Mme De Staël

Citation :

Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël, (née et morte à Paris, 22 avril 1766 - 14 juillet 1817), est une romancière et essayiste française d'origine genevoise.

source et suite

Corinne ou l'Italie

Mme de Staël, fille de Necker, est un personnage incontournable de la vie littéraire à la jonction du 18è et 19è, au moment du romantisme naissant.
Avec ce livre, qui pourrait être un manifeste, l'auteur vante les vertus de l'imagination, qui permet toutes les émotions, toutes les exaltations.

Pour faire vibrer le lecteur, elle met en parallèle une histoire d'amour entre Corinne (poétesse laurée et fêtée en Italie) et Oswald (un Ecossais maladif venu se ressourcer en Italie) et des visites de Rome.

Le livre commence bien, avec un portrait sensible d'Oswald, qu'on découvre mélancolique, désabusé malgré sa jeunesse, en deuil de son père. Un parangon d'âme délicate mais éprouvée.

La langue est un peu raide mais on s'y fait.

Vient ensuite une sublime scène de couronnement, celui de Corinne menée en char au Capitole où elle reçoit le laurier pour son art de la langue. On ne peut que penser à Pétrarque ou Dante. A ces autres époques qui faisaient écho aux cortèges de gloire antiques.

Les deux se rencontrent et tombent amoureux.

A partir de là, j'ai souffert.

Corinne va en effet emmener Oswald partout à Rome, sur les lieux historiques (tombeaux, arcs, les 7 collines, musées, etc...) et on subit une énumération érudite, que j'ai trouvée digne d'un guide touristique !

De temps en temps, Mme De Staël revient à son intrigue passionnelle, mais on se demande si ça l'intéresse vraiment.
Je vous épargne les diverses scènes de séduction / fuites entre les protagonistes.

Je me suis lassée car j'ai trouvé cela très convenu et hop, j'ai sauté à la fin du livre.

Bien sûr, Corinne meurt, tuée par l'ingratitude et l'infidélité d'Oswald.

Je perçois cet ouvrage comme un jalon mais je comprends qu'il ne soit pas devenu immortel.
Il lui manque un vrai souffle, malgré une originalité évidente et des remarques d'une grande justesse.

"Les païens ont divinisé la vie, les chrétiens ont divinisé la mort".

"(...) l'on sent que l'homme est imposant par cette infirmité même de sa nature qui soumet son âme divine à tant de souffrances, et que le culte de la douleur, le christianisme, contient le vrai secret du passage de l'homme sur terre."


Stendhal et quelques autres sauront pourtant faire fructifier la belle leçon de Mme De Staël.

Je suis en train d'entamer ce livre dans une vieille édition.
Comment résister à une si belle édition ?


J'ai pris également une photographie de la date d'impression.


Vous aurez donc compris que j'ai un livre de la Marquise de Narros, elle l'avait donné à mon grand-père, vu qu'ils s'appréciaient.


Du coup, je vais tâcher de le lire rapidement pour donner mon avis, mais étant donné que je suis sur plusieurs livres en même temps... 

J'ai fini ce livre il y a une semaine, et je dois dire qu'il m'a profondément touché. Germaine de Staël savait écrire. Un style singulier je l'admets, avec de grandes phrases écrites dans un langage soutenu, de merveilleuses références qui reflètent l'immense culture de l'auteure, une histoire d'amour travaillée avec une finesse rare, bref, je range ce roman parmi mes plus belles lectures. On voyage, on aime, on lit, on apprend avec ce livre.

Je vous conseille de lire du Staël, le style, quand on n'y est pas habitué, peut paraître déroutant, mais si vous lisez des classiques depuis toujours, et que vous aimer lire des récits amoureux bien écrits, lancez-vous !

Mme de Staël, pour la comparer à l'un de ses amants de sa vie, Benjamin Constant, a une façon d'écrire qui plaît aux yeux gourmands. Ce qui n'est pas le cas avec Constant, qui reste un des auteurs que j'ai le moins aimé dans mes nombreuses lectures.

Tu as une belle édition! 
Je suis impressionée que le livre t'ait plu. Il ne fait plus guère recette aujourd'hui...

Cachemire a écrit:

Je suis impressionnée que le livre t'ait plu. Il ne fait plus guère recette aujourd'hui...

Disons que j'accorde une attention particulière aux romans d'amours ou qui évoquent l'exaltation des sentiments. Je me suis toujours épris du romantisme, j'aurais aimé qu'il n'y eût que ce mouvement littéraire, bien que j'en aime d'autres.
Mais l'Amour traversa le Temps et je me plais à lire des romans de chevaleries, des romans latins & grecs et j'en passe, tous traitant de l'Amour, le sentiment qui domine l'homme.

Laryngale a écrit:

Cachemire a écrit:

Je suis impressionnée que le livre t'ait plu. Il ne fait plus guère recette aujourd'hui...

Disons que j'accorde une attention particulière aux romans d'amours ou qui évoquent l'exaltation des sentiments. Je me suis toujours épris du romantisme, j'aurais aimé qu'il n'y eût que ce mouvement littéraire, bien que j'en aime d'autres.
Mais l'Amour traversa le Temps et je me plais à lire des romans de chevaleries, des romans latins & grecs et j'en passe, tous traitant de l'Amour, le sentiment qui domine l'homme.

Et lis-tu aussi des romans d'amour plus récents ou ils t'intéressent moins? Tu as lu sans doute déjà "la princesse de Clèves"de Mme de Lafayette? Sinon je te le recommande!

J'ai lu, il y a de ça longtemps la Princesse de Clèves, je pense qu'une relecture s'impose net. J'ai lu comme autre roman d'amour très connu Paul et Virginie, ah, quelle beauté ! Je ne les citerais pas tous, mais je lis surtout les monuments de la littérature. J'aime aussi les récits de Walter Scott comme Quentin Durward ou Ivanhoé, le nec plus ultra de la littérature anglaise de son époque !

Par contre, je suis un lecteur dit acerbe, en ce sens où je ne dépasse que trop rarement le XXe siècle, je pense m'être arrêté avec Verlaine en ce qui concerne mes goûts littéraires. Mais il m'arrive d'apprécier certains auteurs du XXe, notamment Tolkien qui reste pour moi l'auteur par excellence. Quand je lis des auteurs du XXe, il s'agit plutôt pour moi de combler mes lacunes, la motivation ne découle pas d'une envie dévorante de lire certains auteurs.
Pour ce qui est des auteurs d'après 45, ils sont tellement peu nombreux chez moi, que les seuls que j'ai lus, ont été lus pour des cours de littérature. Il ne me serait jamais venu à l'esprit de lire du Modiano ou du Monénembo, bien que j'apprécie le dernier auteur cité.

C'est pour cela que vous ne me verrez malheureusement pas commenter les nouveaux auteurs de nos jours, je suis trop tourné vers le passé. Parfois pour plaisanter sur mon côté Lettres Classiques, j'aime à dire que tout ce qui dépasse le Ve siècle après J-C ne m'intéresse pas  ! Tout ceci est dit sur le ton de l'humour, m'intéresse les écrits qui datent du troisième millénaire au XIXe siècle. Ce qui laisse, je pense, une marge pour s'épanouir.

Laryngale a écrit:

Tout ceci est dit sur le ton de l'humour, m'intéresse les écrits qui datent du troisième millénaire au XIXe siècle. Ce qui laisse, je pense, une marge pour s'épanouir.

En effet et je t'y souhaite de belles découvertes!