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| Andrea Chénier | |
| | Auteur | Message |
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Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Andrea Chénier Dim 6 Déc 2009 - 22:11 | |
| Andrea Chénier - Bastille 2009
D'après le programme, le compositeur Umberto Giordano, est né en 1867 et mort en 1948 et il est l'un des "compositeurs les plus représentatifs de ce qu'on a appelé le vérisme". Il a essentiellement composé des opéras, dont ne sont plus joué actuellement qu'Andrea Chénier et un peu moins Fedora. Il s'agissait de l'entrée au répertoire de l'opéra de Paris de l'oeuvre, qui est joué assez fréquemment sur des scènes internationales, il s'agit d'un opéra apprécié de certains ténors, car le rôle titre comprend des morceaux de bravoure permettant à un ténor en grande forme vocale de briller tout particulièrement. Le livret est sensé raconter l'histoire d'André Chénier, poète, vivant au XVIIIem siècle, qui bien que favorable à la Révolution, encore que monarchiste, a fini exécuté pendant la Terreur, juste deux jours avant la chute de Robespierre. Il y a évidemment une histoire d'amour avec une jeune aristocrate, Madeleine de Coigny, qui partage le sort de son bien aimé en montant à l'échafaud. Je dois dire que ni l'opéra italien en général, ni le vérisme en particulier, ne sont pas forcement ce que je préfère à l'opéra. Mais la musique de Giordano, se laisse écouter agréablement dans le cadre d'une représentation, même si ce n'est pas tout à fait ce que je passerais en boucle chez moi. Les chanteurs, Marcelo Alvarez en tête sont parfaits, et ont d'ailleurs frénétiquement été applaudis par les public. Même si ce type d'airs assez artificiels ne m'enthousiasme pas complètement, je reconnais que c'est très efficace, et Marcelo Alvarez et Micaela Carosi survolent toutes les difficultés de la partition avec beaucoup de classe, d'aisance et d'élégance. Et semblent aimer ça. L'orchestre sous la baguette de Daniel Oren les accompagne avec efficacité, donnant même par moments impressions que cette musique est raffinée et subtile. La mise en scène sifflée paraît-il à la première est spectaculaire, par les décors, grandioses et beaux esthétiquement. Les costumes sont également esthétiquement réussis, les figurants nombreux. Pas de relecture révolutionnaire mais un joli livre d'images qui ne gêne à aucun moment le chant, et qui raconte l'histoire du livret, dans les costumes d'époque, même s'ils sont un peu stylisé au premier acte. A mon avis, cela ne méritait pas vraiment de sifflets, ni d'applaudissements frénétiques non plus, enfin si pour les concepteurs de décors et costumes, dans leur genre ils sont réussis. Certes pas la soirée la plus marquante que j'aurais passée à l'opéra, mais loin d'être la plus désagréable aussi, c'était la première fois que je voyais cette oeuvre, qui ne sera sans doute pas ma préférée, mais j'aime toujours découvrir de nouvelles choses. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Andrea Chénier Dim 6 Déc 2009 - 22:50 | |
| Pour compléter le fil, un poème du vrai André Chénier, écrit paraît en prison avant de mourir.
Iambes –Comme un dernier rayon
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire Anime la fin d’un beau jour, Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre. Peut-être est-ce bientôt mon tour ; Peut-être avant que l’heure en cercle promenée Ait posé sur l’émail brillant, Dans les soixante pas où sa route est bornée, Son pied sonore et vigilant, Le sommeil du tombeau pressera ma paupière ! Avant que de ses deux moitiés Ce vers que je commence ait atteint la dernière, Peut-être en ces murs effrayés Le messager de mort, noir recruteur des ombres, Escorté d’infâmes soldats, Ébranlant de mon nom ces longs corridors sombres, Où seul, dans la foule à grands pas J’erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime, Du juste trop faibles soutiens, Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime; Et chargeant mes bras de liens, Me traîner, amassant en foule à mon passage Mes tristes compagnons reclus, Qui me connaissaient tous avant l’affreux message, Mais qui ne me connaissent plus. Eh bien! j’ai trop vécu. Quelle franchise auguste, De mâle constance et d’honneur Quels exemples sacrés doux à l’âme du juste, Pour lui quelle ombre de bonheur, Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles, Quels pleurs d’une noble pitié, Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles, Quels beaux échanges d’amitié, Font digne de regrets l’habitacle des hommes ? La peur blême et louche est leur Dieu, La bassesse, la honte. Ah ! lâches que nous sommes! Tous, oui, tous. Adieu, terre, adieu. Vienne, vienne la mort ! que la mort me délivre !... Ainsi donc, mon cœur abattu Cède au poids de ses maux ! — Non, non, puissé-je vivre ! Ma vie importe à la vertu. Car l’honnête homme enfin, victime de l’outrage, Dans les cachots, près du cercueil, Relève plus altiers son front et son langage, Brillant d’un généreux orgueil. S’il est écrit aux cieux que jamais une épée N’étincellera dans mes mains, Dans l’encre et l’amertume une autre arme trempée Peut encor servir les humains. Justice, vérité, si ma main, si ma bouche, Si mes pensers les plus secrets Ne froncèrent jamais votre sourcil farouche, Et si les infâmes progrès, Si la risée atroce, ou plus atroce injure, L’encens de hideux scélérats, Ont pénétré vos cœurs d’une large blessure, Sauvez-moi. Conservez un bras Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge. Mourir sans vider mon carquois ! Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange Ces bourreaux barbouilleurs de lois ! Ces vers cadavéreux de la France asservie, Égorgée ! ô mon cher trésor, O ma plume, fiel, bile, horreur, dieux de ma vie ! Par vous seuls je respire encor Comme la poix brûlante agitée en ses veines Ressuscite un flambeau mourant. Je souffre; mais je vis. Par vous, loin de mes peines, D’espérance un vaste torrent Me transporte. Sans vous, comme un poison livide, L’invisible dent du chagrin, Mes amis opprimés, du menteur homicide Les succès, le sceptre d’airain, Des bons proscrits par lui la mort ou la ruine, L’opprobre de subir sa loi, Tout eût tari ma vie, ou contre ma poitrine Dirigé mon poignard. Mais quoi ! Nul ne resterait donc pour attendrir l’histoire Sur tant de justes massacrés ! Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ! Pour que des brigands abhorrés Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance! Pour descendre jusqu’aux enfers Nouer le triple fouet, le fouet de la vengeance Déjà levé sur ces pervers! Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice ! Allons, étouffe tes clameurs; Souffre, ô cœur gros de haine, affamé de justice. Toi, Vertu, pleure si je meurs. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Andrea Chénier Dim 6 Déc 2009 - 22:53 | |
| Je ne résiste pas...J'adore... La Mamma morta par Maria Callas. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Andrea Chénier Dim 6 Déc 2009 - 23:01 | |
| Il ne faut surtout pas résister Coline Un petit extrait dans une autre inteprétation : Mario Del Monaco | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrea Chénier Dim 6 Déc 2009 - 23:23 | |
| Merci pour cette présentation. La scénographie semble très classique (un peu comme celle de Zambello pour "Dialogues des Carmélites") mais j'aurais été curieux de découvrir cet opéra dont je ne connais que les airs les plus célèbres. | |
| | | Amapola Agilité postale
Messages : 792 Inscription le : 18/08/2007
| Sujet: Re: Andrea Chénier Mer 9 Déc 2009 - 17:38 | |
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| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Andrea Chénier | |
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| | | | Andrea Chénier | |
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