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| Pierre Reverdy | |
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Auteur | Message |
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Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Sam 22 Déc 2012 - 18:40 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Sam 22 Déc 2012 - 18:51 | |
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| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Sam 22 Déc 2012 - 22:00 | |
| Merci pour le lien Marko. J'en apprends tous les jours sur ce forum. (Désolée Constance, de ces légères digressions). | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Dim 30 Déc 2012 - 0:29 | |
| - Esperluette a écrit:
- Constance a écrit:
- (Extraits de "En Vrac", Notes suivi de "Un morceau de pain noir", Flammarion)
- Citation :
- Ils sentent avec leur tête et moi c’est avec ma sensibilité que je comprends.
- Citation :
Il y a beaucoup plus de gens émotifs que de vraiment sensibles. La sensibilité rayonne vers les choses et vers les êtres, vers les autres. L’émotif égoïste est agité d’un mouvement comparable à celui qui secoue le pot-au-feu dans la marmite, il mijote dans ses propres limites. Et cela ne va jamais bien loin quand on ne peut par sortir au-delà de sa dure peau. - Citation :
Un jour l’homme a décidé de se méfier de ses sens. Mais s’il s’est méfié de ses sens, c’est à cause de son esprit, sans qu’il puisse dire que les sens jugent seuls et se trompent en dehors de l’esprit. C’est peut-être plutôt de son esprit qu’il aurait dû se méfier.
Merci Constance de ces quelques extraits où l'essence de notre sensibilité se trouvent au détour d'un mot projetée dans une vaste réflexion sur le lien subtil entre raison et sensation.
Simple question : n'y a-t-il pas une coquille ici "quand on ne peut par sortir "? Tout à fait Esperluette, une erreur de transcription (plutôt de dérapage sur mon clavier ) de ma part. Bien vu | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Dim 30 Déc 2012 - 0:57 | |
| Cela nous arrive à tous. Merci de ce partage. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Dim 17 Mar 2013 - 11:31 | |
| Je viens de lire le lien placé par Marko ... Je n'ai jamais écouté cette chanteuse qui se la joue mystérieuse et se vend comme un produit mûrement marketé (pardon pour les fans ), mais je constate que Mademoisellle Farmer a effectué un honteux pillage dans l'oeuvre de Reverdy. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Jeu 21 Mar 2013 - 10:10 | |
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Sur le talus
Le soir couchant ferme une porte Nous sommes au bord du chemin Dans l'ombre près du ruisseau où tout se tient
Si c'est encore une lumière La ligne part à l'infini
L'eau monte comme une poussière
Le silence ferme la nuit
(Extrait de "Les ardoises du toit", in "La plupart du temps"/ Nrf/ Gallimard)
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| | | Andromaque Espoir postal
Messages : 16 Inscription le : 06/04/2013 Localisation : Grand Ouest
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Sam 6 Avr 2013 - 17:03 | |
| Quelle joie de voir un sujet consacré à celui qui est - et d'assez loin - mon poète favori. Je voulais poster là mon poème préféré, mais c'est déjà le poème d'ouverture du fil, comme quoi ! Et merci à tous les autres de m'avoir fait découvrir les poèmes qui ne se trouvent pas dans le recueil que je possède, cela me donne envie de me procurer les autres. Mais avant tout, je crois qu'il faut que j'achète - ou du moins que je lise impérativement ! - son Livre de mon bord, dont voici un avant-goût : « J'ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu'il ne m'en reste plus assez pour travailler. » Poète, et drôle avec ça ! | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Mar 30 Avr 2013 - 19:51 | |
| Andromaque ! Extrait de "Circonstances de la poésie" (Essais) : - Citation :
- [...]Non, un homme réellement en danger ne réagit pas en écrivain. Je dis même qu'un homme dont la conscience est vraiment écrasée sous le poids du malheur et de l'ignominie, pour peu qu'il n'ait pas été amputé de toute sensibilité, se laisse facilement submerger par sa misère d'homme. Peut-être les grandes douleurs ne sont-elles pas toutes muettes. Il se pourrait cependant qu'il en fût. Quand l'écrivain, acculé un moment dans ce cas, sent remonter en lui le souffle de la parole, c'est qu'il s'est déjà dégagé des décombres.
Il a regagné sa tanière, retrouvé ses outils qu'il roule lentement avec délices entre ses doigts. Il a surmonté sa stupeur. Dès lors, ce qu'on peut lui demander de mieux, c'est que le son de sa voix s'accorde désormais à l'importance et à la gravité de l'événement qu'il vient de vivre. Et ça vaut peut-être la peine d'attendre un peu. Car, il faut bien le dire, le poète se dégage dans la mesure où l'homme s'engage, et l'homme dégagé permet au poète de s'engager.[...] (p.119) (in Sable mouvant/ Au soleil du plafond/ La Liberté des mers suivi de Cette émotion appelée poésie / Poésie Gallimard) | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Mer 1 Mai 2013 - 13:14 | |
| Belle citation, Constance. Ça m'inspire un peu pour les choses à venir. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Lun 6 Mai 2013 - 16:54 | |
| - jack-hubert bukowski a écrit:
- Belle citation, Constance. Ça m'inspire un peu pour les choses à venir.
Voici la suite et la conclusion de cette citation : - Citation :
- Que le poète aille à la barricade, c'est bien - c'est mieux que bien - mais il ne peut aller à la barricade et chanter la barricade en même temps. Il faut qu'il la chante avant ou après. Avant, c'est plus prudent, ce qui revient bien à dire que l'homme est d'autant plus engagé que le poète l'est moins.
Non, il n'y a pas de poésie dans la nature, mais elle est le sceau particulier, l'empreinte indélébile que l'homme impose aux choses - une marque de fabrique suprême - un cachet de noblesse et de propriété. C'est la mainmise souveraine de l'homme sur les choses de la création. Elle n'est rien en soi, dans le réel. Elle ne peut figurer avec quelque droit de prétendre, que dans ce juste ciel que l'homme s'est forgé, pour ses besoins, contestables peut-être, mais supérieurs, au sommet, à l'extrême pointe du réel. Et autre extrait de "Essais" "La fonction poétique" - Citation :
Tout le monde sait, tout le monde comprend qu'un poète ne pense pas de la même façon qu'un philosophe, un mathématicien, un savant. c'est-à-dire que, pour lui, les choses ont, dans le réel, une autre valeur et que sa sensibilité et son esprit réagissent, à leur contact, de façon tout à fait différente. Il y a autant de façons d'être au monde que de catégories de sensibilités et de tournures d'esprit. (p.122)
Non, la poésie n'est pas cette chose inutile et gratuite dont on pourrait facilement se passer - elle est au commencement de l'homme, elle a ses racines dans son destin. Or, le destin sort de l'instinct et tout le développement de chaque espèce commence là - c'est ainsi que l'oiseau vole et que rampe le serpent.
[...]
Et si, de nos jours, il ne manque pas de gens pour considérer la poésie comme une activité inutile ou frivole, ils se trompent. Elle continue d'être aussi liée au destin de l'homme qu'elle le fut jamais - elle le sert, il s'en sert, elle continue toujours à le préserver du réel tel qu'il est. (p.125)
[...]
La poésie a toujours été la conséquence du malaise que certains êtres, parmi les êtres, éprouvent, à un degré plus intense que tous les êtres, au contact du réel, de l'immalléable réel ; une tentative de réduire ce réel à quelque chose de ductile, de souple que l'on puisse former, transformer et étreindre à sa guise. (p.126) | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Lun 6 Mai 2013 - 18:18 | |
| C'est excellent ! Il faut que je me mette à Reverdy. Merci beaucoup ! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Lun 6 Mai 2013 - 18:28 | |
| - Sullien a écrit:
- C'est excellent ! Il faut que je me mette à Reverdy. Merci beaucoup !
Idem. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Mar 20 Aoû 2013 - 21:21 | |
| .
D'un autre ciel
Que veux-tu que je devienne Je me sens mourir secours-moi Ah Paris ... le Pont Neuf Je reconnais la ville Un peu jouir Un peu pleurer Ma vie Est-ce vraiment la peine d'en parler Tout le monde en dirait autant Et comment voudriez-vous que l'on passât son temps Je pense à quelqu'autre paysage Un ami oublié me montre son visage Un lieu obscur Un ciel déteint Pays natal qui me revient tous les matins Le voyage fut long J'y laissai quelques plumes Et mes illusions tombèrent une à une Pourtant j'étais encore au milieu du printemps Presque un enfant J'avançais Un train bruyant me transportait Peu à peu j'oubliais la nature La gare était tout près On changeait de voiture Et sur le quai personne n'attendait La ville morte et squelettique Là-bas dresse ses hauts fourneaux Que vais-je devenir Quelqu'un touche mon front d'une ombre fantastique Une main Mais ce que j'ai cru voir c'est la fumée du train Je suis seul Oui tout seul
Personne n'est venu me prendre par la main
(Extrait de "La Lucarne ovale", in "Plupart du temps"/ NRF/ Gallimard) | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Pierre Reverdy Mar 5 Nov 2013 - 16:56 | |
| Prière d'insérer de Reverdy en introduction au recueil "Flaques de Verre" (Flammarion) - Citation :
- Parmi les choses sans valeur et sans aucune utilité qui s’énumèrent, la poésie est certainement l’une des plus impressionnantes. Comment expliquer que ce soit précisément le filon que l’homme songe d’abord à exploiter aux premiers mouvements de son impétueuse jeunesse ? Et d’autre part comment contempler sans un triste sourire l’idée que l’on puisse vieillir en mâchonnant des vers. Avec beaucoup plus de rigueur que les généraux rancis, les poètes devraient être frappés par la limite d’âge. Il y a des choses plus vaines dans la vie que toutes ces beautés auxquelles nous avons un jour accordé une si exclusive importance. Après avoir traversé sans faiblir l’âge du rêve, l’âge de l’image et celui des pensées, voici qu’arrive l’âge d’or et celui de la pierre. Les autres hommes sont à présent soigneusement étiquetés dans des dossiers, écrasés dans des caisses. Ces caisses sont hermétiquement fermées, clouées, plombées, expédiées au loin. Elles sont chargées sur des navires qui s’en vont. Un horizon blafard les happe dans son équivoque sourire. Je ne vois plus les navires, je ne vois plus les hommes, je ne vois plus les caisses. Je ne vois plus la poésie qu’entre les lignes. Elle n’est plus pour moi, elle n’a jamais été pour moi dans les livres. Elle flotte dans la rue, dans le ciel, dans les ateliers sinistres, sur la ville. Elle plane magistralement sur la vie qui, par moments, la défigure. Et ce ciel, tourmenté et changeant, qui se reflète sur les routes, à peine dessinées, de l’avenir, dans les flaques, ce ciel qui attire nos mains, ce ciel soyeux, caressé tant de fois comme une étoffe –derrière les vitres brisées, la poésie, sans mots et sans idées, qui se découvre.
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| Sujet: Re: Pierre Reverdy | |
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| | | | Pierre Reverdy | |
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