Chroniques un peu moins désengagées...

De nombreux spams avaient pris l’habitude de tomber dans ma BAL avant que mon FAI ne mette au point la technique de la mise au panier systématique et même, dans les plus pervers des cas (de type ventouze), le plaisir de leur faire trouver porte fermée en leur renvoyant d’un seul ricochet leurs propositions encore plus avantageuses que les précédentes.
Un moyen pour ces gens là, au fond, d’épousseter leurs fichiers.
Que fairais-je en effet, malgré son prix afriolant, d’un second aspirateur sans-sac-au-maxi-d’une-endurance-moteur-aux-allergènes-retenus-et-sans-émission-de-poussière ?
Mais si la pêche au[x] gogo[s] ou l’hameçonnage vulgaire ne donne pas toujours lieu à s’installer un filtre anti-courriel auto-adaptatif (car enfin, quel couillon donnerait son code bancaire ou mot de passe au premier venu ? –nous ne sommes pas de ceux-là !), l’accroche détournée pour le racolage me navre encore plus.
Malvenu : déplacé, importun, intempestif, indésirable, impolitique.
Et voilà la source de ma nervosité. Politique. Car tout se vend. L’avenir de nos enfants aussi. La pub se glisse partout. Il semble même qu’il y ait urgence à l’acheter en vitesse et biensûr, sans réfléchir, notre avenir.
Comme certains d’entre vous, je me suis abonnée à quelques newsletters : une alerte me prévient à l’heure oportune (ni trop tôt ni trop tard) lorsqu’un film de Bergman est en programmation sur l’une de mes chaînes. D’une autre source on m’apprend que le dernier Y passe dans mon cinéma de quartier et j’ai soigneusement sélectionné selon la pertinence que je leur accorde mes alertes actualités.
Ce système est quand même très confortable. Aucune déception. Une fois consultée, lue ou imprimée l’info trouve sa légitime place à la corbeille parce qu’il faut bien désherber.
La campagne électorale pour les Présidentielles 2007 aura été désarmante.
Des retournements glauques, des appels du pied, des tailleurs de blancheur immaculée, des sourires studieux, des mots de bon élève, des pincements de sourcils de professeur des écoles à l’ancienne, coiffures retouchées, discours prérecentrés décentrés selon le thermomètre… de quoi désarmer son électeur.
Car depuis 2002, l’électeur vote pratique : il fait dans l’utile.
Mais faut-il qu’il soit aussi mal-croyant que l’âne qui pense avoir besoin du second aspirateur à l’endurance moteur aux allergènes retenus ?
J’en reviens à une autre forme de newsletter.
Celle à laquelle l’internaute soucieux de cultiver sa réflexion s’inscrit d’un simple clic d’autant que la formule n’envisage qu’un titre informatif.
Surprenant. Désarmant vous dis-je.
Chaque matin vous pouvez vous refaire le clip de la chanson des meetings. Une certaine Geneviève vous invite à créer et envoyer le plus vite possible (on est quand même entre deux tours) votre vidéo personnelle pour appeler en faveur de (il s’agit même d’un concours et vous serez récompensé car vos images passeront en ligne –la chan ce !).
Les liens de soutien en creux de vagues tapent sur l’adversaire, lui dessinnent des moustaches. On lui pique son drapeau pour se le mettre à sa fenêtre, on lui rackette ses promesses qu’il a lui-même tirées à un autre, on l’amalgame on le fustige enfin on reste à jouer dans la cour, avec les petits.
Fleurissent des promesses de bac à sable qui, d’un seau à un autre et selon ce qui émerge du débat participatif (c'est-à-dire de la préoccupation des électeurs –qu’on connaît si peu, au fond), sont aussi multiples et nombreuses que la hotte du père Noël.
Entre temps et dans le même bac on se bat pour récupérer sa pelle que l’autre vous a piqué oui mais c’est parce que tu ne veux pas me rendre mon rateau.
Ok.
Car il s’agit bien de gagner.
Gagner quoi ?
On aura toujours le temps d’y penser.
Non.
J’ai déjà un aspirateur.
J’y suis très attachée.
Pourtant, je ne suis pas très conservatrice. Ces dernières années encore, il m’arrive de faire de grands ménages au printemps pour me débarrasser des mille et une vieilleries qui empêchent l’espace présent et à-venir de prendre toute sa dimension. Mais pour jeter le superflu de ce qu’il reste de notre vieux monde encore faut-il aspirer à en créer un nouveau.

Moi je garde, des idéaux poussiéreux qui ont forgé mes espérances en ce monde soit-disant libéré, les colliers de nouilles et pochettes peintes de mon fils en mater sur lesquelles surnageait un poème de Victor Hugo.

J'adore, Babelle, lorsque tu te mets au clavier... :)

Le courriel de ce matin bat ses records d'inaspiration.
Parmi les initiatives proposées par la base des e-militants & sympathisants pour témoigner leur soutien, ce jour, une entreprise perspicace a été retenue depuis la plate-forme d'échange de matériel militant.
Elle nous est énoncée par la même Geneviève.
- Il s'agit d'un jeune garçon qui lit tout haut son propre texte dans le métro parisien pour réveiller les consciences des citoyens.
Suit le texte, que j'abrège :

Citation :

- "Je m'appelle Saël, j'ai 19 ans, je suis étudiant à Paris et, depuis quelques mois, à chaque fois que je prends le métro pour aller à l'université, je lis un texte aux passagers.
C'est un texte que j'ai écrit dans un mouvement d'espoir et de colère, et que je tiens à vous lire tout haut. Parce qu'il y est question de l'avenir de mon pays et de l'élection du 6 mai, parce qu'il s'adresse à tous et qu'il concerne tout le monde.
je suis jeune et je fais partie de la soi-disant "géneration foutue", celle pour qui l'avenir semble desesperé, celle qui n'aura pas d'emploi, celle qui va en baver. (...)
Moi, je fais partie de la France qui se lève tôt, des gens qui paient leur billet mais je ne veux pas d'une politique de l'agressivité" (...)

Je n'ai vraiment rien à redire sur le fond du discours de Sael mais, sur la méthode, quand même, il y a quelque chose qui me chiffonne.
Geneviève précise que, si on manque de courage, on peut se faire accompagner par quelques copains avant de monter dans la rame, parce qu'à plusieurs c'est plus facile de lire le truc à voix haute.

Vous, vous vous sentez pas chiffonné?

Très symbolique du sentiment d’impuissance qui règne, particulièrement chez les jeunes, dans la construction de l’avenir de notre société…
Comme si cet avenir était déjà tracé…

Savoir ce que l’on ne veut pas c’est bien…définir ce que l’on veut c’est mieux…il est vrai que nos politiques actuels ne nous montre pas le chemin…les anti-mondialisation, anti-libéraux ou autres communistes actuels ne sont pas capables de définir ce à quoi ils veulent aboutir, ils ne se positionnent que contre, ils restent non crédibles ; les autres, excepté l’extrême droite qui, elle, a le mérite d’être sur ce plan très claire, en tout cas sur la forme, ce qui explique d’ailleurs vraisemblablement son succès malgré ses thèses nauséabondes, sont des conservateurs plus ou moins teintés sociaux ou libéraux, plus préoccupés d’acquérir ou de conserver le pouvoir que d’expliquer ou d’agir.

Néanmoins les choses ont bougé, la future société esquissée par Sarko, par quelques une de ses mesures (baisse massive des impôts directs, abolition totale des droits de succession, politique d’immigration et j’en passe…) commence à ressembler à un projet de société : privilégier la croissance économique à tout prix en favorisant ceux qui la dirigent (et non ceux qui la construisent comme il voudrait nous le faire croire, sans parler de la qualité de cette croissance) au détriment de l’harmonie de la société, déjà bien malmenée…de nombreuses fractures en perspective…

Il est plus que temps d’avoir des alternatives claires plutôt que des pis-aller, des contres ou des « un peu des 2 » à la Bayrou…
Quand on ne sait pas où aller, on tourne souvent en rond, on réagit plus qu’on agit…

Je viens seulement de voir ce fil.

Pour un 1er mai Babelle, tu as manifesté en quelque sorte et j'apprécie.

Un juste constat Sousmarin

Mais c'était l'année dernière Bédou! Pourquoi tu nous la ressors? J'étais en colère, et là, tu me déprimes, car sur le fond j'ai le sentiment que rien n'a changé. Ségolène est en train de faire sa course à la présidence de son parti (à moins que ce soit déjà fait?) et la méthode ne me semble pas très différente. Je crains qu'un jour, la gauche ne regrette toutes ses conn...!

toujours d'actualité donc Babelle.

Attends je souffle, la déprime s'en va !

mais justement il faudrait que l'année soit visible dans la date .

à tantôt

Sarko, un projet de société : je rève, j'hallucine...

Un projet pour qui ?