Herman Bang [Danemark]

Il ont Ida Brandt à la Biblio....  

Kena, Ni une ni deux..Et tu as relu un livre de lui! Peder Severin Krøyer, c'est beau aussi. Je viens de regarder, Skagen est vraiment à la pointe Nord du Danemark.

pas besoin de scusi Eglantine, contente si tu peux en trouver des livres de lui

Pia, il existe un livre qui fait un beau portrait de Skagen (entre autre) et de la communauté des peintres de ces temps: Sundborn, ou Les jours de lumière de Philippe Delerm

kenavo a écrit:

Pia, il existe un livre qui fait un beau portrait de Skagen (entre autre) et de la communauté des peintres de ces temps: Sundborn, ou Les jours de lumière de Philippe Delerm

Sundborn...Merci pour le titre. Je vais finir par y venir à Philippe Delerm!

bix229 a écrit:

[i]Les grandes oeuvres sont rarement optimistes et hilarantes !

Ben si, Marc Levy.

tina a écrit:

bix229 a écrit:

Les grandes oeuvres sont rarement optimistes et hilarantes !

Ben si, Marc Levy.

C' est vrai : Marc Levy et Mark Twain...

Et aussi Kim il Sung. Si si !

Les corbeaux

Citation :

4ème de couverture
"Une vieille demoiselle réunit, à l'occasion d'un repas qu'elle leur offre, les membres de sa famille. Pendant les préparatifs puis autour de la table, chacun va se révéler au lecteur par ses propos, son comportement, ses attitudes… Suite de touches impressionnistes, dialogues qui peuvent sembler anodins, courtes scènes parfois juste esquissées masquent un récit fort bien charpenté à la conclusion assez amère. Récit d'une époque, le Copenhague du début du siècle est fort bien évoqué, mais également récit de toujours par les thèmes qui sont les siens, la vieillesse ou la convoitise, par exemple.

Un autre récit qu’on peut considérer comme nouvelle (moins de cent pages et en version allemande il se trouve dans le même recueil de nouvelles que Plaisirs d’été).

Les corbeaux (titre très parlant), tout comme Plaisirs d’été, se déroule dans une journée et plus spécialement lors d’une soirée en famille que la tante Viktoria Sejer organise.

Elle ne s’est jamais mariée, mais elle a hérité d’une fortune que la famille voudrait se procurer, de préférence avant la mort de la tante qui semble jeter l’argent par la fenêtre.

Comme dans Plaisirs d’été, Herman Bang mène son lecteur autour de cette table pour qu'il devient témoin des différentes conversations dont on entend parfois seulement quelques mots, des phrases disparates pour donner en fin de compte un ensemble qui montre cette famille très peu sympathique et dont on ne voudrait en aucun cas faire partie.

Herman Bang a bien choisi le nom de son héroïne : Viktoria Sejer (en danois, victoire se traduit par sejr), doublement équipée par un air de victoire… faut attendre la chute pour voir si la petite dame va atteindre son but.

Encore un bon moment en compagnie de cet auteur !

J'ai trouvé Ida Brandt à la biblio! P'tit commentaire!



Kate a eu un début de vie très heureux. Son père était régisseur de la propriété du conseiller d’état. Et tout ce petit monde de servants, servis,  vivait en bonne intelligence dans une ambiance de solidarité bon enfant. Aller boire le café chez l’un, organiser une fête pour l’autre. Les différentes classes semblent se côtoyer en toute sympathie. Puis son père meurt. Sa mère doit faire place au prochain régisseur et sa famille. Et sa mère tombe malade. Ida étouffe mais reste malgré tout et fait son devoir, elle s’occupe d’elle. Trop gentille, elle se laisse trop faire. Puis sa mère meurt et elle devient infirmière dans un asile. Elle continue de faire ce qu’elle a toujours fait, ce qu’elle sait faire, s’occuper des autres, tout donner.  Elle a de l’argent grâce à un héritage mais choisit de travailler, ce qui fait d’elle, malgré son caractère généreux et doux, une femme libérée qui se prend en charge. Et elle rencontre Karl. Karl faisait partie de ses gens qu’elle côtoyait quand son père était régisseur. Ils se retrouvent parlent de leur souvenirs. Il y a toujours énormément d’effervescence autour d’eux, des personnages passent, font des fêtes, s’invitent. Les infirmières se parlent, racontent, rient. Ida finit par avoir une histoire d’amour avec Karl qui est d’une classe sociale supérieure. Et malgré la soi-disant bonne entente entre les classes…Ida se brulera.

Très bien menée, cette lente chute d’une femme qui se voit rejeter par l’homme qu’elle aime pour une histoire de classe sociale. Tout se passe dans une effervescence joyeuse qui semble cacher les douleurs. Les clivages sous-jacents « qui vont de soi » amènent le malaise dont on ne parle pas.

Tu ne faisais rien pour te défendre, pas un son, pas une plainte. Tu t'es simplement mise à pleurer, tout doucement....Et (tu le comprends, n'est-ce pas ma chérie?) je crois que c'est à partir de ce moment-là que je me suis attachée à toi, à cause de la façon que tu avais de pleurer, tout doucement.

Plaisirs d’été


Quelque part au bord de la mer. Un couple a ouvert un hôtel, et attend les visiteurs, qui pour l’instant ne se sont pas montrés. C’est crucial, car le couple s’est endetté et ce n’est pas leur premier échec. La femme, Mme Brasenn porte un peu tout, et semble déjà un peu dépassée. Elle rend visite aux commerçants, ce qui nous donne un aperçu du village (ou petite ville) où se passe le roman. Mais les visiteurs arrivent, plus nombreux qu’on ne le pensait, l’hôtel est plein, et il s’agit maintenant de nourrir tout ce monde, ce qui n’est pas une mince affaire. Certains hôtes connaissent du monde au village, ou se connaissent entre eux. C’est une comédie humaine, qui semblent drôle et virevoltante au prime abord, mais plus sombre et cruelle si on la regarde de près, à laquelle nous assistons pendant cette journée d’été.

Un joli texte d’une grande densité. Rien n’est dit vraiment, tout est suggéré. Le désastre annoncé du couple Brasen, les animosités, ambitions, envies mal digérées de tous ces gens, dont certains se jalousent ou se détestent. Des histoires d’amour aussi, ou des choix de vie qui se dessinent. C’est comme un grand tableau impressionniste, de trop près on ne voit rien, et en prenant la bonne distance, les taches de couleurs se transforment en personnages, qui chacun, par une teinte, par un geste, par une expression, en disent beaucoup plus que l’on ne l’imaginait tout d’abord. Kenavo pensait que cela pourrait faire un film, je trouve que nous sommes dans un univers qui me fait penser aux films de Renoir, comme Le déjeuner sur l’herbe.

Je vais certainement continuer à explorer Herman Bang après cette première lecture pleine de charme et d’intensité.

Je retrouve toute l'ambiance d'Herman Bang dans ton commentaire. Bein envie d'y revenir!

Oui, un auteur dont on a envie de lire d'autres livres, une fois que l'on a en lu un. Un univers et une écriture bien à lui. Peut être une lecture commune ?

Oh ça me dit bien Arabella!

(Le roman et la Lecture commune)

Je suis pour l'instant dans les livres Inter mais rien de passionnant. Je cherche des pistes...

Aeriale a écrit:

Oh ça me dit bien Arabella!

(Le roman et la Lecture commune)

Je suis pour l'instant dans les livres Inter mais rien de passionnant. Je cherche des pistes...

De même, vos commentaires donnent envie de découvrir cet auteur. Quels titres pourraient-être proposés pour une Lecture Commune ? Ça m'intéresse !!

Kenavo, qui est une grande lectrice de Bang, conseillait Au bord de la route, paru aussi sous le titre de Katinka. Pour ma part je pourrais me le procurer, mais je crains que ce ne soit pas le cas de tout le monde. Plus simple à trouver, me semble Mikaël, réédité plus récemment. Mais je ne suis pas spécialiste, et si quelqu'un a des suggestions...

en effet, Au bord de la route/Katinka est une bonne entrée dans son oeuvre (et pour ceux qui aiment lire chronologiquement, c'est idéal ), mais il y a aussi Plaisirs d'été (dommage, Arabella vient de le lire) et Ida Brandt qui pourraient se faire en lecture en commun
Le seul livre de lui, traduit en français, qu'il me reste à lire, est Tine, ce que je vais faire dès le premier mai, ce sera ma semaine de lectures nordiques