Jules et MarcelAdaptation: Pierre TRE-HARDY
Avec:
Michel GALABRU
Philippe CAUBERE
Jean-Pierre BERNARD
- Citation :
- Il s’agit d’une lecture de lettres échangées entre l’écrivain Marcel Pagnol et Raimu, son ami et acteur fétiche. Le thème central est « le Cinéma », passion qui a relié ces deux personnages hors du commun leur vie durant. Ces lectures reposent sur des lettres authentiques et souvent inédites, ainsi que sur des conversations entre les deux personnages afin d’exprimer les liens d’amitiés qui les reliaient. L’ensemble crée une dramaturgie, où rires et émotions sont présents jusqu’à la fin. C’est également l’occasion d’entrer dans l’intimité des « secrets » de ces hommes hauts en couleur.
La scène est minimaliste, juste le narrateur en fond
Jean Pierre Bernard qui resitue le temps et permet une chronologie, et les deux acteurs derrière un bureau, lisant leurs lettres respectives adressées à l'autre, l'ami de toujours, celui avec qui on peut tout se permettre: les louanges, les engueulades, les rires et les conseils déguisés en flatteries mais qui parfois tournent au vinaigre, au final toujours avec beaucoup de respect et surtout d'affection...
Galabru avec sa truculence toute méridionale, ne pouvait pas mieux incarner
Raimu. Il en rajoute même et prend plaisir à jouer au cabotin, mais sans jamais dépasser son modèle. Face à lui
Philippe Caubère tout en finesse parait plus posé, plus réfléchi en tout cas, mais garde toujours un regard malicieux sur tout ça, c'est "le parleur qui écrit". Ces deux là, c'est tout le midi qui s'invite parmi nous, leur chaleur est communicative , le rire contagieux, on a presque l'impression de les connaître!
En tout cas on apprend plein de choses: la façon dont ils se sont connus
(Pagnol tout jeune à l'époque, avait prévu le rôle de Panisse pour le déjà grand Raimu, mais celui ci s'indignait presque de ne pas jouer César. Pagnol a dû l'étoffer pour lui) sur le théatre, les débuts du cinéma, les rôles des acteurs, leur passion commune qu'est la scène etc...Et si on rit beaucoup, on ressent constamment ce lien étroit qu'était l'amitié faite de tendresse et de coups de gueule de ces deux fortes figures où l'humour camouflait le reste "ces choses qui ne se disent pas "et qui sont les plus importantes comme disait Raimu.
Le spectacle finit par la lettre restée sans réponse de Marcel à Jules. " Mon cher Jules, il faut que tu sois bougrement fâché avec moi pour ne pas répondre à une lettre injurieuse qui n'avait d'autre but que de commencer une dispute..." et celle dédiée à son ami après sa mort précoce, très émouvante.
Un très bon moment de spectacle que je vous recommande chaudement s'il passe par chez vous. Et des phrases à retenir comme celle-ci
- Citation :
- Quand un sudiste se fâche avec un autre sudiste, c'est une preuve d'estime.
Bonheur assuré!