- kenavo a écrit:
Nicolas de Staël
18 juin – 21 novembre 2010
Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59
1920 Martigny (Suisse)
site
Pas mal la fondation Gianadda pour accrocher les très grandes peintures et donner la possibilité de plusieurs distances pour regarder et associer.
J'ai râlé pour Hopper à Lausanne, là c'est l'inverse. les points de repères pour l'exposition sont des lettres ou extraits de lettres de Nicolas de Staël dans lesquels il parle de sa peinture et au "sous-sol" un petit film pas trop mal faisant office de biographie. et le "couloir intermédiaire" également avec dessins et photos diverses. normalement c'est plus au début de la visite je crois que l'on passe par là... j'y suis allé à la fin. mais ce n'est pas très important.
Ce qui est important c'est de voir en direct cette peinture, épaisse, dense... très dense. de sombre elle devient colorée, très colorée même, les motifs se simplifient et c'est assez ahurissant de se promener au milieu de tout ça. L'équilibre invisible qui fait tenir chaque tableau, la relation presque extrême qui se fait entre les formes et les couleurs (paysages.... ). Et la transparence dans ces épaisseurs... inimaginable a priori. Sans oublier l'apparition de détails surprenants au hasard du regard, dans les bouteilles ou les fleurs, une forme précise... Il y a quelque chose d'une esthétique, d'une beauté impossible, parce qu'au fond pourquoi ça tiendrait ces paysages aux formes simples et couleurs autres et apparemment uniformes ? cette espèce d'équilibre fou qui revient.
Extraordinaire et vivant par morceaux et en totalité. Je suis ravi de cette expérience en elle-même et de ce qu'elle apporte forcément à la manière de voir.
Et rien de trop, rien qui conditionnerait ou viendrait contraindre le regard, ce sont les tableaux qui habitent l'espace.
Je lis par petites intermittences le petit ouvrage de Guy Dumur :
Qui tient autant de l'impression que de la biographie... de quoi entretenir des réflexions sur le figuratif, l'attachement à une peinture historique ou classique et le rapport marqué entre la peinture et le peintre... encore comme à chaud après cette expo, je pense qu'en occultant la personnalité il reste quelque chose de très fort, notamment dans ce lien, cette tradition, ce respect pour et à travers la peinture pour une idée ou sensation plus grande, plus vaste.
Il y aurait moyen d'en dire plus avec toutes ces images qui résistent, les strates de peinture qui se dévoilent ponctuellement, l'appel de sens à travers la vision...
Merveille, merveille, merveille...