Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Joyce Carol Oates

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Marko
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyJeu 23 Oct 2008 - 11:24

sousmarin a écrit:
Je vous trouve dur avec ses romans policiers, ils sont bien meilleurs qu’un Mary Higgins Clark par exemple innocent …développant l’aspect schizophrénique des personnages, ils sont bien plus dérangeants qu’ils ne le laissent croire au premier abord. Twisted Evil

Oui mais l'intrigue est souvent terriblement prévisible. Pour un polar c'est embêtant! Et c'est un fan qui parle! laugh
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Marie
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyLun 27 Oct 2008 - 1:27

Marya
traduit de l'américain par Anne Rabinovitch
Nouveau Cabinet cosmopolite Stock

Je me demande, à la fin de cette lecture, si le plus grand talent de Joyce Carol Oates n’est pas celui de la coupure, du non exprimé, de ce qu’il y aurait à oublier impérativement sinon…

Ne commencez pas à pleurer, disait la mère à ses enfants, sinon vous ne pourrez plus vous arrêter..

C’est une écriture de l’urgence, tendue, ponctuée par de grands blancs. Des absences. Des ailleurs?

Elle s’évadait, elle était là sans être, ailleurs devint un lieu familier, hors de la lumière et de l’ombre. Un espace creux, réel, où elle pouvait se blottir. Elle y respirait, écoutant le battement paisible de son cœur. Là elle ne pouvait être surprise ni blessée, elle ne risquait pas d’entendre les paroles qui ne lui étaient pas destinées.

Et loin de cet ailleurs, derrière un mur bien construit pierre après pierre, il y a la vision du cadavre de son père assassiné que sa mère l’oblige à voir à 8 ans, la disparition de cette mère qui les abandonne ensuite sans aucune nouvelles chez un oncle, le cousin Lee qui de 8 à 14 ans ne cesse « d’entrainer de force sa cousine dans la décharge pour y accomplir un acte qu’ils n’auraient su nommer ni l’un ni l’autre », ce cousin Lee « auquel elle serait condamnée à penser une bonne partie de sa vie, elle le haïssait, elle était terrifiée par lui dans ses longs rêves éveillés ( oubliés des années, revenus brusquement à sa mémoire lors d’une crise tardive), elle complotait contre lui; jamais elle ne l’oublia. ».

Et puis le premier enseignant qui reconnaît son talent ( vous avez une imagination fertile, dit-il..) mais qu’elle martyrise, comme les autres.

Le prêtre mourant , objet d’un amour absolu , parce que là est peut être le salut: De toute façon Dieu voyait l’être intérieur, la véritable Marya Knauer; Il ne la jugerait pas cruellement comme ses camarades de classe. Certes, elle était une «  Knauer «  avant tout- elle vivait dans la campagne, près de la route d’Innisfail, au bord de Canal Road- ses deux parents avaient disparu dans des circonstances mystérieuses; ces facteurs, suffisamment scandaleux dans le monde des humains et dans le petit univers fébrile du lycée d’Innisfail, où ils provoquaient la pitié, le mépris, l’élèveraient aux yeux de Dieu, s’Il était juste. Naître une seconde fois, être lavé des péchés de ses parents, libéré de son passé, du moins pour un temps…

Et la soirée fatale avant le départ à l’université.

Alors Marya travaille, jusqu’au bout de ses forces .
Le temps est l’élément dans lequel nous existons, nota solennellement Marya dans son journal. Soit il nous porte, soit il nous engloutit.Elle acquit la certitude terrible que chaque moment qui n’était pas consacré à son travail était un erreur. Comme si on pouvait tuer le temps , écrivait Thoreau, sans blesser l’éternité.

Le travail comme le rosaire infiniment répété .. Et cette « terreur particulière ,qu’elle savait être de la folie.. Qu’il faut toujours contenir: elle pouvait commettre n’importe quel péché, mais jamais elle ne s’autoriserait à être faible.Sinon.. alors les eaux se referment sur vous. Cette phrase obsédait Marya.


Quel récit, si c’est bien un récit!
Ce n’est qu’à la fin du livre, après sa liaison avec un journaliste, un double, mort dans un accident de voiture, qu’il semble que le mur de Marya commence à s’effriter.
Sers toi de tes difficultés, expose les, utilise-les à ton avantage » lui disait-il.
Je ne pense pas qu’il faille aller chercher beaucoup plus loin pourquoi cet écrivain écrit si bien, et autant..
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Epi
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyJeu 13 Nov 2008 - 17:29

Délicieuses pourritures

Présentation de l'éditeur

L'époque: les années 75. Le décor: un "collège" féminin prestigieux de la Nouvelle Angleterre. La guerre du Vietnam est terminée. Il n'y a plus vraiment de combat idéologique: les aînés s'en sont chargés. En revanche on conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d'art et de poésie. On est très entichées de D.H. Lawrence, récemment redécouvert.
Le thème : Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui, cette année-là, a créé un atelier de poésie aussi recherché que sélectif. Fatigué des poèmes plus ou moins convenus qu'elles produisent, Harrow décide de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime, n'octroyant ses compliment qu'aux confessions les plus osées, ce qui provoque surenchères et accidents parmi les élues (anorexie, tentatives de suicide). Car, on s'en doute, toutes ces demoiselles sont amoureuses de leur professeur qui en joue sans vergogne. Et Gillian est décidée à plaire autant que Harrow à séduire. Une situation classique, mais dont Oates ne saurait tolérer qu'elle soit ordinaire. La liaison de Gillian avec Andre Harrow n'a donc rien de banal. Très vite, le rôle glauque de la mystérieuse Dorcas, l'épouse -française- d'Andre, apparaît dans toute sa perversité. Sous le prétexte de recherche d'inspiration artistique, Dorcas utilise les élèves de son époux pour satisfaire ses propres fantasmes. Rapports de domination dont sont victimes les "stagiaires" plus vulnérables, en général les plus douées intellectuellement.
Gillian succombe mais la morale sera sauve... à la manière impitoyable et toujours inattendue de Madame Oates.

Ce court roman, d'une remarquable densité, on le referme avec un vague sentiment de malaise. Ce qui est, à l'évidence, l'effet recherché par l’auteur, inégalable dans son art de créer une atmosphère étrange: la tension qui règne chez ces filles amoureuses et survoltées (voir leur comportement lors d'incendies multiples et bizarres), toutes souffrant d'un penchant prononcé pour l'autodestruction et l'humiliation; ces totems omniprésents qui donnent corps aux pulsions primitives des personnages; le couple Andre-Dorcas, caricatural, figures parentales perverses; les ébats du couple avec ses stagiaires, plus imaginés, suggérés que décrits et qui n'en ont que plus de force. "Une atmosphère de conte de fées moderne", selon le Los Angeles Times. Oui, mais de fées avec des baguettes magiques trempées dans le curare...


L'histoire est banale. Pourtant Délcieuses pourritures est plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. C'est provocateur, fascinant et troublant. Les personnages sont parfois obscurs, bizarres, un peu trop caricaturaux pour certains (étudiantes amoureuses de leur professeur, anorexie, tentatives de suicide, adultes pervers), la référence à DH Lawrence est intéressante, la construction impeccable, on va crescendo dans l'intensité, sans même s'en rendre compte, jusqu'au climax final et pourtant, on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose. L'atmosphère est pesante, tendue, l'écriture est dense, l'utilisation des flashbacks est originale. On dirait presque un polar psychologique, mais en mieux, les faits sont distillés avec parcimonie, on veut aller jusqu'au bout. On se demande parfois ce qui est vrai, et ce qui relève du fantasme.

Je suis passée par des sentiments contradictoires tout au long de ce livre. Je me suis finalement laissée porter par ce style que j'ai trouvé admirable même s'il n'est pas aussi éclatant que dans Les chutes (je n'en ai pas lu d'autres pour l'instant, donc un peu difficile de faire des comparaisons). J'aime cette écriture dense qui va à l'essentiel, pas d'intérminables digressions mais la psychologie du personnage principal n'est pas pour autant bâclée. J'aurais toutefois préféré un roman, un vrai, la forme de la nouvelle n'étant pas à mon avis vraiment adaptée.

Même si j'ai préféré Les chutes, j'ai envie de poursuivre la découverte de cet auteur qui me paraît plus qu'intéressant. Je crois que j'ai le choix, j'ai vu qu'elle était très prolifique, je ne tenterais donc pas de tout lire mais je vais me laisser guider un peu par vos avis éclairés, un peu par le feeling du moment.
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eXPie
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyJeu 13 Nov 2008 - 21:05

Epi a écrit:
j'ai vu qu'elle était très prolifique
Elle l'est encore ! Un roman cette année... Un recueil de nouvelles sur les derniers jours de Poe, Dickinson, Twain, James, et Hemingway (thématique amusante, non ?).

Et trois romans à venir, un recueil de poèmes, un autre de nouvelles...
Et un texte (32 pages) pour enfants, avec des dessins de chats, Naughty Cherie (a "purrrfect bedtime story"), à voir ici.

Il faudra que je lise Les Chutes, un jour, tiens...
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Epi
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyJeu 13 Nov 2008 - 22:43

Ca donne le tournis tout ça... Je crois que je vais me contenter de Nous étions les Mulvaney pour l'instant sourire
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sousmarin
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MessageSujet: Mère disparue   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptySam 24 Jan 2009 - 2:50

Mère disparue :
Citation :
Résumé: 31 ans, célibataire, journaliste, très indépendante et un peu en marge, Nikki Eaton n'a jamais prétendu ni voulu vivre en fille modèle. Sa mère l'agacerait plutôt, avec sa vie trop lisse, son caractère trop confiant, et sa réprobation de la liaison qu'entretient Nikki avec un homme marié. Mais deux jours après la célébration d'une Fête des mères particulièrement conventionnelle et singulièrement irritante, Gwen Eaton est assassinée. Ce drame inattendu marque le début d'un virage à 180 degrés chez Nikki qui, au cours d'une tumultueuse première année de deuil va, en redécouvrant la femme qu'était en vérité sa mère et les secrets qu'elle portait, se retrouver elle-même.

Source: Evene
Il y a dans ce roman un mélange de ce qui fait la force de JC Oates mais aussi une forme de sensibilité « positive » plutôt inhabituelle, surement liée au propre deuil de l’auteur (le livre est dédié à sa mère, décédée l’année précédant sa parution).
Pas de soucis, on n’est pas tout de même pas chez BC et le chemin est rude mais le roman finit étonnant bien et le « mal » reste enfermé derrière les 31 coups de couteau du meurtre.
Très finement écrit, notament dans les descriptions de la faune locale, il constitue un bon cru de l’auteur.
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Marie
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyMer 28 Jan 2009 - 1:31

La fille du fossoyeur
traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Claude Seban
Editions Philippe Rey


Tout est parti de la biographie de Joyce Carol Oates, écrite par Greg Johnson. Dans ses recherches familiales, celui- ci a trouvé le fond de cette histoire, l’émigration des arrières grands parents , juifs allemands , dans la campagne de l’Etat de New York dans les années 1890 . Avec leurs enfants dont la grand-mère de JCO, Blanche Morgenstern, à laquelle le livre est dédié.
La voilà, la fille du fossoyeur. Celui qui a tué sa femme et s’est suicidé.

De cette tragique histoire familiale, JCO a fait un magnifique roman. Changeant d’époque, c’est-à-dire faisant partir la famille Schwart d’Allemagne dans les années 30. Et faisant naître Rebecca sur le bateau , retardant le débarquement, mais sur le sol américain, et donc américaine. Et si elle est américaine, « ils » ne lui feront rien. Qui, « ils »? Les autres. Tous les autres.

Il y a quatre parties dans ce roman, qui s'entremêlent.
L’enfance , et la première fois que Rebecca échappe à la mort, détournant l'arme du père et assistant à son suicide à côté du cadavre de sa mère. Elle a 13 ans.
Puis l’erreur, l’erreur de croire qu’un homme qui la sauve d’un viol est un homme qu’elle ne peut qu’aimer .
La recherche de la protection masculine..
Ensuite la fuite et la reconstruction. Le changement complet d’identité. La méfiance et la peur continuelle, le but absolu étant de sauver son enfant. Et pour cela, il ne faut jamais rien dire. A personne.

‘Dans le monde animal, les faibles sont vite éliminés.  disait le père. Rebecca ne montrera jamais plus sa faiblesse . Malgré sa solitude et sa souffrance pour lesquelles il n’y aura jamais aucun remède ( Je me sens si seule parfois. Mon Dieu, comme je regrette la vie dont tu m’as sauvée.. a-t-elle envie de dire à l'homme qui l'aime. Mais jamais. Rien. C'est le prix à payer.

Et enfin, le retour aux sources, et la fin de ce roman est magnifique.

Joyce Carol Oates dit dans un entretien que ce roman est contruit à partir de la vie de sa grand-mère ( qui n’a jamais rien raconté, ni de son enfance, ni de son catastrophique premier mariage) ,d’elle-même ( et c’est vraiment une héroïne à la JCO, une femme qui se sauve, toujours sur le qui vive, qui guette, qui observe et se tait, qui se créée de toutes pièces une nouvelle existence , qui- apparemment- s’y adapte entièrement , et finit par donner tort au sort qui lui était destiné ) et de son imagination.

C’est en tout cas une démonstration brillante de plusieurs choses. D’abord l’origine de ces maltraitances familiales ( Rebecca le regarda et vit qu’il la haïssait. Elle se demanderait ce que Jacob Schwart voyait en elle, ce qu’il pouvait mépriser à ce point en elle, une enfant de cinq ans.elle serait longtemps trop jeune pour comprendre. C’est lui qu’il hait en moi. Et surtout, c’est la vie qu’il hait, dans tous ses enfants.). Rien à ajouter…enfin si, beaucoup, mais ce n’est l’endroit..

Ensuite la traditionnelle répétition de l‘histoire familiale ( et là, je rejoindrais le spoiler de Marko parlant du dernier roman de Ian Mc Ewan) , pas la répétition de la maltraitance elle-même avec son son fils- quoiqu'à certains moments, elle la redoute- mais plutôt la replongée immédiate sous l’emprise d’un homme violent, quasi obligatoire pour quelque un qui n’a connu dans l’enfance que la violence masculine de son père, le silence et donc acceptation de sa mère. Quant aux frères.. on retrouve évoquée la notion d'inceste déjà traitée dans Marya.

Suit ce qui me semble un thème récurent chez JCO(et le grand credo des américains..) la possibilité que l’on s’offre d’une deuxième chance. Quitte à tout sacrifier de son identité, et même de celle de son enfant.
C’est dans cette histoire le prix à payer pour que la génération suivante échappe au drame familial.
Et puis progressivement , la nécessité de commencer à parler même un tout petit peu , au moins une fois, ce qui donne ces courts échanges épistolaires si émouvants de la fin du roman, et ce n’est que là que l’écriture, toujours la même, heurtée, exaltée, celle d'une femme qui fuit, se calme..

Mon père Jacob Schwart pensait que dans le monde animal les faibles sont vite éliminés, et que nous devons cacher nos faiblesses. Vous et moi savions cela quand nous étions enfants. Mais il y a tellement plus que l’animal en nous, et nous le savons aussi. 

Une vie, pour accepter cela.
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Marko
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyMer 28 Jan 2009 - 13:57

Marie a écrit:
La fille du fossoyeur
traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Claude Seban
Editions Philippe Rey

Et puis progressivement , la nécessité de commencer à parler même un tout petit peu , au moins une fois, ce qui donne ces courts échanges épistolaires si émouvants de la fin du roman, et ce n’est que là que l’écriture, toujours la même, heurtée, exaltée, celle d'une femme qui fuit, se calme..
Une vie, pour accepter cela.

C'est ce que j'aime chez JCO. Cette écriture qui traduit l'urgence et l'agitation névrotique pour maintenir un peu la tête hors de l'eau. Et puis parfois ensuite le relâchement. Et cet apaisement nous fait du bien aussi à nous lecteurs avec un sentiment mêlé d'épuisement et de sérénité. Elle est un des rares écrivains à faire éprouver autant de sensations contradictoires avec un humour et un léger détachement amusé qui permettent de supporter la violence et l'horreur de ce qui est décrit.

Marie a écrit:
et là, je rejoindrais le spoiler de Marko parlant du dernier roman de Ian Mc Ewan

Je pense que tu voulais parler du livre de Jonathan Coe plutôt , non?
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyJeu 29 Jan 2009 - 0:55

Citation :
Je pense que tu voulais parler du livre de Jonathan Coe plutôt , non?
Oups Embarassed excuse, Marko, j'écris trop vite , devrais relire, et venais de lire le fil de Mc Ewan!!
C'est bien sûr Jonathan Coe!
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyDim 29 Mar 2009 - 21:59

Un extrait dans Le Nouvel Observateur

ici

Citation :
J'ai l'impression d'avoir été dépouillée de ma peau. Ma peau extérieure. N'être que sensibilité douloureuse, écorchée - mais sans langage. Je ne peux pas exprimer ce que je ressens. Je ressens tant de choses ! - j'en ai le coeur qui bat - pouls - poignets - mais je ne peux pas exprimer ces émotions - tout se fond en larmes, en sanglots irrépressibles.)
Voilà Joyce Carol Oates, l'écorchée vive..
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyMar 31 Mar 2009 - 0:19

Hantées - première Nouvelle dans Hantises - Joyce Carol Oates

Assez impressionnant comme première lecture.
La curiosité de deux gamines
dans un lieu pas tout à fait approprié pour eux,
mais qui comble leur rêveries. Jusqu'au jour ,
d'une rencontre assez effroyable pour Melissa
et le sort qui est réservé à Mary Lou! ouf.....
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyMar 31 Mar 2009 - 18:39

De Oates, je n'ai lu que Les Chutes que j'avais vraiment beaucoup aimé. Elle fait partie des auteurs que je souhaite impérativement continuer de découvrir.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyMer 1 Avr 2009 - 0:41

La poupée - nouvelle de Hantises -


Une nouvelle qui nous transporte dans le mystère.
tout au long de ces 27 pages.
Un cadeau bien charmant pour une enfant de quatre ans.


Citation :
Il y a bien des années, on donna à une petite fille, pour son quatrième anniversaire , une maison de poupée remarquable pas sa beauté, pas sa complexité, et aussi par sa taille. Car elle semblait presque assez grande pour qu'un enfant puisse s'y glisser.
Cette maison de poupée passait pour avoir été construite près de cent ans plus tôt par un parent éloigné de la mère de la petite fille. Elle était restée dans la famille et était encore en excellent état: un toit pentu à pignons, de nombreuses fenêtres, hautes et étroites, garnies de vraies vitres, des volets vert foncé qui fermaient, trois cheminées en pierre, de faux paratonnerres, de faux revêtements de bardeaux (blancs), une véranda qui faisait presque tout le tour de la maison, des vitraux à la porte d'entrée et sur le palier du premier, et même une lanterne dont le toit minuscule se soulevait miraculeusement. Dans la plus grande des chambres à coucher, il y avait un lit à baldaquin avec volants et ruchés d'organdi blanc; il y avait de minuscules jardinières à presque toutes les fenêtres; les meubles - tous de style victorien, bien entendu - étaient exquis, fabriqués avec un soin et un amour minutieux. Les abat-jour étaient ornés de petites franges dorées, il y avait une merveilleuse baignoire aux pieds griffus et presque toutes les pièces avaient leur lustre. Lorsqu'elle découvrit la maison de poupée le matin de son quatrième anniversaire, la petite fille fut si stupéfaite qu'elle en resta muette: car le cadeau était inattendu et étrangement '' réel''. Ce devait
être le plus grand cadeau, et le plus grand souvenir, de son enfance.
Citation :
Florence avait plusieurs poupées qui n'entraient pas dans la maison parce que c'étaient des poupées de taille moyenne, mais elle les installait près de la maison, face à sa partie ouverte, et jouait là avec elles. Elle les dorlotait, leur parlait à voix basse, les grondait et inventait de petites conversation à voix basse, les grondait et inventait de petites conversations entre elles. Un jour, de nulle part, surgit le nom Bartholomew - le nom de la famille à qui appartenait la maison de poupée. Où as-tu pris ce nom? demandèrent les parents, et Florence répondit que c'étaient les gens qui habitaient dans la maison. Oui, mais
d' où lui venait ce nom? demandèrent-ils. Perplexe et un peu irritée, l'enfant désigna les poupées sans mot dire.

Citation :
Près de quarante ans plus tard, alors qu'elle roulait dans East Fainlignt Avenue à Lancaster, une ville de Pennsylvanie où elle n'était encore jamais venue et dont elle ne savait rien, Florence Parr vit avec stupéfaction, en retrait de l'avenue, au sommet d'un tertre majestueux planté d'ormes, sa vieille maison de poupée... ou plustôt sa réplique. La maison. Exactement identique.
Elle fut si stupéfaite que l'espace de quelques secondes elle ne sut que faire. Sa réaction la plus immédiate fut de freiner - car elle était une conductrice prudente, voire méticuleuse; au premier signe de confusion ou de difficulté, elle immobilisait toujours sa voiture.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyVen 3 Avr 2009 - 2:40

Le Monde. fr.
Citation :
On a beau admirer un écrivain, on a toujours un peu d'appréhension à s'embarquer avec lui pour un très long voyage. Surtout quand il s'agit d'une plongée dans son journal intime. C'est un peu comme partir en croisière avec quelqu'un qu'il faudra côtoyer de près et sans échappatoire possible : la relation résistera-t-elle aux futilités du quotidien ? Ne risque-t-on pas d'être déçu par la saisie "à chaud" de la vie comme elle va ? Le travail de l'écrivain ne repose-t-il pas sur un principe de décantation, de mise en perspective, c'est-à-dire le contraire même de l'approche du diariste ?
"Journal 1973-1982", de Joyce Carol Oates : journal d'intérieur
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Marko
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 8 EmptyLun 6 Avr 2009 - 22:23

bulle a écrit:
Le Monde. fr.
Citation :
On a beau admirer un écrivain, on a toujours un peu d'appréhension à s'embarquer avec lui pour un très long voyage. Surtout quand il s'agit d'une plongée dans son journal intime. C'est un peu comme partir en croisière avec quelqu'un qu'il faudra côtoyer de près et sans échappatoire possible : la relation résistera-t-elle aux futilités du quotidien ? Ne risque-t-on pas d'être déçu par la saisie "à chaud" de la vie comme elle va ? Le travail de l'écrivain ne repose-t-il pas sur un principe de décantation, de mise en perspective, c'est-à-dire le contraire même de l'approche du diariste ?
"Journal 1973-1982", de Joyce Carol Oates : journal d'intérieur

Je suis dedans et c'est captivant, plein de vie, d'humour, d'intelligence, d'anticonformisme. C'est vraiment une sacrée bonne femme!
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