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| Rainer Werner Fassbinder | |
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+6traversay bix229 kenavo Marko tom léo animal 10 participants | |
Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 11:44 | |
| - Citation :
- Rainer Werner Fassbinder est né dans une petite ville de Bavière le 31 mai 1945. Ses parents divorcent alors qu'il est âgé de cinq ans. Il passe alors la majeure partie de son enfance avec sa mère, traductrice, qui deviendra plus tard son interprète la plus fidèle sous les noms de Lilo Pempeit ou de Liselotte Eder.
A la fin de ses études secondaires, il commence à travailler comme archiviste au quotidien Süddeutsche Zeitung ou comme figurant au théâtre municipal de Munich. Ces emplois lui permettent de suivre des cours d'art dramatique dans plusieurs écoles privées, où il fait notamment la connaissance de Hanna Schygulla.
En 1966, après avoir réalisé deux courts métrages, il se présente au concours d'entrée de l'Académie allemande du cinéma et de la télévision de Berlin. Il est refusé à deux reprises. L'année de sa deuxième tentative, il fonde à Munich avec plusieurs camarades l'Action-Theater. Dans ce collectif, chaque participant doit être tour à tour comédien, metteur en scène ou machiniste. C'est là que sera jouée, en avril 1968, la première pièce de Fassbinder, Le Bouc (Katzelmacher). Deux mois plus tard, le groupe se disperse et Fassbinder fonde une autre troupe, l'Antitheater, avec Hanna Schygulla, Kurt Raab et le musicien Peer Raben.
En trois ans, Fassbinder fait jouer par sa troupe vingt pièces de théâtre, dont huit ont été écrites par lui.
La sortie de son deuxième long métrage, adapté de sa pièce Katzelmacher, marque le tournant de sa carrière de cinéaste. Un succès critique amplement confirmé par le public rapporte à Fassbinder sept prix nationaux. Profitant de l'occasion, Fassbinder tourne successivement plusieurs films.
En 1971, il fonde sa propre maison de production, Tango Film, dont la première réalisation sera Le Marchand des quatre-saisons. La même année, il devient cofondateur de la coopérative Filmverlag der Autoren, qui jouera un grand rôle dans la production et la distribution du cinéma d'auteur en Allemagne.
En 1970, Fassbinder épouse Ingrid Caven dont il divorcera deux ans plus tard. Son talent pour la provocation n'épargne pas sa vie privée. Admiré autant que contesté, il devient un interlocuteur omniprésent dans le grand débat culturel qui agite l'Allemagne de la fin des années 70.
À sa mort en 1982, Fassbinder laisse une œuvre abondante : au total, une quarantaine de films pour le cinéma et la télévision. www.arte-tvprofitant de cet événement : www.centreimages.fr - Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
1966 : Le Clochard (court-métrage) 1966 : Le Petit Chaos (court-métrage) 1969 : L'amour est plus froid que la mort 1969 : Le Bouc : Jorgos 1970 : Les Dieux de la peste 1970 : Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? co-réalisé avec Michael Fengler 1970 : Le Soldat américain 1971 : Whity Page 21971 : Prenez garde à la sainte putain 1972 : Le Marchand des quatre saisons Page 21972 : Les Larmes amères de Petra von Kant Pages 1, 31974 : Tous les autres s’appellent Ali Page 11974 : Effi Briest 1975 : Le Droit du plus fort 1975 : Maman Küsters s’en va au ciel Page 11976 : Le Rôti de Satan (Satansbraten) 1976 : Roulette chinoise (Chinesisches Roulette) Page 3 1978 : L'Allemagne en automne (Deutschland im Herbst) 1978 : Despair Page 21978 : L’Année des treize lunes (In einem Jahr mit 13 Monden) Page 11979 : Le Mariage de Maria Braun (Die Ehe der Maria Braun) 1979 : La Troisième Génération (Die Dritte Generation) 1981 : Lili Marleen : Günther Weisenborn, Page 31981 : Theater in Trance (documentaire) 1981 : Lola, une femme allemande (Lola) 1982 : Le Secret de Veronika Voss (Die Sehnsucht der Veronika Voss) Page 11982 : Querelle Page 1Réalisateur à la télévision 1970 : Le Café (Das Kaffeehaus) 1970 : Le Voyage à Niklashausen (Die Niklashauser Fart) co-réalisé avec Michael Fengler 1971 : Rio das Mortes 1971 : Pionniers à Ingolstadt (Pioniere in Ingolstadt) Page 21972 : Liberté à Brême (Bremer Freiheit) 1972 : Huit heures ne font pas un jour (Acht Stunden sind kein Tag) feuilleton en cinq épisodes 1973 : Gibier de passage (Wildwechsel) 1973 : Le Monde sur le fil (Welt am Draht) Page 21974 : Nora Helmer 1974 : Martha 1975 : Comme un oiseau sur le fil (Wie ein Vogel auf dem Draht), programme de divertissement en chansons 1975 : Peur de la peur (Angst vor der Angst) 1976 : Je veux seulement que vous m'aimiez (Ich will doch nur, daß ihr mich liebt) Page 21977 : Femmes à New York (Frauen in New York) 1977 : La Femme du chef de gare (Bolwieser) 1980 : Berlin Alexanderplatz Page 2 - Citation :
- mise à jour le 26/08/2013 à la page 3
je découvre le réalisateur... Cinq films proposés et à ce matin, quatre de vus. Le secret de Veronika VossMunich, 1955. Poussé par un sentiment de compassion et l'intérêt professionnel, Robert Krohn, un journaliste sportif, tient absolument à revoir Veronika Voss, une célèbre actrice des années 40 aujourd'hui oubliée, qu'il a croisée un soir de pluie... Il apprend bientôt que Veronika est sous l'emprise de la morphine et d'une femme, le docteur Katz. Celle-ci rend l'actrice et d'autres patients dépendants de la drogue, qu'elle leur procure ensuite en échange de dispositions testamentaires en sa faveur. Pas que de la compassion, c'est plus tordu que ça. Noir et blanc plutôt beau et fait un peu (ou plus) expressionniste, un film extrêmement construit et chargé de références dont beaucoup échappent... un peu dingue se dit-on assez vite, très contrasté entre des lieux très sombres et l'antre du docteur Katz à la blancheur clinique aveuglante. Se mélangent plusieurs relations bizarres, de couple, de couple et de domination (ou l'inverse)... dépendance. Et la bizarre sensation d'amnésie historique mais "vivante". Très bon point du film, on voit vraiment les acteurs, les visages. Un peu rapide dans ses manières mais se voit avec plaisir visuel et intérêts multiples. L'année des treize lunesA Francfort, au petit matin, Elvira, un transsexuel autrefois prénommé Erwin, est corrigé par un groupe d'homosexuels. De retour chez elle, elle retrouve son ami Christoph Hacker, un comédien sur le déclin. Après une violente dispute, celui-ci la quitte définitivement. Elvira tente en vain de l'en empêcher avant de se confier à une prostituée, Zora. Dans un hôtel, elle lui raconte son enfance dans un orphelinat, son apprentissage de boucher, son mariage avec Irène, la fille de son patron, sa rencontre avec le trafiquant Anton Saitz pour qui Erwin est devenu Elvira, son arrestation et son incarcération...Toujours extrêmement construit et référencé (avec une foule de chose qui échappe). Plus difficile à voir. Un bizarre sentiment d'oppression finalement (que je n'ai décanté qu'en fin de journée pour l'appeler comme ça). Pas seulement à cause du propos et encore des relations particulières mises en avant, le tout dans une atmosphère abominablement pessimiste. je crois qu'il y a une origine très visuelle à ce sentiment, ça tient en partie au visage très masculin de Erwin en Elvira et à une atmosphère très imbriquée, fermée. ça se mélange avec quelques bizarreries et quelques belles choses mais... difficile de ne pas se fermer au moins un peu devant ce film. Tous les autres s'appellent AliDans l'Allemagne des années 1970, un immigré marocain et une veuve allemande d'un certain âge tombent amoureux l'un de l'autre. Ils vivent ensemble pendant quelque temps, puis finissent par se marier pour régulariser leur situation. Ils sont quand même victimes des jalousies de tous ceux qui les entourent et du racisme au quotidien dans une Allemagne très communautaire. Cette situation s'améliore malgré tout avec le temps, mais d'autres problèmes au sein même du couple les attendent.Ambiance plus smooth mais toujours des relations tordues, une bonne dose d'humour (sauvagement grinçant tout de même), plein de couleurs... la cool attitude de Ali. Plus le côté franchement pas raisonnable de l'histoire... presque agréable, ça donne le sourire même. Même si on retombe dans l'horrible plus loin. Assez plaisant et facile à voir. Maman Küsters s'en va au cielMadame Küsters, une ménagère anonyme qui vit avec son fils et sa bru, vient d'apprendre que son mari s'est suicidé, après avoir tué un cadre de son usine. La presse à scandales s'empare de l'affaire, en la personne du fourbe photographe Jörg Niemeyer... Ecœurée par la teneur de l'article, elle finit par se lier à des gens de presse d'obédience communiste qui lui promettent de réhabiliter la mémoire bafouée de son mari... Vaines promesses, à caractère idéologique, que seul un radicalisme anarchiste va mortellement bouleverser... Mortellement construit, coloré et sonorisé... très mathématique, chargés de références... quatrième film du weekend et on a commencé à trouver ses marques, ce qui freine sans doute l'enthousiasme. Tous les personnages, chaque attitude sert quelque chose de pas loin du "tous pourris" avec au milieu la bien brave Maman Küsters qui subit. Trop systématique, trop lourd, trop comme les trois autres films vus... ça se voit, ça se regarde, c'est loin d'être inintéressant : toujours un truc tordu et pas complètement faux sur les relations humaines, la société, l'histoire... mais, début d'indigestion. Et trop systématique, trop non naturel. Vu aussi comme une concrétisation de doute par rapport à ceux vus avant.
Dernière édition par animal le Dim 12 Juin 2016 - 20:40, édité 1 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 12:08 | |
| Un peu rapide tout ça, ça mérite plus, surtout pour parler de ce qu'on y trouve de récurrent dans ces films... je tente d'ajouter des petits bouts de mes souvenirs et aidé par les informations proposées après les séances de vendredi soir et samedi soir...
Il y a souvent une musique proche de la ritournelle qui se place un peu à côté de l'image, moins dramatique (ou l'inverse ?) ... très efficace ! et une superposition de sons, comme si parfois les dialoguent passaient au second plan. Un bordel construit et pas inutile.
Une forte présence de l'histoire, avec l'oubli lié à la deuxième guerre mondiale et ce qui va avec, la reconstruction à l'américaine et son capitalisme écrasant ... le tout dans la culture du quotidien. Le mélange rendant la sensation très vivante. Dans ce qui m'a le plus apporté je crois pour lever un autre coin du voile sur l'Allemagne et pas que d'ailleurs.
Une poignée de référence religieuse quelque part entre martyr et salut... dans des relations humaines. Relation de domination/soumission... voire de propriété. Tout n'est pas faux, loin de là mais petit à petit, à force c'est trop, vision d'artiste, croyance ou "gimmick" ça casse le résultat à mes yeux.
Tout comme la construction excessive, une tendance didactique qui devant pousser vers une certaine ouverture et tolérance à franchement une belle capacité à provoquer l'effet inverse. Ce qui peut se révéler d'autant plus dommage(able) que l'intérêt porter au propos risque de dégringoler.
Gros "trip" à plusieurs sur l'absence de vérité vraie... là aussi entre charme et blocage.
Une forme de refus visuellement de trucs aussi, une possible utilisation un peu provocante d'une certaine imagerie déliquescente, il y a de la glauquerie gratuite je trouve. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 12:42 | |
| Merci pour cette présentation. Je me suis toujours dit que je devrais revoir les films de Fassbinder. Mes derniers souvenirs remontent à ma première année de fac où on nous les avait passés en VO non sous-titrée. Comprenant une phrase sur 10, je crois que je m'étais fait mon petit cinéma personnel qui avait sans doute peu à voir avec le scénario. |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 12:57 | |
| J'étais très étonné de voir que Fassbinder n'avait pas encore son fil ici! Et merci alors de l'avoir initié!
A mon avis c'est un des réalisateur le plusproductif allemand de l'après-guerre. En peu d'années, beaucoup de films, beaucoup à dire. Est-ce que c'était dit DANS une époque? Pour moi, des choses restent actuelles.
Je pense que Fassbinder n'est pas fait pour voir trois, quatre films en affilé! Là, une soirée devient problématique...
Je n'ai pas fait des notes sur les films, donc il m'est difficile d'en parler après, des fois, des années. Mais pour un Allemand c'était extrêmement actuel, un moment donné, poignant. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 13:23 | |
| c'est certainement actuel mais beaucoup de clés appartiennent à une époque.
Il était incontestablement très doué... c'est bête à dire pour du cinéma mais il est très directif pour le spectateur... tout en le perdant très facilement. partciulier ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 14:14 | |
| Je ne connaissais pas du tout Maman Küsters s'en va au ciel et tu sembles montrer que ça n'est pas très grave! Il fait partie de ces cinéastes qui viennent du théâtre et ça se sent dans ses dispositifs de mise en scène. Son expressionnisme teinté de mélodrame à la Douglas Sirk (qu'il admirait) donne un univers décalé et étonnant. Son adaptation télévisée futuriste de Berlin Alexanderplatz est à voir. J'ai un faible pour l'ambiance hyperstylisée de Querelle d'après Jean Genet qui rappelle le Billy Budd d'Herman Melville (et Britten). On étouffe sous la surcharge de décors artificiels et de couleurs saturées mais il a créé une atmosphère de désir homoérotique et de violence très troublante. Le genre de film qu'on adore ou déteste. Mondino s'est inspiré de ce film pour son clip d'Axel Bauer (Cargo de nuit). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 14:20 | |
| - animal a écrit:
Tous les autres s'appellent Ali Inspiré des films de Douglas Sirk comme le plus récent Loin du paradis de Todd Haynes: | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 17:44 | |
| Ah que de bons souvenirs.. merci pour ce fil dans le temps, je suis surtout tombée sous le charme de sa muse Hanna Schygulla qui a joué dans bon nombre de ses films
Dernière édition par kenavo le Lun 26 Aoû 2013 - 7:16, édité 1 fois | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 18:52 | |
| Fassbinder mérite bien un hommage. C' est un des grands cinéastes européens des anées 7O. Son cinéma, très noir, est marqué par la révolte contre le silence coupable observé par les Allemands après la chute d' Hitler et du nazisme. Contre toutes les formes de conformisme, social, politique, culturel et sexuel. C' est un cinéma à l' image de son créateur, sombre, violent, mais dont les films baignent dans une atmosphère très forte, parfois proche de l' asphyxie. Et c' est vrai qu' Hanna Schygulla est liée fortement à ce cinéma. Notamment dans Le Mariage de Maria Braun, et, Le secret de Veronika Voss. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 19:37 | |
| crois pas l'avoir vue dans Veronika Voss ? cette après-midi j'ai vu Les larmes amères de Petra von Kant - Citation :
- Styliste de mode très cotée, Petra von Kant vit avec Marlène, son assistante et bonne à tout faire qui lui est totalement soumise. Petra tombe amoureuse d'une jeune femme, Karine, qu'elle s'attache en lui promettant de faire d'elle un mannequin. Une fois parvenue, Karine quitte Petra, jalouse et possessive. En pleine crise, Petra chasse sa fille, sa mère et une amie venues fêter ses trente-cinq ans. Finalement apaisée, elle traite alors humainement Marlène, qui plie bagage sur le champ.
Adapté d'une pièce écrite par Fassbinder, ce huis clos théâtral entièrement féminin sur la dépendance affective et les rapports dominant/dominé liés au désir et au sentiment amoureux est l'une des pièces maîtresses de l'œuvre de Fassbinder.
« Si à la fin, Marlène quitte Petra, ce n'est pas à mon avis parce qu'elle veut sa liberté, mais parce qu'elle cherche un autre place où elle pourra être esclave. Il serait bien trop optimiste et utopique de croire, comme beaucoup, que quelqu'un qui a docilement obéi aux autres pendant trente ans peut tout à coup choisir d'être libre. » R. W. Fassbinder, 1973 Encore beaucoup de choses qui m'ont échappées, surtout que j'ai un peu décroché pendant la première demie heure qui s'est transformée en demi sommeil sur fond d'hystérie effrayante. Enfin, hystérie, pas tout à fait. La pression constante du faux, de l'apparence. Et visuellement c'est dingue. Un dialogue de séduction un peu factice mais vrai aussi, en "costumes" avec en bruit de fond les claquements rapides de la machine à écrire de Marlène (Irm Hermann, qui revient beaucoup à ce que j'ai vu et qui est saisissante, et accessoirement la plus séduisante des femmes de cette histoire). Ce film doit être un bon exemple de la consistance créée par le réalisateur et du mélange de méchanceté (de lui aussi), fascination et de fragilité. A revoir en meilleur état et moins sous la pression de visions trop rapprochées... C'est lié à cette même impression qui n'est donc pas que "glauquerie gratuite", la part de méchanceté du système de représentation lui même ? Et c'est encore un condensé de corps sortis des évidences (la maigre Petra von Kant/Margit Carstensen) et de voix. Pour la place des voix c'est ahurissant (et pas toujours évident non plus), l'effet de cinq films en l'espace d'un week-end est loin d'être neutre. Pour Maman Küsters s'en va au ciel, Marko, je ne doute pas que ça t'intéresserai ! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Dim 31 Jan 2010 - 23:27 | |
| Fassbinder était un être torturé, son cinéma l'est aussi et j'ai souvent eu du mal à le suivre (un peu comme Pasolini, d'ailleurs). Je n'ai été réellement emballé que par Lili Marleen et Le mariage de Maria Braun, sans doute parce qu'ils sont plus apaisés que les autres. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Lun 1 Fév 2010 - 0:11 | |
| Pareil ! Il m' a toujours été difficile de voir les films de Fassbinder sans malaise.
Mais parfois la mise en scène est tellement forte et l' interprétation brillante qu' on se laisse emporter, et c' est le cas du Mariage de Maria Braun. Meme chose avec Pasolini. Par contre, en ce moment je lis des poèmes de lui et que je trouve plutot beaux... | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Lun 1 Fév 2010 - 17:32 | |
| ...et pour ceux qui trouvent en eux-mêmes quelque chose de "torturé" (pas forcement négatif?!), on se retrouve et dans Fassbinder et dans Pasolini, que j'aime aussi bien comme écrivain que comme cinéaste. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Lun 1 Fév 2010 - 21:22 | |
| à noter que je suis certainement plus enthousiasmé après l'expérience. surtout pour les larmes amères de petra von kant. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Rainer Werner Fassbinder Mer 27 Oct 2010 - 14:51 | |
| De Fassbinder , je ne me souviens que de quelques film vus au ciné club au lycée , c'est dire si c'est loin , mais j'en retiens quelque chose de fort et d'inoubliable , comme Lola , une femme allemande par exemple Je me moque un peu de savoir si c'est oui ou non un film marquant dans la filmographie de Fassbinder , en tous cas j'ai beaucoup aimé . Comme l'a dit un peu plus haut Animal , c'est l'histoire d'une femme qui devient veuve à la suite du suicide de son mari sur le lieu de son travail (une fabrique de pneus) après avoir tué le fils de son patron , un docteur L'action se passe dans les année 70 (formica , nappes à carreaux , lampes oranges ) On ne saura jamais la vraie raison de ces 2 actes , meurtre et suicide. Tout le monde s'interroge , la veuve en premier , ses 2 enfants désormais adultes , ça les effleure à peine. Mais on s'empare de ce fait divers , on en fait ses choux gras , que ce soit la presse à sensations , le parti communiste local ( en quête d'adhésion , une échéance électorale se profilant) et même un groupe anar balbutiant qui n'hésitera pas à employer les grands moyens et finalement provoquera la chute finale. C'est tout le drame d'une personne , de ce qu'elle a de plus profond et d'intime, et là il s'agit uniquement de la veuve (car ses 2 rejetons sont pitoyables de lâcheté), face aux systèmes et aux pouvoirs , presse , justice etc... englués dans la recherche du profit quel qu'il soit . Le parcours de la veuve , soumise au début , prête à répondre avec une grande candeur à toutes les questions qu'on lui pose, est un exemple de ce que l'être humain peut gagner en dignité et en détermination , face à cette dépossession de ce qu'elle avait de plus cher : son mari Sa lutte pour réhabiliter son mari sera fatale , mais c'est la seule qui peut relever la tête au milieu de ces êtres qu'on ne peut même pas totalement condamner (je pense à sa fille surtout qui est d'une intelligence vive quand elle éclaire sa mère sur l'avidité des personnes qui cherchent à l'entourer , mais qui est guidée par des intérêts tout personnels , sa carrière , sa vie privée) Le style est impeccable , excellent cadrage , de bons acteurs (la veuve et sa fille notamment) ça donne envie de se ruer sur tous ses autres films. | |
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| | | | Rainer Werner Fassbinder | |
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