animal Tête de Peluche
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| Sujet: Re: Henri-Georges Clouzot Dim 23 Nov 2014 - 13:56 | |
| La prisonnièreJosée est la compagne épanouie d'un artiste peintre-sculpteur, Gilbert, de la mouvance contemporaine. A l'issue d'un vernissage qui voit son bonhomme partir avec une journaliste elle se rapproche de Stan le galeriste. Mais le truc de Stan c'est la photo, et la photo de femmes "soumises". Fascination, amour ? Josée se laisse entraîner, elle qui bosse sur un documentaire avec des interviews de femmes victimes de violences. Le film n'arrête pas d'être visuellement chargé, couleur, géométrie, précision du décor et des pièces du décor (quelques noms connus et reconnus de l'art moderne y passent aussi), quelque chose d'un giallo à la française poussé encore un cran plus loin, plus recherché esthétiquement, plus mécanique encore, plus violent esthétiquement (plus soft dans le contenu d'une certaine manière). Il y a une tension de chaque instant qui rapidement s'intensifie dans les rencontres entre Josée et Stan, et les séances photo avec Maggy, jeune modèle un légère de la tête. Josée cède comme malgré elle, Stan s'acharne à ne pas s'abandonner et à conserver son image néanmoins friable de froideur dominante. Le fond de cette relation, et de celle avec Gilbert qui incarne une gentillesse convenue mais pas lisse pour autant, restera dans l'énigme nécessaire du film quelque part entre la tension, l'abandon, et une surcharge sensorielle hypnotique. C'est beaucoup plus intéressant qu'un simple jeu sur une imagerie SM à tendance huppée et c'est surtout visuellement ahurissant. Ça ne passe pas à tous les coups (certaines scènes fonctionnent moins bien) mais c'est immense et époustouflant. (au moins à la hauteur, voire bien plus (question de goûts), de grosses mécaniques du cinéma genre Hitchcock ou Kubrick, et d'autres). Un film qui mérite vision et réflexion. | |
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