Les symbolistes [peinture]

Stanislas Ignacy Witkiewicz (1885-1939)

Citation :

Peintre, auteur dramatique polonais, et théoricien de l'art, il joue les provocateurs en déclarant que "l'art est mort". Il se suicide le 17 septembre 1939 en apprenant que l'armée rouge a franchi les frontières de la Pologne. Ses oeuvres, par le caractère délirant et agressif dont elles témoignent dans l'usage d'une arabesque délivrée de toute contrainte et le déploiement de couleurs stridentes, préfigurent la peinture gestuelle qui sera celle du mouvement CoBra ou IAE, l'Internationale des artistes expérimentaux. (Taschen)

anagramme a écrit:

Je n'aurais pas dit mieux...
Je me demande si cette Maria Nawrocka est satisfaite de son portrait !

Constance a écrit:

Stanilas Ignacy Witkiewicz (1885-1939)

[/center]

Stanilas est une erreur. J'ai vu deux choses jusque là : Stanisław (dans la langue d'origine) ou Stanislas qui en est la version francisée.

anagramme a écrit:

colimasson a écrit:

anagramme a écrit:

Je n'aurais pas dit mieux...
Je me demande si cette Maria Nawrocka est satisfaite de son portrait !

Un abus de consommation de peyotl, sans doute. Plus sérieusement, dans sa théorie de "l'art pur", l'oeuvre d'art devait naître "des tripes les plus vives de l'individu", donc de son inconscient, ce en quoi il rejoint les surréalistes.
Selon lui, dans le contexte politico-économique de l'après-guerre, l'homme s'engageait dans une course vers la " moutonisation ", la " bestialisation ", " l'idiotisation générale ".
Par ce qu'il entend de "forme pure", Witkiewicz met en scène les thèmes de la dégradation, de la destruction de la civilisation, d'où sa démarche picturale, qualifiée de "catastrophisme".
Tandis que le mouvement pictural allemand, pourtant philosophiquement proche de son constat, sombrait dans une dépression souvent caractérisée par une certaine désincarnation du vivant, en l'objectivant.

Arabella a écrit:

Constance a écrit:

Stanilas Ignacy Witkiewicz (1885-1939)

[/center]

Stanilas est une erreur. J'ai vu deux choses jusque là : Stanisław (dans la langue d'origine) ou Stanislas qui en est la version francisée.

"Le S est le hameçon de l'alphabet", mais j'ai péché par inattention , puisque je ne pêche pas.

Hugo Simberg (1873-1917)


Peintre finlandais et illustrateur de contes. Elève de Gallén Kallela de 1895 à 1897, lors de voyages, Simberg découvre les artistes symbolistes, avec une admiration particulière pour l'oeuvre du suisse Böcklin et de l'anglais Burne-Jones. Son oeuvre témoigne de son obsession de la mort, mais il tire également son inspiration de la nature sauvage qui l'environne, en un univers marqué par un panthéisme peuplé de trolls et d'animaux étranges.

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles.
L’homme y passe à travers une forêt de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

(Baudelaire, premier quatrain de "Correspondances", in "Les fleurs du mal")

La cathédrale de Tampere, ville du sud-ouest de la Finlande, abrite une immense fresque murale de Simberg, intitulée "Les porteuses de guirlandes", de même que l'on peut y admirer les fresques de "L'ange blessé" et "Le Jardin de la Mort".  



Cet "Ange blessé", porté sur une civière par deux petits paysans secourables mais simples, signifie, avec ironie et pathos, l'incompatibilité entre un idéal par trop angélique et la réalité bornée à laquelle, inévitablement, il se heurtera.  



Simberg consacra de nombreuses toiles poétiques et sardoniques à la mort, qu'il montre vaquant à diverses activités, jardinant, rongeant le tronc d'un arbre dans une allégorie de l'automne, ou venant chercher l'enfant d'un paysan.  

Magnus Enckell (1870-1925)


Peintre norvégien. A Paris, il subit l'influence intellectuelle d'Edouard Schuré et de Péladan, artistique de Puvis de Chavannes, Carrière et Manet.
Concluant à la dégénérescence du mysticisme parisien, il se tourne vers l'Italie.
En 1894, en route vers le Midi, il découvre l'art de Böcklin puis, vers 1905,  il rompt avec le symbolisme. (Taschen)

Merci  

C'est drôle, hier, pratiquement à la même heure, je regardais un livre à la bibliothèque sur les peintres symbolistes suisses. Un bon vivier de merveilles aussi...

Kosma Petrov-Vodkine (1878-1939)

Citation :

Peintre russe. Après des études d'art à Moscou, il séjourne à Monaco et à Paris. Il voyage en Italie, en Grèce, et en Afrique. Il enseigna l'art à Saint-Pétersbourg, et fut professeur à l'école des Beaux-Arts de cette ville de 1918 à 1932. Influencé par Puvis de Chavannes, par Maurice Denis et aussi Hodler, il traduit dans ses oeuvres l'éternelle idée de beauté, d'amour et de bonheur. (Source : Taschen)

Belle découverte, j'aime beaucoup ces couleurs agressives.

colimasson a écrit:

Belle découverte, j'aime beaucoup ces couleurs agressives.

Couleurs agressives pour toi, et pour moi chatoyantes. Le qualificatif varie selon sa propre perception, relevant de l'intime.   

Gustav-Adolf Mossa (1883-1971)

Citation :

Né à Nice, symboliste tardif, lui-même fils de peintre, Mossa admira Gustave Moreau. Son oeuvre déborde la thématique symboliste avec distance et humour. Il a traité la plupart des sujets symbolistes, en particulier celui de la femme, considérée de nature perverse. (Taschen)

Citation :

Mossa est considéré aujourd’hui comme le dernier peintre symboliste français. Son oeuvre, déjà reconnue avant la première guerre mondiale, a été ensuite volontairement occultée par l’artiste lui-même.


La femme est omniprésente dans son œuvre, sous l’apparence de la femme fatale, voire phallique et castratrice ; elle est ange et démon à la fois. Par son travail, Mossa explore son propre inconscient et met en scène le conflit perpétuel des pulsions de vie et de mort : Eros et Thanatos. Comme Félicien Rops, de nombreuses œuvres de Mossa apparaissent encore provocantes de nos jours.
Mais le traumatisme de la première guerre mondiale, au cours de laquelle il sera blessé près d'Ypres, introduit une cassure dans son travail, qui sera ensuite plus sombre, plus désespéré. Après 1918, il y mettra lui-même un terme. (Source : Musée Provincial Félicien Rops)

Constance a écrit:

colimasson a écrit:

Belle découverte, j'aime beaucoup ces couleurs agressives.

Couleurs agressives pour toi, et pour moi chatoyantes. Le qualificatif varie selon sa propre perception, relevant de l'intime.   

Mais pour moi, le qualificatif d'agressif est aussi positif que peut l'être pour toi celui de chatoyant   
Encore une différence de perception

Merci pour la récente découverte (quoique Mossa me dise quelque chose quand même). Je ne sais pas si je réussirais à trouver un peintre symboliste qui ne me plaise pas du tout ?

@ Colimasson


Pour préciser ma pensée, ma perception n'est que visuelle, donc elle ne fait appel qu'à ce sens, tandis que la tienne induit une intervention de l'affect ou de l'intellect.

Le premier peintre proprement symboliste fut Gustave Moreau, je ne suis donc pas surprise que tu lui aies ouvert un fil.  

D'accord pour la précision

Je retrouve actuellement les peintres symbolistes dans un cours de littérature comparée consacré à la décadence fin 19e siècle. Quelques rapports, même si les deux phénomènes ne sont pas totalement liés. Je préfère quand même considérer la peinture symboliste au-delà de tous ces imbroglios culturels/historiques/sociaux.