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| Benjamin Fondane | |
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Auteur | Message |
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Benjamin Fondane Mar 10 Mai 2011 - 10:31 | |
| Benjamin Fondane (1898-1944) - Citation :
- Benjamin Fondane, de son vrai nom Benjamin Wechsler, est né le 14 novembre 1898 à Jassy en Moldavie (Roumanie), et fut assassiné dans la chambre à gaz d'Auschwitz-Birkenau le 2 ou 3 octobre 1944. Il fut poète, dramaturge, critique littéraire, réalisateur de cinéma et traducteur. Issu d'une famille d'intellectuels juifs, il choisit le pseudonyme de Fondoianu à 14 ans. A Bucarest en 1919, il entre en contact avec toute l'avant-garde, puis part à Paris en 1923 et commence à écrire en français en 1925. Il devient Benjamin Fondane, 3e naissance. Il se lance alors dans la rédaction d'une série d'essais qui sont dans une étroite correspondance avec sa poésie. Celle-ci est toutefois irréductible à quelque théorie que ce soit. Puissamment concrète mais pétrie de mysticisme, elle navigue entre le psaume et l'épopée. Ses poèmes sont un acte de résistance à la violence de l'époque. Son grand lyrisme brasse les images fiévreuses d'un destin malmené par l'Histoire : Titanic, Ulysse, Le Mal des Fantômes, l'Exode, conjuguent exemplairement la forme fragmentaire et la continuité du souffle épique (J.Y Masson, Le Magazine Littéraire 462, mars 2007).
Articles et ouvrages de 1925 à 1944 : - Spoiler:
1925
1. “Chacun sa vérité” [sur Pirandello] Integral, avril 1925, 2. 2. “Jean Cocteau”, Integral, 2, avril 1925. 3. “La Jeanne d’Arc de Joseph Delteil”, Integral, octobre 1925, 6-7.
1927
1. “Pierre Reverdy”, Integral, 10, janvier 1927. 2. “Louis Aragon ou Le Paysan de Paris”, Integral (Bucarest), 10, janvier 1927. 3. “Spovedania unui candelabru”, de A.L. Zissu, Intégral (Bucarest), II, 10, janvier 1927,1. 4. “Les surréalistes et la révolution”, Integral (Bucarest), 12, avril 1927. 5. “Paul Eluard : Capitale de la douleur’, Integral (Bucarest), 11, mars 1927. 6. “Le grand ballet de la poésie française”, Integral (Bucarest), juin-Juillet 1927, 13-14.
1928
1. “Pierre Reverdy”, Integral (Bucarest), 15, avril 1928. 2. “Réflexions sur le spectacle”, Cahiers de l’Étoile (Paris), 8, mars-avril, 1928. 3. Trois scenarii : ciné-poèmes, Bruxelles : Documents Internationaux de l’Esprit Nouveau, 1928 (avec deux portraits de Fondane par Man Ray). 4. La confession d’un candélabre de L. Zissu, traduit du roumain et précédé d’une préface par B. Fondane, portrait par Maxy, Paris : Picart, 1928. 5. “Le regard de l’absent”, Discontinuité (Paris), I, juin 1928, 8.
1929
1. “Un philosophe tragique, Léon Chestov”, Europe (Paris), 19, 15 janvier 1929, 142-50. 2. “Réflexions sur le spectacle”, Cahiers de l’Étoile (Paris), 2, 8, mars-avril, 256-67. 3. “Le procès de la raison. Léon Chestov, Témoin à charge”, Cahiers de l’Étoile (Paris), 2, 9, mai-juin, 344-64. 4. “Edmund Husserl et l’œuf de Colomb du réel”, Europe (Paris), XX, 78, 15 juin 1929, 331-44. 5. “Réflexions sur le spectacle” (Fragments), Unu (Bucarest), juin 1929. 6. “Presentación de films puros”, Síntesis (Buenos Aires), 3 septembre 1929. 7. “Brancusi”, Cahiers de l’Étoile (Paris), II, 11, sept-oct.1929, 708-725.
1930
1. “Poésie pure de Paul Valéry à Tristan Tzara”, Unu (Bucarest), 22, février, 1930. 2. “Psalmul lui Adam”, Adam (Bucarest), I, 16, 1e février 1930, 7-8. 3. “Sous les toits de Paris” (sur René Clair), L'Intransigeant (Paris), 12 juin 1930. 4. “Rimbaud le voyou”, [extrait] Raison d'être (Paris), III, 7, juillet 1930,16-20. 5. “Du muet au parlant, grandeur et décadence du cinéma”, Bifur, 5, 30 avril 1930, 137-50. 6. “Poèmes, Chantiers (Carcassonne), mars 1930, 8, 5-6. 7. “Marc Chagall”, Adam (Bucarest), 1, mai 1930. 8. “Marc Chagall”, Tschisla (Paris), 1, 1930 (en russe). 9. “Le Temps est hors des Gonds” ; “Passons l'Eponge”, Cahiers de l'Étoile (Paris), 111, 16, juil.-août 1930, 583-585. 10. “Gide suivant Montaigne”, Cahiers de l'Étoile (Paris), 111, 14, mars-avril 1930, 266-285. 11. (Compte rendu), Léon-Pierre Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu, éd. Cahiers du Sud, Cahiers de I'Étoile (Paris), III, 16, juillet-août 1930, 608-614. 12. (Compte rendu), Ribemont-Dessaignes, Frontières Humaines, Collection Bifur, Ed. du Carrefour, 1929, Cahiers de I'Étoile (Paris), III, 16, juillet-août 1930, 615-618. 13. “Ulysse” (Fragments), Commerce (Paris), Cahier XXV, Automne 1930, 91-111.
1931
1. “El cinema en el atolladero”, Sur (Buenos Aires), 1, Verano 1931.
1932
1. “Deux fragments d'Ulysse”, Le Journal des Poètes (Bruxelles), II, 8, 16 janvier 1932 (2). 2. “Fragments d'Ulysse”, Le Journal des Poètes (Bruxelles), II, 15, 5 mars 1932, (1). 3. “Roumanie. Point de vue et sélection d'un écrivain heureux d'être partial”, Le Journal des Poètes (Bruxelles), II, 15, 5 mars 1932, (3-4). 4. “Sur la route de Dostoïevski : Martin Heidegger”, Cahiers du Sud (Marseille), 141 (1932) 378-92. 5. “Martin Heidegger ante la sombra de Dostoïevski”, Sur (Buenos Aires), Verano, Ano II, 1932 151-169.
1933
1. “Fragments d’Ulysse”, Cahiers du Journal des Poètes (Bruxelles), II, 15, 12 février 1933. 2. (Compte-rendu) Kierkegaard : Traité du désespoir, Paris, Gallimard, 1933, Cahiers du Sud (Marseille), X, 147, jan.1933, 42-51. 3. “Rimbaud le voyou”, [extrait] Cahiers du Sud (Marseille), 149, 1933, 196-209. 4. “Cinéma 33”, Cahiers jaunes (Paris), 4, 1933, 12-20. 5. “Sur Gogol”, Cahiers du Sud, 151, 1933. 6. “Ulysse”, Le Phare de Neuilly (Neuilly sur Seine), 2, 1933, 61-68. 7. “Rimbaud et Sophocle”, 14 Rue du Dragon (Paris), 1, mars 1933, 13. 8. “Sur Ulysse dans la Cité, par Ilarie Voronca, Cahiers du Sud (Marseille), 154, 1933. 9. (Compte rendu), “A propos de SØren Kierkegaard”, In Vino Veritas, Ed. du Cavalier, La Répétition, Alcan, Cahiers du Sud (Marseille), X, 155, oct.1933, 625-631. 10. (Compte rendu), Boris de Schloezer. Gogol, Paris, Plon, 1932, Cahiers du Sud (Marseille), X, 151, mai 1933, 375-377. 11. (Compte rendu), Ilarie Voronca, Ulysse dans la cité, traduit du roumain par Roger Vailland, Paris, Ed du Sagittaire, 1933, Cahiers du Sud (Marseille) X, 154, sept. 33, 535-537. 12. “Rimbaud et Lautréamont”, 14 Rue du Dragon (Paris), 4, juin 1933, 9. 13. “Rimbaud le voyou, (Fragments)”, Documents 33 (Bruxelles), 4, juillet 1933, 10-12. 14. Rimbaud le voyou, Paris : Denoël et Steele, 1933. 15. “Quand nous entrâmes...” (Extrait d’“Ulysse”), Poésie (Paris), 12, 8, août 1933, 10-12. 16. “A propos de L’Église de M. Céline”, Cahier Bleu, IV, 1, 22 novembre 1933. 17. “Titanic (Extraits)”, La Bouteille à la mer (Paris), 35, oct. 33. 18. “Réponse à une enquête sur le cinéma soviétique. A propos du film Montagne d’or”, 1933, Documents 33 (Bruxelles), 8, décembre 1933. 19. “Lever de rideau”, 6, Cahier Bleu, 22 décembre 1933, 258-60.
1934
1. “Psychanalyse d’Edgar Poe”, Cahier bleu (Paris), II, 13, 22 janvier 1934, 75-77. 2. “Proverbes”, Cahiers juifs (Paris), I, 7, janvier 1934, 55-56. 3. “Entretien sur Rapt”, Aujourd’hui (Paris), 24 fév.1934. 4. “Marc Chagall”, Cahiers juifs (Paris) I, 9, avril-mai 1934, 266-272. 5. “La ligne ‘générale’ de Gide, Papiers”, Nouveau Cahier bleu (Paris), 14-15, 10 mai 1934, 356-360. 6. (Compte rendu), Edouard Krakowsski, Plotin et le paganisme religieux, Paris, Denoël et Steele, 1934, Cahiers du Sud (Marseille), 162, juin 1934, 391-392. 7. “Poème”, 16-17, Cahier Bleu, 10 juin 1934. 8. “A Propos du film Rapt”, L’Étoile belge, (Bruxelles), 21 juillet 1934. 9. (Compte rendu), Karl Barth, Parole de Dieu et parole humaine, traduit par P. Maury et A. Lavanchy, Paris, Ed. Je Sers, 1933, Cahiers du Sud (Marseille), 163, juillet 1934, 492-495. 10. “Une politique de l’esprit : le premier Congrès des Écrivains de l’URSS”, Cahiers du Sud ((Marseille), ), 166, 1934, 718-24. 11. “Léon Chestov, Kierkegaard et le serpent”, Cahiers du Sud (Marseille), 164, août 1934, 534-554. 12. “A Victoria Ocampo”, Revue Argentine (Paris), août-septembre 1934, 29-30. 13. “Visages de la pampa”, (A propos de Don Segundo Sombra), Revue Argentine (Paris), I, 3, nov.1934, 33-37. 14. “Poème”, Revue Argentine (Paris), I, 4, décembre 1934, 25-26.
1935
1. “L’Esprit et le temps : La Conscience malheureuse”, (fragments), Cahiers du Sud (Marseille), XII, 171, avril 1935, 304-317. 2. (Compte rendu) Sur Dostoïevski, ou les confins de l'homme, par Edouard Thurneysen, traduit de l’allemand par P. Maury, Paris : Je Sers, Cahiers du Sud (Marseille), XIII, 76, oct.1935, 674-676. 3. “Héraclite le pauvre, ou nécessité de Kierkegaard”, Cahiers du Sud (Marseille), XIII, 177, novembre 1935, 757-770. 4. “La Conciencia Desventurada, Bergson, Freud y los dioses”, Sur (Buenos Aires), 15, décembre 1935. 5. (Compte rendu), Gaston Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique, Paris : PUF, 1935, Cahiers du Sud (Marseille), XIII, 178, déc.1935, 867-870.
1936
1. “Lettre à Jean Wahl à propos de Kierkegaard”, Cahiers du Sud (Marseille), XIV, 179, jan.1936, 87-88. 2. (Compte rendu) Denis de Rougemont, Politique de la personne. Problèmes, doctrines et tactiques de la révolution personnaliste, Paris : Je Sers, 1934, Cahiers du Sud (Marseille), XIV, 182, avril 1936, 334-335. 3. “Titanic” [Extrait], La Revue Argentine, (Paris), II, 15, avril-mai 1936, 12-13. 4. “Léon Chestov, à la recherche du judaïsme perdu”, Revue juive de Genève, IV (1936) 326-28. 5. “Poésie et métaphysique”, Schweizer Annalen, Zurich : Max Niehans Verlag, juillet-août, 1936, 357-364. 6. “Préfacio para el presente”, Sur (Buenos Aires), 21, juin 1936. 7. La Conscience malheureuse, Paris : Denoël et Steele, 1936. 8. (Compte rendu) Comte de Gobineau, Mémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle, Desclée de Brouwer, Cahiers du Sud (Marseille), XIV, 183, mai 1936, 412-413. 9. “Titanic” [Extraits], Courrier des poètes (Bruxelles), 1, 14, 20 juin 1936, 12-13. 10. (Compte rendu) Irma de Manziarly, Pérégrinations asiatiques, Cahiers du Sud (Marseille), XV, 185, juillet 1936, 605. 11. (Compte rendu) Raymond Queneau, Les Derniers jours, Paris : Gallimard, 1936, Cahiers du Sud (Marseille), XV, 188, nov.1936, 850-851. 12. (Compte rendu) Nietzsche, La Volonté de puissance, tome I, texte établi par F. Wurbach et traduit par G. Bianquis, Paris : Gallimard, 1936, Cahiers du Sud, XV, 188, novembre 1936, 851. 13. (Compte rendu) Marcel de Corte, Aristote et Plotin, Paris, Desclée de Brouwer, 1935, Cahiers du Sud (Marseille), XV, 188, nov.1936, 852. 14. “Titanic” [Extraits], Courrier des poètes (Bruxelles), 3, 25, 31 déc.1936, 48.
1937
1. (Compte rendu) Jean Baruzi, Problèmes d’histoire des religions, Paris : Félix Alcan, 1935, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 190, jan.1937, 56-57. 2. (Compte rendu) Liviu Rusu, Essai sur la création artistique, Paris : Félix Alcan, 1935, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 191, février 1937, 140-141. 3. “A propos du livre de Léon Chestov : Kierkegaard et la philosophie existentielle”, Revue de philosophie, 37, 1937, 381-414. 4. “Le poète et son ombre. Extrait de Titanic, poème”, Le Rouge et le noir (Bruxelles), 5 mai 1937. 5. Titanic, Cahiers du Journal des Poètes, 35-5 juin, Bruxelles : 1937. 6. “La philosophie vivante : l’humanisme intégral de Jacques Maritain”, Le Rouge et le noir (Bruxelles), 21 juillet 1937. 7. (Compte rendu) Armand Petitjean, Imagination et réalisation, Paris, Denoël et Steele, 1936, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 196, août 1937, 442-444. 8. “Réalisme poétique, Fragment” (Fragment du Faux Traité d’esthétique), Courrier des poètes, Les Cahiers du Journal des poètes (Bruxelles), 5, août 1937, 37-42. 9. “Descartes ou la prudence, à propos de ses œuvres intégrales”, Le Rouge et le noir, (Bruxelles), 8 septembre 1937. 10. “Lévy-Bruhl ou le métaphysicien malgré lui”, Le Rouge et le noir (Bruxelles), 21 septembre (1937). 11. “Le poète et le schizophrène. La conscience honteuse du poète”, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 198,oct.1937, 550-569. 12. “Le romantisme allemand”, Le Rouge et le noir (Bruxelles), 13 octobre 1937. 13. (Compte rendu) Will Durant, Histoire de la civilisation, Paris : Payot ; Arthur Byhan, La civilisation caucasienne, Payot, Le Rouge et le Noir (Bruxelles), 20 oct. 1937. 14. “Le poète et le schizophrène. La conscience honteuse du poète”, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 198, nov.1937, 662-650. 15. “Nietzsche et les problèmes répugnants”, Le Rouge et le Noir (Bruxelles), 24 novembre 1937. [trad. en espagnol : 1938] 16. (Compte rendu) La Notion de l'Instinct et ses bases scientifiques, Paris, Vrin, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 200, déc.1937, 751. 17. (Compte rendu) Blaise Pascal, Œuvres, texte établi et annoté par Jacques Chevalier, Paris : La Pléiade, NRF, Cahiers du Sud (Marseille), XVI, 200, déc.1937, 755.
1938
1. “L’exercice spirituel”, Les Cahiers Blancs (Bruxelles), I, fév.1938, 31-32. 2. (Compte rendu) Gaston Bachelard, Dialectique de la durée, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 1938. 3. (Compte rendu) Jeanne Hersch, L’illusion philosophique, Librairie Alcan, 1936, Cahiers du Sud (Marseille), XVII, 202, février 1938, 141. 4. (Compte rendu) Œuvres, Jean Calvin, présentées et annotées par A-M. Schmidt, Paris : Je Sers et Genève : Labor, Cahiers du Sud (Marseille), XVII, 202, février 1938, 162-163. 5. “Poème”, Delta (Paris), II, 2, avril 1938, 10. 6. Faux Traité d’esthétique, Essai sur la crise de réalité, Paris : Denoël, 1938. 7. “Nietzsche y los problemas ‘repugnantes’”, Sur (Buenos Aires), 42, Año VIII, mars 1938. 8. (Compte rendu) Gaston Bachelard, Dialectique de la durée, Cahiers du Sud (Marseille), 201, 1938. 9. “El poeta y la esquizofrenia - La conciencia vergonzosa”, Sur, 38, juil.1937 et novembre 1937. 10. (Compte rendu) Emmanuel Kant, Le Conflit des facultés, Trad. Introd. et notes par J. Gibelin, Paris : Vrin, Cahiers du Sud (Marseille), XVII, 204, avril1938, 317-319. 11. “Léon Chestov et la lutte contre les évidences”, Revue de la France et de l’étranger, juillet-août 1938, 13-50. 12. “Le mal des fantômes”, Messages (Paris), I, 3, mai-juin 1938, 82. 13. “Léon Chestov et la lutte contre les évidences”, Revue philosophique de la France et de l’étranger (Paris) 126, 7-8, juill-août 1938, 113-150. 14. Léon Chestov, Cahiers du Sud (Marseille), XVII, 210, nov.1938, 877-878.
1939
1. (Compte rendu) Lévy-Bruhl, L’expérience mystique et les symboles chez les primitifs, Paris : Félix Alcan, 1938, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 213, février 1939, 164-169. 2. (Compte rendu) Jean Wahl, Études kierkegaardiennes, Paris : Montaigne, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 213, février 1939, 169-171. 3. (Compte rendu) Gaston Bachelard, “La Formation de l'esprit scientifique. Contributions à une psychanalyse de la connaissance objective, Paris : Vrin, 1939, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 214, mars 1939, 241-248. 4. (Compte rendu) Vladimir Jankélévitch, L'Alternative, Paris : Alcan, 1938, Cahiers du Sud (Marseille) 214, mars 1939, 249-251. 5. “Enquête sur la poésie de guerre”, Fontaine (Alger) 3, avril-mai 1939. 6. “L’homme devant l’histoire ou du bruit et de la fureur”, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 216, mai 1939, 441-454. 7. “Lévy-Bruhl o el metaficico a pesar suyo”, Sur, 57, Año IX, juin 1939, 65-75. 8. (Compte rendu) Heidegger, Qu’est-ce que la métaphysique ?”, Paris : Gallimard ; Rachel Bespaloff, Cheminements et carrefours, Paris : Vrin, 1938 ; Masson-Oursel, La philosophie en Orient, Paris : Alcan ; Lénine, Cahiers sur la Dialectique de Hegel, NRF ; Paul Romane Musculus, La prière des mains, Paris : Je Sers, Cahiers du Sud (Marseille), XVIII, 218, juillet 1939, 603-606.
1940
1. “Poèmes”, Fontaine (Alger), VII, jan.-févr.1940, 142-143. 2. (Compte rendu) Gaston Bachelard, “A propos de Lautréamont de Bachelard”, Cahiers du Sud (Marseille), 229, XIX, 527-532. 3. “Lévy-Bruhl et la métaphysique de la connaissance”, La Revue philosophique de la France et de l’étranger (Paris), 129, mai-juin 1940, vol. CXXIX, 289-316 et CXX (1940) 29-54. 4. “Lettre à Jean Ballard”, in “Carnet des absents”, Cahiers du Sud (Marseille), 222, 1940. 5. “En las riberas del Iliso, Conversaciones con Chestov”, Sur, Año IX, juillet 1940, 7-39.
1941
1. “Au seuil de l'Inde”, Cahiers du Sud (Marseille), XXVIII, 236, juin-juil.1941, 374-385. 2. (Compte rendu) J.-D. Gherea, Le Moi et le monde. Essai d’une cosmogonie anthropomorphique, Paris : Vrin, 1939, Revue philosophique de la France et de l’Etranger, CXXXI, 9-12, sept-déc., 1941, 463-466.
1942
1. “Ulysse (Fragments)”, Messages, 1, mars 1942, 46-54. 1943
1. “Baudelaire and the experience of the abyss”, Traduit par Lionel Abel, Partisan Review (New York), vol.10, 5, Sept-oct., 1943, 410-420. 2. “Baudelaire et l’expérience du gouffre” (extrait), Les Lettres françaises (Buenos Aires), 7-8, 23-33. 3. “Baudelaire et l'expérience du gouffre”, (extrait), Cahiers du Sud (Marseille), 252,
1943.
4. “Jules de Gaultier”, Cahiers du Sud (Marseille), XIX, 255, avril 1943, 318-320. 5. (Compte rendu) “D'Empédocle à Stéphane Lupasco ou ‘la Solitude du logique’”, Cahiers du Sud (Marseille), XIX, 259, août-sept.1943, 71-76. 6. “Importance de Baudelaire”, Domaine Français, Messages, (Genève), Éditions des Trois Collines, août-novembre 1943, 321-331.
1944
1. “Au temps du poème”, Poésie 44, 18, mars-avril 1944, 43-47. 2. “Journées de juin”, L’Honneur des poètes, Europe, II, Paris : Minuit, 1944, 24-26 (signé Isaac Lacquedem). 3. (Compte rendu) “Bachelard apprivoise le rêve”, L’Eau et les rêves, Paris : Corti ; L’Air et les songes, Paris : Corti. 4. “Le Mal des fantômes”, Cahiers du Sud (Marseille), 268, oct.-déc.1944, 121-131. (Source Wikipedia)
Rééditions et anthologies : "L'Exode", Préface de Claude Sernet, La Fenêtre ardente, Veilhes, 1965. Michel Carassou (éd), Non Lieu, Benjamin Fondane, Paris : Au temps du poème, 1978. La Conscience malheureuse, Plasma, 1979. Le lundi existentiel, éditions du Rocher, 1990 Baudelaire et l’expérience du gouffre, Complexe, 1994. Brancusi, (1929), Paris: Fata Morgana, 1995. Le Voyageur n’a pas fini de voyager, Paris-Méditerranée & L'Ether Vague-Patrice Thierry éditeur, 1996, (ISBN 2904620656) Faux-traité d’esthétique, Paris-Méditerranée, 1998. L'être et la connaissance: Essai sur Lupasco", Paris-Méditerranée, 1998, (ISBN 284272044X) Rencontres avec Léon Chestov, Arcane 17, 1996, (ISBN 2866960033) L’Écrivain devant la révolution, Discours non prononcé au congrès international des écrivains de Paris (1935), Préface de Louis Janover, Paris : Paris Méditerranée, 1997. Fondane-Fundoianu et l’avant-garde, (textes réunis par Michel Carassou, Petre Raileanu) Paris : Fondation Culturelle Roumaine et Paris Méditerranée, 1999. Au seuil de l'Inde, Fata Morgana, Collection Hermès, 1994, (ISBN 2851940988) Le mal des fantômes, Paris-Méditerranée & L'Ether Vague-Patrice Thierry éditeur, 1996. Verdier Poche, 2006, liminaire de Henri Meschonnic, (ISBN 2864324857) Images et Livres de France, Paris-Méditerranée, 2002. Traduit du roumain par Odile Serre. Introduction de Monique Jutrin. Écrits pour le cinéma, Verdier Poche, 2007. Entre Jérusalem et Athènes.Benjamin Fondane à la recherche du judaïsme, Parole et Silence,2009. Textes réunis par Monique Jutrin. Poèmes d’autrefois. Le Reniement de Pierre, Le Temps qu’il fait, 2010. Textes traduits par Odile Serre, postface de Monique Jutrin.
Dernière édition par Constance le Mar 10 Mai 2011 - 11:24, édité 1 fois | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Benjamin Fondane Mar 10 Mai 2011 - 10:33 | |
| Hommage de José Corti à son ami Benjamin Fondane - Citation :
Fondane le poète, le vivant, et même le bon vivant, Fondane qui fut notre ami devait bien aussi, dans sa mortelle solitude, songer à son oeuvre interrompue, à ce "Baudelaire et l'expérience du gouffre" qu'il venait d'achever et m'avait promis, mais sur lequel il avait encore à revenir. Je pense aussi qu'il devait revenir à ces heures où il avait eu à faire un choix tragique car il avait tenu sa vie dans ses mains. Il l'avait pesée ... Un dénonciateur (auquel nous serrons peut-être aujourd'hui la main) l'avait bien fait marquer pour l'abattoir, mais c'est de sa propre volonté qu'il en avait poussé la porte.
Fondane avait été arrêté en même temps que sa soeur et conduit avec elle au Dépôt de la Préfecture. Diverses interventions avaient réussi à les y maintenir quelques jours; répit précieux pendant lequel sa femme, Geneviève, avait, pour les sauver, sillonné Paris à vélo, frappé à toutes les portes. Elle n'avait pu leur éviter le transfert à Drancy (...) A ce moment, si tout espoir de sauver sa soeur était perdu, il ne tenait qu'à Fondane de bénéficier de la loi elle-même: la loi allemande anti-juive qui disposait qu'un conjoint d'Aryen, c'était son cas, n'était pas déportable. S'il était profondément attaché à sa femme - qui devait montrer plus tard à quel point elle en était digne - , Fondane aimait tendrement sa soeur. Dans cette tragédie, il allait choisir de rester avec elle jusqu'au bout. Et c'est ensemble qu'ils entreprirent le voyage de la mort. Il avait voulu rester pour atténuer, si peu que ce fût, les angoisses qui la déchiraient. J'ignore si elle pressentait ce qui l'attendait à l'arrivée, mais je sais qu'il était, lui, sans illusion.
Le philosophe de "La conscience malheureuse", le critique hardi de "Rimbaud le voyou", le poète d' "Ulysse" et et d'"Exode" ne franchira plus mon seuil que dans ma pensée.
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| | | Constance Zen littéraire
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Mar 10 Mai 2011 - 10:38 | |
| Pluie
Il pleuvait hier au soir sur le toit. Il pleuvait de la tôle, il pleuvait la pluie, il pleuvait le moisi, il pleuvait l’automne, il pleuvait l’automne ! Il pleuvait la tristesse, il pleuvait la grisaille, il pleuvait, il pleuvait du vent dans les cheminées, soupirs et cris, la pluie tourmentée battait du bec contre le carreau, battait du bec sur les carreaux comme un oiseau de nuit, le bec dur de pluie. Les châtaigniers lourds de sanglots, maculés de feuillage, grinçaient, les châtaigniers sanglotaient et poussaient des cris sur l’asphalte mouillé de pluie, une pluie d’un autre ciel, une pluie obscure et âpre – orgues de litanies, il pleuvait des litanies. Je n’attends que la pluie et personne d’autre à ma porte ! Je n’attends personne à ma porte, que la pluie ; la pluie, et le grésil jusque dans les yeux de lune, la chouette, la pluie couleur de cendre et le vent, et la feuille morte – le vent et la feuille morte – je n’attends que la pluie et personne d’autre à ma porte. Le passé comme un orage, la femme comme un orage, pourquoi sont-ils venus sous la pluie, le vent – feuilles mortes, pourquoi sont-ils venus sous la pluie, passant par ma porte, par ma porte comme un orage ? Pourquoi le passé est-il la pluie et la pluie le passé ? Dehors, il pleut, il pleut – pourquoi sont-ils venus vêtir de nouveau d’âme l’argile ; d’une âme amère, l’argile, pourquoi sont-ils venus en automne quand il geint, il pleut , Il pleuvait du vent, il pleuvait la grisaille, il pleuvait, et cela grinçait dans la nuit comme une porte ouverte, comme une porte ouverte par où l’on entre, par où l’on entre avec la pluie et la cendre – par une porte ouverte. Le passé comme un orage, la femme comme un orage, pourquoi sont-ils venus sous la pluie, le vent – feuilles mortes, pourquoi sont-ils venus sous la pluie, passant par ma porte, sous la pluie comme un orage ?
1917 (Extrait de Poèmes posthumes, in Poèmes d’autrefois, Le Reniement de Pierre, traduits du roumain par Odile Serre / Ed. Le Temps qu’il fait)
Illustration : "Champs de blé sous un ciel de pluie" (1890) de Vincent Van gogh | |
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Dim 22 Mai 2011 - 12:11 | |
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Paysages
Dans la cour du monastère, en chemin tu te perds, où poussent framboises rouges et perce-neige verts. Dans le silence blanc du matin, les vallées font résonner leurs ruisseaux dans le lointain, comme un chaudron. Tu devines des moines simples dans les cellules et un chant infini : des enfants à la voix aiguë et aux yeux rouges (comme les fraises du chemin). Sous le nouveau monastère, le monastère ancien; tu le sens au silence, aux rats, à l'aspect lustré. Au pied des murs tuméfiés sous la pluie et les années, des hiboux empâtés par la paix ... les crachins lents ... ... et les pierres noires que charrièrent les torrents ... la moisissure sur les dalles, et les orties. Et que seul le sentier, égaré en ces lieux-ci, cherchant les femmes aux seins et aux genoux petits, monte là-haut, vers toi, ô céleste Sinaïa.
(Extrait de 'Poèmes anthumes", in Poèmes d'autrefois, Le reniement de Pierre/ Ed. Le temps qu'il fait)
Illustration : "Monastère dans les bois" (1835) par Carl Blechen
- Spoiler:
La ville de Sinaia, située à 150 km au nord de Bucarest, dans la région historique de Valachie, est souvent dénommée "la Perle des Carpates" pour les beautés naturelles qui l'entourent.
(Dans la vallée, au 16ème siècle, se trouvait là un monastère nommé Sinaïa ... d'après le Mont Sinaï en Egypte)
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Mer 1 Juin 2011 - 12:29 | |
| C'est à vous que je parle, hommes des antipodes, je parle d'homme à homme, avec le peu en moi qui demeure de l'homme, avec le peu de voix qui me reste au gosier, mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il ne pas crier vengeance ! L'hallali est donné, les bêtes sont traquées, laissez-moi vous parler avec ces mêmes mots que nous eûmes en partage- il reste peu d'intelligibles !
Un jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée, nous serons au-delà du souvenir, la mort aura parachevé les travaux de la haine, je serai un bouquet d'orties sous vos pieds, - alors, eh bien, sachez que j'avais un visage comme vous. Une bouche qui priait, comme vous.
Quand une poussière entrait, ou bien un songe, dans l'oeil, cet oeil pleurait un peu de sel. Et quand une épine mauvaise égratignait ma peau, il y coulait un sang aussi rouge que le vôtre ! Certes, tout comme vous j'étais cruel, j'avais soif de tendresse, de puissance, d'or, de plaisir et de douleur. Tout comme vous j'étais méchant et angoissé solide dans la paix, ivre dans la victoire, et titubant, hagard, à l'heure de l'échec !
Oui, j'ai été un homme comme les autres hommes, nourri de pain, de rêve, de désespoir. Eh oui, j'ai aimé, j'ai pleuré, j'ai haï, j'ai souffert, j'ai acheté des fleurs et je n'ai pas toujours payé mon terme. Le dimanche j'allais à la campagne pêcher, sous l'oeil de Dieu, des poissons irréels, je me baignais dans la rivière qui chantait dans les joncs et je mangeais des frites le soir. Après, après, je rentrais me coucher fatigué, le coeur las et plein de solitude, plein de pitié pour moi, plein de pitié pour l'homme, cherchant, cherchant en vain sur un ventre de femme cette paix impossible que nous avions perdue naguère, dans un grand verger où fleurissait au centre, l'arbre de la vie ...
J'ai lu comme vous tous les journaux tous les bouquins, et je n'ai rien compris au monde et je n'ai rien compris à l'homme, bien qu'il me soit souvent arrivé d'affirmer le contraire. Et quand la mort, la mort est venue, peut-être ai-je prétendu savoir ce qu'elle était mais vrai, je puis vous le dire à cette heure, elle est entrée toute en mes yeux étonnés, étonnés de si peu comprendre avez-vous mieux compris que moi ?
Et pourtant, non ! je n'étais pas un homme comme vous. Vous n'êtes pas nés sur les routes, personne n'a jeté à l'égout vos petits comme des chats encor sans yeux, vous n'avez pas erré de cité en cité traqués par les polices, vous n'avez pas connu les désastres à l'aube, les wagons de bestiaux et le sanglot amer de L'humiliation, accusés d'un délit que vous n'avez pas fait, d'un meurtre dont il manque encore le cadavre, changeant de nom et de visage, pour ne pas emporter un nom qu'on a hué un visage qui avait servi à tout le monde de crachoir !
Un jour viendra, sans doute, quand le poème lu se trouvera devant vos yeux. Il ne demande rien ! Oubliez-le, oubliez-le ! Ce n'est qu'un cri, qu'on ne peut pas mettre dans un poème parfait, avais-je donc le temps de le finir ? Mais quand vous foulerez ce bouquet d'orties qui avait été moi, dans un autre siècle, en une histoire qui vous sera périmée, souvenez-vous seulement que j'étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j'avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié et la joie,
un visage d'homme, tout simplement !
1942
( Extrait de L'Exode, in Le mal des fantômes, Verdier Poche)
Illustration : portait de Benjamin fondane | |
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Lun 13 Juin 2011 - 11:30 | |
| J'ai pleuré sur l'aurore ...
J'ai pleuré sur l'aurore et j'ai pleuré sur le matin, car l'aurore pure était couverte de pollen, le matin déchaussé s'éloignait alors à peine du bassin, tel un canard, de son doux pas de satin ...
J'ai pleuré sur le jour blanc - un oriflamme de paix - la terre fructifiait comme la nielle des blés, et l'homme était là, le front et l'esprit accablés, dans la nature, sous le couvercle d'azur épais.
J'ai pleuré sur le crépuscule rouge, comme un père, car le crépuscule était rouge; il était si beau sur le champ lisse, dans un tel silence d'étau que la lumière tombait du ciel comme une pierre.
Et j'ai pleuré sur la nuit claire, à l'âme hantée, où homme et bête engendraient un an et un gamin. Et j'ai pleuré sur la nuit claire car tout est vain. Et mon esprit saignait dans les becs de l'obscurité.
1917
(Extrait de Poèmes posthumes / Seghers)
Illustration : "Crise" de Fernand Khnopff | |
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Ven 8 Juil 2011 - 22:46 | |
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Piatra- Neamt
(I)
Si tu venais sur le banc, un roman à la main, ton sourire me chercherait dans le parc, à travers la page du livre.
Ton roman, aux caractères allemands, c'est Werther. Tu l'as quitté au moment où il chargeait son pistolet.
Ton sourire bienveillant et inquiet me cherche. Les moineaux, par-dessus ton épaule, épellent le roman.
Je suis près de toi, chargeant mon pistolet, tu ne me vois pas - tu continues la page où tu as laissé Werther.
Si je pouvais embrasser ton genou ou ton âme - si j'étais ce banc pesant, où tu rêves, le livre retourné -
Et si j'étais ce livre entre tes mains; ou si j'étais la simple chaussure du petit pied qui me foule;
si j'étais ta main, ou bien si j'étais ton sourire ...
(Extrait de "Poèmes Anthumes", in Poèmes d'autrefois, Le reniement de Pierre/ Ed. Le temps qu'il fait)
Illustration : Le baiser volé (1894) de Marcus Stone | |
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Dim 10 Juil 2011 - 22:09 | |
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Piatra-Neamt
(III)
Peut-être es-tu restée sur le banc, rêvant, en cet automne, à l'âme des feuilles qui est tombée, piétinée par la pluie.
Peut-être es-tu restée, avec ton ombrelle, à compter les cailloux, où les gouttes dures de la pluie, autant de becs d'oiseaux.
Toi-même tu ne sais ce que tu veux. En cet automne, peut-être es-tu restée sur le banc, rêvant aux cailloux, à la pluie.
Peut-être l'angoisse a-t-elle grandi en toi; toi-même tu ne le sais -; et en toi crie la pluie, crie l'automne, crie l'angoisse.
Illustration : Les joueurs (1885) de Marcus Stone
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Ven 24 Fév 2012 - 11:27 | |
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Elégies
I
Ce n'est rien. Je vous dis que ce n'est rien ... A peine un souffle qui pourrait éteindre une bougie une ombre qui te suit sur les murs un peu de sable qui se creuse sous tes pas.
Il ne te reste rien de tous ces beaux voyages que quelques timbres-poste et quelques souvenirs quelques disques usés qui grincent sur le fond de la mémoire lasse.
Pourtant ce furent là de vrais pays, de vrais baisers, tu étais vraie et juteuse à mes lèvres ô femme, pain quotidien qui a fondu au fur et à mesure que j'en mangeais.
Ô choses vraies, vraies, mais périssables ! vraies justement parce que périssables ! et je me penche sur ce journal, je veux dire sur cette rose, qui meurt si vite d'avoir vécu si pleinement.
Chaque chose à son heure a pourvu à ma faim et chacune est venue au-devant de ma soif - qu'ai-je à songer maintenant à ces grappes pleines quand c'est moi-même qui ait sucé les raisins ?
Que reste-t-il de la mélodie après que la voix s'est tue ? et de l'enfance, quand les poils ont poussé au menton ? et de l'année quand la main a froissé la dernière feuille du calendrier ?
Que deviennent ces visages, quand j'ai fermé les yeux ? - est-il un lieu pour les choses évanouies comme il y a un lieu pour les choses possibles mais qui n'ont pas été ?
(Extrait de "Au temps du poème", in "Le mal des fantômes" / Verdier poche)
Illustration : Portrait de Benjamin Fondane (1916) par Iosif Ross | |
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| Sujet: Re: Benjamin Fondane Mar 28 Fév 2012 - 19:46 | |
| Elégies
II
Ca a toujours été le dada du poète que de chanter la mort des êtres déjà morts comme s'il les voulait ramener à la vie pour la joie de les voir mourir encore une fois
et ce n'est pas Ovide seulement qu'il ressuscite sur les rives du Pont-euxin. C'est le regret dans Ovide, le souvenir de telle rue de Rome de telle alcôve, avec une telle femme sur le sofa
dont le baiser telle heure, tel jour et telle année avait été unique, si bien qu'il charrie avec lui dans la mémoire d'autres figures périssables la boucle d'un soulier, la teinte d'un rideau
- soulier depuis longtemps, rideau depuis longtemps, jetés à la poubelle mais qui pour lui sont frais comme il est frais encore le baiser de cette femme morte il y a trente ans au moment du baiser
et enlevée au temps mûrissant ! ou plutôt vivante au seul instant de ce baiser, éternel puisque unique, dont Ovide a mille fois rêvé - et auquel le poète prête à nouveau ce rêve
et ce tourment, comme pour se convaincre lui-même que rien ne meurt de ce qui a été une fois, que dure davantage ce qui est le plus bref, qu'est plus substantiel ce qui existe à peine -
car il se moque bien d'Ovide et du regret dans Ovide, du souvenir de telle alcôve à Rome à l'existence de laquelle il ne croit pas, pas plus qu'il n'a jamais cru à l'existence de Rome. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Benjamin Fondane Mer 29 Fév 2012 - 8:35 | |
| "Ca a toujours été le dada du poète que de chanter la mort des êtres déjà morts comme s'il les voulait ramener à la vie pour la joie de les voir mourir encore une fois" | |
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| | | | Benjamin Fondane | |
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