Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Rainer Werner Fassbinder

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kenavo
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMer 27 Oct 2010 - 15:00

darkanny a écrit:
de bons acteurs (la veuve et sa fille notamment)
ah oui.. Brigitte Mira était une actrice qui a joué dans au moins 7 à 8 films de Fassbinder (je la garde surtout en bonne mémoire dans Tous les autres s'appellent Ali) avant de se retourner vers la télé et de prendre des rôles un peu plus mièvres..

et la carrière de Ingrid Caven est un film/roman à part

Citation :
Elle connut sa première scène à l'âge de 4 ans lorsqu'elle interpréta des chants de Noël en 1943 devant Hitler et ses soldats. Ingrid Caven est révélée au cinéma par son ami Rainer Werner Fassbinder pour qui elle joue dans de nombreux films. Les deux étaient mariés de 1970 à 1972. Elle fut également l'égérie d'Yves Saint Laurent qui lui tailla une robe directement sur elle dans son atelier. Actuellement, Ingrid Caven vit avec l'écrivain français Jean-Jacques Schuhl qui a écrit quelques paroles pour son album Chambre 1050 (traduit en allemand par Caven pour l'album Helle Nacht) ainsi qu'un roman intitulé Ingrid Caven, prix Goncourt 2000. En tant que chanteuse, Caven est surtout appréciée en France.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptySam 5 Fév 2011 - 19:59

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Wad510
Le Monde sur le fil (Welt am Draht)

Carlotta* a écrit:
Thriller d’anticipation en deux parties adapté du roman de Daniel F. Galouye Simulacron 3, Le Monde sur le fil décrit un futur proche assailli par l’angoisse et la paranoïa. Précurseur de films clés comme Matrix ou Existenz, Rainer Werner Fassbinder construit avec génie un univers fait de faux-semblants et de voyages mentaux. Fable métaphysique à la densité esthétique vertigineuse et à la mise en scène époustouflante, Le Monde sur le fil est un chef-d’oeuvre inestimable aussi marquant que Berlin Alexanderplatz.
* : qui ressort le film pour ciné et dvd

Existenz je ne sais pas (pas vu) mais Matrix on peut oublier avec ce téléfilm en deux parties pour 205min au compteur. C'est long, un tout petit peu répétitif mais bigrement dense. Ce n'est pas qu'on ne comprenne pas assez vite et au fur et à mesure où on met les pieds mais le résultat est très dense. Fouillé, plein de détails pour une atmosphère oppressante, vive et de plus en plus paranoïaque. Gestes rapides, continuels effets de miroirs, décors kitscho-futuristes vus de maintenant mais qui ne trahissent pas la construction furieuse de chaque image. Un très méchant trip simultanément de sur et de sous réalité. figurants figés. ambiances mêlées, perverties : un bar/resto avec Lili Marleen, des soirées ou une boite avec des culturistes qui dansent avec des jeunes femmes topless. Une galerie de costumes très nets. Des figurants spectateurs, un peu espions, yeux et oreilles vides et aux aguets. c'est din-gue ! Et beaucoup de séductions réelles ou latentes, parfois forcées. Une quantité de références visuelles très différentes... (et une Corvette troisième génération plutôt mise en valeur)

Et au centre Stiller, type intelligent et nerveux, très physiques, aux limites de la violence, qui est un acteur et le jouet de sa folie, qui n'est peut-être pas que la sienne. Sans trop en dire. C'est une histoire SF d'ordinateur et de simulation de vie avec un échange possible entre les entités simulées et celles qui mettent en œuvre la simulation. Forcément on ne sait plus à quel niveau on est : simulateur ou simulé. Mais ça ne s'arrête pas là. Il y a un lien avec un univers d'intérêts et d'informations qui est fait, et bien fait, et beaucoup d'impressions transmises derrière l'apparente hystérie (ptet pas que apparente d'ailleurs) de la mise en image.

Rien à envier non plus à Kubrick pour les décors ou les zooms arrière.

Côté son c'est impressionnant aussi pour les zinzinements technologiques qui tapotent légèrement sur le domaine de la musique (le côté 73 aidant ?). et un décalage omniprésent (qui doit avoir un nom savant) des voix.

Et un dernier mot pour dire que l'aspect chargé des images et de la réalisation n'empêche pas de témoigner d'une finesse certaine, avec pour preuve ultime la fin du film vraiment pas moche dans sa retenue relative et choisie.

extrait

intro

ibande-annonce
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptySam 5 Fév 2011 - 20:29

un des rares films de lui que je n'ai pas vu.. mais cela fait vraiment plaisir de voir que ses 'visions' trouvent encore un public tant d'années après sa mort..
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyDim 14 Aoû 2011 - 20:55

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Je-veu10
Je veux seulement que vous m'aimiez

Peter construit au noir une maison pour ses parents, ce qui les intéresse plus que sa personne. Il est maçon et depuis gamin ils ont l'air embarrassés de leur fils. Il se marie, déménage à Münich et travaille, et s'endette pour offrir à sa femme ce qu'il pense être bien (ce que tout le monde a) et montrer à ses parents qu'il arrive à atteindre leur modèle. Forcément les heures supplémentaires ne suffisent pas toujours aux dettes et ce n'est pas facile, encore plus quand un enfant arrive.

Téléfilm de 1976 tristoune et satirique avec des images chargées comme il faut d'abondance ou de dénuement. Argent, consommation, indifférence... le bon gars qui suit parfaitement le modèle jusqu'au bout de l'impasse. Ce n'est pas que la société de consommation c'est aussi l'image et l'exploitation du travail, ici par les parents, ailleurs par un employeur... malgré tout presque par la femme, et malgré elle. Et puis il réussit à rester plus rêveur que déprimant. Pourtant...

Assez simple mais qui se tient bien avec des personnages attachants. Avec les intérieurs d'époque on penserait un peu à Kaurismaki, aussi pour la simplicité.

C'est marrant pour l'instant Fassbinder j'ai tout vu sur grand écran. C'est assez incroyable, en comparant par exemple avec son film de SF, de constater la diversité de sa capacité à ce bonhomme.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyDim 18 Déc 2011 - 20:55

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Dff0ae10
Whity (1970)

Dans le... Sud-Ouest ? des États-Unis, la grande propriété de la famille Nicholson avec le père malade mais pas encore enterré, sa (nouvelle) jeune femme qui attend l'héritage, deux fils jumeaux à l'air maladif, l'un malade a l'air attardé et l'autre plus vif d'esprit qui flirte avec sa mère mais à l'air néanmoins faible et perdu. L'autre fils à moitié noir qui fait office de serviteur, la cuisinière, sa mère ? une prostituée chanteuse au saloon qui est sa maitresse, un cowboy raciste...

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna29

Une sacrée soupe pour ce western un peu gothique (un peu) entre expressionnisme et réalisme, très trouble avec des façons de western utilisées de façon très décalée, encore ces natures mortes très colorées, assez kitsch, très vivantes et fascinantes et ces acteurs (très maquillés) qui s'immobilisent parfois...

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Whity010

Le tout pour de très tendus rapports de classe, de soumission, séduction, humiliation, haine, amour, trahison, libération. Une sorte de tableau halluciné d'une vision sur une folie globale un peu déviante, perverse. Et forcément le western n'empêchent en rien l'actualité du propos. ça ressemble à un bricolage ahurissant et rageur (mais pas que), une sorte de Jérôme Bosch version western.

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Whitie10
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyJeu 22 Déc 2011 - 13:23

Et quelques images pêchées par mawa :

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna31 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna32 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna33

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna34 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna35 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna36

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna37 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna38 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna39

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna40 - Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsna41


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MessageSujet: Berlin Alexanderplatz   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyVen 23 Déc 2011 - 15:10

Comment évoquer Fassbinder sans évoquer son chef-d'oeuvre?

Adaptation à l’écran du très mystique roman de Döblin, « Berlin Alexanderplatz » se présente en treize parties et un épilogue. Fleuretant de manière intime avec le théâtre, cette épopée se concentre sur une sorte de « trinité » terrestre : au nom du désir, de l’honnêteté et du pardon. Pendant plus de 15 heures, le Grand et précoce Fassbinder dépeint un univers en voie d’extinction où l’Homme agit et réagit comme une bête. Très vite, on quitte l’identité, la spécificité et l’âme du Berlin des années 20 pour faire corps avec un lieu commun et intemporel, simplement en crise.

En suivant au plus près le cheminement tragique de Franz Biberkopf, ancien détenu qui a fait vœux d’honnêteté, le spectateur observe la misère d’un monde sur le déclin, dans lequel aucune solution viable et honnête n’a lieu d’être. Ces signes apocalyptiques se manifestent par une lumière qui clignote, hésite à s’éteindre de manière continue et agresse la bonté des personnages que l’on aimerait voir réussir ou du moins vivre normalement.
A cela s’ajoute une musique lancinante qui revient en boucle, traduisant la faiblesse culturelle redondante de ce bas monde mais non dénuée de beauté. Par ses mouvements de caméra, Fassbinder observe ce chaos sous tous ses angles. On plonge ainsi dans le corps meurtri de notre héros martyr, puis on observe comment les autres martyrs, ceux dont on ignore l’identité mais dont on connaît l’histoire, se comportent d’un point de vue extérieur. De même, toutes les couches de la société, mis à part les bourgeois qui ne paraissent exister que dans les discours des révolutionnaires, sont passées au peigne fin. On se heurte à la carapace malsaine du voyou Reinhold, on se noie dans l’océan de remords qui submerge Meck, le meilleur ami de Franz, ou encore on glisse sur le visage angélique de Mieze, sa fiancée. Nombreux sont les messages qui nous sont offerts à travers ce jeu de caméra sur la plastique des personnages.
Enfin, l’image semble faite de peinture, aucun trait n’est parfaitement net, comme si l’on avait écrasé toutes ces informations pour en faire ressortir l’essentiel. A ces couleurs qui accroissent les sentiments des personnages, en bien comme en mal, le réalisateur utilise des dégradés qui laissent apparaître un monde en équilibre capable du meilleur comme du pire, de se relever comme de sombrer dans un abysse sans fond. Cette particularité permet à Fassbinder de ne pas juger les hommes mais plutôt l’Homme ce qui nous amène à observer le bien et le mal sans aucun parti prit et aller plus loin dans une réflexion où la subjectivité serait apparue comme un frein.

Fassbinder filme également le désir, la fidélité et la place de la femme. Cette dernière apparaît sous toutes ses facettes. Meurtrie, aguichante, calculatrice, naïve, aimante, autant de profils présentés sous une forme toujours digne et esthétique. Tous les aspects plastiques des femmes de cette fiction s’apparentent à la préciosité, celle qui sera incarnée par Lili Marlene dans son film suivant. Le corps de la femme est une chose, son âme en est une autre. Franz accepte que ses femmes se prostituent, se fassent entretenir, du moment que les sentiments ne quittent pas le domicile conjugal.
De même, durant les 15 heures, on n’aperçoit aucun jeu de séduction, les affinités paraissent s’établir de manière spirituelle, dès le premier regard, à l’exception des femmes objets, convoitées uniquement pour leurs chairs.

Puis il y a cet épilogue, l’heure du Jugement Dernier pour Franz et ses pairs. Cet ultime épisode, contrairement à ses prédécesseurs, n’est pas annoncé par un générique. On se retrouve directement dans le purgatoire psychique de Franz. Dès les premières scènes, on se dit que Lynch n’a rien inventé, tant la dimension surréaliste et les décors crèvent l’écran. On assiste à la séparation entre l’âme et le corps de Franz, assimilé à Job de l’Ancien Testament. Bien que son corps semble rétabli, son âme reste malade, les souffrances qu’il a infligées et subies sont toujours présentes. Il porte toute la souffrance du monde en lui et la crucifixion comme pénitence semble être le seul moyen pour rendre viable son âme dans l’au-delà. Magnifique.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyDim 8 Jan 2012 - 19:20

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Pionee10
Pionniers à Ingolstadt (1971)

Adaptation d'une pièce de théâtre qui a pour cadre une petite ville tranquille, où les jeunes femmes s'ennuient et où les bourgeois dominent. Arrivent des soldats du génie, des pionniers, pour construire ou réparer un pont de bois. Une approche sous plusieurs angles de jeux de séduction, de sexe et de rapports de force. En conservant comme il le fait très bien la théâtralité des attitudes Fassbinder ébauche très naturellement une belle collection de manques, de mensonges et d'apparences. On aura évidemment droit à quelques points de vue divers et évolutifs entre la prostitution et le grand amour et une galerie de personnages riche et habitée. Dans cette atmosphère lourde de suggestion et de séduction (c'est marrant comme il capte plusieurs niveaux d'attitude comme rien) les rapports de force surtout, d'argent et liés aux pouvoirs de la séduction sont très troubles. En insistant sur ce qui laisse peu de place à des unicités, ou des singularités, les stéréotypes qui construisent, conditionnent et rattrapent. Très chouette film avec pour acteurs des habitués du réalisateur. Intrigant, envoutant, séduisant... il arrive tout à fait à sortir une humanité (en bien et en mal mêlés) de ce théâtre filmé et appuyé.

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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyLun 28 Mai 2012 - 22:23

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Despai10
Despair (1978)

Citation :
Basé sur le scénario du dramaturge Tom Stoppard pour qui l'adaptation du roman de Nabokov n'était que sa deuxième expérience avec le cinéma, Fassbinder visualise dans DESPAIR, en collaboration avec son chel-opérateur Michael Ballhaus, la vie d'un propriétaire d'usine de chocolat d'origine russe. Avec sa femme Lydia (Andréa Ferréol), Hermann Hermann (Dirk Bogarde) mène une vie protégée, grand-bourgeoise mais unidimensionnelle au début des années 30. Bien que les premiers changements commencent à se manifester dans son entourage, Herrmann ne se sent pas tellement concerné. Il se voit comme un étranger qui n'a pas le droit d'avoir une opinion là-dessus. Pendant un voyage d'affaires, il rencontre le vagabond Felix (Klaus Löwitsch) et voit en lui son double qui lui inspire un plan risqué: Felix doit reprendre le rôle de Hermann dans la vie, et celui-ci reprendra à son tour le rôle du vagabond. Cette existence d'un double – d'abord troublante pour le spectateur, car physiquement, il ne ressemble pas du tout à Hermann – devient progressivement une obsession. Or, cette prétendue naissance d'un autre soi atténue son „désespoir“ face à l'impossibilité de changer sa vie, et il commence son voyage personnel vers la lumière.
source : fassbinderfoundation.de

Un drôle de mélange d'une esthétique très fouilli mais précise et de compacité, l'impression que tout se contient de peu tout du long. A l'image sans doute de cet industriel "moyen" qui glisse vers son double, traversant assez doucement la barrière de la culpabilité et s'affranchissant de cet autre regard sur lui même (mais que reste-t-il ?). Le tout au milieu de changements plus sombres, échos eux aussi de la culpabilité et de la folie. Au centre desquelles se tient l'action, tout de même, dans cette histoire qui suit aussi un cours policier à sa manière, surtout la fin. L'action c'est celle qui tente, se fantasme et surtout ne se fait pas pour tout un tas de raison, dont l'observation du double. Je ne connais pas du tout Nabokov mais on sent que c'est une adaptation (les dialogues notamment sonnent livresques, en bien) et deux univers qui fusionnent.

ça ressemble aussi à un mauvais rêve par cette exaltation légèrement polissonne et un peu inquiète de Dirk Bogarde, omniprésente exaltation dans un mythe plus ou moins éloigné.

Toujours aussi une sensualité heureuse et tragique, de l'emphase, des vitesses différentes...

Troublant !

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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMar 29 Mai 2012 - 21:20

Animal, bravo pour ton travail passionné sur ce fil ! J'ai vu que le DVD Les larmes amères de Petra von Kant est disponible dans ma médiathèque, je m'en vais le réserver de ce pas...
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMar 29 Mai 2012 - 21:24

je ne fais que mon/mes devoir(s). mdr2

c'est un cinéma très marquant. ça va ptet t'agacer un peu ( ?) mais je pense que ça va te botter dans l'ensemble.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMar 29 Mai 2012 - 22:06

Le travail ça peut être cool. Les devoirs aussi, quand c'est sur un sujet que tu kiffes.

Eh bien, on va voir ce que Fassbinder éveille en moi... Suspect
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMar 29 Mai 2012 - 22:53

Il y a deux Fassbinder de programmés dans une prochaine soirée sur Arte dont Le marchand des 4 saisons que je ne connais point.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMar 29 Mai 2012 - 23:10

Il y a des plans magnifiques dans Les larmes amères de Petra Von Kant (et notamment celui posté par Animal pour illustrer son commentaire). Ce huit-clos féminin peut en effet surprendre ou agacer, mais la mise en scène révèle une sensibilité exacerbée d'une tristesse insondable, et souvent inoubliable.
Mon Fassbinder préféré reste Tous les autres s'appellent Ali...pour l'hommage à Sirk qui sonne comme une évidence pour Fassbinder, et parce que l'expression des corps (dans leur souffrance, leurs regrets, leur malaise) atteint une dimension proprement bouleversante.
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MessageSujet: Re: Rainer Werner Fassbinder   Rainer Werner Fassbinder - Page 2 EmptyMer 13 Juin 2012 - 21:33

Rainer Werner Fassbinder - Page 2 Vlcsn109

Le Marchand de quatre saisons

arte a écrit:
C'est quand il accède enfin à un statut social jugé satisfaisant par les siens (entrepreneur) que la souffrance de Hans devient intolérable et qu'il retourne contre lui-même la haine sourde qui imprègne son existence. Sans effets de manche, Fassbinder filme frontalement son irrémédiable descente aux enfers. Celui qui se définissait ironiquement comme le "secrétaire de la société allemande" insuffle sa propre rage au personnage de Hans et à ceux qui l'entourent. Une colère froide qui vise le carcan social et l'enfermement auquel il nous condamne, mais n'épargne personne au passage.

Un film terrible de simplicité. Des doutes de part et d'autres, de la solitude quelques rapports d'intérêts... une descente en pente douce vers la fin. Les portes de sorties en complet décalage avec la norme. Une vision implacable de l'abus d'alcool, une scène de violence conjugale bête et complexe. Peut-être la sœur plus distante qui s'en sortirait le mieux, et encore...

Pas forcément besoin de dogme avec un film pareil.
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