| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Joyce Carol Oates | |
|
+65GrandGousierGuerin eimellelect MartineR Sigismond simla jack-hubert bukowski Heyoka églantine Cassiopée Aaliz MDNA Madame B. petitepom mimi54 Igor tina Litany Suny Livvy traversay sopsch IzaBzh Shay Avadoro topocl animal colimasson shanidar Babelle Polarber Harelde Maryvonne darkanny krys Wittgen rivela Camille19 chrisdusud bambi_slaughter kenavo odrey bulle Epi LaurenceV Marko Eve Lyne Le Bibliomane Sophie eXPie Arabella bix229 Argantel Bédoulène Queenie Steven Sahkti domreader coline Marie mona Aeriale Chatperlipopette Lou leiloune sousmarin 69 participants | |
Auteur | Message |
---|
tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Sam 25 Fév 2012 - 21:10 | |
| Moi aussi, j'ai Eux sous le coude. Un gros morceau, mais d'après l'interview, qui serait plus "historique" que certains autres livres. Elle a raison d'évoquer l'idée que l'Amérique a oublié ses moments maudits, où littéralement, elle a crevé de faim. D'ailleurs, on a du mal à y croire quand on connaît le dynamisme des USA, même à l'heure actuelle, en état de crise. Ils ont une capacité à rebondir incroyable. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Dim 26 Fév 2012 - 13:40 | |
| Babelle, j'ai lu "EUX" que j'ai beaucoup aimé, tu devrais le lire, ne te fies pas à mon commentaire (je peine à les faire )
ce serait bien que tu le commentes et Tina toi aussi puisque tu l'as. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 1 Mar 2012 - 16:35 | |
| Pas encore lu Eux. Mais il est dans la pile. J'ai d'abord Hudson River et Bellefleur qui passeront avant. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 1 Mar 2012 - 19:01 | |
| EUX J'en suis à l'après seconde guerre mondiale, retour à Détroit. Jules a une vingtaine d'années, Maureen et Betty sont adolescentes. Les grands-parents de la branche maternelle ont sombré avec la crise économique de 1930 dont les effets, durables, ont continué de broyer la génération suivante. Années 50 et 60 : les femmes sont encore à l'avant pour recevoir tous les coups : dysfonctionnement parental et alcoolisme, scolarité trop brève, délinquance. Aucune contraception. Comme d'habitude il n'y a rien à redire sur une traduction qui est à la hauteur de la plume de Oates et, en effet, le climat social s’immisce largement dans l'existence de chacun. De temps en temps, l'un ou l'autre pourrait décoller, s'arracher au milieu; les enfants démarrent avec une personnalité, des traits de caractère, des qualités ou des rêves différents, mais la même vague semble les repousser depuis quarante ans sur la rive qu'empruntèrent déjà leurs aînés. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Ven 9 Mar 2012 - 10:02 | |
| Les Mystères de Winterthurn Winterthurn est une petite ville du Nord-Est des Etats-Unis. Nous sommes à la fin du XIXe siècle et des meurtres sordides secouent la bonne société locale. Trois parties dans ce livre pour trois histoires, distinctes et mêlées à la fois. Le cadre est le même, les protagonistes également. Seules les époques changes. La première débute lors de l’adolescence de Xavier Kilgarvan : le héros n’est alors âgé que de 16 ans. Alors qu’il se destine à la profession de détective, c’est lui qui parvient à la solution de l’énigme (l’auteur n’apportant que des éléments de réponse en gardant un flou artistique avec lequel le lecteur devra composer), damant le pion à ses paires et perçant le mystère du manoir de Glen Mawr, demeure ancestrale de la branche « régnante » des Kilgarvan. Douze ans plus tard, cinq jeunes filles sont successivement retrouvées assassinées. Les conjectures vont bon train. Le principal suspect est un vénérable vieil homme qui n’eut que le tort d’être juif. Et donc différent. La vindicte populaire se déchaîne, Isaac devient le diable incarné. Seul Xavier poursuit l’enquête. Après un nouveau saut en avant de douze ans, un nouvel homicide ensanglante la cité. Xavier, alors célèbre enquêteur vivant à Manhattan, est appelé à l’aide pour une dernière enquête. En marge de ces aspects policiers, se déroule une histoire d’amour entre le héros et sa cousine Perdita. Et en tâche de fond, mais toujours omniprésent chez JCO, une critique de la société. Ses incessantes mesquineries, sa propension à fustiger les plus faibles alors que les riches jouissent d’une aura « naturelle » que personne ne songerait à contester, associant honorabilité et richesse d’une part et vilénie et pauvre d’autre part. Hypocrisie et puritanisme mais aussi passion et ténacité sont au menu de ce magnifique livre à l’atmosphère poisseuse et inquiétante qui n’est pas sans m’évoquer « La Légende de Bloodsmoor » et même « Les Hauts de Hurlevent ». | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Dim 25 Mar 2012 - 4:30 | |
| C'est donc autour de Xavier que les trois parties des Mystères de Winterthurn vont se rejoindre? J'aurais parier que ce serait autour de Georgina, la nonne bleue... Chez moi, Xavier vient juste de pénétrer dans la chambre des jeunes mariés, guidé par Perdita, sa cousine de 12 ans qui lui permet d'observer la scène du quasi crime. Absence de rats dévoreurs, mais présence d'une cheminée assez large pour offrir une bonne cachette. Avant d'en venir enfin à cette première intrusion dans le thriller, que de longueurs (les habitudes du juge, sa personnalité, celle de sa fille aînée, les humeurs de ses deux épouses précédentes...). Ce roman-là vient donc clore la trilogie. Mais avez-vous trouvé des liens entre chaque roman? Depuis Bellefleur, il s'agit bien de familles distinctes? | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Mer 28 Mar 2012 - 10:17 | |
| - Babelle a écrit:
- Ce roman-là vient donc clore la trilogie. Mais avez-vous trouvé des liens entre chaque roman? Depuis Bellefleur, il s'agit bien de familles distinctes?
Je n'ai pas encore lu Bellefleur. Mais aucun lien entre La Légende Bloodsmoor et Les Mystères de Winterthurn. Hormis l'époque : le XIXe. Deux romans totalement indépendants. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 9 Avr 2012 - 13:21 | |
| Les mystères de Winterthurn
L'auteur nous conte avec férocité les us et coutumes de la bonne société de Winterthurm, où des meurtres effroyables sont commis. Mais pour ne pas perdre la face, les membres de ladite bonne société préfèrent laisser condamner un innocent que de voir accuser un de ses pairs. Seul Xavier Kilvargan, qui en est issu, va lancer toutes ses forces de détective dans la bataille, et sera à jamais marqué comme "traître à sa classe", même par sa propre mère. On éprouve à la fois un terrible sentiment d'injustice pendant la lecture, et une sorte d'admiration pour cet esprit "de classe" qui fait front coûte que coûte. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Jeu 24 Mai 2012 - 9:51 | |
| Hudson River
Salthill-on-Hudson, délicieux petit village pour américains fortunés sur les bords du fleuve non loin de New York. Adam Berendt, sculpteur décède brutalement en portant secours à une fillette tombée d’un voilier régatant sur le fleuve. Adam, âgé d’une cinquantaine d’années, jadis excellent nageur, n’est plus en très grande forme et a surestimé ses forces. Pris d’un malaise cardiaque, il se noie. C’est la consternation des riverains et amis d’Adam. Apprécié des maris et adoré par les épouses toutes éperdument amoureuses de lui malgré son physique ingrat. Les hommes regrettent un ami cher (mais paradoxalement jamais proche, jamais intime). Les femmes pleurent et, totalement perdues, affirment toutes qu’Adam les aimaient (d’un amour jamais consommé). Marina Troy, propriétaire d’une petite librairie « pittoresque » et d’une non moins petite maison dont un homme pouvait toucher les mûrs opposés en écartant simplement les bras, est exécutrice testamentaire aux côtés de Roger Cavanagh, avocat. Une saga dans laquelle le lecteur suit leur destinée ainsi que celle d’Augusta et Owen Cutler, de Camille et Lionel Hoffman et d’Abigail Des Pres. Destinées bouleversées par la mort du seul personnage atypique, du seul homme indifférent aux conventions sociales régissant ce petit monde bourgeois étriqué et jouissant d’une réelle aura parmi les « siens » : Adam, devenu une ombre diffuse, lointaine, mais omniprésente. Joyce Carol Oates signe une nouvelle critique sociale de ce milieu ultra favorisé du Nord-est des Etats-Unis qu’elle connaît si bien. Amour, attentes, rêves, déceptions, mesquineries, jalousie, adultères sont au menu. Où le « paraître » a une importance cruciale. Comme toujours une écriture magnifique, à la fois narrative, descriptive mais très vivante. Des personnages très fouillés et bien campés dans un récit découpés en trois parties : l’abattement, l’affolement suivant la mort du sculpteur, l’éclatement de la bulle douceâtre de Salthill et la rédemption finale. De nouveau un très bon livre de l’auteure et grâce auquel j’ai passé un très bon moment, même s’il ne classe pas parmi mes préférés.
| |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Mer 13 Juin 2012 - 22:51 | |
| J’écris ce qui me semble être du « réalisme psychologique » – lequel se fond naturellement dans le surréel, dans la mesure où nous ne sommes pleinement conscients que d’une petite partie de nos personnalités ; et le monde du rêve peut s’inviter en nous à n’importe quel moment, et pas seulement quand nous dormons. La personnalité humaine est infiniment complexe. J’essaye de refléter cette complexité dans mon écriture – je ne voudrais pas simplifier la nature humaine, mais retranscrire son immense mystère. JCO (extrait d'une interview autour de son dernier roman à paraître "Mudwoman")
| |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 25 Juin 2012 - 14:51 | |
| -Nous étions les Mulvaney-
Difficile d'exprimer les résonances de ce livre, et pourtant elles sont fortes.Terrible, implacable, ce sont les mots qui me viennent mais au delà ce sont surtout les images d'un délitement, de la fragilité des choses alors que l'on croit tenir le monde dans sa main. Nous étions Les Mulvaney, un titre qui renferme déjà en lui tout cet univers disparu, la désintégration de ce qu'était une famille, rien que par l'emploi de l'imparfait. L'écriture de Joyce Carol Oates est simple, limpide, en suivant les moindres détails de leur parcours, l'auteure nous révèle comment vont réagir ses membres et les retombées psychiques que le drame provoque sur chacun d'eux. Elle prend le temps, revient sur les faits, n'hésite pas à insister sur les détails quotidiens pour mieux nous imprégner de cette force qui autrefois les unissait et va les anéantir avec la même intensité. L'hypocrisie, la bassesse humaine, l'injustice d'un monde où la bien-séance prévaut sur l'humain, sont ainsi pointés du doigt (Jamais le mot viol est prononcé!) et les victimes érigées en coupables. J'ai été embarquée dès les premières lignes, et bien que certaines anecdotes m'aient paru longuettes parfois (la vie des animaux au sein de la ferme chez le vétérinaire, dans la dernière partie) et d'autres détails inutiles (sur les études de Patrick par exemple) j'ai lu ce roman avec une extrême voracité, bluffée par la justesse avec laquelle JCO analyse la complexité de ces sentiments familiaux, faits d'amour de violence ou de haine. J'avais hête d'arriver à la chute, je m'attendais à bien pire, j'en ai été à la fois soulagée et bizarrement un chouia déçue peut-être, mais cela n'entâche en rien la sensation très profonde d'appartenance, de cette nostalgie si troublante, et la totale empathie qui s'en dégage. Superbe. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 25 Juin 2012 - 16:03 | |
| tu donnes envie Aeriale et pourtant je ne suis pas JCOmaniaque... | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 25 Juin 2012 - 16:04 | |
| - Aeriale a écrit:
-
J'ai été embarquée dès les premières lignes, et bien que certaines anecdotes m'aient paru longuettes parfois (la vie des animaux au sein de la ferme chez le vétérinaire, dans la dernière partie) Ben quoi, tu n'aimes pas les animaux ? En tout cas, super commentaire, je m'y retrouve tout à fait. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 25 Juin 2012 - 16:21 | |
| Je n'ai encore jamais mis les pieds dans l'univers de JCO sinon indirectement et grâce à Parfum. Il se trouve que vous lisant, j'ai emprunté tous les livres dispo en médiathèque à destination de Mme Igor qui ainsi est devenue une inconditionnelle de cet auteur et dont elle me vante à chaque fois ses écrits. Bref, l'envie de m'y plonger mijote toujours davantage et le dernier commentaire d'Aeriale place "Nous étions les Mulvaney" sur le haut de cette PAL. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates Lun 25 Juin 2012 - 16:26 | |
| Un commentaire qui donne envie, alors que l'auteur me fait peur, au propre comme au figuré d'ailleurs | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Joyce Carol Oates | |
| |
| | | | Joyce Carol Oates | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|