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| Michael Winterbottom | |
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+5Marie Maryvonne Queenie traversay Marko 9 participants | Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Michael Winterbottom Ven 13 Aoû 2010 - 0:01 | |
| Michael Winterbottom est un cinéaste caméléon qui tourne beaucoup dans des registres très variés (de Jude l'obscur à Wonderland, In this World, 24 Hour Party People ou La route de Guantanamo...) qui ont peut être pour point commun la volonté de faire revivre une époque, un genre cinématographique, avec une précision documentaire ou un savoir faire "à l'ancienne". The Killer Inside Me est donc adapté d'un roman noir (très noir) de Jim Thompson qui mélange érotisme un peu sadomaso, enquête policière et violence frontale dans un décor d'Amérique à la Edward Hopper. Je croyais d'après la bande annonce qu'il s'agissait d'un serial killer agissant sans aucun mobile par pur plaisir. En fait c'est une succession de meurtres motivés par l'instinct de conservation justifiant d'éliminer tous les personnages susceptibles de le dénoncer (et il y en a !!). L'intrigue est donc très classique sur fond de vengeance et de passé familial assez glauque. C'est la mise en scène qui séduit par son beau cinémascope et son climat à la fois doux et brutal en n'hésitant pas à recourir à des Lieders de Richard Strauss et de Gustav Mahler pour accompagner les agissements de ce jeune tueur propre sur lui, cultivé, et aux étranges pulsions sadiques. On se souvient dans le même registre d'American Psycho. Le film repose surtout sur la performance de Casey Affleck absolument glaçant en petit shérif hanté par l'image de ses victimes mais à la froideur très perverse. Jessica Alba est très belle et sensuelle à souhait. Les meurtres sont très durs et jouent sur leur longueur. La fin est prévisible mais élégante. Bien aimé sans être non plus complètement emballé. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Dim 15 Aoû 2010 - 19:19 | |
| - Marko a écrit:
Michael Winterbottom est un cinéaste caméléon qui tourne beaucoup dans des registres très variés (de Jude l'obscur à Wonderland, In this World, 24 Hour Party People ou La route de Guantanamo...) qui ont peut être pour point commun la volonté de faire revivre une époque, un genre cinématographique, avec une précision documentaire ou un savoir faire "à l'ancienne". The Killer Inside Me est donc adapté d'un roman noir (très noir) de Jim Thompson qui mélange érotisme un peu sadomaso, enquête policière et violence frontale dans un décor d'Amérique à la Edward Hopper. Je croyais d'après la bande annonce qu'il s'agissait d'un serial killer agissant sans aucun mobile par pur plaisir. En fait c'est une succession de meurtres motivés par l'instinct de conservation justifiant d'éliminer tous les personnages susceptibles de le dénoncer (et il y en a !!). L'intrigue est donc très classique sur fond de vengeance et de passé familial assez glauque. C'est la mise en scène qui séduit par son beau cinémascope et son climat à la fois doux et brutal en n'hésitant pas à recourir à des Lieders de Richard Strauss et de Gustav Mahler pour accompagner les agissements de ce jeune tueur propre sur lui, cultivé, et aux étranges pulsions sadiques. On se souvient dans le même registre d'American Psycho. Le film repose surtout sur la performance de Casey Affleck absolument glaçant en petit shérif hanté par l'image de ses victimes mais à la froideur très perverse. Jessica Alba est très belle et sensuelle à souhait. Les meurtres sont très durs et jouent sur leur longueur. La fin est prévisible mais élégante. Bien aimé sans être non plus complètement emballé. Ta dernière phrase vaut presque pour toute la filmographie de Winterbottom, en ce qui me concerne. Une vingtaine de films en 20 ans, quand même. Il y en a qu'un que je n'aime pas du tout, c'est Code 46 et plusieurs qui me plaisent vraiment comme Jude, Welcome to Sarajevo, In this world et surtout Un coeur invaincu. Pour ce qui est de The killer, le film doit effectivement beaucoup à cet ange du mal, incarné à la perfection par un Casey Affleck dont la voix rauque m'a tétanisé. Les séances S.M sont à la limite et, personnellement, un peu plus de grotesque dans le traitement ne m'aurait pas gêné. Mais Winterbottom, bien qu'anglais, n'est vraiment pas doué pour l'humour. Tel quel, The killer inside n'est pas si mal, pour son climat de petite ville du sud des Etats-Unis des années 50. J'ai préféré la mise en place et le faux rythme du début à l'enchaînement des meurtres et à cet engrenage fatal. Un Winterbottom dans la moyenne, pour moi (on verra la suite dans peu de temps, il a trois ou quatre films en post ou pré-production). Sacré stakhanoviste !
Dernière édition par traversay le Lun 16 Aoû 2010 - 15:29, édité 1 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: The killer inside me. Mar 24 Aoû 2010 - 23:56 | |
| The killer inside me. - - L'affiche américaine est bien plus belle que la française, mais cette dernière correspond mieux aux images du film je trouve : la première est trop travaillée sur les couleurs, on dirait presque du Wenders. Celle pour la France est plus froide, plus simple. Marrant, moi aussi je croyais que c'était l'histoire d'un tueur en série... Comme vous deux, je retiens surtout l'ambiance du film, de l'époque, des vieilles bagnoles, de la poussière, de la chaleur, des tasses de café, des cigarettes, des cigares, de leurs accents et de leur vision des choses. Casey Affleck est vraiment très juste, très perturbant. Il est incroyablement monstrueux ce personnage... : je me souviens que tu avais demandé, Marko, si quelqu'un avait lu le livre, je ne me rappelle pas si toi oui. J'ai trouvé juste le traitement des scènes de sexe sado-maso (pas trop à nous en montrer qui pourrait nous choquer, et pas trop peu, qui aurait pu ressembler à de la provoc'). La fin est un peu exagérée... - Spoiler:
Carrément pas crédible que personne ne sente l'odeur des litres de bouteilles d'alcool et d'essence dispersées dans la baraque. Je me demande si c'est autant n'importe quoi dans le livre.
Un film qui se regarde, mais pas sûr qu'il me reste en mémoire. | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 25 Aoû 2010 - 0:01 | |
| Ecoutez le masque et la plume d'hier... ils ont A.DO.RE ! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 25 Aoû 2010 - 1:41 | |
| - Citation :
- ils ont A.DO.RE !
On n'a pas du écouter la même version ! Tiens, Maryvonne, tu as changé d'avatar , attention quand même avec ton aspirateur, ça peut faire mal. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 25 Aoû 2010 - 7:24 | |
| - Marie a écrit:
-
- Citation :
- ils ont A.DO.RE !
On n'a pas du écouter la même version ! C'est vrai... Quelqu'un en avait dit du bien la semaine précédente, mais là, il y a eu une détestation unanime, je crois. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 25 Aoû 2010 - 8:10 | |
| Question après discussion hier : - Spoiler:
En fait, c'est un rêve tout ça non ? Au moins à partir du moment où il sort de l'hôpital psychiatrique (l'avocat qui n'en est pas un, qui parvient à le faire sortir "comme ça" de l'hosto, qui le laisse rentrer tout seul chez lui - les odeurs d'essence que personne ne sent - les "je t'aime" que s'échangent le couple - l'incendie qui fait un peu bidon)... J'ai même des doutes sur avant à cause de détails : un coup de poing qu'il donne à sa copine-pute qui l'a propulse contre le mur - Les deux coups de poings donnés à sa fiancée qui l'a tue pratiquement - Le moment où le Cornway dit qu'il veut sauver la pute pour la faire brûler (d'abord un peu étrange comme phrase, et ensuite, en plus, à la fin, elle crame effectivement).
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| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 25 Aoû 2010 - 8:58 | |
| - Marko a écrit:
- Le film repose surtout sur la performance de Casey Affleck absolument glaçant en petit shérif hanté par l'image de ses victimes mais à la froideur très perverse. Jessica Alba est très belle et sensuelle à souhait. Les meurtres sont très durs et jouent sur leur longueur. La fin est prévisible mais élégante. Bien aimé sans être non plus complètement emballé.
Vu ce film et pense tout comme vous dans l'ensemble. Ca se laisse voir surtout pour la prestation de Casey Affleck diaboliquement pervers sous son apparence de jeune homme bien mis, à nous donner des sueurs froides. Quelques scènes difficiles à soutenir tout de même. Et cette voix ... Quant à la fin d'accord avec Queenie, ça tient mal la route sauf dans la version ci dessus. - Spoiler:
Me suis posée les mêmes questions. Comment peut il se retrouver chez lui alors qu'il est un psychopathe reconnu, attendant tranquillou dans des vapeurs d'essence et un couteau à la main le reste de la troupe? Le rêve peut-être une réponse, mais j'aimerais bien connaître la version du bouquin
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| | | Livvy Main aguerrie
Messages : 530 Inscription le : 11/03/2010 Age : 46 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Mer 1 Déc 2010 - 13:33 | |
| Je l'ai vu il y a quelques semaines, je suis plutôt d'accord avec vous, mais il ne m'a pas plu suffisamment pour que je me souvienne des détails. Je sais que, comme Queenie, j'ai trouvé certaines choses complètement invraisemblables. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Ven 28 Jan 2011 - 1:43 | |
| Et bien, dans le genre noir de chez noir, j'ai beaucoup aimé ( et noté le bouquin). Reconstitution de l'époque, bien sûr, et surtout Casey Affleck qui m'avait déjà frappée dans Gone baby Gone, de Ben. Il a un côté enfantin avec une voix très particulière que l'on n'oublie pas. Les rares flash backs et rappels à l'enfance sont très bien faits, justement parce qu'ils sont courts mais intenses, et expliquent mieux le personnage. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Sam 23 Juil 2011 - 13:01 | |
| The Trip de Michael Winterbottom - Citation :
- Deux vieux amis entreprennent un tour des restaurants romantiques dans la campagne anglaise après que la petite amie de l'un d'eux soit partie.
Le duo d'acteurs de Tournage dans un jardin anglais est de retour sous la caméra de Michael Winterbottom, pour une tournée gastronomique au nord de l'Angleterre. On va donc beaucoup manger (ne pas aller voir The Trip le ventre vide) et surtout parler car nos deux cabotins sont intarissables. C'est un feu d'artifices de dialogues et de vacheries, tellement British, qu'elles passent, pour une grand part, au-delà de la compréhension du spectateur français. Tant pis, le film n'en reste pas moins jubilatoire, parfois hilarant, avec deux comédiens en roue libre, en pleine improvisation. Ce geyser ininterrompu, près de deux heures durant, a bien sûr ses limites. Les concours d'imitations auxquels se livrent régulièrement les deux compères, deviennent lassants, à la longue. Sur le mode "speed" en permanence, The Trip ne se calme que trop rarement, le temps d'apprécier la campagne anglaise, joliment filmée. On aurait certainement aimé davantage de pauses dans cette logorrhée permanente, mais il est impossible de ne pas être entraîné dans cette tornade verbale, spirituelle et jouissive. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| | | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: the trip Mer 27 Juil 2011 - 21:53 | |
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| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Dim 17 Juin 2012 - 12:13 | |
| Trishna - Citation :
- De nos jours au Rajasthan, Trishna, une jeune paysanne indienne travaille pour son père. Issue d'un milieu défavorisé, elle fait la rencontre de Jay, un séduisant jeune homme fortuné. Charmé, il offre à Trishna de travailler en tant que serveuse dans son hôtel de luxe. Devenus amants, ils vont alors se plonger dans une passion amoureuse, contaminée par une lutte des classes omniprésente.
Michael Winterbottom, cinéaste prolifique et touche-à-tout, est-il un dilettante ultra doué qui ne fait qu'effleurer les thèmes, par paresse, sans se donner la peine de les approfondir ? Au vu de sa copieuse filmographie et de Trishna, adaptation libre de Tess d'Urberville dans l'Inde d'aujourd'hui, la tentation est grande de répondre : Yes, Sir ! Comment expliquer alors, sinon par une certaine perversité cinéphilique, le coupable plaisir que l'on prend à regarder ce film étrange, mélange invraisemblable de réalisme social et de glamour bollywoodien, très esthétisant et abondant en cartes postales chatoyantes du Rajasthan et de Bombay ? L'art du montage "cut" de Winterbottom est très au point, avec des scènes systématiquement trop courtes, jouant sur la frustration. Le cinéaste s'attarde en revanche sur la beauté des paysages et la photogénie de ses interprètes. Freida Pinto, personnage mystérieux et passif, est littéralement sublime. Il est légitime de se demander si Trishna ne tient pas davantage du dépliant publicitaire et touristique que du film de fiction. Ceci assimilé, pourquoi donc ne pas se laisser aller à la jouissance de l'oeil au détriment de l'esprit ? Allez, juste pour une fois ! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Michael Winterbottom Ven 21 Juin 2013 - 22:52 | |
| A very Englishman - Citation :
- Londres, 1958, Paul Raymond ouvre le « Raymond Revue Bar », théâtre et club privé où apparaissent des femmes dénudées au grand dam de l’Angleterre conservatrice. Producteur de revues dansantes, il devient éditeur de « Men Only », magazine pour adulte qui connaît un succès instantané. Roi de Soho, il acquiert un à un les immeubles du quartier.
En 1992, Paul Raymond est déclaré l'homme le plus riche du Royaume-Uni. "Pas mal pour un type arrivé sans le sou de Liverpool", selon la formule que ce dandy sulfureux aimait à répéter. Sauf que, un mois plus tôt, sa fille chérie, héritière de l'empire qu'il a bâti depuis la fin des années 50, est morte d'une overdose. A very Englishman est un biopic qui néglige sérieusement l'aspect psychologique du roi de l'érotisme British au profit de l'ambiance du Swinging London, sans d'ailleurs réussir à en capter la véritable essence. Vie publique, tout dans la provocation, vie privée, très libérée et en fin de compte tristounette, Michael Winterbottom ne fait que survoler son sujet avec cette nonchalance qu'on lui connait bien. Evidemment, il y a Steve Coogan, acteur émérite, aussi à l'aise dans l'extravagance que subtil dans le pathétique.Mais il finit par phagocyter le film de par son talent éclaboussant. On ressort frustré de ce portrait trop lacunaire de ce personnage pour lequel on n'éprouve guère d'empathie. | |
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