Marie a raison , Patrick White adore les huis clos étouffants.
Le problème, du moins pour Le mystérieux mandala, c' est qu' on a jamais l' impression d' avancer
Ce qui pourrait etre normal puisque le passé et le présent se chevauchent sans cesse...
Mais j' ai l' impression pénible que la réalité de ce qui est dit et écrit se décompose au fur et à mesure de la lecture et s' oublie.
Les personnages sont tous murés dans leur solitude et leur altérité. Si bien que leurs vies
sont gachées pratiquement depuis le début. Seuls ou en famille. Seuls ou en groupe.
Tout ce qui est dit, presque tout, est frappé d' inutilité, d' absurdité. Ce qui émerge est insignifiant
et forcément décalé par rapport à ceux qui écoutent...
Bon, j' magine que ce livre est existentialiste et rejoint tous ceux qui ont tenté de parler de l' absurdité de la vie, de l' incommunicabilité, de la solitude.
Oui, mais il y a la manière. L' humour par exemple, une certaine légereté qui nous empecherait de suffoquer...
Autant lire Kafka, c' est mieux écrit !
Le seul interet, pour moi, réside dans les deux personnages principaux, deux jumeaux, différents
en tout, mais forcés de vivre ensemble tout le temps et jusque qu' à la fin de leur vie.
Le premier, Waldo, est cérébral, hautain, suffisant , tout en apparences. Dès le début, il se forge un personnage d' homme mur, séducteur, sur de lui. Mais il se surestime constamment.
De temps en temps, il tente de se remettre en question, mais il a pris le masque trop tot pour
avoir l' envie de l' arracher...
Le jour de ses trente ans, il va trouver sa mère en lui annonçant que c' est son trentième anniversaire
et sa mère lui répond que quand il est né il avait déjà trente ans et, forcément, il est déçu le
malheureux.
Mais sa croix et son calvaire, c' est son frère Arthur, qualifié de simple d' esprit, mais doté d' un grand pouvoir d' affection et d' un don de perception étonnant.
Ses réactions et comportements mettent les autres mal à l' aise, à commencer par son frère
qui finit par le hair au point de souhaiter sa mort qui lui permettrait enfin d' etre lui-meme.
Mais les rares fois où il est en concurrence avec lui, c' est Arthur qui l' emporte sans pouvoir vraiment
en tirer parti.
Telle est la malédiction de ce couple si mal assorti et que rien ne peut rapprocher. Peut etre parce que toute idée de rapprochement est totalement impensable pour Waldo
Ainsi passe leur vie, de pièges en malentendus, inséparables pour le pire.... C' est funèbre, mais je
crois que ça aurait pu etre épatant écrit par un John Cowper Powys par exemple...