Jacques Perret

Citation :

Jacques Perret est né le 8 septembre 1901 à Trappes dans les Yvelines.

Représentant chez Belin puis brièvement professeur de français en classe de troisième il fera ses débuts journalistiques au Rappel et au Journal. Plusieurs voyages le meneront au Danemark, en Suède, au Mexique, Honduras, Canada, en Turquie et au Liban.

En 1931 il entreprend une expédition en Guyane, pour le compte du musée de l'Homme pour l'aspect ethnographique, et des industriels Monteux et Richard pour l'aspect prospection d'or. Il revient sans or, mais riche de renseignements sur les indiens Emerillons. Une exposition sera consacrée à cette expédition en 1932.

Mobilisé en 1939, il s'engage dans les corps francs au 334ème RI. Fait prisonnier en 1940 près de Longwy, il s'évade après trois tentatives en 1942 et entre dans le maquis au sein de l'ORA (Organisation de Résistance de l'Armée) jusqu'à la Libération.
Il continue d'écrire dans divers journaux et y pourfend régulièrement les Droits de l'homme, la démocratie, le parlementarisme tout en affirmant son attachement au régime monarchique.

Il s'éteint à Paris le 10 décembre 1992.
source

C'est lors d'une conférence et qu'on lui demandait si Levi Strauss avait quelque peu influencé son oeuvre, jean Raspail répondit que non. En revanche Jacques Perret l'avait lui influencé et fut un ami. Evidement, je me suis précipité vers l'auteur. J'ai commencé " Roucou". C'est un vrai délice de littérature. Les mots fusent, les idées s'enchaînent aux mots pour dresser un tableau d'une littérature inouie à mes yeux. Une découvert emballante. Alors quelle surprise de ne voir aucun fil sur cet auteur ici même. Peut être certains d'entre vous connaissent-ils l'auteur ?

Hexagone a écrit:

Alors quelle surprise de ne voir aucun fil sur cet auteur ici même. Peut être certains d'entre vous connaissent-ils l'auteur ?

J'ai lu le Caporal Epinglé, il y a trèèèès longtemps... J'avais bien aimé.

Merci à la personne qui a mis la bio, je ne sais pas le faire :-)

eXPie a écrit:

Hexagone a écrit:

Alors quelle surprise de ne voir aucun fil sur cet auteur ici même. Peut être certains d'entre vous connaissent-ils l'auteur ?

J'ai lu le Caporal Epinglé, il y a trèèèès longtemps... J'avais bien aimé.

Effectivement, c'est son livre le plus apprécié semble t-il ? Je mettrai mon impression de " Roucou" quand j'aurai le temps.

Une régalade ce Roucou, C'est un très beau voyage que nous réserve Perret avec cet ouvrage qui nous narre l'épopée aurifère de trois pieds nickelés. La forêt est envahissante, jamais oppressante, les hommes sont libres,intrépides et fous, l'horizon semble inaccessible, le destin vissé à la Guyane. Un style d'une beauté troublante. Des mots qui disent plus que leurs significations. Une découverte pour moi qui ne connaissait pas l'auteur qui m'a été conseillé par Jean Raspail. Raspail qui semble vouer une grande admiration pour Perret, je la comprend mieux maintenant. Cependant, pour quelle raison obscure Perret n'est-il pas plus lu de nos jours ? Réparez cette grossière erreur en lisant Perret, vous ne le regretterez pas.

Un très bon site sur l'auteur.
http://www.jacques-perret.com/index.php
Je le considère comme l'un des plus grands écrivains français du XXème siècle.

Je n'ai lu que Roucou, donc jene peux pas me prononcer sur sa stature d'écrivain. Il faudrait que j'en lise d'autres. Lesquels sont préférables?

Le vent dans les voiles, c'est à mon avis le livre qui résume le mieux l'esprit vagabond de Perret.

Extrait :

Citation :

Gaston Le Torch, lieutenant honoraire d'infanterie coloniale, avait servi d'un coeur pareil la gloire de MM. Sadi Carnot, Casimir Perier, Émile Loubet, Armand Fallières et Raymond Poincaré. Les feuillets intercalaires, papillons et rallonges de son livret matricule en fournissaient un témoignage non moins épique et plus loyal assurément que les histoires bluffées de Léonidas ou d'Horatius Coclès. Mais l'Histoire est une carotteuse et une tête en l'air qui répartit ses couronnes au petit bonheur la chance, joue de la trompette par-dessous la jambe, allume des vessies, éteint des lanternes, et distribue ses brevets à la tête du client.

Caporal à Madagascar, sergent au Tonkin, deuxième classe au Dahomey, caporal au Sénégal, deuxième classe au Sahara, adjudant-chef à la Marne, lieutenant en Argonne, lieutenant à Verdun, lieutenant à la Somme, Gaston Le Torch, le jour qu'il fut frappé par la limite d'âge, avait l'âme encore toute fraîche et le corps perclus de mâles expériences, avec deux trous de balles, trois éclats baladeurs, une rotule fêlée, un oeil perdu, le pouce gauche coupé, six boutonnières d'armes blanches dans le gras des membres, une cavité au coin du front, comme une cabosse de chapeau melon, sans compter les innombrables horions cueillis en divers bouges, cantines, souks et mauvais lieux, car, exemplaire soudard, il aimait le vin, la société des filles et le jeu, se montrait tatillon sur l'honneur, tenait ses promesses et craignait Dieu. Sur de tels garnements reposait, jadis, bon gré mal gré, la civilisation. Ils ne pèsent plus guère aujourd'hui sur le destin des peuples, mais il vaut mieux ne pas en perdre la graine, on ne sait jamais, quelque jour venant on pourrait le regretter.