But de l'écriture ?

l'heure du jugement final approche pour moi. dans quelques heures je vais avoir droit aux impressions de ma "nouvelle" lectrice. Prises de becs ou roucoulades... en tout cas, vu le temps on va pas aller se rouler dans l'herbe, alors je vais peut-être retirer quelques centaines d'€ et la souler de bières à défauts de mots, c'est peut-être plus prudent pour ma santé mentale et mon équilibre instable.

Faut que je prenne des forces. Heureusement y'a une côte de porc qui m'attend dans le frigo, je vais la dévorer, la déchiqueter, la découper, la déchirer, la mordre, la tordre. Des protéines pour me faire faire la danse du ventre quand j'aurai les tripes à l'air.

exhibo ça je le suis et je le sais, j'espère que cette lectrice sera assez exigeante pour m'asséner de coups et de coeur à la hauteur de mes peurs terre à terre. Et pitié, pitié, pitié... pas d'analyse psycholo-socio- fantasmatique. Juste parler d'écriture et d'histoires morbides. Et nous bourrer la gueule dans un éclat de rire superficiel, faire la nique à la vie.

suite au prochain épisode.

Queenie "qui n'a peur de rien" est beaucoup plus angoissée qu'il n'y paraît...
Avec toi par la pensée petite reine, je souhaite que l'épreuve soit moins dure que ce que tu redoutes...

queenie, cette épreuve a l'air terriblement importante pour toi. Je suis sur, qu'après la cote de porc, tu seras d'attaque. Je ne te dis rien.

voili voilou - merci pour votre soutien et vos encouragements. La prochaine fois, j'emporterai mon pc avec moi, et je lirais vos messages pour empêcher mon ventre dégobiller son stress. Mais, je peux vous le dire, ça m'a réellement aidé de lire vos avis à tous sur l'écriture et le "faire lire". Sans ça, je crois que j'aurai peut-être renoncé ou bien plus mal vécu cette expérience.

Compte rendu :

"Petit" parc, étalée sur l'herbe, les pieds déchaussés, c'est fou comme le contact avec cette pseudo nature m'a apaisé, je devrais peut-être penser à organiser des lectures sous des arbres, le cul entre deux racines, et la tête dans les écorces.
Elle a lancé la discussion. heureusement qu'elle n'a pas compté sur moi pour le faire, je me serai bien enfoncé la tête dans une motte de terre.
Elle a commencé par du "presque" negatif, et là tout d'un coup, je me suis sentie bien plus à l'aise. et en plus, elle essayé d'argumenter, c'était trop mignon de la voir gamberger, et d'éprouver assez d'interêt à mes scribouillages pour y perdre du temps à faire tourner ses neurones.
Evidemment, j'ai tatilloné, pas tout compris, et manqué me faire guillotiner (c'est pas facile d'être une reine ), mais son ressenti était sincère et ses paroles justifiées.

Un petit détour par la laverie (petit moment aérien, assises sur le rebord de la fenêtre, on se serait limite cru dans un tableau d'hopper, sans l'éclairage et les magnifiques couleurs... bon on peut pas tout avoir). Là détournement de la conversation sur autre chose que sur mes textes. Essayer d'appréhender l'état de notre relation commune et tentative de conception du futur de notre relation (oulala je m'embrouille).

Déballage du linge dans l'appart. Petit instant sur le canapé à revenir aux textes. Moment très pénible où j'aurai encore une fois mieux fait de me taire. J'ai fait ma fine bouche devant les compliments et ne les ai pas cru (jvous jure que j'ai essayé, putain j'ai essayé). Bon, comme on n'avait pas trop de temps pour parloter, je me suis décidé à l'écouter vraiment mais je ne sais pas si ça s'est vu.
Remarques extra constructives, je m'en compte aujourd'hui, après une nuit à avoir le ventre tout retourné et mes ambitions revues à la baisse.

La damoiselle préfère mes nouvelles à mes textes courts, n'aime pas quand je m'essaye à des tournures de phrases trop "métaphoriques" (si j'ai tout compris... c'est toujours pas sur). C'est difficile de découvrir qu'on ne sera jamais à la hauteur de ses prétentions. Difficile de voir que je tourne en rond. Difficile. Difficile. Putain plus j'en parle plus c'est difficile. (désolée je me sers un peu de vous comme thérapeutes... )

Paraît que ça ressemble à du Carson McCullers (je suis sûre que l'un de vous sait qui c'est, si il peut me faire un chti topo ce serait d'enfer), de la litté anglo-saxonne et japonaise (pour le glauque). Bon, j'ai déjà gagné un bon point : je n'écris pas comme les nombrilistes névrosés qui ne peuvent que tourner autour de leur vacuité.

Après séance de ciné : la vieille maitresse de breillat (ne pas y aller, c'est tout pourrite).
Ti resto et thé chez la damoiselle pour digérer. après une séance plutôt désagréable de tirage de cartes, je m'en suis retournée chez moi et ai pu gamberger tout mon soûl. Maintenant il ne me reste plus qu'à travailler, à ce qu'il parait j'ai quand même un petit potentiel.

Queenie a écrit:

...Paraît que ça ressemble à du Carson McCullers (je suis sûre que l'un de vous sait qui c'est, si il peut me faire un chti topo ce serait d'enfer), ...

J’ai ouvert il y a quelques temps un fil sur elle…fil sur lequel tu as fait une remarque d’ailleurs…

Il faut prendre la critique pour ce qu’elle est, utile mais pas fondamentale…

Citation :

Paraît que ça ressemble à du Carson McCullers

c'est beau, c'est bien... ça me fait peur (avis subjectif), ça descend très loin...

ben c'est cool si chat va (finalement ...)

Queenie, c'est marrant, ta peut m'a remis en mémoire le jour où j'ai présenté une femme que j'aimais à l'un de mes meilleurs amis de l'époque ( je l'aimais lui d'amour, comme un homme aime une femme ; pour lui j'éprouvais un amour non sexuel , je précise, ) . J'en étais littéralement mort de trouille.

Queenie a écrit:

Ti resto et thé chez la damoiselle pour digérer. après une séance plutôt désagréable de tirage de cartes, je m'en suis retournée chez moi et ai pu gamberger tout mon soûl. Maintenant il ne me reste plus qu'à travailler, à ce qu'il parait j'ai quand même un petit potentiel.

Queenie, j'aime toujours ton naturel et ta spontanéité...Tu parles avec tes tripes et ton coeur en toute simplicité...J'ai l'impression que c'est comme si je t'avais en face de moi en train de me raconter tout ça... :)

La demoiselle a-t-elle vu pour toi dans les cartes un avenir d'écrivain?

Citation :

Paraît que ça ressemble à du Carson McCullers

Et bien, c'est un sacré compliment!

Merci pour ces confidences Queenie! Moi ça me rappelle quand j'étais plus jeune : tant d'émotions ça m'empêchait d'entendre vraiment ce qu'on me disait, aussi ne m'en souvenais-je plus après coup. Quelqu'un n'a-t-il pas dit plus haut que ce genre d'échange, lorsqu'il a lieu par écrit, nous permet d'y revenir en différé et avec du recul? Tu aurais dû emmener un dictaphone

je reviens avec une question (peut être plus pour ceux qui écrivent... "avec volonté" ?) :

quelle part dans l'écriture pour se dévoiler soi même pour amener (consciemment ?) l'autre, la personne qui lit, à se dévoiler elle même ?

Tu devrais ptet préciser un peu .

Ouais, Monilet a raison Animal, il faut préciser. Comme on me disait quand j'étais ptite et que je m'embrouillais : "Donnes le peigne, on va démêler!" >
1) Ecrire avec volonté c'est quoi?
2) J'imagine ta question comme ça : "j'écris en vue d'être lu par une personne ciblée et, quand elle me dira ce qu'elle pense de mon écriture, j'en saurai un peu plus sur elle"... ?? Tu penses que l'écriture-lecture par un tiers peut créer une relation, c'est ça?

oui vous avez raison

je vais tenter de vous épargner certaines ellipses en revenant sur le comment cette question m'est venue...

et je commence par (me) rappeler que je voulais bien essayer de poser une question "large"... enfin, voilà l'histoire !

il me semble qu'une part de l'objectif de certaines de mes écritures, destinées le plus souvent à des personnes spécifiques (unitaires pourrait on dire... brrrrr ... le parlé façon boulot qui revient...) était, comme je l'écrivais à Babelle qui m'avait déjà avoué sa perplexité, d'élargir ou approfondir le terrain de la communication. En quelque sorte une façon de parler de soi "jusqu'à" pour dire "voilà quelle forme de compréhension non de moi mais de toi" je recherche (ou ai besoin...).

en (plus) clair c'était un peu "moi je suis (crois être) comme ça, c'est cette part/façon de toi que je cherche à connaitre, quels ont tes mécanismes" (terme très très réducteur)

de là dérive donc la question : comment le sentez vous ce besoin de comprendre l'autre quand vous écrivez ?

et réponse aux deux questions de Babelle :

1 : "écrire avec volonté" signifie écrire avec la volonté d'un résultat "propre" (dans la forme) et sous entendu plutôt l'écriture pour un public non défini.

2 : la forme de la réaction ne m'est pas aussi définie, ça serait plutôt tout moyen pour l'autre de s'exprimer. Je ne pense pas vraiment ou forcément que l'écriture-lecture puisse créer la relation, c'est une forme d'expression parmi d'autre, la relation est en quelque sorte préexistante, il s'agit de la portée de l'échange.

pour l'élargissement supposé de la question je donnerai une piste en demandant : comment imaginez(anticipez ou supposez) vous la lecture par ce quelqu'un d'autre connu de vous ou non, comment imaginez vous son cheminement, ses réactions, sa part d'histoire propre dans sa perception ? Quel rapport avez vous à cela ?

Dans mon expérience personnelle, je considère la part de démonstration par la forme comme limitée (bien que maladroitement et après coup je me dis que j'ai bien du me torturer les méninges)

remarque : ça m'est aussi arrivé avec des groupes de destinataires... de façon moins "impliquante".

remarque (deuxième du nom) : l'objet, la motivation de la question est l'autre plus que nous ou notre écriture.

bonjour Queenie,
jai trouvé chouette la lecture de tout tes textes... Je serai ravis de lire une de tes nouvelles! Ce serait bien si tu en posterais une...