Amélie Nothomb [Belgique]

Ça me provoque toujours un petit quelque chose de médian entre l'excitation et la consternation d'entendre que Nothomb a quand même écrit "Hygiène de l'assassin" comme bon roman (j'entends parfois aussi "Stupeur et tremblement") alors qu'il s'agit d'une sorte d'absolu de médiocrité littéraire élevé au carré par l'arrogance et l'injustifiable estime de soi de son auteur.

Fascinant phénomène que le cas Nothomb.

ça fait bien "médian" et la "médiocrité élevé au carré" On dirait du Finkelkraut^^ Trêve de badinage, je ne peux pas te laisser dire des sottises pareilles. En tant que détracteur d'Amélie Nothomb, c'est en toute impartialité que je persiste à dire qu'Hygiène de l'Assassin est une oeuvre de qualité. Après que la miss soit arrogante et qu'elle n'ait aucune estime d'elle-même (ce en quoi elle a ma sympathie) ne sont en aucun cas des frein à la créativité...

Ouliposuccion a écrit:

A part ça , stargazer n'est pas dur lui...hin hin je me marre^^

Gnagnagna... Dur mais juste (j'ai réussi à l'écrire sans rire, je progresse dans ma fumisterie, youhouuuu)

Suis partagé entre deux opinions personnellement. La première est que j'ai bien aimé hygiène de l'assassin et stupeur et tremblements et donc je considère que cela devient un peu une mode de taper sur Nothomb. La seconde est que ses autres livres ont été communs et sans beaucoup de saveur et là je partage l'avis selon le quel Nothomb devrait fairep lus de qualité et moins de quantité.

Cependant des auteurs qu'ont réussi deux livres c'est déjà rare...

Je partage ce que vient de dire Kierkegaard, d'autant qu'on ferait mieux de taper sur Marc Levy et Guillaume Musso (ces deux chancres mous du roman à la chaîne) qu'Amélie qui contrairement à ces deux fâcheux, possède au moins une personnalité (étrange, certes...)

Stargazer a écrit:

Je partage ce que vient de dire Kierkegaard, d'autant qu'on ferait mieux de taper sur Marc Levy et Guillaume Musso (ces deux chancres mous du roman à la chaîne) qu'Amélie qui contrairement à ces deux fâcheux, possède au moins une personnalité (étrange, certes...)

Levy, Musso, Nothomb... la seule différence entre les trois réside dans l'estime qu'ils ont de leur travail, et Nothomb, de ce point de vue, pète beaucoup plus haut que ses pages.

Je ne vois pas ce qui t'autorise, Stargazer, à mettre en cause ma propre partialité. J'estime l’œuvre de Nothomb (c'est-à-dire ce que j'en ai lu, à savoir Hygiène, Stupeur&... et Antéchrista) à l'aune de ses contemporains et de la littérature en générale, sans mettre (autant que faire ce peut, je ne suis qu'un homme) dans la balance l'antipathie que j'ai pour elle ; antipathie a posteriori, résultant justement de l'écart entre son écriture et son attitude, et non pas a priori, n'ayant rien contre les chapeaux, le look cadavérique et l'apparence de chien battu.

Trois seules explications possibles à l’attrait pour l’œuvre de Nothomb, de mon point de vue :
(1): Juger Nothomb en dehors de tout contexte artistique, temporel, etc, c'est-à-dire, en dehors du champ littéraire.
(2): Considérer que ledit champ littéraire se limite à Musso, Levy, Schmitt, Werber, Gavalda, Cartland,...
(3): Gober un Nothomb comme un Mickael Bay, ergo, entre potes, en se marrant et sans "prise de tête" (justification par excellence de la paresse), éventuellement en ayant bu ou fumé pour booster l'effet, en se disant après coup: "merde, y a quand même des gens qui aiment ça !"

Stargazer a écrit:

Et puis vous croyez que c'est facile tous les jours d'être belge ?

Ca l'est de moins en moins en tout cas

Sydney a écrit:

Stargazer a écrit:

Je partage ce que vient de dire Kierkegaard, d'autant qu'on ferait mieux de taper sur Marc Levy et Guillaume Musso (ces deux chancres mous du roman à la chaîne) qu'Amélie qui contrairement à ces deux fâcheux, possède au moins une personnalité (étrange, certes...)

Levy, Musso, Nothomb... la seule différence entre les trois réside dans l'estime qu'ils ont de leur travail, et Nothomb, de ce point de vue, pète beaucoup plus haut que ses pages.

Je ne vois pas ce qui t'autorise, Stargazer, à mettre en cause ma propre partialité. J'estime l’œuvre de Nothomb (c'est-à-dire ce que j'en ai lu, à savoir Hygiène, Stupeur&... et Antéchrista) à l'aune de ses contemporains et de la littérature en générale, sans mettre (autant que faire ce peut, je ne suis qu'un homme) dans la balance l'antipathie que j'ai pour elle ; antipathie a posteriori, résultant justement de l'écart entre son écriture et son attitude, et non pas a priori, n'ayant rien contre les chapeaux, le look cadavérique et l'apparence de chien battu.

Trois seules explications possibles à l’attrait pour l’œuvre de Nothomb, de mon point de vue :
(1): Juger Nothomb en dehors de tout contexte artistique, temporel, etc, c'est-à-dire, en dehors du champ littéraire.
(2): Considérer que ledit champ littéraire se limite à Musso, Levy, Schmitt, Werber, Gavalda, Cartland,...
(3): Gober un Nothomb comme un Mickael Bay, ergo, entre potes, en se marrant et sans "prise de tête" (justification par excellence de la paresse), éventuellement en ayant bu ou fumé pour booster l'effet, en se disant après coup: "merde, y a quand même des gens qui aiment ça !"

Beuh... Mais j'ai jamais dit que Nothomb c'était c'était Faulkner ! J'ai juste dit que HDA m'a plu je l'ai trouvé de qualité, c'est tout. Encore une fois qu'elle se mette une plume dans le cul ou joue du trombone pour écrire, ça change quoi ?

Enfin si l'on déclare que la littérature ne se borne qu'à un académisme classique certain d'auteurs qui sont des classiques parce qu'ils ont survécu au passé, on n'évolue pas beaucoup. La critique est de ce fait trop restrictive.


Bien sur qu'il y'a un problème culturel à notre époque, ce que les sociologues appellent le mainstream, une culture formatée pour plaire à tous qui nous vient... des Etats-Unis (le concept du moins).
Mais du mauvais art reste de l'art et pour décréter qu'il soit mauvais il faut être bien sur de soi et de ses capacités intellectuelles pour en juger.
Des fois la nuance ne fait pas de mal.

Oui à tout ça et j'ajouterai que bon nombre de critiques littéraires, attention cette affirmation n'engage que moi, sont des écrivaillons râtés, le jugement est souvent infléchi par de la vile jalousie et de l'aigreur...

Qui parle d'académisme ou de classicisme ? J'ai juste parlé d'inscrire Nothomb au sein du domaine dans lequelle nous la commentons, en l'occurrence la littérature. Par ailleurs, il se trouve que tous les grands auteurs sont ceux-là même qui ont toujours dépassé l'académisme ou su dilater ses limites (ce que, soit précisé, Nothomb ne fait absolument pas), aussi n'ai-je aucune raison de critiquer Nothomb à partir de ça.

En outre, sans aller jusqu'à oser la comparaison avec Faulkner ou autre "géant", le simple fait de la comparer avec ses contemporains met en évidence le gouffre qui la sépare d'eux (à tout point de vue : innovation stylistique ou formelle, profondeur psychologique, étude et commentaire du monde, visée philosophique, puissance narrative, etc.) Que l'on pense simplement aux œuvres de Pynchon, Bolano, Foster Wallace, Delillo, Roth, Coetzee, Eco, Sinclair, Palahniuk, Volodine, et bien d'autres (peu de français, désolé), tous contemporains de Nothomb (et Levy, et Musso, oui, et d'ailleurs de Beigbeder, NDiaye, Djian, Besson, etc...). Je ne cherche pas à montrer que tel ou tel est meilleurs écrivain ou quoi, ce qui n'aurait aucun sens, mais simplement à mettre en parallèle l'immensité qui sépare deux façons de faire de la littérature, dont l'une résonne avec facilité, paresse et pauvreté.

J'ajoute que, pour autant que je partage l'avis sur la triste pauvreté de la critique actuelle (sous entendu, celle qui a de l'audience), je note que le cliché de l'écrivain raté est aussi tenace au peu fondé.

Je ne peux pas te donner tort, hélas, la littérature francophone est d'une pauvreté confondante depuis 20 voire 30 ans, mais bon comparons ce qui comparable aussi... Tu cites des Roth, des Pahlaniuk, des Dellio, ce sont de grands auteurs et peu de monde pourrait affirmer le contraire sans friser le ridicule... En revanche, Nothomb c'est quand même de la littérature populaire (je rappelle au passage que ses préoccupations majeures, c'est de savoir si elle va arriver à déféquer normalement (Métaphysique des tubes), la bouffe, et le fait qu'elle fantasmait sur ses copines quand elle était gamine (récurrent et pénible à la longue) Du reste, elle a si peu à dire qu'elle arrive péniblement à éructer 150 pages de ses cogitations oiseuses annuellement... Or ('tain comment je manie bien la conjonction!), et je ressasse une une nouvelle fois (l'âge venant ça ne va pas s'arranger) son premier roman était un petit vent de fraîcheur dans le PLF et c'est toujours mieux que ce qui sort chez Harlequin. Personne, enfin pas moi en tout cas, n'a jamais dit que c'était un écrivain de génie...

Sydney a écrit:

J'ajoute que, pour autant que je partage l'avis sur la triste pauvreté de la critique actuelle (sous entendu, celle qui a de l'audience), je note que le cliché de l'écrivain raté est aussi tenace au peu fondé.

Oh que si il est fondé détrompe toi (j'en connais quelques uns...) De toute façon, les critiques, à part se faire mousser ou spoiler les oeuvres ils ne servent pas à grand chose... On a pas besoin d'eux pour décider de ce qu'on a envie de lire, de voir ou d'écouter...