Christa Wolf [Allemagne]

Christa Wolf



(18/03/1929 - 01/12/2011 à Berlin)

Christa Wolf vit à partir de 1945 dans la zone d’occupation soviétique qui devient en 1949 la République démocratique allemande.
Romancière et essayiste, elle fut auparavant lectrice dans différentes maisons d'édition. Elle a collaboré à la revue Neue Deutsche Literatur.
Elle se consacre à l'écriture à partir de 1962.
Son premier roman, Le Ciel partagé, est publié en 1963. Le Ciel partagé relate l'immersion d'une étudiante en usine, mais aussi la séparation d'un couple par le Mur de Berlin.

Auteur d'un grand nombre d'ouvrages, Christa Wolf compte parmi les écrivains allemands les plus importants de la littérature allemande contemporaine.

On lui doit notamment :
- Cassandre, le récit et les prémisses (Stock,1983)
- Trames d’enfance (Stock, 1987)
- Ce qui reste (Fayard, 1990)
- Médée : Voix (Stock,1996)
- Adieu aux fantômes (Fayard, 1996)
- Ici-même, autre part (Fayard, 1998)
- Christa T. (Fayard, 2003)
- Le Corps même (Fayard, 2003)
- Un jour dans l’année (Fayard, 2006).

Elle reçoit de très nombreux prix. Elle est traduite dans plus de vingt langues.
Christa Wolf vit à Berlin

Cassandre

Dans les quatre parties qui précèdent le texte de Cassandre, sont évoqués les prémisses de Cassandre, la genèse. Ce sont des rapports de voyage, extraits de journal, lettre. Ils correspondent aux conférences de poétique données par Christa Wolf en 1982 à l'université de Francort-sur-le-Main.

Cassandre fut écrit à la suite de voyage d’études en Grèce et publié en 1983. Ce fut précisément le 20 mars 1980, dans une salle de transit de l’aéroport de Berlin-Est, lors qu’une lecture de l’Agamemnon d’Eschyle, que s’imposa à Christa Wolf le personnage de Cassandre.

Cassandre est un long monologue... admirable!
Une réflexion sur le patriarcat, sur le rôle de la femme dans l'Histoire, sur les mécanismes de la guerre. Une méditation sur la société contemporaine éclairée de la mythologie.

Christa Wolf a choisi la prêtresse Cassandre, solitaire, belle et rebelle, fille de Priam, le roi de Troie et d'Hécube. Après la chute de Troie, elle est prisonnière d'Agamemnon qui la ramène à Mycènes comme concubine.
Dans le texte de Christa Wolf, Cassandre est aux portes de Mycènes et sait qu’elle va mourir. Agamemnon aussi du reste, mais lui ne le sait pas. Elle a toujours su tout ce qui allait arriver dans cette guerre et personne n’a voulu l’écouter. Les Troyens sont anéantis. Cassandre jusqu’au bout, veut porter témoignage de ce qui s’est passé.

« Avec ce récit, je descends dans la mort. »

« Parler avec ma voix, chose suprême. Je n’ai rien désiré d’autre, et rien de plus. Si besoin était, je pourrais le prouver, mais à qui ? »

« Je fais l’épreuve de la douleur. Comme le médecin qui pique un membre pour vérifier s’il est mort, je pique ma mémoire. »

« Maintenant je peux mettre à l’épreuve ce à quoi je me suis entraînée toute ma vie : vaincre mes sentiments par le moyen de la pensée. L’amour autrefois, à présent la peur. »

Merveilleux livre que tu pourras compléter par Médée. Je vais reprendre les passages de Cassandre que j'avais soulignés pour en discuter avec toi.

Marko a écrit:

Merveilleux livre que tu pourras compléter par Médée. Je vais reprendre les passages de Cassandre que j'avais soulignés pour en discuter avec toi.

J'en ai souligné plein moi aussi...Ils m'ont arrêtée, stoppée dans ma lecture...Ils nous emportent bien au-delà de la ligne que l'on est en train de lire...

J'ai lu "Christa T" il y a longtemps et je ne me sens pas capable d'en parler avec précision, mais j'avais beaucoup apprécié ce livre. Il nous parle d'une jeune fille engagée politiquement dans les années 60 en Allemagne de l'Est. C'est un document très éclairant historiquement, écrit dans un style dépouillé et soutenu bien qu'un peu "distant".

Citation :

Christa Wolf s’est vu remettre le prix Thomas-Mann 2010, dimanche à Lübeck. Cette prestigieuse distinction couronne l’ensemble de sa riche carrière. Christa Wolf compte parmi les écrivains les plus célèbres et les plus prolifiques de l’ex-RDA. Souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature, elle a été révélée au monde en 1963 par Le Ciel partagé (Der geteilte Himmel). Son dernier roman, Stadt der Engel, est paru cette année.

Récompense méritée. Très bonne écrivain...

Je me souviens de son livre "Ein Tag im Jahr", "un jour dans l'année" qui raconte ce qu'elle a fait chaque 27 septembre pendant 40 ans (de 1960 à 2000) !!!

Morceaux de vie bizarrement assemblés. Novateur...

Cachemire a écrit:

Récompense méritée. Très bonne écrivain...

...

Ma première rencontre avec Christa Wolf, (Cassandre), m'a comblée...
Je continuerai avec Médée...

Christa Wolf est décédée le 1er décembre 2011 à Berlin à l'âge de 82 ans. Une des voix les plus fortes de la littérature allemande s'est tue.

Maline a écrit:

Christa Wolf est décédée le 1er décembre 2011 à Berlin à l'âge de 82 ans. Une des voix les plus fortes de la littérature allemande s'est tue.

Hommage à cette grande femme de lettre allemande dont les livres m'ont tous plu et intéressée. Elle a eu des idées géniales comme ce livre autobiographique originale qui raconte sa vie pendant quarante ans chaque 27 septembre "un jour dans l'année 1960-2000". Et Christa T est un livre formidable qui décrit remarquablement la société de l'ancienne Allemagne de l'est.

C'est une auteure à découvrir!

Cachemire a écrit:

C'est une auteure à découvrir!

Ville des anges

Une femme, est-allemande, atterrit sur le tarmac de l’aéroport de L.A. Nous sommes en 1992, deux ans que l’Allemagne est réunifiée. Le passeport bleu, dernier témoin d’un état qui n’existe plus, intrigue le douanier qui décroche son téléphone pour demander des instructions. Les formalités achevée, elle rejoint le « centre » où elle compte résoudre l’énigme qui l’a amenée aux Etats-Unis : identifier une certaine « L. » qui a écrit une série de lettres.
Qui est cette « L. » ? Il m’aurait fallu aller au bout de ce livre pour le savoir. Mais le ton résolument narratif et soporifique du texte m’a totalement anesthésié. Victime de somnolence au bout de cinq pages, je ne cessais de relire et relire les mêmes phrases sans en comprendre le sens. Dans les 45 premières pages, il n’y a rien. L’auteur parle pour ne rien dire, tergiverse et coupe les cheveux en quatre sur des concepts non identifiés. A chaque fin de paragraphe, je tentais d’analyser ce que je venais de lire. Impossible de savoir de quoi parlait Christa Wolf, impossible de comprendre où elle souhaitait en venir, en quoi l’action avait progressé, quel pas en avant venait d’être fait. Jamais de réponse claire. Jamais rien de tangible. Le personnage se débat dans un flou, une nébuleuse informe, ne semble pas savoir par où commencer. Comme elle, le lecteur est perdu. Tâtonnement à droite, tâtonnement à gauche : pas de guide, pas de fil d’Arianne pour espérer quoi que ce soit dans les pages à venir. Même pas la consolation des mots : absence de style, vocabulaire banal, phrases parfois bancales, souvent trop longues et sans attrait.
Pas d’humeur à rester végéter aux côtés de cette femme déboussolée.

Premier rendez-vous manqué !

J'aime quand tu n'aimes pas car tu me fais toujours rire !

Encore !

tina a écrit:

J'aime quand tu n'aimes pas car tu me fais toujours rire !

Encore !

Tu veux dire que c'est dans le débinage de bouquins que je suis le meilleur ?
Non ! J'espère interrompre la série noire (2 bouquins abandonnés en 3 lecture) et revenir vers des choses meilleures. Mon prochain devrait être top !

Harelde a écrit:

Tu veux dire que c'est dans le débinage de bouquins que je suis le meilleur ?

Non, je veux dire que tu parles très bien des livres à laisser de côté !
Rien qu'à te lire, j'en dors déjà...

Harelde a écrit:

Mon prochain devrait être top !

Je suggère le tome 2 de 1Q84