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Le constructiviste Gabo considérait Vroubelcomme le "Cezanne russe". L'importance et l'influence de Vroubel parmi les artistes de la génération de Malévitchet Kandinsky est assez méconnue en Europe occidentale. Et pourtant, c'est bien lui qui, le premier, a marqué l'effet de rupture historique provoqué par une peinture qui part de l'art byzantin, l'excède et le travaille jusqu'à déboucher sur des croûtes écailleuses où prolifèrent des fossiles, des bouts d'ardoise, des débris minéraux. Tout ce délire texturel, cette déformation des figures, souvent réduites à des allusions, devaient engendrer tout un pan de l'Art moderne. Une série de toiles exprimant le mysticisme essentiellement magique du peintre, sont fondées sur le poème "Le démon", de Michel Lermontov. Obsédé par le personnage de ce démon, qui n'est pas à ses yeux un être maléfique, mais un ange déchu et souffrant, Vroubel, pendant quinze ans, de tableau en tableau, va le représenter sous les traits d'un être androgyne très beau au visage désespéré et va retracer la décomposition progressive de son personnage, jusqu'à ce que son héros déchu devienne un être "à moitié féminisé, son corps contorsionné et écrasé, ses ailes à plumes de paon brisées sous lui, et sur son visage une expression indicible de désespoir"(G.H Hamilton). Cette psychose obsessionnelle devait finir pour Vroubel en démence en 1902, de surcroît aveugle, il mourra en 1910. (Taschen/ Michael Gibson)
Je n'ai pu trouver sur le net que ces trois oeuvres sur le thème du démon, qui appartiennent donc à une longue série, ce qui est dommage car "Le démon volant" (1899) et "Le démon emporté" (1902) sont éblouissants, mais peut-être ai-je mal cherché, car pressée par le temps :
Démon assis (1890) huile sur toile
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Tête du démon (1891) aquarelle et fusain sur papier
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La perle d'huître (1904) pastel et gouache sur carton
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Dernière édition par Constance le Mar 1 Juin 2010 - 16:45, édité 1 fois
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 1 Juin 2010 - 16:44
Autres oeuvres deVroubel :
Pan (1899)
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Lilas (1900)
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Azraël (1904)
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 1 Juin 2010 - 17:13
Fernand Khnopff
Citation :
Né en 1858 en Flandre orientale, dans une famille de magistrats, Fernand Khnopff passe son enfance à Bruges, où son père est substitut du procureur du roi. Peu après la naissance de sa soeur Marguerite, qui sera son modèle favori, la famille Khnopff quitte Bruges pour Bruxelles, où le père a été nommé juge. Fernand Khnoptf fait ses études à la Faculté de Droit de Bruxelles, et en 1876, il entre à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, où il est l'élève de Xavier Mellery. En 1877-1880, il séjourne fréquemment à Paris, où il fréquente l'Académie Jullian. Membre fondateur du Groupe des XX à Bruxelles en 1888, Khnopff participe aux expositions du groupe dont il réalise une des affiches. En tant que graveur, Khnopff pratique surtout la pointe sèche. Il en exécute treize durant la période 1898-1906, qui ne portent pas de signature, ni de monogramme. Elles ont très fréquemment pour thème des attitudes féminines.
Dernière édition par Marko le Mar 1 Juin 2010 - 17:30, édité 3 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 1 Juin 2010 - 18:59
Personnellement, j'aime bien Maurice Denis. Il fait partie plus précisément des Nabis, mais ce mouvement est souvent rattaché au symbolisme.
L'échelle dans le feuillage
Le chemin dans les arbres
Anémones
Ce n'est pas vraiment la thématique souvent chrétienne de ses tableaux qui me plait, mais l'usage de la couleur et ces forêts crépusculaires qui créent une atmosphère doucement mystérieuse et onirique.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 1 Juin 2010 - 20:08
Effectivement, le mouvement "nabi" est parfois rattaché au symbolisme mais, à tort, puisqu'il appartient au post-impressionnisme ... l'oeuvre de Maurice Denis est gracieuse mais assez mièvre, néanmoins elle offre un traitement intéressant par son innovation de l'espace et de la surface ... A mon sens, l'une de ses toiles qui pourrait être rattachée au mouvement symboliste ne pourrait qu'être celle-là :
Les muses au bois sacré (1893)
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Jeu 3 Juin 2010 - 9:40
Nestor de la Torre, dit Nestor (1887-1938), peintre symboliste espagnol.
Natif de Las Palmas aux Canaries, il étudie à Madrid grâce à une bourse municipale de sa ville natale. Entre 1904 et 1907, divers voyages : en France, en Belgique et en Angleterre pour voir l'oeuvre des préraphaélites et de Whistler qu'il admire. En 1914, il expose à Londres, et en 1930 à Paris. Peu connu du grand public, mais très admiré par Salvador Dali qui a largement puisé dans son iconographie, et qui s'en inspira en particulier pour sa composition "La pêche aux thons".
Pleamar "poème de l'Atlantique" (1921-1922)
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Le satyre de la vallée des Hespérides (1922-1923)
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Lun 7 Juin 2010 - 10:07
Charles Filiger(1865-1928), peintre symboliste français.
Citation :
Le plus mystique des peintres de Pont-Aven. Après des études chez Colarossi à paris, il s'installe au Pouldu en 1889. Alfred Jarry lui confie l'illustration de la revue symboliste "l'Ymagier". A partir de 1903, son style devient géométrique et s'attache à des recherches chromatiques.
Paysage du Pouldu, gouache sur papier (vers 1890)
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La madone aux vers luisants (1892)
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 8 Juin 2010 - 15:27
Puvis de Chavannes
Citation :
Après des études à l'Ecole polytechnique, Pierre Puvis de Chavannes décide de se lancer dans la peinture à l'issue d'un séjour en Italie à l'âge de 23 ans. Il expose au salon de 1850, mais ses peintures sont refusées plusieurs fois par la suite. En 1854 et 1855, il peint les fresques qui ornent l'une des galeries et l'escalier d'honneur du musée de Picardie à Amiens ainsi que des peintures murales au Panthéon et à la Sorbonne à Paris. C'est à partir de ce moment qu'il bénéficie d'une réelle reconnaissance. Son obsession de la Beauté et de l'Idée pure lui attirent la sympathie et l'admiration de Mallarmé, d'Alfred Jarry et de Jules Verne. Ses oeuvres ne s'inspirent d'aucun mouvement, mais par leur construction rigoureuse, originale et leur côté presque abstrait, elles ont inspiré les symbolistes tels Gauguin et Seurat. En 1890, il est le cofondateur de la Société Nationale des Beaux-Arts, qu'il présidera dès 1891. Il meurt à Paris le 24 octobre 1898, auréolé d'une gloire exceptionnelle.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mer 9 Juin 2010 - 16:47
Formation aux beaux-Arts de Ferrare. Médaille d'or à la Quadriennale de Münich en 1905, il organise la "Salle onirique" pour la biennale de Venise en 1907 qui consacre un certain Symbolisme allégorique et sentimental. Les signataires des manifestes "Futuristes" saluèrent Previati comme le champion de l'anti-naturalisme et de l'avant-garde.
Maternité (1890-1891)
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Le jour réveille la nuit (1898)
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La danse des heures (1899)
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Paolo et Francesca (1901), toile inspirée par l'amour fou des deux amants damnés, de "L'enfer" de Dante.
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La danse pastorale (1908)
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Ven 11 Juin 2010 - 8:45
Ferdinand Hodler (1853-1918), peintre symboliste suisse.
Il étudie à Genève avec Barthélémy Menn, puis il fut élève d'Ingres et ami de Corot. Début de sa période symboliste en 1890 avec le tableau "La nuit" qui lui vaut une renommée internationale. La cohérence de ses compositions se fonde sur la répétition des lignes, des volumes et des couleurs, méthode que Hodler nomme "le parallélisme".
La nuit (1890)
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Les cinq sages
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La vérité II (1903)
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Regards dans l'infini (1916)
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 15 Juin 2010 - 18:20
Ami de Seurat, Péladan et Mallarmé, il collabore avec Puvis de Chavannes pour la mise au carreau du "Bois sacré". En 1925, avec Rodin, il fonde "Le salon des Tuileries".
Hésiode écoutant l'inspiration de la muse (1890)
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Venise, la reine des mers (1893)
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La jeune fille au paon (1895)
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Invité Invité
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 15 Juin 2010 - 20:32
Citation :
Les dernières fleurs du symbolisme d'Edgard Maxence
Du vendredi 21 mai au dimanche 19 septembre 2010, le musée des Beaux-arts de Nantes consacre à la chapelle de l’Oratoire propose la première rétrospective du peintre symboliste français Edgard Maxence. (1871-1954). L’exposition présentée à la Chapelle de l’Oratoire apporte un regard nouveau sur ce peintre dont le travail a été souvent décrié par la critique. Les Dernières fleurs du symbolisme aborde pour la première fois dans sa diversité l’œuvre ambiguë de Maxence qui, indifférent aux évolutions artistiques de son époque resta fidèle au symbolisme jusqu’à la fin de sa carrière.
Un élève de l’atelier parisien d’Élie Delaunay
Né à Nantes le 17 septembre 1871 dans une famille de propriétaires, Edgard Maxence grandit dans un univers où rien ne le prédestine à une vie d’artiste. Rien ne permet de savoir, faute de documents, d’où vient la vocation de Maxence. On peut cependant penser que la proximité de sa mère, Estelle Boquien, avec le milieu culturel nantais est l’un des facteurs qui l’a mené vers la carrière artistique. De plus au cours de sa scolarité à l’Externat des Enfants nantais, il suivit les cours de dessin de l’abbé Sotta (premier maître d’Élie Delaunay) qui a sans doute été à l’origine de sa vocation artistique. C’est en 1891 que l’on retrouve la trace de Maxence, reçu quatrième sur quatre-vingt au concours d’entrée à l’École des Beaux-arts de Paris. Il s’inscrit tout d’abord dans l’atelier d’Élie Delaunay puis, à la mort de ce dernier, dans celui de Gustave Moreau. La rencontre entre Maxence et Moreau est décisive pour l’artiste qui restera dans l’atelier de son maître jusqu’en 1896 et restera fidèle à ses enseignements jusqu’à sa mort. Le parcours de Maxence à l’École des Beaux-arts est brillant : reçu Premier Logiste en 1893 puis premier prix de figure d’expression en 1894. Malgré tout, il est éliminé dès le premier tour du Prix de Rome en 1895 ; cet échec détermina certainement le chemin artistique qu’il choisit d’emprunter ensuite. Très jeune Maxence se démarque de ses contemporains par son goût pour les portraits. A partir de 1893, il expose régulièrement au Salon des Artistes français et participe aux Salons Rose Croix de 1895 à 1897. Sa peinture est alors très liée au mouvement symboliste auquel il emprunte ses thèmes. Il choisit de s’inspirer des légendes bretonnes, de sujets ambigus et obscurs, de processions rêveuses, de visages oniriques… Sa palette est variée : il utilise des rouges grenat, des verts émeraude, des jaunes sourd. De plus, le médium l’intéressait particulièrement : il peignit avec de l’huile, de la cire, parfois les deux mêlées. La tempéra, la feuille d’or, la gouache et le fusain donnent un aspect singulier à ses œuvres. En 1900 il reçoit la médaille d’or de l’Exposition Universelle et est décoré de la Légion d’honneur. Pourtant après la guerre, il décide de s’orienter vers des thèmes plus rémunérateurs. Il poursuit alors une brillante carrière de portraitiste mondain, s’attachant également à des sujets plus spontanés comme les natures mortes ou les paysages.
Des peintures et dessins entre le symbolisme et l’académisme
L’exposition, regroupant une cinquantaine de peintures et de dessins appartenant à des collections publiques et privées européennes, se propose d’examiner l’œuvre de Maxence dans sa diversité et de la replacer dans l’art de son temps. Héritier de Gustave Moreau, ami des académiciens et artistes en vogue – comme Maurice Chabas ou Henri Martin – Maxence sut aussi créer un style personnel qui reprit l’intérêt des Anglo-Saxons pour les légendes celtes et médiévales. Il fut ainsi sensible à l’art de Burne-Jones et de Rossetti, qu’il adapta selon sa fantaisie. Sujets symbolistes, œuvres religieuses et ésotériques, portraits, natures mortes et paysages sont présentés dans l’exposition. Entre le symbolisme et l’académisme, Maxence reste toute sa vie fidèle à son inspiration bretonne sans jamais se renier, ce qui le fit qualifier d’"archaïque moderne". Cette exposition est coproduite avec le musée de la Chartreuse de Douai, où elle sera présentée du 16 octobre 2010 au 17 janvier 2011.
Le catalogue de l’exposition ]est publié chez Burozoïque. Il rassemble des textes de Blandine Chavanne, Anne Labourdette, Jean-David Jumeau-Lafond, Cyrille Sciama, Alison Smith.
Invité Invité
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Mar 15 Juin 2010 - 20:41
Edgar Maxence , La Femme à l’orchidée, 1900, musée d’Orsay
Plutôt insolite dans ce contexte la cigarette, non ? Il s'agit de la petite-fille du fondateur de la marque Job, ce qui explique cela.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Sam 26 Juin 2010 - 22:31
2 séquences audio à propos de l'expo avec des extraits musicaux (Debussy...): sur cette page
J'ai enfin vu cette intéressante exposition en 13 étapes consacrée au symbolisme en Belgique. Impression mitigée devant le fossé séparant les œuvres inspirées immédiatement reconnaissables de grands artistes comme Khnopff, Spilliaert, Odilon Redon, Félicien Rops... et d'obscurs peintres dont je n'ai même pas retenu les noms tellement je trouvais leurs tableaux insipides voir franchement laids. Des découvertes malgré tout avec des inédits (pour moi) de ces valeurs sûres, dont j'ai retrouvé par ailleurs la plupart des tableaux vus lors de leurs expositions respectives, et quelques noms à retenir comme William Degouve de Nuncques, Xavier Mellery et ses sombres dessins qui évoquent Khnopff ou Spilliaert, ou Joseph Middeler (en tout cas pour son tableau "Une démoniaque". Il s'apparente un peu aux pré-Raphaélites). Exposition à compléter en visitant le reste des collections du musée (excellente sélection d'œuvres du XIXe et du XXe siècle notamment). A préciser un éclairage épouvantable des tableaux pour l'exposition temporaire.
Alors quelques coups de cœur:
La série "La tentation de Saint-Antoine" d'Odilon Redon (équivalent des "Caprices" de Goya) et son "Christ" émouvant:
Ces 2 toiles de Léon Spilliaert que je n'avais pas encore vues ainsi que les très belles illustrations d'un livre de pièces de théâtre de Maurice Maeterlinck:
William Degouve de Nuncques ( certaines de ces reproductions n'étaient pas à l'expo):
Xavier Mellery:
Félicien Rops (dont on pouvait acheter pour 2euros 50 des reproductions des planches des "sataniques"):
Dernière édition par Marko le Dim 27 Juin 2010 - 0:04, édité 5 fois
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Les symbolistes [peinture] Sam 26 Juin 2010 - 23:02
wow.. merci.. cette expo doit être extraordinaire...