Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Kawabata Yasunari

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Arabella
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Arabella


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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyJeu 5 Fév 2015 - 18:05

jack-hubert bukowski a écrit:

Arabella, de ton point de vue, ça vaut-tu la peine d'avoir le Pochothèque où il faut s'en tenir aux romans uniquement? La question s'adresse également aux autres, on sait jamais s'il y a un commentateur de l'oeuvre de Kawabata tapi quelque part...

Cela vaut la peine d'avoir la Pochothèque à mon avis. Les textes choisis le sont à bon escient. Et c'est un gain de place par rapport aux romans séparément. Pour ma part j'aurais voulu avoir l'intégralité de l'oeuvre en Pléiade, on peut toujours réver....
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Ariane SHOYUSKI
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyJeu 5 Fév 2015 - 22:13

Je ne sais pas si j'ai bien compris la question de Jack-Hubert...
Tu n'as lu que Kyôto. Et tu ne l'as pas aimé. Mais tu veux essayer d'autres œuvres de Kawabata ? C'est ça ?
Dans Pochothèque, il y a Pays de neige, Le grondement de montagne, Tristesse et beauté, Danseuse d'Izu, Le Maître ou le tournoi de go...
Ce n'est pas mal comme choix, je crois. Il y a à peu près ce qu'il faut, non ?

Mais comme je n'ai jamais aimé vraiment ses œuvres, je ne veux pas insister.
Et si tu essaie d'abord Pays de neige par exemple en poche ? Tu pourras même acheter un pochothèque plus tard, non ?
Ce n'est pas ça ta question ?

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Arabella
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyJeu 5 Fév 2015 - 23:07

Moi qui aime énormément Kawabata, je lui conseille d'investir directement dans la Pochothèque. Il sera gagnant au final. dentsblanches

Kyôto est à mon sens le moins intéressant de ses livres. Mais ce n'est que mon avis.
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jack-hubert bukowski
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyVen 6 Fév 2015 - 8:16

Ariane, je pense que j'aime l'écriture de Kawabata. Mais comme plusieurs par ici, je suis mitigé sur Kyoto, le seul roman/oeuvre que j'ai lu de lui. Ce n'est pas faute de vouloir en lire d'autres. La question que j'avais, c'était de savoir si ça valait la peine de jouer mon va-tout avec l'édition de Pochothèque pour lire l'ensemble de son oeuvre. J'ai déjà quelques romans de lui chez moi.

Merci Expie et Ariane, je note La danseuse d'Izu. Merci à toi, Arabella, pour avoir répondu à une des questions qui nous préoccupent sûrement dans nos parcours de lecteurs/lectrices, à savoir quoi prendre chez Kawabata. J'ose espérer que tu finiras par trouver quelque chose qui t'enchante plus que le premier roman que tu as lu de lui. Parfois, les relectures ont du bon.
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eXPie
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyLun 2 Mar 2015 - 22:41

Kawabata Yasunari - Page 19 Kawaba10   Kawabata Yasunari - Page 19 Kawaba11

Les Pissenlits (tanpopo, たんぽぽ, 1964-1968). Traduit par Hélène Morita en 2012. Albin Michel. 246 pages
Il s'agit du dernier grand roman de Kawabata, inachevé (c'est-à-dire encore plus inachevé que d'autres textes de l'auteur), et qui a été publié par livraisons entre juin 1964 et octobre 1968.
Il commence ainsi :
Citation :
"Sur les rives de l'Ikuta fleurissent des pissenlits, à profusion. Caractéristique de la ville d'Ikuta, cette floraison évoque un printemps éclatant. Sur les trente-cinq mille âmes que compte la ville, trois cent quatre-vingt-quatorze vieillards ont dépassé quatre-vingts-ans.
Il y a cependant quelque chose qui ne semble peut-être pas tout à fait à sa place à Ikuta - c'est l'asile de fous. Quoique, après tout, il n'est pas impossile qu'un sage ait justement choisi cette ville tranquille et vieillotte et que ce ne soit pas si mal qu'un établissement de ce genre se situe en ces lieux. Non, pourtant, les désordres de l'esprit ne se soignent pas forcément dans un environnement calme et serein. Les fous vivent dans un univers complètement à part. Chacun d'eux habite un monde qui lui est propre, loin de celui que nous connaissons." (pages 7-8 ).
Nous sommes en hiver ; pourtant, le climat est étrangement doux et les pissenlits fleurissent. Déjà, des contraires coexistent. Le texte est bourré de symboles.

Nous faisons rapidement connaissance avec les deux personnages principaux du roman :
Citation :
"Après avoir confié Inéko Kizaki aux bons soins de l'établissement, Hisano, son amant, et la mère de la jeune femme étaient sur le point de repartir lorsque le médecin déclara :
« Si vous entendez la cloche sur le chemin de retour, songez que c'est votre fille qui la fait sonner." (page 9).

Qu'a-t-elle au juste, cette Inéko ?
Citation :
" « Ikuta est vraiment une ville calme et accueillante, remarqua la mère. Ceux qui vivent en de tels lieux ne devraient pas être victimes de cette maladie étrange, la “cécité sporadique devant le corps humain”. "(page 12).
Etrange maladie, en vérité.

Dans cet hôpital se trouve un patient âgé, qui calligraphie : "« Il est aisé d'entrer dans le monde du Bouddha, malaisé d'entrer dans le monde des démons. »" (page 13).
Ces mots écrits par Ikkyû (c'est précisé page 113) étaient très importants pour Kawabata. Il en parle notamment dans son discours de réception du Prix Nobel en 1968 (Le beau Japon en moi ou Moi, d'un beau Japon) :
"Ces propos d'Ikkyû, moine zen, me touchent au plus profond de moi-même. Tout artiste, qui aspire au vrai, au bien et au beau comme objet ultime de sa quête, est hanté fatalement par le désir de forcer cet accès difficile du monde des démons, et cette pensée, apparente ou secrète, hésite entre la peur et la prière. » " (Kawabata, Romans et nouvelles, La Pochothèque, page 29).
Kawabata possédait cette calligraphie par Ikkyu, et il écrivait souvent ces mots lorsqu'il lui était demandé d'écrire quelque chose (on pourra lire le discours de Kawabata en anglais sur : http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1968/kawabata-lecture.html ).
Il y a de nombreuses façons de comprendre ces mots, ajoute Kawabata.
Kawabata Yasunari - Page 19 Ikkyu10
Portrait d'Ikkyū par Bokusai (peintre du XV° siècle, disciple d'Ikkyû).

"L'individualité est plus prononcée chez les fous que chez les gens à l'esprit sain..." (page 22) dit Hisano. Sans doute, mais la perception du monde est très différente, même entre deux personnes saines d'esprit (mais le sont-elles ? le doute est souvent permis). Hisano voit une souris blanche, que ne remarque pas la mère. Elle, par contre, a vu un arbre remarquable, qui a échappé à l'attention d'Hisano...
Chacun doute de ce que l'autre a vu. Et quand ils entendent le même son (la cloche de l'asile qui sonne), chacun l'interprète de façon différente, voire opposée.

Finalement, chacun vit dans un monde à lui, l'interprète à sa façon, et chacun pense agir pour le mieux : la mère en confiant sa fille à l'hôpital psychiatrique, Hisano en voulant se marier rapidement avec Inéko. Chacun cherche à convaincre l'autre, mais personne ne le peut. Ce qui est logique, puisque chacun percevant les choses de façon différente, les arguments ne portent pas.

La mère et son futur gendre discutent. A un moment, la mère dit :
Citation :
"- Supposons... Inéko et vous au cours d'une étreinte amoureuse. Cela ne vous gênerait pas que votre corps disparaisse de son champ de vision ? Si elle ne voyait plus votre visage ou vos mains... ?
- Cela ne me dérangerait pas." (page 40).
Les discussions sont d'une franchise incroyable, totalement irréaliste dans ce contexte... et l'indication d'une attirance réciproque ?

D'où vient cette étrange cécité d'Inéko, cécité qui ne touche pas tous les corps humains ? On apprendra qu'un événement traumatisant a eu lieu pendant l'enfance d'Inéko. Cet événement est-il la cause de sa maladie ? On ne le saura bien sûr pas (le roman est inachevé... et même...). Il y avait une relation affective très forte entre Inéko et son père. Ce dernier ayant disparu (pour ainsi dire), peut-on penser qu'elle reproduit en quelque sorte le schéma de son amour sur son futur mari en le faisant disparaître ?

"La disparition partielle du corps aimé, n'est-ce pas là dans l'univers de Kawabata le comble de l'amour, un renversement ontologique qui est l'aboutissement d'un syllogisme singulier : « voir = ne voir que = ne plus voir » ? L'attachement fétichiste à la partie dit là ce qu'elle signifie au fond : l'incapacité de voir la globalité d'un corps, l'impossibilité d'appréhender l'être humain comme totalité." (Cécile Sakai, Kawabata, le clair-obscur, page 45). C'est effectivement ce qui s'était passé au cours d'une partie de tennis de table : une forte concentration sur la balle a abouti à sa disparition...
Toutefois, la disparition de son amant laisse place non pas au vide, mais - et c'est un passage très étrange, incroyable - à "un arc-en-ciel de bulles couleur de pêche" (page 240). Conclusion de Cécile Sakai : "[...] la négation de la vue n'ouvre pas ici la porte des ténèbres, mais celle de l'imaginaire ; la négation appelle à dépasser la réalité." (page 45).

Les Pissenlits est un texte étrange qui ressemble à une pièce de théâtre : en effet, il est constitué quasiment exclusivement de la conversation des deux personnages, qui tourne autour de Inéko, qu'on ne voit jamais (encore un problème de vision). Le thème de la lacune chez Kawabata est ici à son comble.
Le roman est plein de répétitions parfaitement conscientes de la part des deux personnages, qui s'en excusent à plusieurs reprises :
Citation :
"« Monsieur Hisano, ne trouvez-vous pas que nous tournons en rond à répéter les mêmes choses depuis tout à l'heure ? Quelle en est la raison ?" (page 118)

Que devait-il se passer après ? "Des notes laissées par Kawabata esquissent en tout cas le canevas d'un vrai roman." (Cécile Sakai, page 44) . Mais encore ? On aurait aimé savoir...

Quoi qu'il en soit, cette publication française tardive n'est vraiment pas un fond de tiroir, mais bien un fragment de roman marquant et très mystérieux, bourré de symboles.


Dernière édition par eXPie le Mar 3 Mar 2015 - 7:05, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyLun 2 Mar 2015 - 23:10

Je l'ai également lu en novembre dernier et j'ai été envouté par l'étrangeté de ce récit. Je ne l'ai pas commenté parce que son hermétisme m'a donné le sentiment de passer à côté de l'essentiel. Je veux le relire pour- peut-être- mieux en parler. C'est en tout cas un roman à découvrir et bien plus qu'un fond de tiroir, c'est évident.
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyLun 2 Mar 2015 - 23:16

Marko a écrit:
Je ne l'ai pas commenté parce que son hermétisme m'a donné le sentiment de passer à côté de l'essentiel.
Oui, ça m'est déjà arrivé pour d'autres livres, ça... Et là aussi, je suis peut-être bien passé à côté de l'essentiel (mais le livre étant inachevé - et de beaucoup, semble-t-il -, c'est tellement difficile à dire...)
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptySam 20 Juin 2015 - 0:02

Quelques parfumés ont commencé à parler de Kawabata au fil de Mishima, ici.
Dreep a écrit:
Mouais... surtout édulcoré d'exotisme, mais c'est peut-être pour ça qu'il est si apprécié en France. Je sais pas ce qu'il en est au Japon. Ariane ?
Bon. Il vaut mieux que je réponde à Dreep au fil de Kawabata.
Le pays de neige est considéré comme le chef-oeuvre absolu de Kawabata aussi au Japon.
Mais je ne peux pas insister mon avis car je l'ai lu un peu trop jeune, c'est-à-dire quand j'avais 12 ou 13 ans car ce livre est très célèbre. Et je ne l'ai pas du tout aimé. J'étais sûrement trop jeune pour l'apprécier.
Quelqu'un disait, "Pour bien apprécier A la recherche du temps perdu, il faut dépasser 40 ans". Qui était-il ? Jean-Claude Carrière ? Je ne me rappelle plus. Le pays de neige est aussi un peu ce genre de roman. On nous répond comme ceci, "Ah, tu ne l'as pas aimé ? Bien sûr ! Tu es encore trop jeune pour le comprendre vraiment !" D'accord. Je n'ai pas encore 40 ans. C'est vrai. Je le réessaierai plus tard ! Il est vrai qu'on devra être un peu plus fatigué et avoir un peu plus de rides pour bien comprendre certaines choses dans la vie. Tant pis ! Je devrai attendre encore quelques années pour me délecter à relire Proust... et peut-être aussi le Pays de neige ?
ArturoBandini a écrit:
Pour l'instant j'avais repéré Le grondement de la montagne pour découvrir Kawabata.
Je crois que c'est un bon choix pour commencer.
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptySam 20 Juin 2015 - 0:24

Ce qu' on dit un peu trop en France -mais je suppose qu' ailleurs c' est pareil- c' est qu' on est trop jeune ou trop vieux pour faire ceci
ou cela. Trop sain ou trop malade. Trop pessimiste ou trop optimiste. Trop male ou trop femelle...
C' est un refrain qu' on entend trop souvent. Et TROP C'EST TROP !

Si on suivait les conseils de ces moralistes et donneurs de leçons, on ne ferait rien. Parce que c' est trop risqué d' agir et meme de penser.
Proust lui-même pensait que les meilleurs écrivains étaient forcément un peu felés - comme lui.
Alors, tu penses, Hugo pétant de santé n' était pas sa tasse de thé à Proust, avec ou sans madeleine...
Par moments, je penserais volontiers comme Proust, mais j' aurais tort sans doute.
Il y a de la place pour tout le monde et il ne faut pas trop attendre, il faut saisir l' occasion et satisfaire ses désirs avant qu' il ne soient passés.
Sinon, il ne reste que les regrets qui ne servent à rien !
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptySam 20 Juin 2015 - 8:57

Merci Ariane pour ta réponse!
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyDim 28 Juin 2015 - 20:47

Pays de neige

Je ne sais pas quoi raconter. L'histoire c'est un homme, un écrivain qui passe trois séjours (printemps, hiver, automne) dans un petit village de montagne, il y rencontre une jeune geisha, qu'il retrouve à chaque fois, ainsi qu'une autre jeune femme.

Dans ce récit très sensitif, sensible et sensuel on ne comprend pas tout des motivations ou des pensées des uns des autres. Par contre on partage facilement (?) la fascination du narrateur et on a qu'une envie c'est de revenir à sa lecture pour retrouver cette intimité irréelle, étrange, mystérieuse mais chaleureuse.

Pourtant ce n'est pas si simple notre bonhomme, avec femme et enfants, est un oisif, conscient de lui-même et de certaines vanités il n'en cherche pas moins en quelque sorte "juste à se sentir bien" ce qui implique de ressentir l'endroit, le moment, et presque drame une présence.

La présence principale dans ce village qui vous coupe du monde, qui crée presque sa parenthèse, c'est Komako qui malgré tout n'est pas ce qu'on peut appeler une femme fatale. Néanmoins pour le narrateur sa beauté, derrière ses parures professionnelles, ses étranges manières... il n'est pas vraiment question de s'en défendre ou non, sans se comprendre forcément ils s'accordent.

On ne peut même pas la considérer, cette Komako comme la face légère d'une féminité dont la face plus grave serait la encore plus énigmatique Yoko. En étant plus compliqué, pour ça c'est plus simple.

De façon trop simplificatrice on pourrait envisager une écriture du "presque", dont l'intérêt serait toujours dans le petit décalage, dans l'attention au détail qui donne le sens et provoque l'attrait, ça serait le coup de la parfaite imperfection. Il peut y avoir de ça mais plus dans le fait de chercher quelque chose qui fasse sens, l'instant, le geste qui se dégage de toute contrainte, le quasi-dérèglement qui deviendrait "pur" (ou esthétique ?).

M'enfin tout ça c'est du point de vue d'un oisif, un type en retrait, qui goûte, qui attend, quelque part il est en marge du courant codifié d'existence qu'il apprécie, si ce n'est dont il a besoin, et tout de même la vie bouge et est concrète et la plus grosse différence peut-être entre lui et ces deux femmes est qu'elles ont l'air complètement engagées. Mystérieuses mais complètes.

Lui sorte de miroir et de réceptacle attentif (ou pas si attentif justement ?).

En tout cas perdu dans une rêverie au combien essentielle (ne boudons pas non plus notre plaisir de lecteur) et consciente, faisant de ce "pays de neige" un ailleurs, un réel intérieur, alternatif, plus juste probablement que le flot des "vraies" occupations de nos protagonistes.

Tout ce piège du monde parallèle nourrit par la beauté et la force (qui n'est pas nécessairement brutale) d'une écriture et d'une atmosphère.

(Quelques coquilles sur la fin, mais ça ressemble à un livre pas du tout mal traduit ?)
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyLun 29 Juin 2015 - 0:11

Merci Animal pour ton commentaire.
Ce n'est tout de même pas très évident, Kawabata. Je devrai relire au moins celui-ci prochainement.
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyLun 31 Aoû 2015 - 23:27

Mishima aurait écrit une partie des Belles endormies, c'est ce que dit un article du Japan Times :
http://www.japantimes.co.jp/culture/2015/08/29/books/mishima-murakami-elusive-nobel-prize/#.VeTGRSgfjDW
Je cite en anglais :
Citation :
It was not widely known at the time that Kawabata had actually forced Mishima to write a note to the award’s judges, recommending the older writer for the prize, in exchange for Kawabata’s support in a legal dispute at the beginning of the ’60s. To make the situation more complex, it turned out Mishima had also partly ghostwritten one of Kawabata’s works, “House of the Sleeping Beauties.”
L'article est écrit par quelqu'un qui a écrit un livre sur Yukio Mishima et qui manifestement a des problèmes avec Kawabata (mais ce qui est dit est peut-être vrai, je n'en sais rien).
jemetate
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyMar 1 Sep 2015 - 0:00

Étrange intense reflexion
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 EmptyMar 1 Sep 2015 - 20:11

Pour plus de crédibilité, on aurait du ajouter du sexe ...
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MessageSujet: Re: Kawabata Yasunari   Kawabata Yasunari - Page 19 Empty

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