Lorrie Moore

darkanny a écrit:

Kenavo , le "essayer" est de trop , lis le si tu es en forme , sinon tu risques d'avoir un avis faussé .

ma faute.. j'aurais dû mettre : je vais poursuivre.. ce ne sera vraiment pas 'essayer' - j'aime bien..

Tu le lis en anglais ?

Tu vas voir , l'intérêt va crescendo dans ce roman .

et les 100 dernières pages .....un sommet

darkanny a écrit:

Tu le lis en anglais ?

oui.. j'ai découvert tout plein d'auteur américain/anglais avant que je ne me suis décidée de les lire en anglais.. aujourd'hui j'aime bien les entendre avec leur propre 'voix'

je suis déjà à la page 41.. et elle m'a happé.. je voudrais pouvoir trouver un moyen de continuer ma lecture aujourd'hui au bureau

A gate at the stairs / La Passerelle

C'est marrant, ce livre porte le meilleur titre en anglais, mais c'est en effet la maison d'édition française qui a trouvé la couverture qui va le mieux avec ce livre

Je laisse la parole à Lorrie Moore, qui a été interviewée par PAGES des Libraires (numéro 137):
PAGE: Que souhaitez-vous évoquer par "A gate at the stairs"
LORRIE MOORE: Rien de plus ennuyeux comme titre, n'est-ce pas? (Rire) Il s'agit de cette barrière qui protège les enfants des escaliers. C'est bien sûr aussi une métaphore qui désigne un obstacle à une ascension, quelque chose qui vous empêche d'obtenir ce que vous voulez. Seulement rien n'est définitif puisqu'il s'agit d'une barrière, celle-ci peut donc s'ouvrir. Bloquer et protéger: je garde les deux sens.
La Passerelle signifie un passage, n'est-ce pas? Un de mes amis me déclara un jour: "Passerelle, ça veut dire aller du rien au nulle part, et ça me fait rire!


Il y a tellement à dire sur ce livre.. je ne sais même pas, par où commencer et surtout je risque de déconcerter des futurs lecteurs, je me limite donc plutôt à: lisez ce livre
Il ne m'a pas seulement redonné le goût de la lecture, mais j'ai rencontré des personnages qui vont m'accompagner encore un bon moment,
tout comme Darkanny l'a dit, il y a tellement de références livres/musiques/films - si je vais rencontrer un de ceux dans le futur, je vais penser à ce livre,
bon nombre d'auteurs ont tenté d'écire LE roman du post-9/11, Lorrie Moore l'a fait, sans en parler beaucoup de cet événement,

et pour ceux qui lisent en anglais, un commentaire de l'auteur Jonathan Lethem dans le New York Times: click

Ok, ça va. Si je tombe sur ce roman à la bibliothèque je le prendrai. UN roman qui a réussi à redonner le goût de la lecture à Kenavo, forcément c'est tentant!

Je suis à fond dedans aussi, à un point ou j'ai été déçue de voir que mon RER n'était pas retardé,
et qu'il n'y avait pas non plus de colis suspect.

Mais Darkiki est tellement insistante que je ne veux pas lui faire le plaisir de dire
que le début est vraiment terrible.

Ca va être ma petite carotte de la journée,
si j'arrive à bosser, je m'offre 10 pages de ci, de là.

Han han.

Maryvonne a écrit:

Ca va être ma petite carotte de la journée,
si j'arrive à bosser, je m'offre 10 pages de ci, de là.

Han han.

C'est ce que je faisais à la plage , mais je ne bossais pas , je piquais une tête dans le lac et je replongeais illico dedans (le livre) , je ne savais même pas qui était à côté de moi , la magie comme dit Kenavo , le talent d'un auteur qui emporte tout le reste .

Je l'ai commandé en anglais, je m'y mets dès réception

Bien Epi , si ça intéresse d'autres personnes je fais tourner
Actuellement il est dans mes cartons mais à partir du 9 août , il sera déballé

Bon, avec cette campagne éhontée de marketing orchestrée par Darkanny, j'ai succombé moi aussi. Enfin virtuellement, parce que pour le moment je me suis interdit d'aller à la bibliothèque jusqu'à fin août, pour essayer de réduire ma PAL. (le facteur m'a encore apporté un paquet avec 17 livres ce matin). Mais je l'ai placé dans mon panier sur le site de la bibliothèque, qui d'ailleurs est déjà tellement chargé qu'il met plusieurs minutes à s'afficher. Et on est uniquement fin juillet, fin août, je préfére ne pas penser aux nombres de livres qu'il y aura dedans, sans doute de quoi lire pendant deux-trois ans...

Mais je lirai Lorrie Moore. Un jour.

Arabella a écrit:

Mais je lirai Lorrie Moore. Un jour.

T'as intérêt ! sinon à la prochaine rencontre parfumés , je te snobe .

D'ici la prochaine rencontre parfumée je ne suis pas sûre que j'y arriverais, parce que c'est déjà en octobre.

Spoiler:

Ah y est, fini.
On m'avait promis des larmes, et bien, je suis mal embouchée, pas pleuré.
Je suis au final mitigée.. je crois que je me suis tellement laissée emporter par l'enthousiasme de Darkiki que j'ai mis la barre très haut,
et peut-être un peu trop haut. Il y a deux romans pour moi, un extra, un bof.

darkanny a écrit:

Tu vas voir , l'intérêt va crescendo dans ce roman .

Pour moi l'inverse.. au fil du roman, on quitte ce qui m'intéressait le plus (la famille recomposée et mixte, en gros), pour aller vers d'autres thématiques qui m'intéressaient moins, avec parfois de grosses ficelles. Je trouvais super intéressant le rapport à l'enfant entre la baby-sitter (avec qui elle passait beaucoup de temps) et la mère adoptive (débordée), et enfin le fantôme de la mère biologique qui subsiste à chaque évocation du réel prénom de l'enfant. Les bases sont simples, les répercutions complexes. Cela suffisait pour un bon roman. Mais non, il en a fallu plus...

(Ce qui suit est pour ceux qui ont lu le roman)

Spoiler:

Bon, après, c'est clair que beaucoup de passages sont vachement bien, de purs dialogues, un style qui dépote.
Mais trop d'assaisonnement tue assaisonnement

Pas le temps/énergie d'être plus claire, le boulot m'appelle.

N'en attendez pas trop, je pense que c'est la meilleure façon d'apprécier ce roman, qui reste un très bon cru.

Je pense qu'Aeriale va abonder dans ton sens , vu ce qu'elle a déja posté sur le sujet
Bon , je suis particulièrement sensible à ce que raconte Lorrie Moore , je n'ai peut-être pas vu ou voulu voir certains schismes qui m'apparaissent maintenant en te lisant
C'est déja pas mal que tu trouves que c'est un bon roman , je me console comme je peux .

Au sujet de La passerelle

darkanny a écrit:

Tu vas voir , l'intérêt va crescendo dans ce roman .

Pour moi complètement oui!

Je ne l'ai pas encore fini (j'en suis à la révélation de Susan, plus que 70 pages...) mais après quelques agacements dûs peut-être à ces multi pistes et l' impression inévitable d'effleurement qui s'en suit, je dois avouer que comme Darkanny, l'histoire m'a reprise de plein fouet par cette réalité qui d'un coup surgit avec une violence froide alors qu'on ne s'y attend plus vraiment. Cette sensation de neige qui envahit l'espace et isole le narrateur, Tassie en l'occurence, dont use souvent l'auteure, je l'ai ressentie vraiment.

Les réflexions mordantes et cet humour ravageur spécifiques des deux premiers tiers du roman font subitement place à une étrange gravité, et c'est là où je m'incline face au talent de Loorie Moore. Jusqu'à présent j'avais l'impression qu'elle cherchait à nous mettre en confiance, à nous rendre son héroïne très intime, vulnérable et un peu naïve malgré son sens aigu de l'observation. On rit beaucoup avec elle, ça pétille comme un feu d'artifice et chaque remarque (jamais appuyée) révèle beaucoup de ce fameux american way of life idyllique où chacun pense qu'il est dessus de la médiocrité ambiante (les séances du mercredi sont en ce sens significatives, c'est vrai) et se cache derrière des façades pour se donner bonne conscience.
Mais l'impact est d'autant plus fort car il nous prend à rebours.

Donc je dirais comme Maryvonne, abandonnez vous au style sulfureux de ce livre, n'attendez rien, ce sera surement la meilleure façon de l'aborder. Pour l'instant je dis quand même chapeau! Mais j'ai encore plein de choses à vous dire en fait...