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| Nicolas de Stael | |
| | Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Nicolas de Stael Dim 12 Aoû 2007 - 2:51 | |
| Nicolas de Staël né à Saint-Petersbourg en 1914 et jusqu'à son suicide, n'a conservé de son ascendance slave que le romantisme et le désespoir. Proche du Tsar, son père est vice-gouverneur de la forteresse Pierre-et-Paul. La révolution russe de 1917 contraint sa famille à s'exiler en Pologne, où meurent ses parents. Orphelin, il est recueilli par un couple russe de Bruxelles. A 16 ans, inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts il est fasciné par la découverte des oeuvers de Rembrandt et de Vermeer. Arrivé en France en 1919, il découvre Matisse, Braque, Soutine, Cézanne, et voyage en Espagne, en Italie, en Algérie et au Maroc. En 1939, il s'engage dans la Légion Etrangère et arrive au début des années 1940, à Nice avec sa compagne, Jeanine, rencontrée au Maroc. Il rencontre là Jean Arp, Sonia et Robert Delaunay, Alberto Magnelli, et sous leur influence, peint ses premières toiles abstraites qu'il baptise "Compositions". En 1943, il arrive à Paris, où il fait la connaissance de César Domela, un autre peintre de l'abstraction. C'est une période difficile. Il souffre de la faim et du froid et doit brûler les boiseries de son appartement pour se chauffer. Jeanine sa compagne meurt de cette misère, mais il continue à peindre, quelques oeuvres figuratives, mais aussi des oeuvres abastraites au besoin sur les draps de son lit, qui montrent l'influence sur lui de Magnelli et de Domela. La Galerie Jeanne Bucher accepte en 1944 de l'exposer, en pleine occupation allemande, alors que les nazis qualifient l'abstraction d' "art dégénéré". Il continue néanmoins de travailler avec acharnement assailli en permanence par le doute, tiraillé entre l'illumination et le désespoir. Il se tourne de plus en plus vers l'abstraction, et ses oeuvres constituées d'un enchevêtrement de lignes et d'arabesques, révèlent une palette pétrie d'angoisse. Il passe un tournant entre 1950 et 1952, et se lance dans la composition de paysages, de natures mortes selon une approche de la réalité résolument nouvelle, sans doute sous l'influence de Braque, de Lapicque ou de Lanskoy. Il simplifie ses compositions, éclaircit sa palette, la peinture prend de la matière avec de larges à-plats, au couteau ou à la spatule. De ses tableaux émergent alors la couleur, la lumière, la vie, l'espace Il décide de retrouver alors la lumière du Midi, et s'installe à Antibes, à l'automne 1954, dans un atelier ouvert sur la mer. En six mois, il réalise, solitaire, plus de 300 toiles, aux thèmes variés, des natures mortes, des paysages, des scènes sur le port, un bateau, un vol de mouettes, une carafe sur une étagère. Sa peinture, qu'il applique alors au coton, apparaît de plus en plus transparente et fluide. "Je n'ai plus la force de parachever mes tableaux", écrit-il alors. C'est au pied du fort Vauban au Cap d'Antibes que s'achève le 16 mars 1955 son parcours. Une immense toile qu'il n'a pas achevée, " Le Grand concert" reste orpheline ce jour là. Toute l'œuvre de Nicolas de Staël s'est développée en un temps très court d'une douzaine d'année à partir de 1940, et c'est plus de mille toiles qu'il a peint pendant cette période, dans une violence de création et une passion rares caractérisées par l'antinomie constante entre l'expression figurative et l'abstraction. La forte personnalité du peintre alliée à l' intelligence aiguë de son art et la perception particulière qu'il a de la lumière et de l'espace l'ont amené à réaliser une œuvre clé de l'histoire de l'art contemporain. Ses œuvres sont l'expression d'une passion permanente, et d'une simple relation du peintre avec ce qu'il voit : l'espace et la couleur sont les dominantes constantes de son art. L'œuvre de Nicolas de Staël appartient à un registre élevé dans lequel s'exprime le passionnel et le lyrisme comme si le destin lui avait imposé tout au long de sa vie une trajectoire pour faire naître un nouveau rapport esthétique avec le réel. Nicolas de Staël, au travers sa peinture, recherchait l'absolu. "Toute ma vie, j'ai eu besoin de penser peinture, de voir des tableaux, de faire de la peinture pour m'aider à vivre, pour me libérer de mes impressions, de toutes les sensations, de toutes les inquiétudes auxquelles je n'ai trouvé d'autre issue que la peinture Pris sur le site: Le monde des arts | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nicolas de Stael Dim 12 Aoû 2007 - 3:30 | |
| Lettresprésentées par Pierre Daix Editions Ides et Calendes D'abord, il faut que je dise qu'il y a dans toutes les vies des coincidences, des hasards, qui vous font revenir des moments en mémoire. Quand notre ami Animal m'a envoyé ce livre, j'ai été très émue. Parce qu'il m'a fait me souvenir d'un moment important de ma vie. J'avais 14 ans, et venais de visiter à St Paul de Vence la Fondation Maeght , et il y avait une exposition des peintures de Nicolas de Staël. Que je ne connaissais pas du tout, mais dont j'ai appris l'histoire. Et pourquoi là, pourquoi lui, je n'en sais rien, mais j'ai décidé à cette période là de vivre intensément... C'est un petit recueil de lettres qui parlent pour la plupart de son art, de ce qu'il recherche, de ce qu'il peine à trouver. Adressées à des amis, à sa soeur, à d'autres peintres, et de nombreuses au poète René Char. Dans ce livre, et entre les lettres, de nombreuses reproductions de dessins et lithographies . J'ai choisi deux lettres, l'une qui suit la mort de son épouse, Jeannine, l'autre adressée au poète Pierre Lecuire. A Madame Guillou, mère de Jeannine Paris, mars 1946 A deux heures quarante-cinq du matin Jeannine est morte le 27 février 1946 , des suites d'une intervention du chef de clinique de Baudelocque pour lui enlever un fil qu'elle était résignée à ne pas garder. Je ne puis vous écrire autrement. J'ai pu acheter un terrain de quatre mètres à l'entrée Nord du cimetière de Montrouge avec une concession à perpétuité. Le 4 mars après l'avoir habillée de tout ce qu'elle aimait porter nous avons fermé le cercueil, son fils et moi, devant la petite Anne et le plus grand des peintres vivants de ce monde ( Georges Braque) Au cimetière il neigeait. Je vous remecie d'avoir un jour donné la vie à un être qui m'a tout donné et me donne chaque jour encore. Ne vous inquiétez pas pour ses enfants, ils sont tous-deux au delà de vos possibilités d'inquiétude. Le cimetière étant une chose d'argent, les conventions qui régissent la vie n'y ont aucun droit mais le délai de divorce n'étant pas expiré c'est exactement comme si on n'avait rien fait. Ne pensez pas que les êtres qui mordent la vie avec autant de feu dans le coeur s'en vont sans laisser d'empreinte. Votre seule raison d'être est d'être sa mère et pour ma part je serai bien content de pouvoir mourir dans une telle densité. Il n'y a pas un homme dont l'esprit ou le travail illuminent ce monde qui ne l'ait saluée selon sa grandeur. Nicolas | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nicolas de Stael Dim 12 Aoû 2007 - 3:43 | |
| A Pierre Lecuire Lagnes, 28 octobre 1953 Cher Lecuire, Quel déménagement sans fin,votre lettre, ponctuée de précision. La batterie fait tout en sourdine très juste. Que de feu pour la petite cathare. Il n'est pas difficile d'imaginer un chant très détaché au centre de tout ce qui touche à Sophocle du début à la fin, mais de fait, on l'entend, ce chant, un peu partout. Le drame est que la sensibilité tue la sensibilité plus que chaque vague celle qui la précède, qu'il fasse un temps très clair ou la brume extrême où je me sens. Il est toujours plus facile de croire que je suis l'autre. Pourtant celui qui m'empêche de me tuer en toute profession fait ce qu'il a devant lui en absent. Et cela souvent d'une façon immédiate. Peut-être ce n'est que prose, mais que voulez vous, le ton confidentiel n'est valable que lorsqu'il a la grande voix des oracles. La pureté est un instant atroce, qu'on le dise ou pas, à quelque degré que ce soit pour celui qui la donne. Mais je ne continue pas, ici. Merci mille fois pour la morale des arbres aux Taillades et les kilomètres de marchands en guise de poteaux. Travaillez sans relâche, le reste est loin. Je vous serre bien cordialement la main. Staël Travaillez, Pierre. | |
| | | CC Espoir postal
Messages : 41 Inscription le : 02/08/2007
| Sujet: Re: Nicolas de Stael Dim 12 Aoû 2007 - 12:56 | |
| Tu me fais découvrir cet écrivain qui se donnait par lettres sans se donner tout a fait. Je sais que je ne le trouverai pas ici, mais je vais ratisser Amamzon.com.
Je retiens ceci :
le ton confidentiel n'est valable que lorsqu'il a la grande voix des oracles.
hey... nous sommes loin ici de l'exhibitionnisme à tout crin qui menace notre littérature du 21me s. - mais bon, c'est un jeune homme né en 1914 qui nous dit cela, on peut comrpendre qu'il ne pensait pas exactement dnas le sens où nous pensons maintenant.
La littérature a-t-elle un âge ?
Merci Marie, pour cette découverte :)
Lise | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Nicolas de Stael Jeu 16 Déc 2010 - 22:42 | |
| Lettres du MarocQuelques lettres adressées pour la plupart à sa mère (maman) et à son père (papa), quelques reproduction (n&b) de dessins et de peintures. Les lettres présentées dans l'ordre chronologique couvrent la période de sa présence au Maroc avec des amis peintres. On y découvre avec des traits à la fois brusques et fins un regard qui se cherche, celui d'un homme-artiste, le lien avec la famille et une entrevue de son parcours avec les déplacements le soutien matériel de la famille, des bribes de maladie... C'est très intéressant pour la manière d'écrire et de décrire, il est très descriptif de l'atmosphère des lieux et des personnes... moins de lui même tout en essayant, à la fois plus simple et plus difficile de s'expliquer à ses propres parents, de se montrer vrai, entier et avec une forte conscience d'inachevé, d'un encours d'une importante réalisation. Souvenir de l'expo de Martigny qui ravive les souvenirs de couleurs et de lumières, des limites absolues dressées contre un inconnu (mauvais mot). | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Nicolas de Stael Jeu 16 Déc 2010 - 23:19 | |
| - animal a écrit:
Lettres du Maroc
Quelques lettres adressées pour la plupart à sa mère (maman) et à son père (papa), quelques reproduction (n&b) de dessins et de peintures. Les lettres présentées dans l'ordre chronologique couvrent la période de sa présence au Maroc avec des amis peintres. On y découvre avec des traits à la fois brusques et fins un regard qui se cherche, celui d'un homme-artiste, le lien avec la famille et une entrevue de son parcours avec les déplacements le soutien matériel de la famille, des bribes de maladie...
C'est très intéressant pour la manière d'écrire et de décrire, il est très descriptif de l'atmosphère des lieux et des personnes... moins de lui même tout en essayant, à la fois plus simple et plus difficile de s'expliquer à ses propres parents, de se montrer vrai, entier et avec une forte conscience d'inachevé, d'un encours d'une importante réalisation.
Souvenir de l'expo de Martigny qui ravive les souvenirs de couleurs et de lumières, des limites absolues dressées contre un inconnu (mauvais mot). Merci, animal, pour la présentation de cette correspondance. Elle m'intéresse bien après ma lecture estivale de la biographie de Nicolas de Staël. Un petit rectificatif, si tu permets. Ce ne sont pas les parents de Nicolas de Staël qui est orphelin dès un très jeune âge, mais sa famille d'accueil - les Fricero - à Bruxelles. Il y est reçu comme un fils de famille et leur voue un grand amour en retour. | |
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| Sujet: Re: Nicolas de Stael | |
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| | | | Nicolas de Stael | |
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