Paul Auster

Citation :

As-tu déjà rencontré ce même type de symptômes avec d'autres auteurs, et si oui lesquels ?

Et bien non!
Et je me suis aperçue ( c'est pour ça que ranger mes bouquins, ça ne va pas être du luxe!) que j'avais quelquefois 3 exemplaires du même Paul Auster!!!
Et pourtant, j'ai regardé la 4 ème de couverture avant d'acheter...
Oui, je sais, c'est grave. Tu crois que je vais m'en sortir, de cette austérite amnésiante?

Sinon, j'ai retrouvé Le livre des illusions. C'est l'histoire du cinéma muet, voilà!!! J'avais beaucoup aimé!

Je te rassure Marie, je pense simplement que les livres de Paul Auster ont la particularité d'être difficilement "racontables".
Il s'agit souvent de quête d'identité, de parcours initiatique un peu mystique faite d'errance urbaine ou fantastique : on se laisse embarqué par les flots, on effleure, on vagabonde.
L'important n'est pas tellement là où on va mais comment on y arrive.
Un roman de Paul Auster se vit, on est dans l'émotion et la sensation plus que dans le discours.

Enfin voilà, je crois qu'il n'est pas trop compliqué d'expliquer pourquoi tu as un peu de mal de nous en parler, et je pense que tu es loin d'être la seule dans ce cas là (n'est-ce pas Animal)

Hmm delà à acheter plusieurs exemplaires d'un roman sans se rendre compte qu'on l'a déjà lu m'inquiète déjà un peu plus

Citation de Gérard de Cortanze, La solitude du labyrinthe, essai et entretiens avec Paul Auster paru chez Actes Sud :

Citation :

Le premier contact avec une œuvre – ou son auteur – porte en lui ce presque rien qui souvent détermine le rapport qu'on entretiendra, par la suite, au fil des lectures et des retrouvailles, avec elle – avec lui. Dans quelles circonstances ai-je découvert Paul Auster ? Quels ont été les motifs, si singuliers qu'ils retiennent à jamais l'attention, qui m'ont fait dire du livre que je découvrais que j'en étais le premier lecteur, indubitablement, et que je n'avais de cesse de le terminer puisqu'il me happait, m'intimidant l'ordre d'aller jusqu'à son terme ?

A propose de la solitude (thème très austérien s'il en est) :

Citation :

Paul Auster : C'est une question qui me tient à cœur. Je crois, malgré tout, que chaque personne est seule, tout le temps. On vit seul. Les autres nous entourent mais on vit seul. Chacun est comme enfermé dans sa tête et pourtant nous ne sommes ce que nous sommes que grâce aux autres. Les autres nous "habitent". Par "autres", il faut entendre la culture, la famille, les amis, etc.
Parfois, on peut percer le mystère de l'autre, le pénétrer, mais c'est tellement rare.
[…]
La solitude n'est pas quelque chose de négatif, c'est un fait. C'est la vérité de notre vie : on est seul.

Le thème de la solitude me parle beaucoup… je vais d'ailleurs vous faire une confidence, mon mémoire de fin d'étude s'intitulait "Le sentiment de solitude du psychotique en foyer de post-cure". Les romans de Paul Auster m'étaient donc bien destinés je pense…

Et pour ce qui est de mes retrouvailles avec l'auteur, je crois que je vais jeter mon dévolu sur Le livre des illusions. Je vous tiens au courant !

En fait, le seul que j'ai relu , c'est L'invention de la solitude. C'est un beau titre, je trouve...
Je ferai quand même prochainement un test en lisant Dans le Scriptorium, parce qu'il parait qu'on y retrouve des personnages déjà rencontrés ailleurs. Voir si je m'en souviens...
Le livre de Gérard de Cortanze a l'air intéressant. Et j'aime ce que ce que dit Auster de la solitude...

Citation :

mon mémoire de fin d'étude s'intitulait "Le sentiment de solitude du psychotique en foyer de post-cure"

avant qu'il ne retourne à la vie au dehors? Ils t'en ont parlé? Comment l'ont ils exprimé? Bon, ce sont des sujets qui me passionnent, j'avais fait psychiatrie au départ et l'intérêt reste le même...

Oui, bien sûr… il faut dire que je suis restée en leur compagnie en tant que stagiaire pendant 6 mois à raison de plus de 20 heures/semaine, cela créé des liens quand même :)

Mon mémoire s'est basé sur des entretiens et l'interprétation de planches de dessins liés au sujet (certaines planches notamment du TAT ou tests projectifs).
Je ne me rappelle plus trop des détails (ce mémoire date de l'année 93 tout de même) mais je me souviens que l'analyse du discours conscient (interviews) était très différent de celui du discours inconscient (tests projectifs) : la solitude était perçue d'une manière extrêmement angoissante lors des tests projectifs, contrairement à ce qu'aurait pu faire penser leurs réponses à mes questions lors de l'interview.
Solitude engendrée par leurs symptômes, certains sont enfermés dans une tour d'ivoire par angoisses et peurs diverses alors que cette même solitude les destructure encore un peu plus… cercle vicieux !

sentinelle a écrit:

Hmm delà à acheter plusieurs exemplaires d'un roman sans se rendre compte qu'on l'a déjà lu m'inquiète déjà un peu plus

Si tu voyais sa bibliothèque tu comprendrais!

Moi, Paul Auster, je l'ai découvert avec Le livre des illusions qui m'a passionnée; pourtant un livre comportant des pages entières de descriptions de films muets, ce n'était pas gagné.Et pourtant, la magie a opéré.
J'ai ensuite lu Moon Palace, un peu moins bon à mon goût mais qui m'a donné envie de continuer ma découverte de cet auteur.
Et puis comme il a une fille qui s'appelle Sophie, c'est forcément quelqu'un de bien

Sophie a écrit:

Si tu voyais sa bibliothèque tu comprendrais!

Le voile de mystère entourant l'amnésie partielle de Marie se lève de plus en plus il me semble

J'ai lu récemment La nuit de l'oracle et j'ai beaucoup aimée.
C'était le premier ouvrage de Paul Auster que je lisais, mais je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.

J'aime beaucoup son style, je le trouve poétique...
J'ai passé un excellent moment, à tel point que je n'ai pas vu le temps passée et que je l'ai donc lu de la première à la dernière page tout de suite.

Me passer des livres de Paul Auster? Impossible!
Je lis ses livres depuis dix ans, et il me semble que son univers est en expansion.
D'abord, il y a la mécanique des mots. On lit Paul Auster pour le simple plaisir de mâcher des mots. Le plaisir de la dégustation, la saveur de l'ambiance, le temps qui s'écoule ailleurs, voilà la pesanteur de ses livres.

Et puis bien-sûr, Il y a les thèmes universels et mythiques qu'il introduit dans les expériences initiatiques de ses personnages.
Sa technique et ses personnages sont modernes, et il nous parle de l'archaïque condition humaine.
il y a toujours la révélation de l'être dans ses livres.

jnat a écrit:

Me passer des livres de Paul Auster? Impossible!
Je lis ses livres depuis dix ans, et il me semble que son univers est en expansion.
D'abord, il y a la mécanique des mots. On lit Paul Auster pour le simple plaisir de mâcher des mots. Le plaisir de la dégustation, la saveur de l'ambiance, le temps qui s'écoule ailleurs, voilà la pesanteur de ses livres.

Et puis bien-sûr, Il y a les thèmes universels et mythiques qu'il introduit dans les expériences initiatiques de ses personnages.
Sa technique et ses personnages sont modernes, et il nous parle de l'archaïque condition humaine.
il y a toujours la révélation de l'être dans ses livres.

Pourrais-tu me conseiller des ouvrages de Paul Auster, sachant que j'ai déjà lu La nuit de l'oracle.

La 55eme edition du Festival de Cine de San Sebastián, Guipúzcoa (du 20 au 29 septiembre 2007) a commencé hier.
Le jury du festival est présidé par l'écrivain américain Paul Auster, qui présentera lui-même hors compétition son film "The inner life of Martin Frost".
Le 26 septembre il presentera dans la salle Okendo ( San Sebastien) son livre "La vida interior de Martin Frost". Juste 100 invités.
Les 16 films selectionnés:
Promesas del Este, de David Cronenberg (USA) - inauguración -
Battle for Haditha, de Nick Broomfield (Reino Unido)
Buda az sharm foru rikht (Buda explotó por vergüenza), de Hana Makhmalbaf (Irán-Francia) (*)
Ceot oi kap gei (Exodus), de Pang Ho Cheung (Hong Kong)
Daisy diamond, de Simon Staho (Dinamarca)
Emotional arithmetic, de Paolo Barzman (Canadá) (*)
Encarnación, de Anahí Berneri (Argentina) (*)
Free Rainer - Dein fernseher lügt, de Hans Weingartner (Alemania-Austria)
Goong-Nyeo (Shadows in the palace), de Kim Mee-jeung (Corea) (*)
Honeydripper, de John Sayles (USA)
La maison, de Manuel Poirier (Francia)
Mataharis, de Iciar Bollain (España)
Matar a todos, de Esteban Schroeder (Uruguay-Chile-Argentina) (*)
Padre nuestro, de Christopher Zalla (USA) (*)
Siete mesas (de billar francés), de Gracia Querejeta (España)
A thousands years of good prayers, de Wayne Wang (USA)
* Compiten por el Premio Altadis-Nuevos Directores

Fuera de concurso

Un plan brillante, de Michael Radford (Reino Unido) - clausura -
The inner life of Martin Frost (La vida privada de Martin Frost), de Paul Auster (Francia-España-Portugal)
Tierra, de Alastair Forthergill & Mark Linfield (Reino Unido-Alemania)

Paul Auster à son arrivée, avant-hier:

Malorie a écrit:

jnat a écrit:

Me passer des livres de Paul Auster? Impossible!
Je lis ses livres depuis dix ans, et il me semble que son univers est en expansion.
D'abord, il y a la mécanique des mots. On lit Paul Auster pour le simple plaisir de mâcher des mots. Le plaisir de la dégustation, la saveur de l'ambiance, le temps qui s'écoule ailleurs, voilà la pesanteur de ses livres.

Et puis bien-sûr, Il y a les thèmes universels et mythiques qu'il introduit dans les expériences initiatiques de ses personnages.
Sa technique et ses personnages sont modernes, et il nous parle de l'archaïque condition humaine.
il y a toujours la révélation de l'être dans ses livres.

Pourrais-tu me conseiller des ouvrages de Paul Auster, sachant que j'ai déjà lu La nuit de l'oracle.

Brooklyn Follies et Moon Palace sont mes préférés.

Sinon: Léviathan, Mr Vertigo et Le livre des Illusions j'ai trouvé moins captivant.

Sinon, il y a aussi Fausse Balle écrit avec un pseudonyme qui est plus roman policier qui est... trop drôle! J'ai vraiment aimé!

La trilogie New-yorkaise est l'oeuvre que je préfère de Paul Auster. Elle regroupe "Cité de verre", "Revenants" et "La chambre dérobée" et présente une cohérence extrème et nous fait traverser le génie d'Auster qui transforme New-York en gigantesque personnage de ses trois nouvelles.
J'ai bien aime "Mr Vertigo" également ainsi que "La nuit de l'Oracle"
J'ai eu plus de mal avec "le livre des illusions".
Par contre "Le conte de Noël d'Auggie Wren" m'a emballé.

Citation :

New York était un espace inépuisable, un labyrinthe de pas infini, et aussi loin qu'il allât et quelle que fût la connaissance qu'il eût de ses quartiers et de ses rues, elle lui donnait toujours la sensation qu'il était perdu. Perdu non seulement dans la cité mais tout autant en lui-même. Chaque fois qu'il sortait marcher il avait l'impression de se quitter lui-même et, en s'abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n'être qu'un oeil qui voit, il pouvait échapper à l'obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire. Autour de lui, devant lui, hors de lui, il y avait le monde qui changeait à une vitesse telle...

je viens de terminer Mr Vertigo. Après la lecture de L'invention de la solitude, j'ai l'impression de ne pas avoir lu tout a fait le même auteur. Sûrement parce que des années séparent ces deux livres.

Mr Vertigo raconte l'histoire d'un sale mioche des rues (Walt) qui va tenter le "coup de poker" de sa vie : suivre un homme qui lui promet un avenir fabuleux. Comment ? En lui affirmant que lui, Walt, a un don, celui de voler, qu'il suffit juste de le cultiver.
A partir de là, on va suivre l'évolution de ce gamin, une sorte de roman initiatique où Walt passera par toutes les phases possibles, qui le mèneront à être un homme, un vieil homme comme les autres.

Reprenant les termes de sentinelle sur les thèmes récurrents chez Auster, je dirai qu'on les retrouve une fois de plus ici : l'identité, la solitude, la subsistance, l'argent, la relation au père, la quête initiatique, la reconstruction de soi après un deuil ou une séparation, le poids du hasard dans nos destinées... la notion de l'absence est très présente dans ses livres...

Par contre, sousm' avait soulignait qu'il trouvait qu'Auster manquait d'humour, j'ai trouvé que dans Vertigo, sans que ce soit hilarant, il y a pas de touches légères et rigolotes, qui amènent le sourire, notamment grâce au personnage de Walt, à sa gouaille, à sa façon de vouloir être un homme avant tout... Il en devient tout mignon.

son écriture est vraiment très belle, et il sait parfaitement raconter son histoire, juste un petit bémol : j'ai eu du mal à croire aux âges de Walt. Tout le long j'avais l'impression de lire les pensées d'un jeune d'une petite vingtaine d'années, voir 17-18ans, que ce soit lorsqu'il était tout petit, ou lorsqu'il avait l'âge d'être grand père. Dommage..

j'ai failli oublier

quelqu'un a eu la bonne idée de poster l'interview de Paul Auster du Metropolis d'hier :

première partie

deuxième partie

Ah làlàlàlà ce Paul Auster, quel homme
Merci animal...j'avais raté "Métropolis" grâce à toi j'ai pu écouter avec grande attention la voix grave et belle de Paul Auster!!!