Sommes-nous des cyber-addicts?

Je vous laisse découvrir cet article assez complet sur les nouvelles dépendances et plus précisément sur l'addiction à Internet... Je découvre depuis que je viens sur ce forum ce qui pourrait être une forme de dépendance en train de s'intaurer et dont je ne sais pas toujours vraiment si elle m'est plus bénéfique que nuisible. Un fil pour en discuter...

" ..Une illusion créée par le cerveau pour se délester des actions animales et permettre au cortex de se concentrer sur ce pour quoi il a été fait. Cette illusion est vitale, mais elle n’en est pas moins une illusion. Or ce merveilleux dispositif neurogiciel recèle en lui un piège fatal. ...Ce piège s’appelle la facilité. La facilité engendre à la fois dépendance et ennui. Elle est une sorte de trou noir qui aspire inexorablement la conscience si l’on ne prend pas garde ". Maurice Dantec, Les racines du mal.



Cyber-addiction

"cela représente le plus grand événement dans l’évolution de l’humanité. Pour la première fois, l’espèce humaine sera capable de nier la réalité et de substituer sa vision préférée ". J.G. Ballard

Intéressant comme article. Mais une partie ("Les douze étapes de l’Internet Addiction")a un style assez bizarre, traduit de l'anglais peut-être ?

Une dépendance quel qu'elle soit implique que le sevrage soit particulièrement pénible, non ?
Ce qui me surprend toujours, c'est qu'en dépit du temps parfois important passé sur internet je n'éprouve, très sincèrement, aucun véritable symptôme de manque quand je n'ai pas de connexion. Petite gêne au début mais qui passe vite. Alors addiction, je ne pense pas en ce qui me concerne.

Il ne faut pas nier qu'internet est un formidable outil de développement personnel. On étend ses connaissances, on élargit son cercle d'amis...Et pour mon boulot ça m'aide énormément.
Mais malgré tous ces avantages, la vraie vie commence quand on éteint l'ordinateur, comme j'avais lu dans un bouquin de psycho. Là où c'est glauque et dangereux, c'est quand internet se substitue à la vie off-line, sociale, affective, professionnelle, aux loisirs...
Désolée d'enfoncer des portes ouvertes, hein.

Nezumi a écrit:

Intéressant comme article. Mais une partie ("Les douze étapes de l’Internet Addiction")a un style assez bizarre, traduit de l'anglais peut-être ?

Une dépendance quel qu'elle soit implique que le sevrage soit particulièrement pénible, non ?
Ce qui me surprend toujours, c'est qu'en dépit du temps parfois important passé sur internet je n'éprouve, très sincèrement, aucun véritable symptôme de manque quand je n'ai pas de connexion. Petite gêne au début mais qui passe vite. Alors addiction, je ne pense pas en ce qui me concerne.

Il ne faut pas nier qu'internet est un formidable outil de développement personnel. On étend ses connaissances, on élargit son cercle d'amis...Et pour mon boulot ça m'aide énormément.
Mais malgré tous ces avantages, la vraie vie commence quand on éteint l'ordinateur, comme j'avais lu dans un bouquin de psycho. Là où c'est glauque et dangereux, c'est quand internet se substitue à la vie off-line, sociale, affective, professionnelle, aux loisirs...
Désolée d'enfoncer des portes ouvertes, hein.

Beaucoup d'échelles d'évaluation sont américaines ou en langue anglaise et les auteurs de l'article ont du faire une traduction approximative.

L'addiction implique souvent un sevrage pénible ou un mal être dans les moments de privation, une tension subjective, mais aussi des répercussions dommageables sur les gens qui nous entourent. Réduction du temps accordé à nos proches, au conjoint, ou aux amis...

Beaucoup d'entre nous en font un outil d'épanouissement comme tu le dis très justement mais en ce qui me concerne je trouve que le forum prend parfois trop de place dans mes préoccupations. Envie de me connecter dès que j'en ai l'occasion...Il y a quelque chose de "nécessaire" qui n'existait pas avant que je vienne ici. ça ne m'empêche pas de vivre, travailler et profiter de mon entourage mais mon temps me semble encore plus "compressé". Moins de respiration. Pas encore de l'addiction mais pas forcément très loin!

Marko a écrit:

mais aussi des répercussions dommageables sur les gens qui nous entourent. Réduction du temps accordé à nos proches, au conjoint, ou aux amis...

Oui en effet! Dès que l'entourage pâtit d'un truc, c'est un signe.
J'ai quelques remarques de temps en temps, mais je passe aussi pas mal de temps sur l'ordi à préparer des cours, donc je n'ai pas trop le choix. Là je l'avoue, j'en suis vraiment dépendante du net, car ça remplace avantageusement les bouquins moisis du CRDP. images, vidéos, presse...C'est une mine pour les profs.

Maintenant, en ce qui te concerne, si la place occupée par le forum l'avait été par un loisir non virtuel assez chronophage, qui s'était rajouté à ton emploi du temps, est-ce que cela te préoccuperait de la même façon ?

Marko a écrit:

en ce qui me concerne je trouve que le forum prend parfois trop de place dans mes préoccupations. Envie de me connecter dès que j'en ai l'occasion...Il y a quelque chose de "nécessaire" qui n'existait pas avant que je vienne ici. ça ne m'empêche pas de vivre, travailler et profiter de mon entourage mais mon temps me semble encore plus "compressé". Moins de respiration. Pas encore de l'addiction mais pas forcément très loin!

je te comprends.. bien que je dois dire que la majeure partie de ma présence sur le forum se fait à partir du bureau.. ne prend donc pas tout à fait mon temps libre
je vois que j'ai du mal de délaisser le forum pour plusieurs jours, mais le moment que je m'éloigne de l'ordinateur, j'arrive à faire autre chose.. surtout lors de mes vacances, j'avais même pris un ordinateur avec moi, mais une visite par jour pour rester à jour, suffisait..

et pour dire vrai, quand j'avais encore une télé, j'ai passé beaucoup plus de temps devant cette boîte.. donc, pour moi il y a probablement pour le moment beaucoup d'internet - mais je suis encore loin de mes heures devant la télé dans le temps

Nezumi a écrit:

Maintenant, en ce qui te concerne, si la place occupée par le forum l'avait été par un loisir non virtuel assez chronophage, qui s'était rajouté à ton emploi du temps, est-ce que cela te préoccuperait de la même façon ?

J'ai pas mal d'activités chronophages (surtout quand je cours à Bruxelles pour aller à l'opéra!) mais je les partage en général. Et du temps occupé à des choses passionnantes j'en redemande. Le forum m'apporte beaucoup et avant tout des échanges et de "vraies" rencontres. Mais cette compulsion à aller vérifier aussi souvent que possible s'il y a eu un nouveau message sur tel ou tel fil c'est un peu trop parfois. Je comprends Tom Léo quand il dit avoir voulu tenter de s'éloigner un peu. J'ai l'impression qu'il a eu du mal à "tenir" . Moralité: il est vraiment sympa ce forum mais j'essaie d' arriver à trouver un juste milieu entre ceux qui postent une fois tous les 15 jours et ceux qui sont sur l'écran en quasi permanence. Sans aucun jugement pour les uns ou pour les autres. Je me dis même que ce type de forum peut parfois aider à (mieux?) "vivre" pour certains, aussi étrange que ça puisse paraître.

kenavo a écrit:

et pour dire vrai, quand j'avais encore une télé, j'ai passé beaucoup plus de temps devant cette boîte.. donc, pour moi il y a probablement pour le moment beaucoup d'internet - mais je suis encore loin de mes heures devant la télé dans le temps

Et au moins ici quand on te parle ce n'est pas une hallucination! On peut même te voir en "vrai" lors des rencontres!

Marko a écrit:

J'ai pas mal d'activités chronophages (surtout quand je cours à Bruxelles pour aller à l'opéra!) mais je les partage en général.

Oui, c'est le côté solitaire de l'utilisation d'internet qui fait culpabiliser, par rapport à une autre activité, même si dans le cas du forum on communique beaucoup et bien.
On a ses propres paroles sous les yeux, contrairement à une vraie conversation. On s'intéresse à ce que les autres disent, mais on guette les réactions à ce qu'on a écrit. C'est un échange mais aussi un miroir, non?
Un exercice assez narcissique qu'on le veuille ou non.

Nezumi a écrit:

On a ses propres paroles sous les yeux, contrairement à une vraie conversation. On s'intéresse à ce que les autres disent, mais on guette les réactions à ce qu'on a écrit. C'est un échange mais aussi un miroir, non?
Un exercice assez narcissique qu'on le veuille ou non.

ça je crois que oui... mais un narcissisme qui doute alors.

A ta question Sommes-nous des cyber-addicts?, je répondrais que cela m'est arrivé mais que cela ne dure jamais longtemps. J'ai l'art d'investir très fort quelque chose pour m'en éloigner quelque temps après. Besoin de changement, de respiration, d'éloignement, de distance, un peu de tout cela à la fois. Du coup, je ne suis cyber-addict que par intermittence. Et c'est comme cela que je le préfère finalement

Marko a écrit:

Nezumi a écrit:

On a ses propres paroles sous les yeux, contrairement à une vraie conversation. On s'intéresse à ce que les autres disent, mais on guette les réactions à ce qu'on a écrit. C'est un échange mais aussi un miroir, non?
Un exercice assez narcissique qu'on le veuille ou non.

ça je crois que oui... mais un narcissisme qui doute alors.

Oui.
En fait, cette histoire de suivre certains fils fébrilement, il faut voir ce qui la motive: curiosité ? ennui (échapper quelques minutes à un travail casse-pieds) ? Et s'il s'agit de fils où l'on intervient ou pas.
C'est sûr qu'il est agréable d'avoir des réponses, mais là où ça coince c'est si on devient vraiment dépendant du regard et des réactions d'autrui.
Comme on le disait sur un autre fil, le net nous rend impatient aussi.

Marko a écrit:

Nezumi a écrit:

Intéressant comme article. Mais une partie ("Les douze étapes de l’Internet Addiction")a un style assez bizarre, traduit de l'anglais peut-être ?

Une dépendance quel qu'elle soit implique que le sevrage soit particulièrement pénible, non ?
Ce qui me surprend toujours, c'est qu'en dépit du temps parfois important passé sur internet je n'éprouve, très sincèrement, aucun véritable symptôme de manque quand je n'ai pas de connexion. Petite gêne au début mais qui passe vite. Alors addiction, je ne pense pas en ce qui me concerne.

Il ne faut pas nier qu'internet est un formidable outil de développement personnel. On étend ses connaissances, on élargit son cercle d'amis...Et pour mon boulot ça m'aide énormément.
Mais malgré tous ces avantages, la vraie vie commence quand on éteint l'ordinateur, comme j'avais lu dans un bouquin de psycho. Là où c'est glauque et dangereux, c'est quand internet se substitue à la vie off-line, sociale, affective, professionnelle, aux loisirs...
Désolée d'enfoncer des portes ouvertes, hein.

Beaucoup d'échelles d'évaluation sont américaines ou en langue anglaise et les auteurs de l'article ont du faire une traduction approximative.

L'addiction implique souvent un sevrage pénible ou un mal être dans les moments de privation, une tension subjective, mais aussi des répercussions dommageables sur les gens qui nous entourent. Réduction du temps accordé à nos proches, au conjoint, ou aux amis...

Beaucoup d'entre nous en font un outil d'épanouissement comme tu le dis très justement mais en ce qui me concerne je trouve que le forum prend parfois trop de place dans mes préoccupations. Envie de me connecter dès que j'en ai l'occasion...Il y a quelque chose de "nécessaire" qui n'existait pas avant que je vienne ici. ça ne m'empêche pas de vivre, travailler et profiter de mon entourage mais mon temps me semble encore plus "compressé". Moins de respiration. Pas encore de l'addiction mais pas forcément très loin!

Je vérifie (constat "vécu", empirique) qu'il y a des personnes plus portées aux vices (d'une façon générale). Comme je ne suis pas psychologue, je n'ai aucune idée des raisons. Mais je vois qu'une même personne ayant eu des problèmes avec drogues (cocaïne, marijuana) dans sa jeunesse, présente actuellement tous les symptômes d'une forte adiction internet, incluant consultation compulsive de boîtes mel, présence exaustive dans forum de discussion "générale", du genre où les gens finissent par faire des journaux intimes et étalage de vie privée. Achats compulsifs de tout genre de bric-à-brac insensé et inutile, surocupation avec des activités liées au forum. Création de personnage, que je préssens, c'est ce que cette personne souhaitait être, son "modèle de réussite", très éloigné de la réalité. Et des crises déraisonables lorsque le service se trouve interrompu.
Pour moi l'internet présente l'attrait du pouvoir. L'information immédiate, exacte celle que je cherche. Je accède en un click, à des milliers d'articles et livres à travers les portails académiques. Je peux avoir une idée aproximative sur d'autres cultures, approfondir ce que je connaissais de certaines sociétés etc... Je suis curieuse et la curiosité a tué le chat. Je suis capable de passer des heures de suite amassant articles scientifiques glanés dans l'oueb. J'ai plusieurs DVDs pleins de "savoir".
Le reste, étant un peu misantrope (mais consciente du problème et essayant de le gérer, c'est difficile de controler la tendance au repli et au coconierisme) c'est la conséquence de la curiosité.
Si je n'avais pas internet, mais une médiathèque riche comme la plus riche du monde, je n'en aurais pas besoin. J'y passerai des heures regardant les catalogues, et je finirai "amie" des bibliothécaires et autres fonctionnaires (je ne cherche pas le contact humain, mais je ne le fuis non plus. Ça se passe dans ma vie, au hasard). Ma seule ambition perpétuelle, c'est de connaître, de comprendre, de savoir.
Merci Marko, l'article est excellent. Et préoccupant.

Amapola a écrit:

. Ma seule ambition perpétuelle, c'est de connaître, de comprendre, de savoir.
Merci Marko, l'article est excellent. Et préoccupant.

C'est la même chose pour les achats compulsifs de livres, DVD, CD... quand on peut se le permettre et aussi quand on ne peut pas! Il y parfois un besoin de "posséder" les connaissances même si le livre n'est pas ouvert, le DVD regardé... Et on empile! Sans parler d'évoquer des livres ou des films qu'on n'a jamais regardés... Pour (se) donner l'illusion.

Par chance je ne suis pas encore tombé dans ce piège même si j'ai beaucoup de livres non encore lus. Mais je vous rassure quand j'en parle je les ai lus et j'espère que ça se sent

Je trouve que c'est vraiment tendance de parler de conduites addictives comme de parler à un moment donné d'enfant hyper actif , ça me fait bien rigoler tous ces termes
Je crois qu'il faut arrêter de se poser des questions dès qu'on répète un tantinet trop souvent la même action (gennre achat compulsif , clikage fréquent etc.....), faut toujours qu'on cherche à culpabiliser les gens , mais c'est quoi le problème ? De toutes façons on se lasse de tout donc.....une fois qu'on aura exploré un domaine et qu'on en aura fait le tour on cherchera d'autres domaines et on sera à nouveau dans une conduite addictive ?

Pour moi internet est une formidable fenêtre ouverte sur le monde, un outil pour acquérir des connaissances...

Internet me facilite aussi la vie : j'y trouve plein d'infos pratiques, je peux acheter plein de livres aux quatre coins du monde et les faire venir jusqu'à chez moi en un clic...

Les forums permettent aussi d'intégrer des débats, d'echanger des idées...

Donc, pour moi, TOUT est positif avec internet