Amélie Nothomb [Belgique]

C'est vrai, mais ça prouve bien que quand elle renoue avec ce qui lui va le mieux, elle peut faire de bons livres

CécileChip a écrit:

et c'est vrai, je trouve aussi que la fin est ... pas baclée... comment dire, précipitée comme si il avait fallu en trouver une et qu'il y avait encore autre chose de prévu à la place, ou serait-ce l'expression de ma frustration ?

En même temps comment ce genre d'histoire peut-elle bien finir? Les mythomanes une fois démasqués n'ont plus qu'à disparaitre au sens propre ou au sens figuré. Difficile de rétablir le lien de confiance. Et Amélie Nothomb ne propose pas une résolution "réaliste", elle pousse le raisonnement jusqu'à l'absurde, en gros: "Et si j'allais aux Etats-Unis le rencontrer, l'aider, lui sauver la vie..." Biensûr que c'est impossible, utopique, naïf et elle le dit elle-même . Mais elle tente de voir ce que ça pourrait donner au moins fictionnellement et le résultat est presque évident. Non je trouve cette fin franchement pas mal du tout. Le propos de son livre est bien d'imaginer les dérives dans lesquelles son empathie ambivalente vis à vis de ses lecteurs la conduirait. Cette histoire c'est un peu sa confession d'une forme de narcissisme et surtout l'invention de son pire cauchemar d'écrivain adulé.

Ezechielle a écrit:

Héhé! Après avoir tapé du sucre sur le dos de Nothomb, tout le monde semble agréablement surpris par son dernier roman...

C'est bien la preuve qu'il n'est pas impossible de changer d'avis !

Et moi, ça me donne bien envie de m'y plonger à mon tour...

colimasson a écrit:

Ezechielle a écrit:

Héhé! Après avoir tapé du sucre sur le dos de Nothomb, tout le monde semble agréablement surpris par son dernier roman...

C'est bien la preuve qu'il n'est pas impossible de changer d'avis !

Et moi, ça me donne bien envie de m'y plonger à mon tour...

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

eXPie a écrit:

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

Et encore avant, j'attends sa sortie en Poche (ça met combien de temps environ?)

Ezechielle a écrit:

eXPie a écrit:

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

Et encore avant, j'attends sa sortie en Poche (ça met combien de temps environ?)

Ouais... Les bouquins gros formats sont horribles, qui plus est lorsque la taille des caractères du texte est ENORME !

Ezechielle a écrit:

eXPie a écrit:

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

Et encore avant, j'attends sa sortie en Poche (ça met combien de temps environ?)

Un an.

traversay a écrit:

Ezechielle a écrit:

eXPie a écrit:

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

Et encore avant, j'attends sa sortie en Poche (ça met combien de temps environ?)

Un an.

Merci!

C'est bien ce que je pensais... bof, c'est pas comme si je trépignais d'impatience

Ezechielle a écrit:

traversay a écrit:

Ezechielle a écrit:

eXPie a écrit:

En même temps, elle pouvait difficilement faire pire. On s'est habitué à pas mal de médiocre ces dernières années, j'attends donc de lire

Et encore avant, j'attends sa sortie en Poche (ça met combien de temps environ?)

Un an.

Merci!

C'est bien ce que je pensais... bof, c'est pas comme si je trépignais d'impatience

Ne lire ses livres qu'en format poche te contraindras à avoir toujours un an de retard sur ses productions

Vingt-huit pages consacrées à Amélie Nothomb ?


Je renonce à lire tous les précédents messages dans le détail.
Je vais vous livrer la note que je viens d'écrire sur Hygiène de l'Assassin, achevé ce matin dans le train.
Je comparerai ensuite mes impressions avec les vôtres.

Hygiène de l’Assassin

Le monde en général, et la presse en particulier sont en émoi : Prétextat Tach, grand écrivain récompensé du prix Nobel de littérature est mourant. Un cancer rarissime doit avoir raison de lui avant que ne s’écoulent deux mois. Tous les journaux tentent de s’arracher une dernière interview que le vieil acariâtre se complait à refuser. Cinq d’entre eux sont néanmoins conviés : cinq jours, cinq entretiens individuels.
Je scinde ce livre en 3 parties.

La première voit se succéder les quatre premiers journalistes que l’écrivain impotent maltraite et qui n’ont d’autres choix que fuir la pièce sombre et confinée dans laquelle le grand homme vit en reclus. Une première partie repoussante, malsaine qui me met mal à l’aise. L’homme est odieux et tour à tour lapide impitoyablement les quatre professionnels de l’information. Moi aussi j’éprouve l’envie de tourner bride et sortir prendre l’air, de prendre mes jambes à mon cou et de renvoyer ce livre sur l’étagère qu’il n’aurait jamais dû quitter. Mais je persévère pour une raison difficile à formuler. Peut-être pour ne pas avoir l’air d’échouer sur le premier écueil.

C’est ainsi que j’entame la seconde partie. Prétextat Tach reçoit le cinquième journaliste. Contrairement aux quatre premiers, elle appartient au beau sexe. Beau sexe que le vieil homme exècre. L’interview commence par des insultes, confirmant – s’il en était encore besoin – l’ignominie de l’écrivain, et menace de tourner court lorsque la jeune femme fait mine de le planter là. Contre toute attente, la manœuvre fonctionne et le contraint à présenter des excuses. Il s’ennuie à mourir et maltraiter son interlocuteur est pour lui un jeu. Le priver de ce dernier plaisir est, pour lui, intolérable. Le lecteur comprend immédiatement que le rapport de force vient de changer. Ce cinquième entretient se transforme rapidement en interrogatoire. On assiste à un tribunal faisant le procès de Prétextat Tach. Les révélations sont stupéfiantes, l’homme aux antipodes du remord.

Dans les dix ou quinze dernières pages, à l’hallali, on attend l’inévitable curée… qui ne se produira pourtant pas. La troisième et dernière partie vire à la métamorphose kafkaïenne. L’incessant ping-pong de l’entretien entièrement composé de dialogues, s’il est évident qu’il a fait rendre gorge à l’écrivain, a également conduit à la transformation de la jeune femme. Insensiblement, elle est devenue sa chose, son avatar. Une partie de lui-même, une réincarnation ante-mortem. A tel point qu’il est difficile, une fois terminé la lecture, de dégager clairement le vainqueur de cette ultime joute.

Je sors perplexe, hésitant entre ovation et rejet. Cette apologie du crime me dérange et, finalement, m’empêche de goûter pleinement les nombreux passages savoureusement acides de ce livre.
Amertume.

Harelde a ecrit:

Citation :

Je sors perplexe, hésitant entre ovation et rejet. Cette apologie du crime me dérange et, finalement, m’empêche de goûter pleinement les nombreux passages savoureusement acides de ce livre.
Amertume.

Est-ce le premier livre d'Amelie N. que tu lis? Je lui suis fidele, je les connais tous - il des moins bien que "Hygiene...", mais il y a des meilleurs - les serie japono-chinoise ou elle raconte son enfance, "le dernier Amelie" d'il y a deux mois...

Orientale a écrit:

Harelde a ecrit:

Citation :

Je sors perplexe, hésitant entre ovation et rejet. Cette apologie du crime me dérange et, finalement, m’empêche de goûter pleinement les nombreux passages savoureusement acides de ce livre.
Amertume.

Est-ce le premier livre d'Amelie N. que tu lis? Je lui suis fidele, je les connais tous - il des moins bien que "Hygiene...", mais il y a des meilleurs - les serie japono-chinoise ou elle raconte son enfance, "le dernier Amelie" d'il y a deux mois...

Oui Orientale : c'est le premier Nothomb que je lis.

La haine féroce entre deux personnages, allant parfois même jusqu'à se confondre avec l'amour, et l'ignominie des sentiments humains sont des thèmes qui reviennent sans cesse dans les livres de Nothomb. Je n'ai pas encore lu celui-ci mais le résumé que tu en as fait Harelde est très convaincant !
Voilà pourquoi il est parfois bon de surmonter ses envies d'abandonner un livre (en référence à un certain fil du forum traitant de ce sujet )