Michael Mann

Ennemis publics

Oui, j'ai regardé la tv pendant mes quelques jours dans un autre monde. Et ce Michael Mann, évité à sa sortie, et bien, c'est une sorte de navet digital. Parce que l'image toute numérique est globalement super moche.

Et puis le film est un vague réchauffé du scénario quasi-unique de Michael Mann : le flic, le voyou, la fille, la tension. Appliqué ici à une truanderie historique en costumes, voitures et pétoires d'époque, ça ne change pas grand chose. Du coup pas la peine d'avoir de vrais personnages puisque ce sont toujours les mêmes (chez Mann et plein d'autres), du coup pas la peine pour le spectateur d'en avoir quelque chose à faire.

Et tout le reste est mécanique, braquages, faux styles, les mêmes fusillades encore et toujours mais Depp et Bidule (son nom m'échappe, qui fait le flic) sont potentiellement (très ?) en dessous de la moyenne et moins bon que les seconds rôles (Marion Cotillard relève quand même un peu le niveau du haut de l'affiche). La VF n'aide certainement pas.

Ce film ne sert à rien. Ce n'est pas un bon film "moderne", ce n'est pas un film qui tient la comparaison avec des ancêtres (période film noir, gangster et mitraillette Thompson), ce n'est pas un bon film, même pas l'ombre d'un bon film qu'il n'aurait pas pu être de toute façon goupillé comme ça.

Pourtant quelque part je l'aime bien quand même Michael Mann, même Tom Cruise en taxi c'est nettement mieux.

Même le cousin transgénique de Tom Selleck reconvertit en policier ça n'arrache pas un sourire suffisant pour supporter le film.

Consternante caricature qui fait cruellement ressortir les défauts d'un genre et d'un principe... soupir.

Sur mon récepteur TV antique, j'ai apprécié ce film, pas vraiment Cotillard et plus Depp et Bale.
Hum ? J'ai du voir le négatif d'animal

Peut-être bien... 

Parce que pour ma part, j'ai toujours bien aimé ce film aussi. 
J'aime bien le contraste entre les parties lentes et les passages d'actions, et le côté léché de la réalisation, ce qui la rend ample et aérienne, un peu voire beaucoup "artificielle" sans doute, mais justement... sans doute parce que ça ne fait pas trop "comme dans la réalité", peut-être ? (ce qu'à l'inverse, j'ai vraiment du mal à apprécier dans un film. Disons qu'il faut que le reste soit très bon pour j'y accroche...)




Et sinon, la BA du prochain Mann, Blackhat (mais pourquoi ils se sont ENCORE senti obligé de pseudo-traduire le titre n'importe comment... autant "Blackhat", ça claque, autant "Hacker", ça fait série B quoi...   ), est en ligne...

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218770.html

Public Enemies (ta télé traduisait carrément les titres en français alors qu'ils ne l'ont pas été au cinéma, ou c'est pour souligné la VF infligée ?)

... je n'étais même plus très sûre d'avoir vu ce film.
J'étais prête à te fustiger, en disant, pleine d'a priori : "comment est-il possible que Cotillard redresse quoique ce soit ?!"
Je suis retournée en arrière sur ce fil. J'ai relu mon avis.
Je me souviens désormais, de ce film, les ciels bleus du tout début, une scène d'échappée de prison (à moins que je ne confonde ?).
Et je ne me souviens pas de Cotillard, mais je m'aperçois que j'ai fait mon mea culpa pour au moins une de ses scènes dans ce film.

Voilà.
Mann.
Je dois dire, il ne m'en reste jamais grand chose. Mais je ne les qualifierais pas de mauvais.


Ah. Chymère. Le mystère des choix de "traduction" de titre... c'est un truc de quête à poursuivre.

le titre, dans le doute j'ai juste traduit.

on peut faire pire mais ça reste sans intérêt, c'est vrai que Heat aussi par exemple ne supporte pour moi pas très bien les visions successives : effet toujours le même film, etc. Mais au moins il fait semblant de développer un brin les protagonistes et une paire d'images "tapent". Dans Public Enemies on a tout juste deux tentatives de reflets de carrosserie et pfuiiiiitre on retombe en 15 secondes sur Christian Bale (j'ai retrouvé son nom !) qui fait l’hippocampe ou Depp qui fait le ténébreux de bazar. Pi-tié.

son film de Deux flics à Miami est bien bien naze aussi.

ça n’apparaît pas sur cette image qui met en valeur les seconds couteaux mais cette scène de l'arrivée des agents par le train fait très documentaire-reconstitution pour la tv (effet magie du numérique) :

La scène d'évasion de prison : bon ...
Depp se baladant dans le poste de police : bon jeu de caméra intéressant
Bale ... OK un peu coincé de la mâchoire, style je subis encore les effets de l'anesthésie après mon extraction de dent ....
En tout cas, tout à fait honnête ! Pour preuve, j'arrive encore à me rappeler de certaines scènes (en bien évidemment ...)

Blackhat / Hacker

Michael Mann qui s'embarque dans un techno-cyber-thriller ? Ouaip avec au centre une association de ressources chinoises et américaines pour mettre la main sur un hacker aux volontés terroristes ou purement financières ? ou les deux ? Le héros (inexpressif) est le super copain de fac du policier chinois qui est allé à la fac aux states. Pour les besoins de l'enquête il le fait sortir de prison grâce au FBI (ben oui c'est un super hacker quand même). Entre les states et l'Asie l'enquête joue la carte de quelques gadget et de consoles pour taper des commandes qui font rêver (cp, ls, ...) pour carte-postaliser scénaristiquement ce qui sinon est du Michael Mann de base : un thriller pas trop mal foutu avec quelques cityscapes clinquants, des bateaux, des hélicoptères, des lunettes de soleil et des flingues.

Ah. Et la romance impossible tellement dramatique est là aussi. On retrouve également des moments très numériques filmés de près (ou de plus loin) comme pour y être pour de vrai. Et finalement c'est ce qui a le plus retenu mon attention, sans que ce soit extraordinaire la poursuite de cet effet colle ici quand même assez à l'ambiance ne gâchant pas forcément le très très léger cachet du film.

Pas hyper distrayant, franchement improbable, trop pittoresquement sérieux, acteurs principaux peu motivants (encore une fois les seconds rôles ont plus d'épaisseur, et vue la place qu'ils ont c'est beaucoup dire). Trop de routine, plus de surprise ou alors un cinéma qui finit de se noyer dans une forme d'ensemble qui l'a rattrapé ?

(Et pour les ordinateurs à l'écran j'ai préféré les requêtes sql de The girl with the dragon tattoo).