Ivan Tourgueniev [Russie]

Citation :

Ivan Sergueïevitch Tourgueniev (né le 28 octobre 1818 ou encore 9 novembre 1818 du calendrier grégorien à Orel - 3 septembre 1883 à Bougival) était un écrivain et dramaturge russe. Son nom était autrefois orthographié Tourguénieff.
Sa famille est aisée mais sa mère très autoritaire. Il vit de 1838 à 1841 à Berlin avant de retourner à Saint-Pétersbourg puis de partir pour Londres et s'installer à Paris.

Fedor Dostoïevski, qui le cite en épigraphe à sa nouvelle Les Nuits Blanches, le caricatura ensuite sous le nom de Karmazinov dans Les Possédés

Son livre le plus célèbre est Pères et fils qui met notamment en scène des nihilistes - dénomination qu'il invente avant qu'elle ne passe à la postérité - et auxquels il oppose le « héros positif ».

Gustave Flaubert et Émile Zola furent ses amis mais ses relations avec lui devinrent de plus en plus distantes au fur et à mesure que grandissait son succès. Tourgueniev n'appréciait pas, entre autres, les campagnes de presse de Zola

En France, la route nationale 13 porte le nom de « Rue Yvan Tourguenieff » au passage de Bougival (Yvelines)

Premier Amour.

Un court roman plus triste que cruel que je rapproche volontiers du Petit Héros de Dostoïevski : un premier amour de jeunesse, d'adolescence dirais-je, alors que le jeune garçon par sa fraicheur et sa naïveté n'est pas encore vraiment un homme. Age où les sentiments sont entiers, purs et extraordinaires. Age où tout est blanc ou tout noir. Ce premier amour qu'on croit le seul, l'unique... mais qui sera inévitablement suivi d'autres. Tout en laissant des traces indélébiles.

Ce jeune homme s'est brûlé les ailes, mais sera capable de surmonter sa déception. Quant à la jeune femme et au père, le mal est plus grand et beaucoup plus destructeur.

Harelde a écrit:

Rien sur Tourgueniev ?

Merci pour ce fil, il manquait vraiment..
mais 2.027 fils auteurs après 1.189 jours d'exitence du forum... je pense que les membres ont bien travaillé

Tourgueniev a éé lontemps éclipsé par Tolstoi, Dostoievski, Gogol et Tchekhov.
Mais il mérite une place à coté d'eux et notamment pour ses nouvelles et ses récits qui révèlent
une sensiblité particulière et un style évident.
J' ai apprécié récemment Un homme de trop, une nouvlle superbe. Et les Récits d'" un chasseur
se lisent et se relisent avec autant de plaisir que les Veillées du Hameau de Gogol...

J'ai lu Assia, il y a des années et visité sa datcha à Bougival, c'est tout mais c'était bien.

Le journal d'un homme de trop

L'oeuvre de Tourgueniev est vaste, je ne savais pas trop par quel bout commencer jusqu'à ce que ce titre équivoque me tombe sous le nez. Journal d'un homme de trop est en effet trompeur. Il ne s'agit pas d'une oeuvre autobiographique mais d'une nouvelle d'environ 70 pages. Cet « homme de trop » n'est donc pas Tourgueniev lui-même, mais un personnage fictif, condamné à brève échéance par la maladie, et qui couche sur le papier ses dernières sensations avant de mourir.

C'est le récit d'un homme désabusé qui voudrait croire une dernière fois. En l'amour, évidemment. Et à travers cela, croire en lui. Arrivé à la trentaine, il prend conscience que sa vie est un échec sur tous les plans. Son travail n'a aucun intérêt, il est seul et vit dans une ville déprimante.

C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui éclot. Celle dont le narrateur s'éprend. Et à travers cette histoire, c'est l'analyse assez minutieuse du comportement féminin au regard de l'amour et des hommes. Ignorant puis fuyant les chaînes que lui tend l'amoureux transi, pour se lier corps et âme à l'homme indifférent, flamboyant et prestigieux.

C'est le jeu de l'amour habituel : perdant-perdant, pour détourner une niaiserie de langage toute contemporaine.

Un très beau livre russe... Dans la lignée de Tchékhov.
Tourguneniev a été accusé en Russie de cosmopolitisme et de sympathies pour l' Occident... et Dostoievski ne l' aimait pas beaucoup.
Mais il faut le lire quand meme !

Je tourne autour de Tchekhov depuis un certain temps, il faudra que je m'y mette un jour.

Tiens...
Hank. Je me rappelle t'avoir croisé ailleurs et de façon très récente !


Je note cette référence de Tourguéniev qui me semble sympathique.

Harelde a écrit:

Tiens...
Hank. Je me rappelle t'avoir croisé ailleurs et de façon très récente !

Oui, j'ai tendance à développer un don d'ubiquité depuis hier

Hank a écrit:

Harelde a écrit:

Tiens...
Hank. Je me rappelle t'avoir croisé ailleurs et de façon très récente !

Oui, j'ai tendance à développer un don d'ubiquité depuis hier

Et c'est assez contagieux !

Bravo, Harelde , comment est-ce possible que Tourgueniev n'a pas encore eu son fil?
J'ai beaucoup lu cet auteur russe dans ma jeunesse et je me rappelle comme si c'etait hier "Memoires d'un chasseur", "Assia", "Premier amour" (Quelle fille excitante que Zénaïde!', écrit Flaubert à Tourguéniev à propos de Premier amour. C'est une de vos qualités de savoir inventer les femmes."), "Deux amis", "Eaux printanieres", un roman intitule en russe et en bulgare "A la veille"ou un des personnages principaux est bulgare, mais j'aime sur tout "Pere et fils" et "Nid de gentilhomme".
La narration et et les revelations lors de la narration sont tres impressionnants chez Tourgueniev. Les roman ne sont presque jamais une histoire avec intrigue et denouement. Tourguenev s'occupe surtout des personnages et le fait d'une facon excellente. Un individu ou un groupe d'individus que l'auteur fait vivre, agir, s'exprimer.
On trouve dans son oeuvre des descriptions incontournables de russes et de la Russie de la deuxieme moitie du 19eme siecle, tres representatives.

Je garde aussi un très bon souvenir de Premier amour.
Bon souvenir qui m'incite à me pencher de nouveau sur cet auteur que je ne connais que bien trop peu.

Premier amour

Qui ne se souvient pas de ses premiers émois ?

Vladimir est éperdument amoureux, pour la première fois. Et comme un amoureux transis à peine sorti de l’enfance, il ne voit rien, ou du moins pas tout de suite. La belle est capricieuse, séductrice, elle sait y faire avec les hommes, elle les fait tourner en bourrique, les met à ses pieds. Vladimir, est jaloux, terriblement jaloux. Il supporte assez mal de voir ses rivaux autour d’elle. Mais au fond que sait-il de son rival ?
Cette Zénaïda, est ce qu’on appellerait de nos jours une allumeuse, mais qui n’éteint pas !! J’avais envie de prendre Vladimir entre 4 yeux et le faire réagir un peu, lui dire de ne pas s’emballer. La morale sera sauve, Vladimir saura tourner la page, pour les autres la vie leurs sera plus cruelle

Sans m’avoir transportée, cette nouvelle m’aura, et ce n’est déjà pas si mal, remise sur le chemin des beaux mots, et des phrases joliment tournées, et, au final fait passer un agréable moment .J’ai apprécié la belle évocation de la campagne russe, imagée subtilement.

C'est une nouvelle romantique parmi tant d'autre, mais le fait qu'elle soir russe et courte (normal pour une nouvelle...) en font un ouvrage atypique. Il m'a fallu un temps pour savoir quand une femme de me désire pas et cette nouvelle nous le rappelle, tant qu'on ne le sait pas, on est vulnérable à l'ignorance et au mépris du sexe opposé. Un ouvrage qu'il faut lire à mon sens quand on découvre ces choses là, mais encore faut il être assez mûre pour le comprendre.

LE PREMIER AMOUR- ASSIA

Je suis en train de terminer ces deux nouvelles de Tourgueniev. On a déjà parlé de cet écrivain sur ce fil. Je voudrais simplment ajouter qu' il y a chez lui une sorte d' équilibre et de légèreté qui peut reposer un peu après la lecture dramatique de Tosltoi et Dosoievski, satirique, cruelle et visionnaire de Gogol ou le pessimisme parfois déchirant de Tchekhov.

Pourtant la vie des personnages de Tourgueniev est loin d' etre un fleuve tranquille. Au centre de ses préocupations, c' est toujours le meme thème : l' amour et la femme. Et on ne peut s' empecher de remarquer que, d' une manière géhérale, les femmes qu' il décrit ont un caractère plus fort et plus passionné que les hommes. Et elles se montrent souvent meilleure qu' eux.

Personnellement, je les trouve très attachantes, séduisantes, désirables les femmes de Tourgueniev. Il faut le créditer aussi de narrations habiles et d' un style presque toujours élégant et impeccable. Il sait à merveille décrire la jeunesse, la fraicheur, l' enfance et la féminité, la tendresse et la douceur... Derrière tout cela, derrière les apparences, je trouve que Tourguenniev, l' homme, est plutot lucide et pessimiste. Il faut lire Le Journal d' un homme de trop pour sentir à quel point le personnage tragique de la nouvelle semble représenter aussi l' auteur, un homme précocement désabusé.