Léon Tolstoï [Russie]

eXPie a écrit:

Harelde a écrit:

Anna Karénine.
Bouquin admirable qui fera date dans ma vie de lecteur mais qui ne vient pas bouleverser mon quinté de tête : je ne le place pas aux côtés de mes chouchous.

Pas encore lu, ce sera chose fait dans pas très longtemps (en août, je pense).
Mais La Guerre et la Paix, Maître et Serviteur, la Mort d'Ivan Ilitch étant des chefs-d'oeuvres, j'ai totale confiance

Tu peux. J'ai l'air d'ergoter, mais c'est un bouquin vraiment bien.

La sonate à Kreutzer

Citation :

La Sonate à Kreutzer, nouvelle de Léon Tolstoï publiée en 1891, est à juste titre considérée comme l'une de ses brillantes réussites, en raison de l'acuité avec laquelle l'auteur russe décrit la progression du sentiment de la jalousie chez un bourgeois dont la misogynie, l'égoïsme et l'orgueil sont les premières causes d'un drame conjugal aux accents tragiques. Convenance, amour, plaisirs se transforment irrémédiablement en aliénation, haine et vices dans la vie humaine. Un seul salut possible: l'abandon à l'amour divin et à l'idéal qu'il représente. Tout le reste est vain. Tel peut être le résumé de ce livre, petit par la taille, et grand par sa justesse descriptive de la vérité sur l'aigreur des sentiments humains

Première, et certainement dernière, tentative de m'approcher de l'univers de ce 'grand'.
Pfff.. quel moraliste.. quelles idées poussiérieuses qui donnent mal aux yeux en les lisant.. et qu'on ne me dise pas qu'il faut considérer l'année quand il a écrit cela: trouver le fait de tuer sa femme meilleure solution au lieu de combattre sa jalousie (non-justifiée) est à mes yeux jamais à justifier (et n'en parlant de son idée que la femme doit se concentrer sur son mari est ses enfants - lamentable pour quelqu'un qui veut se voir 'grand esprit' )

et en lisant qu'il a mit sa femme 16 fois enceinte, je dis beurk!

En plus il y a pas moyen de faire la différence entre l'homme=auteur et l'homme=protagoniste du livre: dans la postface lui-même prend la parole et explique à ses lecteurs les raisons pour ce livre (qui a fait beaucoup de polémique dans une Russie dans le temps de changement, heureusement, aussi pour les femmes!) et on ne peut que conclure: il pense comme son héros du livre.. et ce sont des idées et des pensées qui ne m'intéressent pas..

donc, paix à ton âme, Monsieur Tolstoï, je ne vais pas entrer en guerre avec toi.. pas envie de gaspiller plus de mon temps de lecture




la réponse de sa femme: ici

Guerre et paix

Loin de l'avoir fini (j'en suis juste aux 400 première pages du 1er tome). Mais je m'ennuie ferme... C'est normal?
Les scènes de guerre sont pénibles à mourir, et les scènes mondaines un peu moins mais quand même...
Pourtant j'ai adoré Anna Karénine de bout en bout... Aidez-moi!!!

The Valuk a écrit:

Aidez-moi!!!

si tu lis mon commentaire juste au dessus du tien.. ce ne sera pas moi

The Valuk a écrit:

Guerre et paix

Loin de l'avoir fini (j'en suis juste aux 400 première pages du 1er tome). Mais je m'ennuie ferme... C'est normal?
Les scènes de guerre sont pénibles à mourir, et les scènes mondaines un peu moins mais quand même...
Pourtant j'ai adoré Anna Karénine de bout en bout... Aidez-moi!!!

Je n'ai pas encore lu Anna Karénine, par contre j'avais beaucoup apprécié Guerre et paix.
Je ne vais pas t'aider en te disant que le premier volume est le meilleur, et que si tu veux des longueurs (considérations très longues et répétitives de Tolstoi sur l'Histoire), tu en auras vraiment dans le deuxième volume.
Mais bon, j'avais aussi beaucoup aimé Quatre Soeurs de Tanizaki, qui t'a fait un effet soporifique...
Peut-être n'est-ce pas le bon moment pour toi, peut-être ne le sera-ce jamais... Plutôt que de t'en dégoûter, autant passer à autre chose et y revenir dans quelques années ? Parce que, après 400 pages, on ne peut pas vraiment dire que tu n'en sois qu'au tout début, mais d'un autre côté, il y a encore un long chemin jusqu'à la fin...

Je sais bien motiver les gens, hein ?

Quelque chose me dit qu' il faudrait commencer par le commencement avec Tolstoi, et que, bien
avant Anna Karenine et Guerre et paix que j' ai lus il y a longtemps, il y a les écrits de jeunesse
de Tolstoi comme Visions de Sébastopol, et Enfance, Adolescence et jeunesse, qui m' ont laissé des bons souvenirs.
Ceux d' un écrivain sobre, épris de paysages et de souvenirs d' une époque disparue.

La mort d'Ivan Illitch
Ed. Librio
Traduction : Jacques Imbert.


Ivan Illitch est classe, petit bourgeois fonctionnaire qui réussit à monter les échelons, à gagner plein de frics, qui a femme et enfants, et qui joue au whist avec ses potes. Bon, y'a quelques couics par-ci par-là (sa femme l'ennuie méchamment parfois, il n'obtient pas toujours le poste de ses rêves...), mais globalement il gère.
Jusqu'au jour où la maladie l'atteint.

Et là commence la grande classe littéraire de ce tout petit livre (93 pages chez Librio). On suit la lente et longue agonie de cet homme, qui lutte, qui devient de plus en plus acariâtre, parce que la douleur l'empêche d'agir, de vivre.
Le regard et les attentions des autres qui deviennent insupportables... juste parce que, eux, sont en vie et en bonne santé.
Il sent la mort. Partout en lui.
Il refuse son reflet dans le miroir, fixe le mur. Appelle intérieurement à l'aide.

Ce texte arrive vraiment à creuser où il faut dans la souffrance physique, dans le douloureux appel de la mort. Tolstoï maitrise parfaitement son "suspens", l'évolution des choses, des relations.

Évidemment, y'a ces petits questionnements un peu "désuets" aujourd'hui, autour de Dieu, de la lumière au bout de la souffrance. Mais c'est rapide, et contrairement à Sydney j'ai trouvé que Tolstoï ne sombrait pas dans le pathos. Il aurait pu en faire 10.000 fois plus. Les moments de confrontation avec la "pitié" sont peu et sur peu de pages. Le temps d'un choc avec un autre humain, d'une idée qui surgit... et tout aussitôt est tué dans l'œuf par la douleur. La mort qui est là.

C'est concis et très efficace comme récit.

Oui, tu as raison Queenie, Tolstoi fut toute sa vie un etre plein de force, d' énergie et de vitalité, et comme souvent chez les gens comme lui, il était hanté par la mort, et il a su trouver les mots pour
le dire dans La Mort d' Ivan Ilitch.
A conseiller à ceux qui ont été déçus par Guerre et paix...

Je me rappelle tres bien cette nouvelle de Tolstoi. Tres fort comme suggestion!

Après une lutte forcenée, l'agonie d'Ivan Ilitch se termine dans la joie. (Sans qu'aucune parole évangélique ne soit prononcée) Un chef d'oeuvre! Ivan Ilitch, est atteint d’une maladie incurable. La mort imminente lui ouvre les yeux sur lui-même. Cette introspection éveille de la peur, de la révolte et du désespoir pour finir dans l'acceptation... de l'inéluctable.

Je me suis mise a fouiller sur cette oeuvre de Tolstoi qui m'avait tant bouleversee.

Tolstoï nous présente cette nouvelle en trois grandes parties: la première décrivant la mort d'Ivan Ilitch vue par ses amis, la seconde décrivant sa vie, et la dernière son long cheminement vers la mort certaine. Le style est relevé, et Tolstoï utilise beaucoup l'ironie pour décrire la vie d'Ivan Ilitch qui ne s'avère au final qu'artificiel et sans valeur. Le cheminement psychologique du mourant et parfaitement presente et très poignant.
La dernière phrase:
“Il aspira de l’air, s’arrêta en plein souffle, se raidit et mourut.”
---
Une autre couverture, comment la trouvez-vous?

Orientale a écrit:

[...]

Tolstoï nous présente cette nouvelle en trois grandes parties: la première décrivant la mort d'Ivan Ilitch vue par ses amis, la seconde décrivant sa vie, et la dernière son long cheminement vers la mort certaine. Le style est relevé, et Tolstoï utilise beaucoup l'ironie pour décrire la vie d'Ivan Ilitch qui ne s'avère au final qu'artificiel et sans valeur. Le cheminement psychologique du mourant et parfaitement presente et très poignant.

Oui, d'ailleurs, jusqu'à ce qu'il soit malade, je n'accrochais pas tellement au récit. C'était le cheminement habituel, traité sur les faits, un peu de psychologie mais juste pour ne pas sombrer dans l'inutile. Alors qu'après c'est vraiment une explosion.

dossier de novembre dans Le Magazine Littéraire:

L'émission "2000 ans d'Histoire" consacrée à Tolstoï avec Fedorovski comme invité: Ici

kenavo a écrit:

dossier de novembre dans Le Magazine Littéraire:

Pareil dans "die Zeit", la semaine dernière un grand dossier consacré à l'écrivain... C'est sa période!

Cachemire a écrit:

Pareil dans "die Zeit", la semaine dernière un grand dossier consacré à l'écrivain... C'est sa période!

Le 20 Novembre 2010 était le centenaire de sa mort...

Marko a écrit:

Cachemire a écrit:

Pareil dans "die Zeit", la semaine dernière un grand dossier consacré à l'écrivain... C'est sa période!

Le 20 Novembre 2010 était le centenaire de sa mort...

Oui... La semaine dernière, à la Fondation Singer-Polignac, il y a eu un petit concert vraiment pas mal du tout avec des musiques liées à Tolstoï (Sonate à Kreutzer, etc.).
Le tout précédé d'une petite causerie (ou plutôt un monologue, on plus exactement la lecture d'un texte) par Dominique Fernandez.


Il a dit notamment que Tolstoï restait un inconnu en France, comparé à Dostoievski. On trouve toute l'oeuvre de Dosto en Français, alors qu'un tiers de l'oeuvre de Tolstoï est indisponible.
Il a lu quelques extraits de ces oeuvre : essais, nouvelles, soit inédites en français, soit jamais rééditées depuis des décennies...