Sommes-nous des cyber-addicts?

Queenie a écrit:

Pourquoi c'est si dangereux de s'isoler en fait ? Si on est heureux comme ça, à faire les choses tout seul, et à pas supporter d'avoir de vrais gens autour de soi? (Bon j'en suis pas là, loin de là, mais je vois pas pourquoi c'est si grave après tout)

Le problème, c'est que c'est quand même très rare les gens heureux de leur isolement et qui s'épanouissent là-dedans. Ca doit exister forcément (les ermites tibétains!) , mais ça ne court pas les rues. On voit plutôt des gens seuls malheureux, que l'isolement soit voulu ou forcé.
Je parle de grand isolement, pas des moments de solitude nécessaires à tous ou du caractère solitaire que les uns et les autres peuvent avoir.
Nous sommes des "animaux sociaux" depuis la nuit des temps et un contact humain "direct" minimum doit être nécessaire à un bon équilibre. Ou alors il faut être particulièrement solide psychologiquement. Mais peut-être qu'on évoluera différemment à cause des nouveaux modes de vie qui favorisent l'autonomie et le contact à distance, et qu'on s'adaptera mieux à l'isolement dans le futur?

Sinon, d'accord avec Swallow. La dernière chose qui m'a consternée: une amie qui a été incapable de profiter d'un repas au restaurant parce qu'elle avait oublié son portable et s'angoissait à l'idée d'être injoignable.

Moi, oui, je passe ma vie derrière l'ordi, à bosser, et je me distrais en parrallèle comme je peux...
Sois en lisant des trucs bien ici. Sois avec des conneries.
J'ai de plus en plus tendance à faire 10 choses à la fois, ça me donne moins l'impression de bosser tout le temps.
Dès que je ne bosse plus, j'éteins l'ordi en fait.

Je cumule deux type de boulot en ce moment, dont un à distance, donc je suis obligée d'être souvent sur mes mails.

Sinon, je suis assez isolée en ce moment, et oui internet à été une priorité pour me sentir un peu moins seule avec mes proches, je ne le nie pas.
Mais dès que je quitte mon appart, je décroche complètement sans souci.

Par contre, non, le net, y'a pas que du bon. J'évite (ou j'essaie) toutes les prises de becs ici ou là, et essaie d'en garder que la part culturelle ou détente (ce qui justifie mes interventions concons). Assez de soucis dans la vraie vie pour ne pas en rajouter sur le virtuel. Je fuis volontairement certains sujets sachant que par le biais du net, et si tu ne connais pas bien les participants, y'aura du dialogue de sourd.

Par ailleurs, je ne suis pas d'accord quand quelqu'un disait qu'il n'y a que du bon sur le net. Le respect de la vie privée avec tous les réseaux sociaux devient un réel problème, surtout quand on a un nom de famille pas du tout porté comme le mien.
J'en ai encore fait les frais il y a peu, avec sur un mur de facebook l'apparition d'insultes sexy sur ma famille dévoilant des informations personnelles (et délicates) liée à la santé d'un proche. La grande classe.

Ca fait une semaine que je les inonde de mails en leur demandant le retrait de ces horreurs, en priant pour que mon petit frère ne tombe pas là dessus d'ici là. Et là pour le coup, ça me rend malade. J'ai l'impression de pisser dans un violon.

Y'a un côté défoulatoire sur la toile, et pas mal de personnes ne se rendent pas compte que leurs écrits sont publics, et que google dévoile tout. Et c'est vraiment flipant de se rendre compte a quel point il est difficile d'etre entendu quand on veut signaler des abus, surtout pour ces gros sites. Bref. Je deteste cet aspect.
Ainsi que tout le flicage sous-jacent que nous contrôlons pas forcément.

Tiens, ce matin sur Inter, dans la rubrique d'Isabelle Monrozier, ils présentaient un cas comme celui dont tu parles (divulgation de vie privée sur facebook).
Clic

C'est bien l'adresse que j'ai utilisée. Le temps de réponse est ... interessant.

Ce qui est fun, c'est que personne chez moi n'a un compte là bas...
Y'a des photos de moi qui y sont, mais comme y'a pas mon nom, je m'en fous un peu
(et comme je fréquente dans la vie réelle les personnes, y'a pas de souci pour demander le retrait).

Bref, je patiente (et fulmine seule dans mon coin !)

plus de vie sociale, plus de temps pour les addictions... ? youpi.

bon courage pour les trucs moisis... effectivement ça doit faire enrager...

J'aime beaucoup internet pour tout qu'il peut m'apporter mais je ne m'en sens pas dépendante en général, ni du forum en particulier. Il peut m'arriver de ne pas me connecter de toute la journée, le week end ou de la soirée en semaine, et je ne me suis jamais sentie en manque. Si je dois être sans internet plusieurs jours, je n'en ferais pas une maladie, même si sur le moment, cela m'énerve de ne pas avoir le choix d'y avoir accès (mais c'est la même chose s'il y a une panne d'électricité ou si mon lave-linge me lâche).

Pour ce qui concerne le forum, c'est un loisir comme un autre, je n'en oublie pas pour autant mes autres activités et je pense doser relativement bien. Il est rare d'ailleurs que je sois sur le forum en ne faisant que cela, généralement, je fais autre chose en parallèle.

swallow a écrit:

Je constaterais autour de moi plus de dépendance du portable que du PC.

Bien d'accord avec ça, je vois tous les jours des gens complétement dépendants de leur portable (ils le consultent toutes les 30sec pour vérifier s'ils sont reçu un message par ex.). Ce que je trouve triste, ce sont ceux qui le font alors qu'ils sont déjà avec des amis, comme si ce que leur portable pourrait leur dire est mille fois plus important que les gens avec qui ils se trouvent à ce moment (je les vois faire dans les transports par ex. ou au restaurant. Je ne dis pas non à un appel ou un message mais tout le long d'un dîner, c'est grave).
Mais c'est un autre sujet, je mégare

Internet, c' est un peu tout et son contraire...
Les forums et surtout celui-là, c' est devenu une habitude, parfois un
effort et parfois - rarement - rien du tout...
Réel / virtuel ?

Je crois que ça dépend beaucoup de soi et du moment.
C' est comme vous pouvez.
C' est comme vous voulez...
Tout est réel, mais rien n' est vrai.
Ou vice versa ...

Tous les comportement humains peuvent se ritualiser sans nécessairement devenir pathologiques. C'est même une constante de notre espèce comme chez d'autres mammifères. Mais les excès pathologiques existent aussi et le meilleur critère est finalement très probablement la souffrance subjective ressentie par celui qui devient réellement "dépendant" ou les dégâts relationnels que cela provoque. Il y a de fait tous les degrés possibles de l'utilisation ponctuelle et récréative à la véritable dépendance. Le problème étant bien souvent que, comme dans toutes les autres formes de dépendances "pathlogiques", celui qui est concerné ne le reconnait que rarement au début et ce déni s'accompagne d'un sentiment illusoire d'être dans la maîtrise ("J'arrête quand je veux"). Ce qui me surprend c'est que quand on évoque cette possibilité, que le fait de devenir accro d'internet puisse se révéler un problème, on se sent "jugé" on parle d'"étiquettes". Une minorité sera concernée mais elle existe. Ma question au début de ce post faisait suite à ce sentiment que parfois je me sentais privé de ma liberté de me passer de ce forum, d'avoir du mal à parvenir à ne pas y venir pendant quelques temps alors même que je n'avais jamais auparavant fréquenté le moindre forum de discussion. Et cette notion de perte de liberté de s'affranchir de cette dépendance est probablement la meilleure définition d'un comportement addictif (au-delà du plaisir ressenti en participant).