Les "monstres" en littérature

Monstres, tel Jean-Baptiste Grenouille de Patrick Süskind dans Le parfum, personnage à peine humain.
Mais que penser du père tel que Moritz Thomsen nous le décrit dans Mes deux guerres. Il a tout d'une figure de monstres pour le jeune adolescent en peline construction...

Et, dans la littérature jeunesse certes, tu trouves toute une série de monstres dans l'oeuvre de Claude Ponti, les plus aboutis étant peut-être dans L'arbre sans fin.

Bellonzo a déjà parlé "monstre atomique" avec Godzilla, lui et ses camarades ayant un statut étrange entre le monstre, la divinité et parfois symbole moral, un peu ambigu... la tortue aussi : Gamera Guardian of the universe

film toujours : Johnny Handsome/Johnny Belle gueule avec Mickey Rourke (série B)

La petite tribu un peu SM de Hellraiser traversant les mondes du ciné et du livre.

Phenomena de Argento aussi avec un monstre dans un coin et l'idée de monstre.


j'ai l'impression d'avoir lu peu de monstres

Elise a écrit:

(A noter que j'aborde plutôt la question du monstre en tant qu'outsider, c'est-à-dire en tant que rejet, rebut, d'une société plus globale - donc, une approche "humaniste" du monstre, dans un certaine mesure.)

Quand je lis ça, je pense immédiatement au cinéma et Elephant Man.

Côté littérature en revanche, rien ne me vient , à part La belle et la bête.

Je viens de finir "L'anneau de Moebius" de Franck Thilliez dont c'est le thème principal: il fait référence à pas mal de monstres du XIXème et XXème, mais pas forcément en littérature... Sinon, je pense au personnage de Salvatore dans "Le nom de la rose" d'Umberto Ecco.

Me revient en mémoire ma première rencontre avec un monstre (littéraire), Quasimodo, de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (je précise pour les plus jeunes de nos membres )

A lire: l'excellente nouvelle de Richard Matheson : "Journal d'un monstre"

Je ne crois pas que cela rentre exactement dans le cadre de tes recherches, mais on dit grand bien d'un livre portugais , Jerusalem de Gonçalo M. Tavares
Voir ici

sur les monstres qui ne sont pas des monstres, la cétagorie "monstr social" si on veut, j'avais évoqué : Dans la dèche à Paris et à Londres de Orwell ou Le Vaisseau des morts de B. Traven (qui est explicite sur la déshumanisation), avec maintenant un extrait sur le fil.

et peut être ce soir, un peu par hasard, je repense à Rage de Richard Bachman/Stephen King, sur le sujet du truc qui tourne mal en lycée.

Je crois que j'écrivais dimanche et le message a disparu- que les monstres les plus effrayants parmi les humains étaient ceux qui avaient un visage banal. Seulement banal...
Et je pensais aux criminels nazis, et plus particulièrement à Eichmann dont
le but était d'exterminer tous les juifs d'Europe. C'est ce qu'avait noté
Anna Harendt dans son livre Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal.
Eichmann en effet, à regarder les photos de l'époque n'a qu'un visage de
bureaucrate bleme et anonyme.
Et qui répond à toutes les questions de ses juges : je ne faisais qu'exécuter les ordres.
Ce que diront aussi les autres criminels de guerre nazis jugés à Nuremberg
en 1945.

Au cinéma, Hannibal Lecter dans le "Silence des agneaux" est pas mal dans son genre. Histoire tirée d'un roman "Dragon rouge" écrit en 1981 par Thomas Harris.
Quelle imagination !!

L'homme qui rit de victor Hugo

Bédoulène a écrit:

L'homme qui rit de victor Hugo

Je ne l'ai pas lu mais vu deux fois en adaptation pour la scène avec comédiens et marionnettes...Superbe!...
Mise en scène du marionnettiste Guy Jutard (directeur du Théâtre de Marionnettes de Genève)

«Un homme qui rit» secoue les Marionnettes de Genève , Guy Jutard fait très fort

« Un spectacle remuant et fort, comme on les aime, mêlant le jeu de quatre acteurs à celui d'une quarantaine de marionnettes. Le propos de la pièce, comme le parti pris esthétique, surprend . Mais l'intelligence de cette prestation et le plaisir que l'on y prend donne envie de retourner au plus vite à la rue Rodo pour découvrir la nouvelle saison de ce théâtre en pleine mutation.
L'homme qui rit raconte pourtant une histoire triste, celle d'une enfance martyrisée. Gwyinplaine, personnage central de ce récit se déroulant dans l'Angleterre du XVIIe siècle, est un enfant mutilé, à la bouche fendue jusqu'aux oreilles.
Il recueille un bébé aveugle, une petite fille, abandonnée elle aussi.
Ces deux misérables trouvent refuge chez Ursus, un vieil anarchiste bougon, forain et bateleur en diable. Ces enfants grandissent, deviennent bêtes de foire, la monstruosité de l'un et le handicap de l'autre faisant le beurre de leur père adoptif. Mais père quand même: il les défend, les entretient, et les utilise pour montrer aux foules l'iniquité de la société.Pour donner corps à ce récit, créé par le Théâtre Archimage, (la compagnie du nouveau directeur), quatre comédiens épatants, dont on ne voit que le buste, et qui se mêlent aux marionnettes à tringle. Cette confrontation d'échelle et de jeu donne lieu à des images saisissantes, comme cette représentation d'un spectacle de rue, où les poupées assistent à une représentation donnée par des humains masqués. L'esthétique des marionnettes, inspirée des caricatures de Daumier, et une bande-son efficace contribuent encore à faire de ce spectacle un vrai régal, à partager en famille avec des enfants d'au moins 10 ans, ou entre adultes. "
(Souce TRibune de Genève)

bix229 a écrit:

Je crois que j'écrivais dimanche et le message a disparu-

je itou
Pour évoquer Eraserhead de Lynch, premier long métrage avant Elephant Man, troublant.

-) Aussi question littérature, Selma Lagerlöf avec le Violon du Fou, plutôt à propos sans être entièrement satisfaisant... L'histoire en somme d'un jeune homme dont la raison s'est égarée, parcourant après coup les campagnes avec son violon, dernier outil et témoin de son humanité.
-) Le personnage de Mattis, chez Vessas (Les Oiseaux), simple d'esprit que "la dureté du monde réél a définitivement refoulé dans un univers de rêves" (dixit la pertinente quatrième de couverture).
-) Pourquoi pas La Moustache, de Carrère

Retour au cinéma avec Dodes' Kadens de Kurosawa, qui s'il ne te satisfait pas entièrement dans cette optique (mais je pense qu'il y a là à creuser) est un film admirable.

J'ai toujours aimé cette citation de Nietzsche. Spectaculaire, comme souvent avec lui, mais avec un fond de vérité indéniable.