ne reste pas du tout sur une note triste. Mais peut-etre cela est dû à la traduction uniquement et le style de lao She ne ressemblait pas du tout à celui ci à l'origine | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lecture en commun - Lao She : Le pousse-pousse Mar 27 Oct 2009 - 16:58 | |
| Je suis entièrement d'accord avec vous deux Shay et Bix ; pour moi ce livre est aussi beaucoup celui des occasions manquées.
Mon premier post reflète bien mieux ma pensée sur ce livre, même si je l'ai plus axé sur Siang-Tsé et Tigresse ; la discussion qui a suivi avec Animal puis Shay peut faire croire que je voulais mettre l'accent sur l'individualisme de Siang-Tsé et alors qu'il n'est que l'un des nombreux aspects du roman.
C'est aussi la description de l'état de dénuement dans lequel se trouve le petit peuple de Pékin, où le rêve suprême est de passer de la misère à la pauvreté. |
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