| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Le coming-out du lecteur prétentieux ? | |
|
+28darkanny Marko krys LunaStella jack-hubert bukowski colimasson Madame B. traversay Bédoulène Steven odrey animal GreatGatsby shanidar Ezechielle Livvy Babelle tom léo Nathria Igor Epi Maryvonne kenavo Aeriale Arabella coline bix229 Queenie 32 participants | |
Auteur | Message |
---|
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 21 Aoû 2010 - 11:58 | |
| Si on s'en tient qu'à quelques idées de base, genre la vie la mort, l'amour etc..on en a vite fait le tour. Cela dit je pense que ce qui est intéressant en littérature et dans l'art en général, ce n'est pas l'idée, mais la façon dont on l'exprime. Et que là les variations sont infinies. Puisque là il s'agit finalement de la personnalité de l'auteur qui s'exprime, et qu'il n'y a pas deux personnes identiques au monde. C'est peut être cela qui peut être considéré comme prétentieux, penser intéresser les autres par ce que l'on est intimement. Et faut reconnaître qu'il y a des gens infiniment plus intéressants que d'autres. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 21 Aoû 2010 - 12:20 | |
| - Queenie a écrit:
- Seulement, cette notion, dans toutes formes d'art, existe : de bons ou mauvais spectateurs/lecteurs... etc... Et elle a tendance à fermer la culture, à bloquer des passages qui pourraient se faire plus facilement.
Je suis bien d'accord. Et je pense toujours au film "Le goût des autres" quand on évoque ce sujet. L'a priori va dans les 2 sens. Vers celui qu'on croit rustre et inculte alors qu'il révèle sa sensibilité et vers celui qu'on croit condescendant et supérieur alors que ça n'est que sa façon de s'exprimer et de se tenir qui viennent de son éducation et de son milieu (ça n'exclut pas le vrai rustre et le vrai snob!). Il y a des ponts et c'est souhaitable. Le lecteur de Marc Levy pourra aussi se dire en lisant cette accroche: tiens! et si je tentais cette expérience pour voir ce que peut bien vouloir dire "vrai" lecteur et surtout peut-être découvrir un bon livre. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 21 Aoû 2010 - 12:48 | |
| - Arabella a écrit:
- ce n'est pas l'idée, mais la façon dont on l'exprime. Et que là les variations sont infinies. Puisque là il s'agit finalement de la personnalité de l'auteur qui s'exprime,
peut-être aussi de se côté et dans un cadre très marchand (plus qu'il ne l'a été) que la sortie des sentiers battus ou l'affirmation d'une recherche particulière sont plus difficiles à ... faire puis à recevoir ? | |
| | | willself Espoir postal
Messages : 36 Inscription le : 30/07/2010 Age : 43 Localisation : ailleurs
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 21 Aoû 2010 - 13:56 | |
| Très très délicat de s'insérer dans ce débat mais essayons.
J'ai une vision psycho-sociologique (certains vont me haïr d'employer ce mot, je me doute) de la question. Dans cette société, les personnes qui lisent (je parle des "vrais" lecteurs selon Huston) le font toujours (aussi) pour se distinguer, d'une manière ou d'une autre, de la "masse", ce qui est bénéfique pour l'ego. Elles peuvent difficilement s'empêcher de penser que les autres sont des ignares, par un mécanisme de défense. La question que je me pose depuis longtemps : quelle est, dans nos goûts personnels, dans notre "consommation culturelle" (gros mot), la part de la sincérité, de la nécessité, et celle du désir de distinction sociale ? Et il s'agit d'abord d'une réflexion sur moi-même, qui exige, entre autres, de s'efforcer de mesurer ce que nous devons à nos conditionnements. Par exemple, une personne née dans un milieu totalement étranger à la littérature pourra se contenter de lire de la SF pour satisfaire son besoin de distinction. Mais un enfant de la "bourgeoisie intellectuelle" devra naturellement en faire beaucoup plus, ou beaucoup moins (considérer la "grande culture" comme une perte de temps et encenser à l'inverse le dernier blockbuster).
La même question se pose à l'autre bout de la chaîne, l'écriture. J'avais été très frappé par une phrase de Miche Foucault, affirmant qu'en France, pour être crédible, pour prétendre au statut de "vrai" écrivain, un auteur devait placer au moins 10% de phrases inintelligibles dans son livre. Cela signifierait donc qu'il y aurait une grande part de calcul, de soumission aux tendances, dans la création littéraire qu'on nous présente comme si pure, détachée des contingences. Et nous parlons là de "grande littérature", pas de M Lévy. Elle tenterait donc, elle aussi, d'alimenter des niches, des publics ciblés (les "vrais" lecteurs), réfractaires à tout ce qui sonne trop "accessible", "populaire", "grand public", au risque de perdre toute spontanéité.
| |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 21 Aoû 2010 - 14:19 | |
| - willself a écrit:
- Très très délicat de s'insérer dans ce débat mais essayons.
J'ai une vision psycho-sociologique (certains vont me haïr d'employer ce mot, je me doute) de la question. Dans cette société, les personnes qui lisent (je parle des "vrais" lecteurs selon Huston) le font toujours (aussi) pour se distinguer, d'une manière ou d'une autre, de la "masse", ce qui est bénéfique pour l'ego. Elles peuvent difficilement s'empêcher de penser que les autres sont des ignares, par un mécanisme de défense. La question que je me pose depuis longtemps : quelle est, dans nos goûts personnels, dans notre "consommation culturelle" (gros mot), la part de la sincérité, de la nécessité, et celle du désir de distinction sociale ? Et il s'agit d'abord d'une réflexion sur moi-même, qui exige, entre autres, de s'efforcer de mesurer ce que nous devons à nos conditionnements. Par exemple, une personne née dans un milieu totalement étranger à la littérature pourra se contenter de lire de la SF pour satisfaire son besoin de distinction. Mais un enfant de la "bourgeoisie intellectuelle" devra naturellement en faire beaucoup plus, ou beaucoup moins (considérer la "grande culture" comme une perte de temps et encenser à l'inverse le dernier blockbuster). Ta remarque est intéressante et me paraît probablement juste en partie mais en partie seulement. On pourrait dire en sens inverse que le mileu dans lequel on grandit nous transmet le plus souvent des valeurs, des goûts, une sensibilité, auxquels on adhère où dont on s'éloigne (par chance la génétique et l'environnement font parfois des facéties bénéfiques). Ce milieu peut lui-même obéir ou non aux modes et au dictat de la distinction sociale. Bien sûr que certains lisent (ou se contentent d'acheter sans lire ou même font semblant de lire pour "s'approprier" la culture) pour "faire bien", par besoin de reconnaissance probablement, ou parce que tel ou tel roman a une "réputation" à laquelle il est bien vu d'adhérer. Mais quand on aime vraiment lire et qu'on le fait souvent et depuis longtemps j'ai l'impression qu'on suit d'abord son instinct et ses affinités avec tel ou tel type de littérature sans plus trop s'embarasser des modes. On voit bien sur parfum que certains peuvent aussi bien lire Proust que des polars légers ou autres livres de vacances sans complexe (dans un sens comme dans l'autre). Certains amis à qui je parle du forum ont le sentiment qu'il y a comme une sorte de "compétition" un peu élitiste qui vise à montrer qu'on est dans le coup, cultivé et exigeant... Il doit y avoir un de peu de vrai mais je trouve aussi ici de la spontanéité, de la goumandise, de l'humour et de l'auto-dérision (le plus souvent). Et puis encore une fois, l'élitisme ou le narcissisme ne sont pas forcément des défauts rédibitoires. Et nos motivations sont un mélange de tellement de choses conscientes ou non. Bref Conditionnés?? oui et non ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Lun 23 Aoû 2010 - 21:32 | |
| - Marko a écrit:
- willself a écrit:
- Très très délicat de s'insérer dans ce débat mais essayons.
J'ai une vision psycho-sociologique (certains vont me haïr d'employer ce mot, je me doute) de la question. Dans cette société, les personnes qui lisent (je parle des "vrais" lecteurs selon Huston) le font toujours (aussi) pour se distinguer, d'une manière ou d'une autre, de la "masse", ce qui est bénéfique pour l'ego. Elles peuvent difficilement s'empêcher de penser que les autres sont des ignares, par un mécanisme de défense. La question que je me pose depuis longtemps : quelle est, dans nos goûts personnels, dans notre "consommation culturelle" (gros mot), la part de la sincérité, de la nécessité, et celle du désir de distinction sociale ? Et il s'agit d'abord d'une réflexion sur moi-même, qui exige, entre autres, de s'efforcer de mesurer ce que nous devons à nos conditionnements. Par exemple, une personne née dans un milieu totalement étranger à la littérature pourra se contenter de lire de la SF pour satisfaire son besoin de distinction. Mais un enfant de la "bourgeoisie intellectuelle" devra naturellement en faire beaucoup plus, ou beaucoup moins (considérer la "grande culture" comme une perte de temps et encenser à l'inverse le dernier blockbuster). Ta remarque est intéressante et me paraît probablement juste en partie mais en partie seulement. On pourrait dire en sens inverse que le mileu dans lequel on grandit nous transmet le plus souvent des valeurs, des goûts, une sensibilité, auxquels on adhère où dont on s'éloigne (par chance la génétique et l'environnement font parfois des facéties bénéfiques). Ce milieu peut lui-même obéir ou non aux modes et au dictat de la distinction sociale. Bien sûr que certains lisent (ou se contentent d'acheter sans lire ou même font semblant de lire pour "s'approprier" la culture) pour "faire bien", par besoin de reconnaissance probablement, ou parce que tel ou tel roman a une "réputation" à laquelle il est bien vu d'adhérer. Mais quand on aime vraiment lire et qu'on le fait souvent et depuis longtemps j'ai l'impression qu'on suit d'abord son instinct et ses affinités avec tel ou tel type de littérature sans plus trop s'embarasser des modes. On voit bien sur parfum que certains peuvent aussi bien lire Proust que des polars légers ou autres livres de vacances sans complexe (dans un sens comme dans l'autre). Certains amis à qui je parle du forum ont le sentiment qu'il y a comme une sorte de "compétition" un peu élitiste qui vise à montrer qu'on est dans le coup, cultivé et exigeant... Il doit y avoir un de peu de vrai mais je trouve aussi ici de la spontanéité, de la goumandise, de l'humour et de l'auto-dérision (le plus souvent). Et puis encore une fois, l'élitisme ou le narcissisme ne sont pas forcément des défauts rédibitoires. Et nos motivations sont un mélange de tellement de choses conscientes ou non. Bref Conditionnés?? oui et non ! Vos réflexions sont très intéressantes et révèlent une facette des comportements du lecteur dont peu de personne osent parler. Toutefois, une personne qui ne prétendra lire que des oeuvres de renom pour le simple prestige, et non pour le plaisir, ne se lassera-t-elle pas facilement ? J'imagine qu'il doit être difficile pour une personne qui n'aime pas la "grande littérature" de se consacrer toute une vie à une activité qui ne la passionne pas. L'engouement pour des oeuvres "branchées" ou de renom sera alors très bref, et c'est à cela qu'on peut distinguer le lecteur honnête avec lui-même du lecteur-comédien. | |
| | | willself Espoir postal
Messages : 36 Inscription le : 30/07/2010 Age : 43 Localisation : ailleurs
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Mer 25 Aoû 2010 - 22:32 | |
| Pas sûr, il y a du plaisir aussi dans le simple fait de se dire qu'en se forçant un peu à lire ce genre de livres, on vaut mieux que les autres.
Et pour essayer de répondre à Marko, bien sûr Parfum de Livres est un lieu préservé et distinct:sourire:. Je n'ai pas voulu sous-entendre qu'obéir à ce désir de distinction était un défaut, mais simplement que cette pente expliquait beaucoup de nos choix, et qu'il n'était pas inutile d'avoir ça à l'esprit, d'en prendre conscience, afin, peut-être, de moins juger de haut les choix des autres. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Jeu 26 Aoû 2010 - 21:39 | |
| - willself a écrit:
- Pas sûr, il y a du plaisir aussi dans le simple fait de se dire qu'en se forçant un peu à lire ce genre de livres, on vaut mieux que les autres.
Ce plaisir me semble très restreint. En tout cas, j'ai du mal à concevoir qu'il puisse être durable. D'autant plus que le reste du monde a généralement peu d'attention à accorder à ce que chacun lit chez soi, tout seul dans son coin. S'il est seulement question de savoir parler des "grands" livres, les résumés abondent sur le net. | |
| | | Livvy Main aguerrie
Messages : 530 Inscription le : 11/03/2010 Age : 46 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Ven 27 Aoû 2010 - 11:00 | |
| - odrey a écrit:
- Ce n'est pas l'acte d'écrire qui est prétentieux mais celui de publier. D'ailleurs, je trouve le terme prétentieux mal choisi. J'aurais plutôt parlé de narcissisme.
Narcissisme, être publié ? Cela mérite réflexion... - Queenie a écrit:
- Quant à la discussion sur la prétention d'écrire/créer, je suis globalement tout le monde.
Je suis étonnée par ce que dit Amapola par contre. Sur l'idée qu'un auteur devrait avoir honte de se dénuder. Et qu'il ne sert plus à rien d'écrire parce que tout a déjà été écrit. Quel monde triste qu'un monde où plus rien ne serait créé, parce que tout l'a déjà été. Et puis le monde change, évolue, donc tout n'aura jamais été dit. Et même si on redit quelque chose, cette redite a quelque chose d'unique par le regard qu'on porte dessus Et c'est heureux ! Car, en effet, je pense qu'il y a peu de choses réellement novatrices, mais chacun a sa sensibilité propre et trouvera un écho dans l'oeuvre d'un tel et pas d'un autre, alors que les deux traitent exactement du même sujet. Et je le redis, tous les auteurs ne se dénudent pas, tous ne se complaisent pas à raconter leurs malheurs (ou bonheurs, mais c'est plus rare), même si, il est vrai que des petits fragments de la 'vraie vie' s'immiscent dans la fiction. - willself a écrit:
- La question que je me pose depuis longtemps : quelle est, dans nos goûts personnels, dans notre "consommation culturelle" (gros mot), la part de la sincérité, de la nécessité, et celle du désir de distinction sociale ?
J'avais été très frappé par une phrase de Miche Foucault, affirmant qu'en France, pour être crédible, pour prétendre au statut de "vrai" écrivain, un auteur devait placer au moins 10% de phrases inintelligibles dans son livre. Personnellement, je ne lis que les livres qui me plaisent, sans tenir compte des ventes/critiques littéraires/grands noms. Ce qui, finalement, est assez restrictif, je m'en rends bien compte. 10% de phrases inintelligibles ? Comme cela doit être agréable à lire ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Ven 27 Aoû 2010 - 21:38 | |
| - Livvy a écrit:
10% de phrases inintelligibles ? Comme cela doit être agréable à lire ! Tiens, ça me rappelle mon Orange Mécanique que je suis en train de lire ! Eh bien les 10% d'inintelligible sont très plaisants ! | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 28 Aoû 2010 - 12:48 | |
| - Livvy a écrit:
- odrey a écrit:
- Ce n'est pas l'acte d'écrire qui est prétentieux mais celui de publier. D'ailleurs, je trouve le terme prétentieux mal choisi. J'aurais plutôt parlé de narcissisme.
Narcissisme, être publié ? Cela mérite réflexion... Bien sûr mais ça n'a rien de négatif (ce sont mes restes de la fac de psycho). Il faut quand même avoir vachement confiance en ce qu'on fait, pour montrer à la face du monde ses créations (moi par exemple, je ne pourrais pas). Ça vaut pour toutes les formes d'art et de création. Il y a toujours un petit côté "aimez-moi" qui est sous-jacent. Tu en parle d'ailleurs toi même quand tu dis que c'est formidable quand la rencontre écrivain-lecteur a lieu. Ca fait du bien à l'égo de sentir que son travail plait. Et en même temps, il faut être prêt à encaisser les avis négatifs. C'est pas tout le monde qui en est capable. Bon, je sais pas si je suis claire là... | |
| | | Livvy Main aguerrie
Messages : 530 Inscription le : 11/03/2010 Age : 46 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 28 Aoû 2010 - 13:16 | |
| - odrey a écrit:
- Livvy a écrit:
- Narcissisme, être publié ? Cela mérite réflexion...
Bien sûr mais ça n'a rien de négatif (ce sont mes restes de la fac de psycho). Il faut quand même avoir vachement confiance en ce qu'on fait, pour montrer à la face du monde ses créations (moi par exemple, je ne pourrais pas). Ça vaut pour toutes les formes d'art et de création. Il y a toujours un petit côté "aimez-moi" qui est sous-jacent. Tu en parle d'ailleurs toi même quand tu dis que c'est formidable quand la rencontre écrivain-lecteur a lieu. Ca fait du bien à l'égo de sentir que son travail plait. Et en même temps, il faut être prêt à encaisser les avis négatifs. C'est pas tout le monde qui en est capable.
Bon, je sais pas si je suis claire là... Oui, tu es claire. En gros, je suis d'accord, sauf avec cette phrase-ci : Il faut quand même avoir vachement confiance en ce qu'on fait, pour montrer à la face du monde ses créations. Pour ma part, je ne suis jamais sûre de moi, cela ne m'a pas empêché d'envoyer mes manuscrits, parce que si je ne l'avais pas fait, j'aurais lentement dépéri, je n'aurais jamais su si j'en étais capable, et je n'aurais jamais eu ce retour formidable des lecteurs. Et, en effet, il y a ce côté "aimez-moi" sous-jacent, justement à cause du manque de confiance en soi (ceux qui ont un ego surdimensionné s'en foutent qu'on les aime ou pas, non ?), mais dans n'importe quel travail, on a envie de plaire : je doute que l'employé de bureau soit ravi lorsque son patron est mécontent de lui. Il faut être capable d'encaisser un avis négatif, tout à fait, et c'est ce qui fait le plus peur... mais tant que cet avis est respectueux, on peut progresser, en tout cas, c'est ainsi que je le vois. Bien sûr, lire une critique négative n'a rien de réjouissant, mais comme le dit une blogueuse "je suis passée à côté de cette lecture", cela arrive et n'empêche pas d'autres d'aimer. Là, c'est moi qui m'interroge, suis-je claire ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 28 Aoû 2010 - 16:14 | |
| Oui, tu es claire Livvy. Mais parfois un écrivain débutant peut etre écrasé par des critiques négatives ou pire, par le silence. Et puis il y a ceux qui ont été traumatisés par le succcès. J' ai entendu parler d' un écrivain qui avit eu le Goncourt. Il ne s' en est jamais remis. La pression, le stress, l' angoisse devant la page blanche... Il s' appelait Emmanuel Carrière, je crois, et je ne sais pas ce qu' il est devenu. Ecrivain est un métier à risques, surtout si on veut le devenir et le rester... | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 28 Aoû 2010 - 18:47 | |
| - Citation :
- Là, c'est moi qui m'interroge, suis-je claire ?
Oui, tu l'es. en fait je me suis mal exprimée. Il ne faut pas avoir vachement confiance en soi mais un peu quand même. Suffisamment pour oser monter ce qu'on fait. | |
| | | Livvy Main aguerrie
Messages : 530 Inscription le : 11/03/2010 Age : 46 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? Sam 28 Aoû 2010 - 19:42 | |
| Bix, je ne sais pas ce qui est le pire, les critiques négatives ou le silence... Tout dépend des critiques négatives, j'imagine. Lorsque je vois les émissions tv actuelles, ça me fait froid dans le dos, certains présentateurs, animateurs, 'critiques' qui descendent en flammes (souvent de façon mesquine et avec mauvaise foi) de pauvres artistes qui n'en demandaient pas tant et qui n'en méritent pas tant non plus. C'est amusant que tu considères le métier d'écrivain comme à risque (déjà, pour qu'il soit un métier et que l'auteur puisse en vivre - 1 euro/exemplaire en droit d'auteur, ce n'est guère folichon - faut en vendre des tonnes, d'exemplaires, pas gagné d'avance... ). Oui, objectivement, c'est sans doute un risque; un de mes amis me disait récemment qu'écrire est un acte courageux, j'en étais restée ébahie. Mais moi je ne le vois pas comme cela. Ecrire répond à un besoin d'exister et être publiée répond à un besoin d'être reconnue. Je ne me suis jamais posé la question en terme de boulot, risqué ou non, peu importe, puisqu'il s'agit d'une nécessité. J'ai décidé à 8 ans de devenir écrivain, je n'ai jamais failli à cette décision, même si j'ai mis du temps avant d'être plus ou moins satisfaite et d'envoyer mes récits. Alors, oui, odrey, il faut avoir suffisamment confiance pour oser, mais pas vachement. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Le coming-out du lecteur prétentieux ? | |
| |
| | | | Le coming-out du lecteur prétentieux ? | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|