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| Friedrich Nietzsche [Philosophie] | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mar 4 Nov 2014 - 20:46 | |
| Merci Bix pour ces trouvailles | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 5 Nov 2014 - 9:03 | |
| je viens de voir seulement la réponse de Comus, désolée pour le retard, mais merci | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Jeu 12 Fév 2015 - 21:41 | |
| Nietzsche et la Grande Santé sur France Culture (pas trop mal) | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Sam 17 Oct 2015 - 23:12 | |
| Humain, trop humain (1878) Trop humain d’écrire une connerie supplémentaire sur ce bouquin. A l’intérieur : opinions et sentences mêlées de l’homme le mieux schizophréniquement établi du monde, mi-ombre et mi-voyageur, monsieur Nietzsche. Pour qui le connaît déjà, rien de surprenant dans ce recueil. C’est toujours le même homme qui affirme son besoin d’un surhomme. « Qu’il suffit de peu de plaisir à la plupart pour trouver la vie bonne, que l’homme est modeste ! » Nietzsche a sans doute été tué par son besoin d’une vie pleine et inépuisable. Mais la vie ne lui offre pas souvent l’occasion de se répandre et d’inonder les terres stériles qui l’entourent. Là où il attend le courage d’existences qui s’affirment, joyeuses et sûres d’elles, il ne découvre que des simulacres timides et lâches, qui bafouillent leur veulerie en pervertissant les mots de « pitié » ou d’ « amour ». Important de distinguer la vertu de celui qui ne commet pas le mauvais acte parce qu’il n’en a pas la capacité, de la vertu de celui qui ne commet pas le mauvais acte parce qu’il n’en ressent pas le besoin, bien qu’il en ait la capacité. Dans le premier cas, l’homme vertueux sera triste et déprimé : s’il s’exprime il contaminera ses prochains par la suie de ses pensées. Dans le deuxième cas, l’homme vertueux sera serein et souriant, comme Epicure dont l’opulence se contentait d’ « un petit jardin, des figues, du fromage et, avec cela, trois ou quatre bons amis ». L’humanité peut donc se classer –entre autres catégories cliniques- en deux types : ceux qui sont au-deçà de leurs pulsions (qu’ils les assouvissent ou qu’ils se restreignent dans le malheur) et ceux qui les ont dépassées, intégrées, assimilées à leur personne si bien qu’ils en acceptent la puissance, ou qu’ils la regardent déferler de loin, souriant de voir cette fureur ample et puissante, vitale jusqu’aux crocs. Les frigides de la vie, ceux qui conspuent Nietzsche de loin, sans l’avoir lu, parce qu’ils savent que ses pensées risqueraient de mettre en branle tout un édifice sécuritaire de convictions, trouveraient pourtant de quoi réviser leurs jugements dans cet opuscule qui brasse plus d’idées que la plupart de ses autres écrits. Qu’il suffise de lire les considérations suivantes pour qu’on élimine définitivement le préjugé selon lequel Nietzsche serait un homme cruel qui rêvait d’empaler l’humanité sur le sommet des clochers : « Le meilleur moyen de bien commencer chaque journée est : à son réveil, de réfléchir si l’on ne peut pas ce jour-là faire plaisir au moins à un homme. Si cela pouvait être admis pour remplacer l’habitude religieuse de la prière, les autres hommes auraient un avantage à ce changement. »« Ce n’est pas la lutte des opinions qui a rendu l’histoire si violente, mais bien la lutte de la foi dans les opinions, c’est-à-dire des convictions. Si pourtant tous ceux qui se faisaient de leur conviction une idée si grande, qui lui offraient des sacrifices de toute nature et n’épargnaient à son service ni leur honneur, ni leur vie, avaient consacré seulement la moitié de leur force à rechercher de quel droit ils s’attachaient à cette conviction plutôt qu’à cette autre, par quelle voie ils y étaient arrivés : quel aspect pacifique aurait pris l’histoire de l’humanité ! » « Chaque fois que l’on utilise et sacrifie l’être humain comme un moyen servant aux fins de la société, c’est toute l’humanité supérieure qui s’en afflige. » Et pour en finir une bonne fois pour toutes avec son prétendu antisémitisme : « Tout le problème des Juifs n’existe que dans les limites des États nationaux, en ce sens que là, leur activité et leur intelligence supérieure, le capital d’esprit et de volonté qu’ils ont longuement amassé de génération en génération à l’école du malheur, doit arriver à prédominer généralement dans une mesure qui éveille l’envie et la haine, si bien que dans presque toutes les nations d’à présent — et cela d’autant plus qu’elles se donnent plus des airs de nationalisme — se propage cette impertinence de la presse qui consiste à mener les Juifs à l’abattoir comme les boucs émissaires de tous les maux possibles publics et privés. »Maintenant, à nous de subir l’examen de conscience… Sommes-nous gentils par défaut de puissance ou par excès de puissance ? si tu sens la vie qui bouillonne en toi…on pourrait crever des mondes avec ce Nietzsche. Moritz von Schwind Nietzsche parle d'Humain, trop humain :« Humain, trop humain est le monument commémoratif d’une crise. Je l’ai intitulé : un livre pour les esprits libres, et presque chacune de ses phrases exprime une victoire ; en l’écrivant je me suis débarrassé de tout ce qu’il y avait en moi d’étranger à ma vraie nature. Tout idéalisme m’est étranger. Le titre de mon livre veut dire ceci : « Là où vous voyez des choses idéales, moi je vois — des choses humaines, hélas ! trop humaines ! » Préface :« Notre vocation nous maîtrise, même quand nous ne la connaissons pas encore : c'est l'avenir qui dicte sa règle à notre présent. » La morale considérée comme une autonomie de l'homme :« Le soldat souhaite de tomber sur le champ de bataille pour sa patrie victorieuse : car dans le triomphe de la patrie, il trouve le triomphe de son vœu suprême. La mère donne à l’enfant ce qu’elle-même se refuse, le sommeil, la meilleure nourriture, dans certaines circonstances sa santé, sa fortune. — Mais tout cela, sont-ce des états d’âme altruistes ? Ces actes de moralité sont-ils des miracles, parce que, suivant l’expression de Schopenhauer, ils sont « impossibles et cependant réels » ? N’est-il pas clair que, dans ces quatre cas, l’homme a plus d’amour pour quelque chose de soi, une idée, un désir, une créature, que pour quelque autre chose de soi, que par conséquent il sectionne son être et fait d’une partie un sacrifice à l’autre ? » Erreurs du passif et de l'actif (pour une éthique du méchant ?) : « Lorsque le riche prend au pauvre un bien qui lui appartient (par exemple un prince qui enlève au plébéien sa maîtresse), il se produit une erreur chez le pauvre ; il pense que l’autre doit être bien abominable, pour lui prendre le peu qu’il possède. Mais l’autre est loin d’avoir un sentiment si profond d’un seul bien il ne peut donc pas se mettre comme il faut dans l’âme du pauvre et ne lui fait pas autant de tort que l’autre ne croit. Tous deux ont l’un de l’autre une idée fausse. L’injustice du puissant, qui révolte le plus dans l’histoire, n’est pas à beaucoup près aussi grande qu’elle paraît. Rien que le sentiment héréditaire d’être un être supérieur, aux droits supérieurs, donne assez de calme et laisse la conscience en repos ; nous-mêmes, tant que nous sommes, quand la différence entre nous et d’autres êtres est fort grande, nous n’avons plus aucun sentiment d’injustice et nous tuons une mouche, par exemple, sans remords. » Livres qui enseignent à danser (Nietzsche entre absolument dans cette catégorie) : « Il y a des écrivains qui, parce qu’ils représentent l’impossible comme possible et parlent de ce qui est moral et génial comme si l’un et l’autre n’étaient qu’une fantaisie, un caprice, provoquent un sentiment de liberté joyeuse, comme si l’homme se posait sur la pointe des pieds et, par une joie intérieure, était absolument obligé de danser. » Confiance et confidence :« Celui qui cherche de propos délibéré à pénétrer dans la confidence d’une autre personne n’est ordinairement pas certain de posséder sa confiance. Celui qui est certain de la confiance attache peu de prix à la confidence. » Valeur des livres sincères :« Devant un livre on se laisse aller, si fort que l’on se retienne devant les gens. » Dans la séparation :« Ce n’est pas dans la manière dont une âme se rapproche de l’autre, mais à sa façon de s’en éloigner que je reconnais son affinité et parenté avec elle. » Danger qui guette les abstinents :« Il faut se garder de fonder sa vie sur une base d’appétits trop étroite ; car, à s’abstenir des joies que comportent situations, honneurs, corps constitués, voluptés, commodités, arts, un jour peut venir où l’on s’aperçoit qu’au lieu de la sagesse, c’est le dégoût de vivre que l’on s’est donné pour voisin par ce renoncement. » Entre amis :« II est beau de se taire ensemble, Plus beau de rire ensemble, — Sous la tenture d’un ciel de soie, Adossés contre la mousse du hêtre, De rire affectueusement avec des amis d’un rire clair Et de se montrer des dents blanches.
Si je fais bien, nous nous tairons ; Si je fais mal, — nous nous rirons, Et de plus en plus mal ferons, Plus mal ferons, plus mal rirons, Tant que nous descendions à la fosse. »
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Dim 18 Oct 2015 - 9:04 | |
| "N’est-il pas clair que, dans ces quatre cas, l’homme a plus d’amour pour quelque chose de soi, une idée, un désir, une créature, (donc un enfant, la patrie par exemple) que pour quelque autre chose de soi, (là je ne comprends pas ? quoi par exemple ?)que par conséquent il sectionne son être et fait d’une partie un sacrifice à l’autre ? »
ou bien dans "plus d’amour pour quelque chose de soi," et "que pour quelque autre chose de soi," doit-on comprendre "autant" pour l'un et l'autre ?
"« Il faut se garder de fonder sa vie sur une base d’appétits trop étroite ; car, à s’abstenir des joies que comportent situations, honneurs, corps constitués, voluptés, commodités, arts, un jour peut venir où l’on s’aperçoit qu’au lieu de la sagesse, c’est le dégoût de vivre que l’on s’est donné pour voisin par ce renoncement. » " à chacun ses appétits "
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mar 20 Oct 2015 - 14:23 | |
| (Mes interprétations personnelles en réponse à tes questions) : - Bédoulène a écrit:
- "N’est-il pas clair que, dans ces quatre cas, l’homme a plus d’amour pour quelque chose de soi, une idée, un désir, une créature, (donc un enfant, la patrie par exemple) que pour quelque autre chose de soi, (là je ne comprends pas ? quoi par exemple ?)que par conséquent il sectionne son être et fait d’une partie un sacrifice à l’autre ? »
ou bien dans "plus d’amour pour quelque chose de soi," et "que pour quelque autre chose de soi," doit-on comprendre "autant" pour l'un et l'autre ? Séparation entre l'amour égoïste et l'amour absolu, ce qui ferait un peu la différence entre l'amour parce que et l'amour bien que. Exemple de la mère et de son enfant : elle se sacrifie dans ses soins pour l'enfant surtout pour elle, pour continuer à jouir du plaisir que lui procure cet enfant. Vision un peu pessimiste de l'amour. - Citation :
"« Il faut se garder de fonder sa vie sur une base d’appétits trop étroite ; car, à s’abstenir des joies que comportent situations, honneurs, corps constitués, voluptés, commodités, arts, un jour peut venir où l’on s’aperçoit qu’au lieu de la sagesse, c’est le dégoût de vivre que l’on s’est donné pour voisin par ce renoncement. » " à chacun ses appétits "
Je crois que Nietzsche s'exprimait personnellement sur le mode de l'impersonnel. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 21 Oct 2015 - 11:17 | |
| merci Coli ! je vais y réfléchir ! | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 17:47 | |
| Ainsi parlait Zarathoustra (1883-85): Au-delà de l'apport et de la performance philosophique, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte. Il est d'une grande richesse stylistique, on peut sans doute le trouver pompeux, ou grandiloquent, un peu à l'image de Zarathousra finalement, mais certains passages sont remplis d'une poésie certaine. Ce qui est difficile, c'est que Nietzsche semble ne parler que par codes, par métaphores, par "paraboles" comme le clame Zarathoustra. Pour le béotien que je suis, heureusement qu'internet et les analyses existent pour éclairer ma lanterne. Je vais tâcher de vous livrer ce qui ressort pour moi, et ce qui me donne envie de lire toutes les autres oeuvres de cet homme. Déjà, c'est une philosophie originale, qui semble à la fois inaccessible et géniale. Comme ce concept de "la mort de Dieu", ou celui de "l'éternel retour", mais je vais y revenir. Et puis, Nietzsche est inspirant. Un auteur qui n'a pas eu peur d'aller à contre-courant, envers et contre tous. Zarathoustra, est un ermite, un illuminé si l'on veut, qui ne descend de sa montagne que pour nous éclairer. Mais il renonce rapidement à se frotter à la plèbe, les hommes semblent le répugner par leur bassesse. Nietzsche est-il un philosophe élitiste ? - Nietzsche a écrit:
- Maintenant encore les grandes âmes trouveront devant eux l’existence libre. Il reste bien des endroits pour ceux qui sont solitaires ou à deux, des endroits où souffle l’odeur des mers silencieuses.
Une vie libre reste ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d’autant moins possédé : bénie soit la petite pauvreté. Là où finit l’État, là seulement commence l’homme qui n’est pas superflu : là commence le chant de la nécessité, la mélodie unique, la nulle autre pareille. Là où finit l’État, — regardez donc, mes frères ! Ne voyez-vous pas l’arc-en-ciel et le pont du Surhumain ? Ainsi parlait Zarathoustra. L'Homme se doit d'évoluer, et tendre vers le "surhumain". Un concept qui fait tiquer, surtout au vu de la suite de l'Histoire. La récupération de cette théorie par les nazis, etc. On ne peut s'empêcher de songer à un eugénisme en comprenant ce concept. Mais je crois que la clef est de comprendre la base de la réflexion de Nietzsche. Celle de la "mort de Dieu", la science a vaincu le concept de Dieu, et l'on se retrouve face au néant. Afin de ne pas verser dans le nihilisme, dans le pessimisme inéluctable comme Schopenhauer, Nietzsche voit un rayon de lumière. Il faut se transcender. Non seulement, accepter ce destin absurde, mais en être heureux. - Nietzsche a écrit:
- Et ainsi presque tous croient avoir quelque part à la vertu ; et tous veulent pour le moins s’y connaître en « bien » et en « mal ».
Mais Zarathoustra n’est pas venu pour dire à tous ces menteurs et à ces insensés : « Que savez-vous de la vertu ? Que pourriez-vous savoir de la vertu ? » — Il est venu, mes amis, pour que vous vous fatiguiez des vieilles paroles que vous avez apprises des menteurs et des insensés : pour que vous vous fatiguiez des mots « récompense », « représailles », « punition », « vengeance dans la justice » — pour que vous vous fatiguiez de dire « une action est bonne, parce qu’elle est désintéressée ». Hélas, mes amis ! Que votre « moi » soit dans l’action, ce que la mère est dans l’enfant : que ceci soit votre parole de vertu ! Il faut dépasser ce monde, cet héritage judéo-chrétien. "Briser ces vieilles tables" dira-t-il, autrement dit la morale. Dépasser le concept de bien et de mal. Il faut vivre dangereusement, sans tenir compte des lois. - Nietzsche a écrit:
- Je leur ai enseigné toutes mes pensées et toutes mes aspirations : à réunir et à joindre tout ce qui chez l’homme n’est que fragment et énigme et lugubre hasard, —
— en poète, en devineur d’énigmes, en rédempteur du hasard, je leur ai appris à être créateurs de l’avenir et à sauver, en créant, tout ce qui fut. Sauver le passé dans l’homme et transformer tout « ce qui était » jusqu’à ce que la volonté dise : « Mais c’est ainsi que je voulais que ce fût ! C’est ainsi que je le voudrai — » Mais la transcendance n'est-elle pas avant tout dans l'art, dans la création ? - Nietzsche a écrit:
- La volonté délivre : car la volonté est créatrice ; c’est là ce que j’enseigne. Et ce n’est que pour créer qu’il vous faut apprendre !
Nietzsche entame et clôt sa quatrième et dernière partie, avec cette idée, celle de l'oeuvre : - Nietzsche a écrit:
- Ô Zarathoustra, dirent-ils, cherches-tu des yeux ton bonheur ? — Qu’importe le bonheur, répondit-il, il y a longtemps que je n’aspire plus au bonheur, j’aspire à mon œuvre.
- Nietzsche a écrit:
- Ma passion et ma compassion — qu’importent d’elles ? Est-ce que je recherche le bonheur ? Je recherche mon œuvre !
Parle-t-il de la sienne à venir, à travers ce qu'il vient d'ébaucher dans sa prosopopée, ou cette oeuvre représente les concepts qu'il vient d'avancer ? La mort de Dieu : - Nietzsche a écrit:
- Cependant — il fallut qu’il mourût : il voyait avec des yeux qui voyaient tout, — il voyait les profondeurs et les abîmes de l’homme, toutes ses hontes et ses laideurs cachées.
- Nietzsche a écrit:
- Sa pitié ne connaissait pas de pudeur : il fouillait les replis les plus immondes de mon être. Il fallut que mourût ce curieux, entre tous les curieux, cet indiscret, ce miséricordieux.
Il me voyait sans cesse moi ; il fallut me venger d’un pareil témoin — si non cesser de vivre moi-même. Le Dieu qui voyait tout, même l’homme : ce Dieu devait mourir ! L’homme ne supporte pas qu’un pareil témoin vive. » Nietzsche, un philosophe qui rend méchant ? - Nietzsche a écrit:
- « L’homme est méchant » — ainsi parlaient pour ma consolation tous les plus sages. Hélas ! si c’était encore vrai aujourd’hui ! Car le mal est la meilleure force de l’homme.
« L’homme doit devenir meilleur et plus méchant » — c’est ce que j’enseigne, moi. Le plus grand mal est nécessaire pour le plus grand bien du Surhumain.
Je m'interroge pas mal sur "l'éternel retour". Pour Nietzsche, afin de ne sombrer dans le nihilisme, il imagine alors (ou reprend l'idée de Schopenhauer) que le temps formerait une boucle, qui se répéterait à l'infini. Autrement dit, cela servirait de garde-fou face à nos actes. Est-on prêt à revivre à l'infini une même action ? Le concept paraît saugrenu, est-ce seulement une illusion, un moyen pour lui de ne pas s'effondrer dans le pessimisme ? | |
| | | Hanta Agilité postale
Messages : 723 Inscription le : 04/07/2014 Localisation : Vitrolles
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 17:53 | |
| Le surhomme n'a en effet rien à voir avec l'eugénisme. C'est un homme libéré des contraintes morales et sociales qui peut ainsi par un principe vitaliste exploiter sa pleine puissance d'exister. Il n'y a rien de raciale, raciste ou génétique. C'est ontologique.
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| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 19:27 | |
| Merci Arturo ! Hanta , par quoi me conseilles -tu de commencer s'il me vient à l'idée de me pencher sur l'oeuvre de Nietzsche et tenter d'en saisir les grandes idées ? | |
| | | Hanta Agilité postale
Messages : 723 Inscription le : 04/07/2014 Localisation : Vitrolles
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 20:21 | |
| Avec Nietzsche il m'a toujours été conseillé de lire chronologiquement donc par : la naissance de la tragédie.
| |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 20:55 | |
| - Hanta a écrit:
- Avec Nietzsche il m'a toujours été conseillé de lire chronologiquement donc par : la naissance de la tragédie.
Celui par lequel j'ai commencé mais que j'ai trouvé très difficile à lire. En revanche, Le Gai Savoir est passé tout seul et même avec une grande révérence et jubilation. Je note Ainsi parlait Zarathoustra, la présentation d'Arturo est alléchante. Je me trompe peut-être complètement mais je pense que le maître mot de Nietzsche (sans vouloir le réduire mais au moins lui donner une direction) est bien celui employé par Arturo : élitisme ; il peut être mal employé mais il est surtout à entendre comme une injonction au mieux, au solaire, au sublime et à l'élévation. Qui pourrait s'en plaindre ?? | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 21:16 | |
| Bon avec tout ça , je me laisserai guider par "le hasard" . Et mes caprices . | |
| | | Hanta Agilité postale
Messages : 723 Inscription le : 04/07/2014 Localisation : Vitrolles
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Mer 2 Mar 2016 - 21:21 | |
| - shanidar a écrit:
- Hanta a écrit:
- Avec Nietzsche il m'a toujours été conseillé de lire chronologiquement donc par : la naissance de la tragédie.
Celui par lequel j'ai commencé mais que j'ai trouvé très difficile à lire. En revanche, Le Gai Savoir est passé tout seul et même avec une grande révérence et jubilation. Je note Ainsi parlait Zarathoustra, la présentation d'Arturo est alléchante. Je me trompe peut-être complètement mais je pense que le maître mot de Nietzsche (sans vouloir le réduire mais au moins lui donner une direction) est bien celui employé par Arturo : élitisme ; il peut être mal employé mais il est surtout à entendre comme une injonction au mieux, au solaire, au sublime et à l'élévation. Qui pourrait s'en plaindre ?? L'élitisme implique un "faire" or Nietzsche adopte un point de vue existentialiste : il faut être avant tout. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Friedrich Nietzsche [Philosophie] Jeu 3 Mar 2016 - 8:46 | |
| J'ai du mal à saisir ta remarque Hanta. Nietzsche dit bien qu'il faut tendre vers le Surhomme, par exemple. Que ce soit être ou faire, il prône bien une évolution vers un état supérieur, d'où une forme d'élitisme non ? | |
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