Lecture en commun - Philippe Forest : Sarinagara

Ayant acheté le bouquin (3,50€ chez Gibert, c'eut été dommage de se priver), je vous rejoins donc.

La liste grossit, Kenavo : ce monde de rosée invite...

swallow a écrit:

La liste grossit, Kenavo : ce monde de rosée invite...

je vous souhaite que votre lecture soit aussi enchantée que fût la mienne.. j'en garde un très bon souvenir de ce livre

Idem, si je trouve le livre dans les trois prochains jours, je vous rejoindrai avec plaisir !

La plupart de ceux qui voulaient participer à cette lecture s'était mit d'accord de commencer aujourd'hui

je vous souhaite une bonne lecture

Merci, kenavo, pour le lancement des festivités de lecture

Je commence par une question : Philippe Forest débute son roman par un prologue où il explique que le mot sarinagara signifie en japonais « quelque chose comme : cependant » et il traduit le vers qui le contient en utilisant ‘pourtant’.

Aucun mot dans aucune langue n’est l’équivalent à 100% d’un autre. Alors pourquoi Forest semble-t-il utiliser ‘cependant’ et ‘pourtant’ comme tel

pour pouvoir l'écrire deux fois ?

Je crois que lui le traduit par "cependant" mais que dans le poème cité, les traducteurs (qui ne sont pas Forest) ont choisi le mot "pourtant". Le nuance entre ces deux mots est vraiment minime mais je trouve "cependant" plus élégant; plus poétique que "pourtant".

j'ai lu un peu plus qu'une demi-page donc je vais commencer.

Tout d'abord, le narrateur parle de ses rêves d'enfant, expliquant que les rêves sont une sorte de préparation à la vie d'adulte, qui sans cela serait insupportable.
Puis il raconte la vie d'un poète japonais, sous forme de chapitres d'une page et demie. Le style est dépouillé, il est question de poésie.
C'est pour moi un genre très particulier, dans ce sens qu'il est pratiquement dépourvu d'émotion. Comme quand on a éprouvé une grande souffrance qui s'arrête brusquement, laissant complètement hébété (genre fin de crise de migraine...). C'est une poésie basée sur le vide, l'absence, qui touche au néant, mais un néant bienheureux.

Je n'arrive pas à entendre le texte. Je rame, je lutte, mais les mots me dépassent, ils ne sont pas assez tangibles, je m'ennuie.

Je ne sais pas où se cache la poésie dont parle Krys, moi pour l'instant le texte ne m'atteint pas, mais alors pas du tout.

Je trouve très étrange (et un peu usante) la nécessité de Forest de faire sans cesse la comparaison entre l'orient et l'occident, je ne vois pas ce que cela apporte au récit (dans la mesure où le rapprochement est impossible et où les différences n'apportent pas grand chose).

J'espère que les parties suivantes seront un peu plus en prise avec le sujet car j'ai l'impression de passer complètement au travers du récit.

J’ai lu une cinquantaine de pages jusqu’à présent et admire comment Philippe Forest sait susciter des émotions avec des mots simples. Ce n’est pas un livre facile mais attachant. J’espère pouvoir le continuer un bon bout et même terminer avant que des lectures imposées et plus martiales déforment ma perception.

@ shanidar
Avant de commencer ma lecture j'ai partagé tes craintes, maintenant je suis plus sereine sans pour autant ressentir toutes les émotions dont parle krys.

Shanidar:

Citation :

Je trouve très étrange (et un peu usante) la nécessité de Forest de faire sans cesse la comparaison entre l'orient et l'occident

Ne s´agit-il pas plus d´une quête que d´une comparaison? Forest se laisse visiter par trois interlocuteurs qui proviennent d´un monde où pathos et douleur ne semblent pas vécus de manière si négative, comme dans notre société. C´est ce que j´ai cru comprendre.

j'ai bien aimé le passage où il est question des deux écoles de poésie rivales qui " se disputent sur la place publique et s'entendent en secret". Très actuelle, cette description...

Le narrateur est parti pour Kyoto. En se promenant, il retrouve les sensations de son rêve d'enfant, tout jaune, loin de tout, un sentiment de néant et d'une infinie liberté.
"Pourtant, cette irréalité même me semblait maintenant le gage de toute vérité, de toute joie."

Voilà qui me laisse songeuse... la vérité, la joie, dans le rêve, dans l'irréalité ? c'est l'apologie des substances psychoactives ça !

ça me rappelle Baudelaire et ses poèmes sur le vin :

Aujourd'hui l'espace est splendide !
Sans mors, sans éperons, sans bride,
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin