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| Eric Reinhardt | |
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Auteur | Message |
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topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mar 9 Sep 2014 - 9:22 | |
| Tu conseillerais donc d'aborder Reinhardt plutôt avec Cendrillon, alors? | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mar 9 Sep 2014 - 9:35 | |
| Découvrant cet auteur avec ce livre, j'ai été soufflée. Surtout par la partie où c'est Bénédicte Ombredanne la narratrice. (Peur au début, avec le côté je suis un écrivain qui parle de moi-même et de mes admiratrices. Blabla)
Et comme toi, Aériale, j'ai moins aimé, même déçue, par le parti pris de l'autre partie du livre, quand la narratrice est l'autre personnage féminin.
En même temps, je l'ai trouvé judicieux, dans le sens où il évite que l'on sombre dans le pathos.
Mais pour moi, ça reste un livre très intense (rien que pour ma partie préférée, qui tient du génie). Cette femme, sa vie étouffante, sa (terrible) relation à son mari et ses sales mioches. Cette vie toute en prudence, qui connaît des fulgurances puissantes.
Une vraie empathie, et une histoire qui tient plutôt bien son lecteur grâce au suspens (même si, comme je l'ai dit, je reconnais que la deuxième partie aurait pu être tournée autrement).
Bien aimé l'allégorie sur la maladie (rappelle de Mars de Zorn), le rapport à celle-ci. La somatisation.
Pour moi, c'est franchement un livre à lire. Et qui me donne la curiosité d'aller le lire ailleurs. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mar 9 Sep 2014 - 11:01 | |
| Ah j'attendais le commentaire d'Aeriale pour me lancer mais du coup j'hésite un peu...
Queenie tu parles bien de Cendrillon ?? (peut-être plutôt commencer par celui-là alors)... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mar 9 Sep 2014 - 11:09 | |
| - topocl a écrit:
- Tu conseillerais donc d'aborder Reinhardt plutôt avec Cendrillon, alors?
Carrément oui! Je vous le redis, Cendrillon m'a épatée, et si vous y trouvez des longueurs (-il y en a bien quelques unes sur plus de 700 pages) elles valent largement le génie de l'ensemble, qui perso m'avait scotchée. Lance toi topocl (et j'attends tes critiques, il y en aura forcément, mais cela vaut la peine) - Queenie a écrit:
- Découvrant cet auteur avec ce livre, j'ai été soufflée. Surtout par la partie où c'est Bénédicte Ombredanne la narratrice.
(Peur au début, avec le côté je suis un écrivain qui parle de moi-même et de mes admiratrices. Blabla) C'est un auteur qui est constamment dans le doute, il évite donc les piège du nombrilisme. Je le trouve touchant dans ses questionnements, on ne peut plus sincères, cela se ressent. - Queenie a écrit:
- En même temps, je l'ai trouvé judicieux, dans le sens où il évite que l'on sombre dans le pathos.
Mais pour moi, ça reste un livre très intense (rien que pour ma partie préférée, qui tient du génie) Oui, il l'évite, et même si dans la seconde partie il ne nous évite RIEN de la tortueuse et machiavélique emprise du mari sur Bénédicte (au point que j'en étais saturée) il montre extrêmement bien aussi combien elle peut être étouffante, annihilante et dévastratrice. Queenie si tu l'as trouvé intense, tu vas adorer Cendrillon qui contient cette puissance narratrice mais aussi beaucoup d'aérations de par son humour tout à fait irrésistible. En parler me donne envie de le relire, tiens... PS: Shanidar, il va te plaire aussi je pense, ce dernier ;-) . | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mar 9 Sep 2014 - 11:58 | |
| - shanidar a écrit:
- Ah j'attendais le commentaire d'Aeriale pour me lancer mais du coup j'hésite un peu...
Queenie tu parles bien de Cendrillon ?? (peut-être plutôt commencer par celui-là alors)... J'parlais de L'amour et les forêts. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 10:21 | |
| CendrillonJe précise tout de suite que je fais un commentaire bien que je n'aie pas fini le livre . Un écrivain parisien parle . On va tout savoir. Il s'appelle Eric Reinhardt, il a écrit : Demi-sommeil, Le moral des ménages, et Existence, dont il a eu des critiques élogieuses dans le Monde, Elle , etc., et que, quand elles sont élogieuses, il affiche sur ses murs. Il écoute aussi les émissions de radio qui en parlent, dont l'une (dont il nous retranscrit l'intégralité), pas élogieuse du tout, mais suffisamment habilement « écrite » pour qu 'on comprenne que tous ces animateurs de France Culture sont des gros connards. Il travaille dans une mansarde de 12 m2, mais le plus souvent au café Nemours où il commande des cafés serrés et drague vaguement des clientes. Il a deux enfants, Leonardo et Donatien, qui partagent le délicieux rituel du petit déjeuner familial. Il a une femme formidable qui s'appelle Margot qui, tel le prince pour Cendrillon, l'a sorti du bourbier pour en faire un homme qui, certes, reste un pauvre type désespéré, mais s'épanouit chaque automne, où il croit retrouver une certaine plénitude. C'est narcissique à souhait, mais comme bien souvent ces hommes déchirés où côtoient l'infantile et le désespoir, sont plutôt touchant (quoique sans doute impossibles à vivre). À côté de ce récit, deux histoires parallèles, des productions de l'écrivain suppose-t'on, des images transformées de lui-même (ou de ce à quoi il a échappé?) suppose-t'on aussi, deux hommes falots (comme lui?) incapables de s'affirmer, professionnellement en perpétuel échec, face à leurs femmes tendrement exaspérées. Leur incapacité au monde a marqué définitivement son empreinte sur leurs fils dont on va ensuite suivre les parcours dissemblables. Donc c'est assez formidablement écrit, plein d'idées ingénieuses, de digressions surprenantes. J'ai souvent été assez admirative, amusée, voire emportée, mais aussi souvent lassée, voire exaspérée face a cette logorrhée créative qui frise parfois le pédant. On a l'impression qu' Éric Reinhardt a participé à un atelier d'écriture où le maître disait : donnez-vous à fond, allez-y au maximum et même plus, rajoutez-en, montrez votre génie, plus il y en a mieux c'est, et surtout ne coupez rien ! On a l'impression que Reinhardt nous dit : regardez comme j'en rajoute,comme je suis un écrivain inventif, qui ne recule devant rien, aucune hyperbole, comme je me roule dans la médiocrité des autres (entre autre) pour en faire mon écrit quotidien le plus brillant. Reinhardt ne limite donc ni l'incontinence verbale, ni les redondances volontaires, ni tout un panel de figures de style répétitivement appliquées (phrases nominales enchaînées, allitérations, anaphores, accumulations), ni les pages, les pages, les pages qui courent imbues de leur propre qualité mais n'apportent rien l'une à l'autre. Ah ! Il y met de l'ironie et un humour alternativement pince-sans rire ou carrément basique, mais avec un tel sérieux... C'est brillant, brillantissime, parfois, mais, même si je me dis que cela cache la faille, (ou la béance ?) j'en arrive vite à trouver que cela s'exhibe de façon hystérique. Tout cela est troublant ! oui, c'est vraiment troublant, ce mélange d'humilité et de suffisance, de désarroi et de légèreté, cette accumulation multiple, déchaînée qui, en tout cas, ne peut laisser indifférent. J'en étais là dans ma lecture et mes réflexions, j’avançais avec l'intention d'aller jusqu'au bout, dans une certaine curiosité qui se partageait entre les personnages du livre et le personnage de l'auteur. Et puis, d'un coup, page 275, j'ai été submergée. Après 10 pages de description du Palais-Royal puis 10 pages d'un dialogue ininterrompu, merveilleusement rendu mais parfaitement inintéressant, j'en ai eu marre, j'ai saturé. Je me suis dit que si ça se trouve, les 300 pages qui me restaient à lire pouvaient n'être que la continuation de ce dialogue, pourquoi pas, encore une trouvaille provocatrice de Reinhardt ? D'un coup, le destin de Laurent Dahl et d'Éric Reinardt m'indifférait complètement et je me suis dit que le génie, même torturé, est vain quand il m'ennuie J'ai fermé le livre. J'ai repris la citation ci-dessous, que j'avais noté page 103, qui montre qu'Eric Reinhardt partage sans doute avec moi un questionnement sur lui-même : est-ce de l'arrogance ou de la sincérité ? Les deux sans doute , beaucoup de questions n'ayant pas de réponse dans la vie. - Citation :
- - Regarde ! Lis ces phrases ! Du brio ! De l'invention ! Une verve authentique ! Des trouvailles ! De l'humour ! Il parle d'une satire survitaminée ! Et drolatique ! Il écrit que ton livre est drolatique ! Et qu'il est brillant ! Il déplore à chaque ligne que tu brilles ! - Et le truc du marionnettiste trop malin ? - Tu vas pas te plaindre qu'il te trouve malin ! - Et formidablement satisfait ! C'est aimable comme observation ? Marionnettiste formidablement satisfait ? - Mais il souffre ! Tu le surprends en pleine souffrance de gourmet littéraire ! Je crois qu'elle est drôle son existence de gourmet littéraire ? Comment veux-tu qu'il accepte que tu prennes du plaisir ? Mais c'est immoral ! Elle est immorale, ta vie, pour la plupart des gens, c'est immoral ce qu'on vit ! Et en plus les provoques, tu les cherches, tu t'amuses en écrivant ! Tu claques les mots et les trouvailles comme d'autres claqueraient du fric et sortiraient leur carte Gold !
Dernière édition par topocl le Ven 19 Sep 2014 - 18:12, édité 3 fois | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 10:22 | |
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| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 11:09 | |
| ça titille tout ça... (mais j'ai peur de me retrouver avec la même sensation que pour Ono-dit-Biot, celle d'un auteur qui a un certain talent mais qui l'exploite tellement mal que cela en devient insupportable, snob et très 'parisien'). | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 12:01 | |
| Evidemment que ça titille... c'est bien pour ça que je l'ai tenté ! Mais même si j'ai interrompu ma lecture, je n'ai pas du tout regretté. Il y a des passages splendides. Au pire, je dirais, c'est à connaître! | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 19:40 | |
| Si ce n'est le livre, le commentaire vaut le détour ! Merci Topocl | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 20:14 | |
| En tout cas le début ne t'aura pas laissé indifférente! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 20:23 | |
| Le seul que j'ai lu (le dernier donc : l'amour et les forêts) connaît aussi ce "défaut" de snobisme littéraire (parisien ?), mais assez rarement pour être pardonnable.
Il y a eu aussi quelques passages qui m'ont moins emballées.
Et pourtant, comme tu le dis Topocl, il y a des passages Splendides. Pas juste bons, sympas, bien écrits, justes. Mais Intenses, Vrais, Impressionnants. Et rien que pour eux il faut le lire.
Surtout que le reste, pour moi, était tout de même agréable à lire - mais peut-être est-il meilleur que Cendrillon ? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Mer 17 Sep 2014 - 21:04 | |
| merci pour ce supplément d'infos (ressentis) qui fait que je ne vais pas me battre pour l'emprunter mais si je le croise je l'embarque !! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Jeu 18 Sep 2014 - 9:20 | |
| L'amour des forets fait 200 pages de moins, et cela peut peut-être sauver l'affaire. je le tenterai à l'occasion, je crois, comme toi Shanidar, sans courrier après, mais le jour où je tombe dessus.
Queenie, c'est la question que je me posais, ce "snobisme parisien". Après visionnage de la vidéo, il me donne l’impression d’une sincérité impossible à associer à "snobisme"; son écriture est sans doute sa façon désespérée de s'en sortir d'une fragilité qui impressionne quand on le regarde.
C'est pour ça aussi qu je suis si ambivalente. Il a droit à sa souffrance , à son langage, à ses efforts personnels; Et moi qu'ai je droit d'en dire? que je n'aime pas ? mais c'est le condamner en tant que lui-même, je ne m'en vois pas complètement le droit. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Reinhardt Jeu 18 Sep 2014 - 10:09 | |
| - topocl a écrit:
- Queenie, c'est la question que je me posais, ce "snobisme parisien". Après visionnage de la vidéo, il me donne l’impression d’une sincérité impossible à associer à "snobisme"; son écriture est sans doute sa façon désespérée de s'en sortir d'une fragilité qui impressionne quand on le regarde.
C'est pour ça aussi qu je suis si ambivalente. Il a droit à sa souffrance , à son langage, à ses efforts personnels; Et moi qu'ai je droit d'en dire? que je n'aime pas ? mais c'est le condamner en tant que lui-même, je ne m'en vois pas complètement le droit. Ah voilà comme j'aime te lire topocl! Je ne pense absolument pas que ce soit du snobisme parisien (mais je comprends tout à fait qu'on puisse le ressentir) Je suis, vous le savez, toujours sensible aux failles que certains écrivains tentent de camoufler (ou pas) dans leurs écrits par cet espèce de désespoir, d'humour, ou de nombrilisme même affiché, mais pour lequel ils ne perdent jamais leur lucidité face à eux mêmes. C'est cela qui me touche, cette sincérité, cette fragilité, et ce besoin d'être aimé pour pouvoir exister. Comme tu le dis il y a chez lui "un mélange d'humilité et de suffisance" (je dirais plus de provoc, un côté effronté qui peut passer pour de la suffisance à la première lecture) de "désarroi et de légèreté qui est troublant" Oui, c'est vrai, mais pour qui aime les personnalités sur le fil, en équilibre entre ces extrêmes et attirées par elles, toujours excessives dans leur approche de la vie, je crois qu'il y a de quoi être, sinon touché, au moins interpellé ou séduit. C'est un exalté malheureux, au fond, comme je le disais dans un autre post, et ceux là ont forcément pas mal de cynisme qui peut dérouter voire insupporter... PS: J'ai espoir que tu vas peut-être le reprendre et le finir, ce fameux livre, qui reste pour moi le meilleur (Ah? je me répète? ) . | |
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