Andreï Makine [Russie]

Citation :

Andreï Makine est un écrivain d'origine russe et de langue française, né à Krasnoïarsk en Sibérie le 10 septembre 1957

Que ce soit côté France ou Russie, je suis surprise de ne pas avoir encore trouvé quelques lignes sur l'auteur du sublime Testament Français...

Bibliographie

Citation :

Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

Sous le nom d'Andreï Makine :
1990 La Fille d'un héros de l'Union soviétique, Pages 1, 5  
1992 Confession d'un porte-drapeau déchu, Page 4  
1994 Au temps du fleuve Amour, Pages 2, 4 , 5,
1995 Le Testament français, Pages 1, 2, 4  
1998 Le Crime d'Olga Arbélina, Pages 4  
2000 Requiem pour l'Est, Page 4
2001 La Musique d'une vie, Pages 1, 2, 3, 4
2003 La Terre et le ciel de Jacques Dorme, Pages 1, 4  
2004 La Femme qui attendait, Pages 2, , 4, 5,  6,  
2006 Cette France qu'on oublie d'aimer, Page 5  
2006 L'Amour humain, Pages 2, 3, 4  
2007 Le Monde selon Gabriel,
2009 La Vie d'un homme inconnu, Pages 2, 3, 4, 6,  
2011 Le Livre des brèves amours éternelles, Page 5  
2013 Une femme aimée, Page 6
2014 Le pays du lieutenant Schreiber, Page 6


Sous le nom de Gabriel Osmonde :
2001 Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, Albin Michel,
2004 Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme, Albin Michel,
2006 L'Œuvre de l'amour, Pygmalion,
2011 Alternaissance, Pygmalion,

Citation :

mise à jour le 31/01/15, page 7

J'avoue à ma grande honte qu'il est dans ma bibliothèque mais que je ne l'ai pas encore lu.

Plectrude a écrit:

Que ce soit côté France ou Russie, je suis surprise de ne pas avoir encore trouvé quelques lignes sur l'auteur du sublime Testament Français...

Il faudrait nous en dire un peu plus…

Andreï Makine est un écrivain français qui est né en Sibérie en 1957. Docteur en lettres, il enseigne la philosophie en Russie. Il a obtenu en 1995 le prix Goncourt pour Le testament français.




J'ai découvert Makine sans le savoir il y a quatre ans d'ici, parce qu'une jeune fille présentait les premières lignes du Testament français lors d'un cours d'éloquence. Je ne savais pas qui en était l'auteur, mais à force de l'entendre, je connaissais le texte par coeur. J'adorais ce texte. Je l'ai laissé pâlir dans un coin de ma mémoire. Et puis il y a quelques mois, l'extraordinaire prof d'histoire qui me dispense la discipline cette année, entre autres allusions littéraires rejoignant son cours, a cité Makine et ses petites pommes. J'ai fait le rapprochement et appris du coup qu'il s'agissait donc d'un roman.

Citation :

Encore enfant, je devinais que ce sourire très singulier représentait pour chaque femme une étrange petite victoire. Oui, une éphémère revanche sur les espoirs déçus, sur la grossièreté des hommes, sur la rareté des choses belles et vraies de ce monde. Si j'avais su le dire, à l'époque, j'aurais appelé cette façon de sourire "féminité"... Mais ma langue était alors trop concrète. Je me contentais d'examiner, dans nos albums de photos, les visages féminins et de retrouver ce reflet de beauté sur certains d'entre eux.
Car ces femmes savaient que pour être belles, il fallait, quelques secondes avant que le flash ne les aveugle, prononcer ces mystérieuses syllabes françaises dont peu connaissaient le sens : "pe-tite-pomme..." Comme par enchantement, la bouche, au lieu de s'étirer dans une béatitude enjouée ou de se crisper dans un rictus anxieux, formait ce gracieux arrondi. Le visage tout entier en demeurait transfiguré. Les sourcils s'arquaient légèrement, l'ovale des joues s'allongeait. On disait " petite pomme", et l'ombre d'une douceur lointaine et rêveuse voilait le regard, affinait les traits, laissait planer sur le cliché la lumière tamisée des jours anciens.

Je l'ai donc lu. J'avoue que ce début reste ce que j'ai préféré dans le livre. J'ai beaucoup aimé les couleurs, l'écriture et quelques passages me plaisaient particulièrement. (Un passage sur un caillou, notamment.) Mais finalement, après coup, je me dis que ces passages étaient trop clairsemés, et il ne me reste que des images très nettes de passages très courts (des mutilés de guerre dans des boîtes en cartons, des après-midi au bord d'une rivière, de vieilles photographies, des pommes de terres de miséreux, des plantes vertes.) Ce qui fait que j'ai plus ou moins oublié le fil de l'histoire. Je l'avais lu par petits bouts, c'est peut-être ça. Je le relirait peut-être à l'occasion...
En attendant, je laisse à d'autres le soin de résumer.

Merci Alaska de ce très bel extrait effectivement du Testament français

On m'a offert L'amour humain il y a déjà un moment, et je n'avais pas trouvé l'occasion de l'ouvrir;
Ce passage me donne l'envie de découvrir l'auteur...Je vais y penser !

alaska a écrit:

"pe-tite-pomme..." / J'avoue que ce début reste ce que j'ai préféré dans le livre.

Merci de raviver ma mémoire avec ce délicieux petit extrait Alaska. Je me demande si d'autres lecteurs et lectrices de Makine n'y ont pas repensé devant un appareil (comme moi). Tu n'as que 16 ans et nos souvenirs de lecture semblent déjà s'entrecroiser...
Une langue magnifique Andréï Makine. Je garde un doux souvenir du Testament, des photographies ressorties de leurs boîtes sous l'ombre protectrice d'une grand mère née en France et qui traverse le fracas de cette page d'histoire.

Je n'ai pas trop aimé le testament français, mais j'avais été emballé par la fille d'un héros de l'Union soviétique, son premier roman publié.

Le testament m'avait moyennement plu , mais quelqu'un a-t-il lu le sublime : La musique d'une vie ?

monilet a écrit:

Le testament m'avait moyennement plu , mais quelqu'un a-t-il lu le sublime : La musique d'une vie ?

Merci de mentionner ce titre - je vais continuer avec celui-là ma lecture de Makine

J'espère que tu ne seras pas déçue : je me souviens d'un livre très fort que j'avais adoré.

monilet a écrit:

J'espère que tu ne seras pas déçue : je me souviens d'un livre très fort que j'avais adoré.

N'aies pas crainte.. j'ai lu jusqu'à présent .. 8-9 livres de cet auteur.. il ne peut -presque- pas me décevoir

Mais il n'est pas français, Makine, depuis le temps?
J'ai lu et beaucoup aimé Le testament français, et La Terre et le Ciel de Jacques Dorme.
Il faudra que je pense à continuer, je note La musique d'une vie

Marie a écrit:

Mais il n'est pas français, Makine, depuis le temps?

Depuis le moment que j'ai entamé mon 'voyage autour du monde avec des livres' j'ai constaté qu'il n'est pas toujours évident de 'classer' certains auteurs en ce qui concerne nationalité.. Makine est à mon avis aussi un auteur français.. mais d'un autre côté on peut lui reconnaître ses origines

La Musique d'une vie

Citation :

Présentation de l'éditeur
Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les années de terreur. Promesse d'oubli, de célébrité future, de nouvelles rencontres parmi la jeunesse dorée de la capitale... Or, ce concert n'aura pas lieu. La vie d'Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l'amour sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité des vaincus. Car ce «roman-destin» est d'abord un éloge de l'indomptable force de l'esprit, de la résistance intérieure. Et c'est aussi une histoire pleine d'un charme profond, qu'on lira et qu'on relira, un vrai joyau.

MERCI Monilet!
Quel beau moment de lecture!! Puisque j’aime de toute façon l’écriture et les contenus des livres de Andreï Makine, il ne pouvait presque pas me décevoir. Mais je ne m’attendais pas à un tel bonheur.
Quand il décrit des scènes de guerre ou les moments où son héros tombe amoureux – Makine trouve toujours la nuance exigée pour donner le bon son à ses mots.
Sa compétence d’étaler une histoire riche en détails et événements sur 130 pages est pour moi une qualité de cet auteur.

un vrai coup de cœur.

Extrait de La musique d'une vie

Et, sans se l’avouer, ils pensèrent que la guerre était vraiment du passé, si l’on pouvait en rire.
A Moscou, ce rire printanier résonnait partout. Dans le soleil d’avril qui brûlait la peau déjà comme en été, dans le cliquetis des tramways sur l’acier brillant des rails, dans l’insouciance des visages de ces foules de jeunes gens pour qui la guerre n’était plus qu’un souvenir d’enfance. Et il y avait un tel plaisir à rester dehors que le général ne pensait même plus à l’inviter à monter se chauffer de boire le thé.