Joyce Carol Oates

La schizophrénie manifeste de MR ne m'a pas dérangé. Elle est manifestement atteinte par le même mal qui a terrassé sa propre mère.
Ce qui m'a gêné, ce sont les continuelles références au monde de l'université. Oui, MR en est la présidente : il est donc logique d'en parler. Mais peut-être pas de cette manière. Je n'ai pas eu l'impression que JCO décrivait le cadre de vie de son personnage mais qu'elle écrivait un document sur l'université aux USA. C'est donc hors sujet et ça vient interrompre le fil conducteur de l'histoire de MR.
Et JCO était-elle obligée de sombrer dans ce gore ? On dirait du Stephen King avec du sang partout.

Effectivement, elle décrit l'univers de l'université, ses rouages, ça ne m'a pas dérangée, elle avait fait un peu pareil dans un autre de ses romans un peu autobiographique il me semble ....mais vu du côté de l'étudiante avec les particularités américaines, à savoir les fraternités d'étudiants, très fermées.

La description du délire meurtrier de Mérédith m'a plutôt surprise....je me demande aussi ce que ça venait faire là...un peu incongru   

Le nouveau Oates est sorti... Maudits (the accursed). Sujet très tentant. Accroche de Stephen King incitant fortement à la lecture. Presse américaine en transe.  C'est parti !

« Peut-être le meilleur roman gothique post-moderne […]. C’est dense, stimulant provocateur, terrifiant, drôle et peuplé de cinglés. Vous devez le lire. […] Jamais la prose hypnotique de Oates n’a été mieux déployée. » Stephen King, The New York Times Book Review

« Spectaculaire… Maudits est un extravagant chef-d’oeuvre que seule Joyce Carol Oates pouvait créer. » The Washington Post

« C’est un sort puissant que jette Oates. Vous ne fermerez Maudits que pour vouloir le relire à nouveau d’un bout à l’autre. » People

« Un récit unique qui fonctionne sur plusieurs niveaux : un monstre de livre, totalement surprenant du commencement à la fin, passionnant, captivant, à l’écriture qui crépite d’énergie et pétille d’esprit. » The New York Review of Books

« Une riche et brûlante fusion de faits historiques, de mystère surnaturel et de commentaire social malicieux… Un "remix" littéraire diaboliquement captivant et subversif. » Booklist

« Si vous avez à choisir un livre de cet auteur prolifique, prenez celui-ci. » The Sunday Times

J'adore tout ce qu'elle écrit, même si Mudwoman est un peu trop délirant...mais je ne résisterai pas à son nouvel ouvrage ! Elle avait écrit quelques polars pas mal....un suspens d'enfer. Elle est vraiment incroyable à son âge...un auteur aussi prolixe....tant mieux pour ses fans

Marko a écrit:

Le nouveau Oates est sorti... Maudits (the accursed). Sujet très tentant. Accroche de Stephen King incitant fortement à la lecture. Presse américaine en transe.  C'est parti !

J'ai été déçu par les derniers Oates. Je me demande si j'aime toujours cette auteure telle qu'elle est devenue depuis 2 ou 3 ans. J'adore la JCO d'entre 1980 et 2010. Mais Mudwoman était inutilement gore, à la Stephen King justement. Et de voir ce nouvel opus dûment comparé à l'oeuvre de King serait plutôt pour me refroidir !
Je le lirai probablement. Mais contrairement à mon habitude, je vais attendre un peu de lire les avis des lecteurs.

Marko a écrit:

« Si vous avez à choisir un livre de cet auteur prolifique, prenez celui-ci. » The Sunday Times

Je ne sais pas à quoi servent ces recommandations. Elles sont toutes dithyrambiques à chaque nouvelle sortie de films ou de livres. Elles ne signifient plus rien depuis longtemps !

Marko a écrit:

Le nouveau Oates est sorti... Maudits (the accursed). Sujet très tentant. Accroche de Stephen King incitant fortement à la lecture. Presse américaine en transe.  C'est parti !

Très tentant en effet. Tout à l'heure, en librairie, je regardais justement le long rayon JCO avec toujours la même stupéfaction admirative.

Harelde a écrit:

J'ai été déçu par les derniers Oates. Je me demande si j'aime toujours cette auteure telle qu'elle est devenue depuis 2 ou 3 ans. J'adore la JCO d'entre 1980 et 2010. Mais Mudwoman était inutilement gore, à la Stephen King justement. Et de voir ce nouvel opus dûment comparé à l'oeuvre de King serait plutôt pour me refroidir !

Pourtant son côté gothique ne remonte pas à hier: selon Wikipédia,  Les maudits/The accursed est le 5e volume de sa série gothique incluant Bellefleur (1980), La Légende de Bloodsmoor (1982), Les Mystères de Winterthurn (1984) et Mon cœur mis à nu (1998). Je ne les ai pas lus, elle y était moins gore donc ?
C'est étonnant que Beasts ne figure pas dans cette série d'ailleurs. Mais c'est le JCO que j'ai le moins aimé.

Pour ma part, je n'ai pas trouvé les passages gore de Mudwoman gratuits, ils contribuent vraiment à la puissance du récit, du cauchemar vécu par l'héroïne qui sombre dans cette spirale psychotique.

Harelde a écrit:

J'ai été déçu par les derniers Oates. Je me demande si j'aime toujours cette auteure telle qu'elle est devenue depuis 2 ou 3 ans. J'adore la JCO d'entre 1980 et 2010. Mais Mudwoman était inutilement gore, à la Stephen King justement. Et de voir ce nouvel opus dûment comparé à l'oeuvre de King serait plutôt pour me refroidir !

Je ne qualifierais pas Stephen King de littérature gore, surtout par ce que j'en connais: ça, Misery, La part des ténèbres, Rose Madder, Bazaar, Danse macabre, la petite fille qui aimait Tom Gordon, Marche ou crève...
ça fait déjà pas mal, aucun n'est gore mais relève plutôt du cauchemar éveillé en jouant sur les registres de la terreur ou de l'épouvante.

Je trouve aussi que Stéphen King a écrit des romans super...Misery en fait partie mais aussi "la peau sur les os"...ou encore celui où une femme était attachée, me souviens plus du titre, faire tout un roman (haletant) sur un sujet aussi mince au fond, relève de l'exploit.

Je me suis put-être mal exprimé. J'ai moi aussi dévoré Stephen King étant jeune. Mais c'est un genre de lecture que j'ai totalement abandonné. Le cauchemar, les tortures psychologiques ou physiques subies par les personnages... J'ai du mal maintenant. Pour poursuivre dans cette voie, j'avoue ne pas accrocher à Kafka.

Pour les romans gothiques de JCO, je n'ai pas du tout aimé Bellefleur que j'ai abandonné rapidement, j'ai adoré la Légende de Bloodsmoor et apprécié aussi les Mystères de Winterthurn. Je n'ai pas lu Mon cœur mis à nu. Mais comme je n'ai aucune volonté (du moins en ce qui concerne la lecture), je suis allé voir sur le site de la FNAC : le dernier JCO est en rayon dans le magasin à côté d mon boulot. Je vais allé me l'offrir à midi. Il m'en impossible de résister. Donc autant craquer tout de suite et faire bonne figure !

Premier amour

Dans un climat de tension sexuelle ou plutôt de fantasmes, une jeune fille de onze ans se laisse abuser, sans vraiment le savoir, tout en ayant accepter le silence. L'homme de vingt-cinq ans, son oncle, l'emmène dans des dédales interdits où elle semble prendre goût. L'écriture de ce livre est jolie, directe, luxuriante, autant que le lieu où se déroule les faits ou le rêve ? Le livre est écrit à la troisième personne lorsque sont décrits les faits que la jeune fille vit; mais, quand le livre propose la deuxième personne du singulier, la jeune fille nous emmène réellement ou pas dans son "premier amour" ... Livre est terrible, incroyable, mémorable.

Premier amour

Je l'ai lu il y a quelques temps....très bon aussi.

Harelde, je te comprends...je ne vais pas résister longtemps moi aussi...

simla a écrit:

Harelde, je te comprends...je ne vais pas résister longtemps moi aussi...  

Le bouquin est maintenant sur ma table de chevet. Il m'attend. Dès que j'aurai fini mon pavé actuel (Le Royaume d'Emmanuel Carrère).
J'ai hâte !

Les chutes


Ce livre nous fait traverser une vingtaine d'année de la vie d'Ariah, tout d'abord jeune mariée et qui finira, malgré son déni par être veuve 2 fois. Ariah se considère damnée, condamnée. Elle a perdu son premier mari le lendemain de ses noces... dans les chutes.... C'est de cette façon que commence le roman.
Heureusement, il s'en suivra des années heureuses lors desquelles elle deviendra de nouveau épouse puis maman, sans oublier, toujours, son piano.
Mais le sort s'acharne et elle cachera à ses 3 enfants les raisons de la mort de leur père, elle n'en parlera pas. Les enfants, adultes, ados, chercheront, tout naturellement, à mieux comprendre ; car au sein de la ville, leur nom de famille semble connoté....
Quelques longueurs parfois, mais c'est un livre où l'auteur nous entraîne dans le suspens et les ressentis de chaque personnage de la famille.

Après Premier Amour et Les chutes, je continuerai ma découverte de Joyce Carol Oates !

Maudits



Université de Princeton, 1905 : une malédiction s’abat sur le camus et ses environs. La famille Slade est particulièrement éprouvée. Annabel Slade, petite-fille du révérend Winston Slade, ancien président de l’Université et ancien gouverneur de l’état du New-Jersey est enlevée le jour de son mariage. Au pied de l’autel, alors qu’elle vient de prononcer le fameux « oui », elle fuit pour suivre un curieux étranger à l’aspect vaguement européen. Nul doute que cet homme est le diable en personne. Diable qui a envoûté cette innocente vierge, l’obligeant à quitter les siens pour les faire souffrir.

Josiah Slade, le frère aîné cherchera sa sœur dans tout l’état avec la ferme intention de tuer l’étranger au mépris des lois en vigueur interdisant les duels. Josiah est beau, intelligent et issu d’une des plus illustres familles de la région. Il est courtisé mais ne semble s’intéresser à personne. Il vire socialiste après avoir lu le célèbre roman d’Upton Sinclair (La jungle) décrivant les dures conditions de travail des ouvriers à Chicago.

On croise également dans ce roman, Grover Cleveland, ancien président des Etats-Unis ; Woodrow Wilson, président de l’Université de Princeton et futur président des USA (élu en 1913) ; Mark Twain, dandy vieillissant tout habillé de blanc ; Jack London, jeune écrivain à succès que Joyce Carol Oates ne dépeint pas sous un jour avantageux.

Maudits, roman baroque à l’instar des mystères de Winterthurn, fait la part belle au fantastique. Morts mystérieuses, assassinats, folie, envoûtement, chauve-souris, chats noirs, marécages putrides, Diable, Dieu cruel et jaloux, vengeances, expiations. Sur un fond historique précis et rigoureux, Joyce Carol Oates brosse un tableau maléfique de ce début de vingtième siècle. Maudits est en effet une formidable critique de la société américaine de l’époque, la naissance du socialisme, la condition des noirs qui ne sont plus esclaves mais encore très largement exploités, le Klux Klux Klan, les premières suffragettes, les droits et le vote des femmes – réclamés par certains, raillés par d’autres, le fonctionnement de la prestigieuse université...

Un travail de bibliographie colossal pour camper son histoire dans ce décors que JCO connait si bien (elle y est enseignante depuis 1978). Une atmosphère maléfique que j’ai imaginée avec les yeux de Tim Burton. Une atmosphère poisseuse, collante, d’une noirceur infinie. De belles images toutefois avec des personnages ambigus, cinglés, nerveux, harassés, terrifiés… Une narration très originale menée par un historien présentant les faits de l’époque aussi froidement et clairement que possible. Une construction en chapitres thématiques déroulés par l’historien posant rigoureusement chaque nouvelle brique sur la précédente.

Une narration intéressante mais non dénuée de longueurs et de digressions pas toujours pertinentes à mon sens. Je dois même avouer que les 150 dernières pages ont été un tantinet longuettes (810 pages en tout : un bon pavé).

Une lecture mitigée, donc – avec plein de bonnes choses et d’autres moins indispensables. Le côté historique et analyse de la société américaine est passionnante. L’aspect purement maléfique et satanique sera très intéressant à voir si d’aventure le réalisateur d’Edouard aux mains d’argent décidait d’adapter ce roman au grand écran. Mais la somme de toutes les histoires que JCO déploie en parallèle me semble lourde. Le livre est trop épais, l’intrigue trop chargée, les personnages et leur parcours respectifs trop nombreux. Certes, le tout s’insère bien dans le roman (c’est JCO tout de même), mais j’aurais aimé moins de digressions, moins de détails, pour une histoire davantage centrée sur la famille Slade.

Maudits est à mon sens meilleur que ses deux derniers livres, « Le mystérieux Mr Kidder » et surtout « Mudwoman » que je n’ai que moyennement apprécié. Mais il reste bien inférieur à ses meilleurs comme « Nous étions les Mulvaney », « Les Chutes » ou encore « Mère disparue » (pour ceux que j’ai lu).

Quand même, ça donne drôlement envie...
Surtout ce côté fantastique.

Comment présente t-elle Jack London ?