Angèle et Tony [Alix Delaporte]

Angèle et Tony d'Alix Delaporte

Citation :

Un petit port normand. Angèle a de bonnes raisons de se construire une nouvelle vie lorsqu’elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur en quête de sentiments.

Et un petit coup de coeur, un, pour un premier film français modeste, pudique, et fichtrement humain. Angèle et Tony, c'est la rencontre improbable entre un chat écorché et un ours mal léché. Sortez les violons ? Non, ce n'est pas le genre de la maison, il y a de l'apprivoisement dans l'air et des sentiments blessés à panser, d'abord. Ne pointons pas du doigt les quelques imperfections techniques et scénaristiques de ce long-métrage de la débutante Alix Delaporte, ce serait injuste eu égard à la fraîcheur d'un film aux grandes effluves d'iode qui chemine à son rythme, vers un dénouement heureux. Ou peut-être pas, car l'amour d'Angèle pour Tony reste un mystère, que le film, bien trop court (c'est une sorte de compliment) ne tranche pas. Quant à son point fort, c'est indéniablement son interprétation. Quand Clotilde Hesme, visage buté en permanence, sourit enfin, c'est comme si la salle de cinéma s'illuminait d'un coup. Et son partenaire, le méconnu Grégory Gadebois, pensionnaire de la Comédie française, est magnifique de bout en bout. Comme c'est bon d'être ému, parfois, par l'apparente simplicité d'une histoire de reconstruction affective.

PS : je conseille le film à ceux qui aiment les livres d'Olivier Adam. Ils comprendront.

Angèle et Tony

Un peu moins enthousiaste que traversay, mais cela reste un premier film tout à fait honorable, avec de belles promesses. L'interprétation est en effet remarquable...Clotilde Hesme donne véritablement corps à son personnage, assez éloigné de ce qu'elle a pu montrer jusqu'à présent. Peu de paroles, mais une sécheresse affective qui se dénoue peu à peu au fil d'un apprivoisement de soi.
Face à elle, Grégory Gadebois est formidable de sobriété, de rigueur et de discrétion. C'est ce qui permet de donner une certaine ampleur à une relation qui hésite, qui se cherche et lutte pour trouver un équilibre.
La mise en scène et le scénario ne sont cependant pas toujours à la hauteur : le récit est trop linéaire, empêchant Alix Delaporte d'entretenir une tension pourtant visible dès les premiers instants. Des silences sont parfois forcés et les rebondissements, impliquant notamment l'enfant de la jeune femme, manquent d'intensité dramatique à cause de faiblesses de rythme.

traversay a écrit:

Angèle et Tony d'Alix Delaporte

Pour moi aussi, un vrai coup de coeur pour ce petit film intimiste duquel je suis sortie larmes aux yeux. C'est peut-être crétin je sais, mais il y a une telle humanité dans cette histoire tournée avec trois sous et peu de mots que l'impact émotionnel a été encore plus fort. Un film tout en sobriété et finesse, basé sur une intrerprétation idoine, sans effets et ajouts. On ne saura pas plus de la conditionnelle d 'Angèle, ni de son attrait pour son marin pêcheur, et c'est très bien comme ça. Je n'ai retenu d'eux que leur apprivoisement réciproque et ce sourire qui subitement jaillit de leurs visages fermés dans un mélange de défi et de quête permanents. Bouleversée aussi par ce rapport très pudique, principalement basé sur des regards et sur des frôlements, de la mère et de l'enfant...

Un petit bonheur que ce Angèle et Tony, du genre qui vous retourne sans crier gare, parce qu'il réveille quelques émotions enfouies et se passe de toutes autres considérations pour moi.
L'émotion à l'état brut, comme chez Adam, oui Traversay

Deux formidables acteurs ( quel charme, cette Clotilde Hesme!) portent ce film qui fait du bien, et c'est déjà beaucoup!