Sofi Oksanen [Finlande]

eXPie a écrit:

Cachemire a écrit:

Ce livre est très loin des évocations de Soljenitsyne ou du remarquable « En escarpins dans les neiges de Sibérie » de Sandra Kalniete (que nous a fait connaître Marie). Je ne comprends pas le choix du jury qui a primé « Purge ».

Oui, alors qu'il y avait un livre portugais tellement meilleur.

De quel auteur portugais s'agissait-il Expie? Tu peux me faire un lien?
Je ne me permettrais pas d'attendre dans les sorties littéraires actuelles un nouveau Soljenitsyne! Mais le bouche à oreille nous ayant mener bien avant l'attribution du prix sur le chemin de Purge est une déception pour moi aussi. Sur le contenu. Quant à la forme, j'en resterai curieuse pour le prochain Oksanen.

... Et sur le goulag, il y a un grand écrivain qui a passé une partie de sa vie dans le bagne de la
Kolyma.
Varlam Chalamov, un grand écrivain. Vraiment !

bix229 a écrit:

... Et sur le goulag, il y a un grand écrivain qui a passé une partie de sa vie dans le bagne de la
Kolyma. Varlam Chalamov, un grand écrivain. Vraiment !

Et oui. Je n'ai toujours pas lu Chalamov. Quelle honte!

Babelle a écrit:

eXPie a écrit:

Cachemire a écrit:

Ce livre est très loin des évocations de Soljenitsyne ou du remarquable « En escarpins dans les neiges de Sibérie » de Sandra Kalniete (que nous a fait connaître Marie). Je ne comprends pas le choix du jury qui a primé « Purge ».

Oui, alors qu'il y avait un livre portugais tellement meilleur.

De quel auteur portugais s'agissait-il Expie? Tu peux me faire un lien?

C'était Apprendre à Prier à l'ère de la technique, de Gonçalo M. Tavares. Il était arrivé en "finale" des listes du Fémina étranger et du Médicis étranger, mais il n'a rien eu, le pôvre.

Babelle a écrit:

Et oui. Je n'ai toujours pas lu Chalamov. Quelle honte!

Oui, en effet.

Le passage de la nouvelle année est paraît-il propice aux bonnes résolutions

bix229 a écrit:

... Et sur le goulag, il y a un grand écrivain qui a passé une partie de sa vie dans le bagne de la
Kolyma.
Varlam Chalamov, un grand écrivain. Vraiment !

Oui. je veux absolument le lire. Tu me conseilles quel titre?

Il y a eu plusieurs éditions partielles d' un seul et meme livre et dont le titre actuel est Les Récits de
la Kolyma.
Il y a aussi une édition en poche mais je ne sais pas si elle est complète, mais je peux me renseigner...

En tout cas c' est un grand livre qu' on peut placer à coté de La Maison des morts de Dostoievsli,
ou de Primo Levi, de Robert Antelme...et quelques autres.
Il n' y a pas la moindre complaisance, le moindre appitoiement sur lui-meme.
C' est une prose cristalline mais qui bouleverse totalement, comme tout ce qui remet en cause la notion meme d' humanité.
Et non le totalitarisme communiste, ça c' est le coté réducteur de Soljenitsyne...

bix229 a écrit:

Il y a eu plusieurs éditions partielles d' un seul et meme livre et dont le titre actuel est Les Récits de
la Kolyma.
Il y a aussi une édition en poche mais je ne sais pas si elle est complète, mais je peux me renseigner...

En tout cas c' est un grand livre qu' on peut placer à coté de La Maison des morts de Dostoievsli,
ou de Primo Levi, de Robert Antelme...et quelques autres.
Il n' y a pas la moindre complaisance, le moindre appitoiement sur lui-meme.
C' est une prose cristalline mais qui bouleverse totalement, comme tout ce qui remet en cause la notion meme d' humanité.
Et non le totalitarisme communiste, ça c' est le coté réducteur de Soljenitsyne...

Ah! mais oui! Les récits de la Kolyma est dans ma LAL depuis que nous en avons parlé sur son fil: il faudrait bien que je relise ma liste de temps en temps et que je fasse passer ce livre-là dans les priorités. Parce que si tu dis que c'est mieux que Soljenitsyne...

Un internaute a établi cette liste d'auteurs ayant traité de ce sujet:

- Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
- Iouri Tchirkov (C'était ainsi... Un adolescent au Goulag) ;
- Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
- Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 - 8 mars 1980) ;
- Sergueï Melgounov (La terreur rouge en Russie : 1918 - 1924) ;
- Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
- Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
- Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-coréen) ;
- Jacques Rossi (Qu'elle était belle cette utopie !) ;
- Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
- Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
- Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
- Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
- Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
- Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
- Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
- Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
- Gustaw Herling (Un monde à part) ;
- David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
- Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
- Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
- Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
- Primo Levi (Si c'est un homme) ;
- Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois

Cachemire a écrit:

bix229 a écrit:

Il y a eu plusieurs éditions partielles d' un seul et meme livre et dont le titre actuel est Les Récits de
la Kolyma.
Il y a aussi une édition en poche mais je ne sais pas si elle est complète, mais je peux me renseigner...

En tout cas c' est un grand livre qu' on peut placer à coté de La Maison des morts de Dostoievsli,
ou de Primo Levi, de Robert Antelme...et quelques autres.
Il n' y a pas la moindre complaisance, le moindre appitoiement sur lui-meme.
C' est une prose cristalline mais qui bouleverse totalement, comme tout ce qui remet en cause la notion meme d' humanité.
Et non le totalitarisme communiste, ça c' est le coté réducteur de Soljenitsyne...

Ah! mais oui! Les récits de la Kolyma est dans ma LAL depuis que nous en avons parlé sur son fil: il faudrait bien que je relise ma liste de temps en temps et que je fasse passer ce livre-là dans les priorités. Parce que si tu dis que c'est mieux que Soljenitsyne...

Non, je me suis mal exprimé... Je voulais simplement dire que je préferais le témoignage sur le goulag
de Chalamov, à savoir Les récits de la Kolyma à Une journée d' Ivan Denissovith, celui de Soljénitsyne.
Soljenitsyne a toute une oeuvre après Une journée...
Chalamov, malheureusement pour lui, ne s' est exprimé que sur le Goulag.
Après ses vingt ans de bagne, il était peut etre fini, ou en tout cas empeché d' écrire sur tout autre
sujet...

Dans la liste de Marko, je ne connais que Primo Levi.
C'est évidemment d'une toute autre facture, même s'il me paraît compliqué de comparer les deux.

Arabella a écrit:

Le passage de la nouvelle année est paraît-il propice aux bonnes résolutions

Il y en a tellement, que beaucoup resteront sur le carreau !

bix229 a écrit:

Cachemire a écrit:

bix229 a écrit:

Il y a eu plusieurs éditions partielles d' un seul et meme livre et dont le titre actuel est Les Récits de
la Kolyma.
Il y a aussi une édition en poche mais je ne sais pas si elle est complète, mais je peux me renseigner...

En tout cas c' est un grand livre qu' on peut placer à coté de La Maison des morts de Dostoievsli,
ou de Primo Levi, de Robert Antelme...et quelques autres.
Il n' y a pas la moindre complaisance, le moindre appitoiement sur lui-meme.
C' est une prose cristalline mais qui bouleverse totalement, comme tout ce qui remet en cause la notion meme d' humanité.
Et non le totalitarisme communiste, ça c' est le coté réducteur de Soljenitsyne...

Ah! mais oui! Les récits de la Kolyma est dans ma LAL depuis que nous en avons parlé sur son fil: il faudrait bien que je relise ma liste de temps en temps et que je fasse passer ce livre-là dans les priorités. Parce que si tu dis que c'est mieux que Soljenitsyne...

Non, je me suis mal exprimé... Je voulais simplement dire que je préferais le témoignage sur le goulag
de Chalamov, à savoir Les récits de la Kolyma à Une journée d' Ivan Denissovith, celui de Soljénitsyne.
Soljenitsyne a toute une oeuvre après Une journée...
Chalamov, malheureusement pour lui, ne s' est exprimé que sur le Goulag.
Après ses vingt ans de bagne, il était peut etre fini, ou en tout cas empeché d' écrire sur tout autre
sujet...

Ce n'est pas ce que tu as dit ici, c'est vrai... mais tu l'as écrit sur son fil. Un moment d'enthousisame?!

En tout cas, c'est réussi, j'ai maintenant très envie d'aller juger par moi-même!

Je n’ai évidemment pas grand chose à apporter de nouveau après ma lecture de Purge, en plus de ces commentaires dont le nombre la richesse et l’enthousiasme (positif ou négatif) font bien comprendre qu’il s’agit d’un livre qui marquera.
Evidemment il ne faut pas rechercher dans cette lecture le plaisir au sens du divertissement, mais plutôt celui de la connaissance et de la réflexion. On n’est nulle part dans l’émotionnel et c’est une lecture qui, quoique prenante et passionnante laisse mal à l’aise. C’est du thriller douloureux.
Je prends ce livre comme une chronique de la PEUR. Peur sous la pression des Allemands, des Soviétiques, des Nationalistes, des mafieux, quels qu’ils soient, qui arrivent à transformer des gens comme vous et moi en épaves déchirées et finalement mauvaises alors que rien ne les y destinait.

Marko a écrit:

La scène d'interrogatoire est un modèle de violence suggérée où en quelques phrases l'horreur s'exprime par des images abstraites et plus fortes encore que la trivialité du réel. C'est époustouflant de densité et de justesse. Le découpage cinématographique donnera lieu à coup sûr à une adaptation cinématographique. Et surtout elle rend limpide l'histoire de ce pays (outre le résumé proposé en annexe) et nous la fait ressentir de l'intérieur. Magistral! Le livre qui va passer de mains en mains...

Harelde a écrit:

Purge

Je regrette néanmoins l’écriture parfois très crue et très explicite lorsque le passée de Zara, prisonnière d’un réseau de prostitution, est abordé : ma pudeur littéraire a parfois été mise à mal.

Tout à fait d’accord avec vous deux les deux scènes de tortures, sont traitées tout à fait différemment avec un onirisme distant pour Aliide et une crudité factuelle pour Zara (qui m’ aussi dérangée, Harelde). Est ce une façon d’exprimer que face à une même violence, chaque victime, chaque femme en l’occurrence, si elle en est brisée, en est brisée d’une façon qui lui est propre…et lui permettra ou non de construire sa propre réponse ?

Enfin je veux signaler qu’au sein de ce livre où on ne voit que haine, cruauté, jalousie, on trouve 3 pages enchanteresses (127-129) d’émotion émerveillée qui sont totalement bouleversantes, quand Liide découvre Hans avec un amour qui va bouleverser leurs vies. Ces pages laissent présager qu’on peut attendre plein de choses de Sofi Oksanen, et certainement des choses très variées.

topocl a écrit:

Tout à fait d’accord avec vous deux les deux scènes de tortures, sont traitées tout à fait différemment avec un onirisme distant pour Aliide et une crudité factuelle pour Zara (qui m’ aussi dérangée, Harelde). Est ce une façon d’exprimer que face à une même violence, chaque victime, chaque femme en l’occurrence, si elle en est brisée, en est brisée d’une façon qui lui est propre…et lui permettra ou non de construire sa propre réponse ?

Bien vue cette opposition entre les deux personnages et les deux modes de tortures. Et le lecteur au centre étonné et bouleversé d'en voir arriver de tous les côtés.

Je suis arrivée au bout de ma lecture de Purge. Déception. Après les éloges des Parfumés j'en attendais peut-être trop. Tout vient de l’écriture d'Oksanen que je n'ai pas aimé. Je n'ai pas réussi a me défaire d'un sentiment d'artifice l'impression de sentir les efforts de l'auteur pour nous pondre un beau roman bien écrit. C'est bien foutu mais je suis passée à côté du roman. Les personnages m'ont paru désincarnés, Zara en tête. Tout au long de ma lecture (qui m'a semblé une éternité) j'ai attendu que ça décolle que quelque chose me fasse comprendre pourquoi ce roman a tant plu. Queutchi, j'ai rien compris. Je me suis ennuyée ferme (un peu moins pendant le deuxième partie). J'attendais une confrontation entre Zara et Aliide qui n'est jamais venue. Je l'ai fini hier et il faut déjà que je fasse des efforts pour me souvenir de comment ça fini.