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| Art brut | |
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+7kenavo shanidar Marko bix229 Maline rivela colimasson 11 participants | |
Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Mar 24 Jan 2012 - 21:52 | |
| Eh, oui, elle a même un site officiel. Si tu veux voir : CLIC | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Art brut Mar 24 Jan 2012 - 23:51 | |
| Très beau commentaire Colimasson! Même si je redoute que l'idée d'une folie comme suprême lucidité et expression la plus vraie et créative de l'individu soit une vision trop idéaliste. C'est aussi tellement de souffrance et de difficulté à être dans un monde si peu accueillant pour celui qui est différent... Peu sont ceux qui on pu chercher et trouver une issue à travers la créativité. La maladie mentale entravant davantage le talent qu'elle ne le favorise. Mais quelle médiation merveilleuse que l'art pour s'exprimer quand il devient accessible. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Mer 25 Jan 2012 - 13:41 | |
| Oui, c'est sûr, c'est pourquoi il me semble que la vision d'ensemble qui ressort de ce livre est un peu utopique, mais elle vise juste à de très nombreux moments ! D'ailleurs, j'ai envie de revenir sur quelques passages qui m'ont particulièrement marqués.
Dans le récit de Mary Barnes, j'ai beaucoup aimé les descriptions qu'elle donne de l'ambiance familiale dans laquelle elle a évolué :
« La vie familiale ressemblait à de la glace, de la glace fragile. Chacun souhaitait voir fondre cette glace, avait besoin d’amour. Mais nous craignions tous d’être noyés, si jamais la glace se rompait. La violence et la colère se cachaient, menaçantes, derrière nos plaisanteries. Vus de l’extérieur, nous formions une bonne famille. Matériellement, nous ne manquions de rien : une nourriture de qualité, du lait à volonté, des fruits, des œufs, du linge bien tenu et une maison suffisamment grande. Cependant, au-delà des apparences, nous étions déchirés par la haine et le désir de nous entre-tuer. »
Son analyse de la survenue du trouble mental, dans un tel milieu, me semble particulièrement pertinente :
« On expliqua à mes parents que Peter était atteint de dementia praecox […]. Il restait figé dans sa colère. Personne ne savait qu’il était en colère. Et c’était vrai, aussi incroyable que cela me paraisse aujourd’hui. Nous l’ignorions et personne ne fut capable de nous l’expliquer. La vie affective de la famille le tuait, lui brisait le cœur. Peter, que la colère rendait muet, s’isola de plus en plus. Le reste de la famille était considéré comme sain. Lui était fou. Nous n’étions tous qu’une vague furieuse, bouillonnante de colère, masquée par un voile de faux-semblant, une toile d’araignée dont nous étions prisonniers. »
Pour Mary Barnes, la folie est le seul moyen d'échapper à ce milieu étouffant, comme elle l'explique très bien :
« Des sujets tels que la conduite spirituelle, la purification, l’affrontement avec le mal intérieur n’entraient pas dans ma conception des choses. Le tourbillon vivant, houleux que j’étais, était refoulé, profondément enfoui dans un sol mort. Par bonheur, je cédai, je devins folle. »
Ses phases de régression sont évoquées d'une manière assez impressionnante :
« J’attends, tête, joue à la balle, m’allonge avec Nounours. Thérapie. Taxi. A la maison. Déshabillée. Pisse au lit. Caresse Nounours. La première poupée (Susannah, elle était noire) que je m’étais achetée. Je l’avais mise en pièces, lui arrachant un membre après l’autre et enfin la tête. Ensuite, je demandai à Ronnie de me donner une poupée. « Tu veux une poupée ? dit-il – Oui, pour jouer avec. » Il m’offrit Topsy, une poupée noire, et un ours en peluche. Le dos de Nounours s’ouvrait et on pouvait y mettre des objets ; il avait un gros nœud rose et des grelots aux oreilles. Je l’emmenais avec moi dans la Boîte. »
La colère est une des caractéristiques principales du mal dont souffre Mary Barnes. Elle l'évoque à plusieurs reprises:
« Parfois, lorsque j’allais trop mal pour travailler, je me sentais pleine d’une rage bouillonnante qui s’échappait de moi en explosant. Ignorant son origine et comment en venir à bout, je ressemblais à une feuille malmenée par sa propre tempête. Quelques fois, je désirais me détruire mais je ne savais pas comment ; je ne regrettais jamais ce que je faisais alors pour me soulager sur le moment. Une grande quantité de « CA » se précipitait sur Joe. Les flots tourbillonnants de « ça » se déchaînaient, me faisaient voler en éclat. Affolée, en proie à une violence désespérée, j’avais envie de tout mettre en pièces, de balancer les chaises, de briser les verres ou de me déchirer les chairs. »
« La dureté de cœur avait été un de mes problèmes majeurs. J’éprouvais une douleur physique : « Joe, mon cœur a durci. » Je sentais en moi comme un morceau de pierre dure. J’étais tellement furieuse, tellement pleine de « CA », de colère ! Prisonnière de mon désespoir, j’avais parfois l’impression d’être possédée par une haine bouillonnante contre moi-même et par tout ce qui vivait. »
Cette colère est souvent liée à une peur/difficulté d'aimer :
« Je ne pouvais « ressentir » les gens, la tendresse, l’affection, l’amour, ce qui augmentait ma terreur. Eux pouvaient ressentir, avoir des sentiments à mon égard mais cela ne pouvait me toucher, ce qui était épouvantable. »
« J’étais semblable à ma mère. Effrayée, incapable de donner et de recevoir l’amour, j’avais de cette tendresse du cœur une conception complètement faussée. Ma mère avait toujours des « troubles cardiaques ». Elle me disait : « Ta maman t’aime. » Ces paroles évoquaient pour moi quelque chose de très dangereux. Etre aimée, c’est être possédée, abandonner son moi. Alors un désespoir infini m’envahissait. » Le point de vue livré par Joseph Berke est novateur. Il redéfinit tous les termes de la schizophrénie et de la maladie mentale à l'aune de ses expériences dans son institut antipsychiatrique. Concernant la définition même de la maladie mentale :
« […] j’avais commencé à découvrir que ce qu’on nomme communément « maladie mentale » n’est pas une « maladie » (selon l’usage consacré de ce terme en médecine psychiatrique) mais un exemple de souffrance affective entraîné par un trouble dans tout un champ de relations sociales, à commencer par la famille. Autrement dit, la « maladie mentale » reflète ce qui se produit au sein d’un groupe humain perturbé ou perturbant, surtout lorsque cela est intériorisé, et ce, par un seul individu. »
En conclusion à tout cela, et pour en revenir à ce que tu dis, Marko, Mary Barnes évoque les difficultés que chaque individu "malade" peut éprouver devant l'acte de guérison qui dépend essentiellement de lui :
« Il est parfois très effrayant de n’être ni dominé ni possédé. L’hôpital avec ses drogues, ses traitements médicaux, l’internement obligatoire vous domine et vous possède. La toile d’araignée exerce une fascination irrésistible. On pourrait passer sa vie entière à tisser à l’extérieur de soi des toiles d’araignée qui s’harmonisent avec son état intérieur. Entrer dans la folie, essayer d’en sortir, de quitter la toile d’araignée, c’est lutter pour se libérer, pour vivre, pour pouvoir bouger et respirer. C’est recracher l’araignée. » | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Mer 25 Jan 2012 - 13:43 | |
| Les chapitres écrits par Joseph Berke sont aussi très riches. Il propose par exemple une redéfinition de la schizophrénie qui engage un humour noir certain:
« […] je me suis mis à comprendre que la « schizophrénie » est une carrière et non pas une maladie. Cette carrière intéresse en général au moins deux professions : les patients et les psychiatres. Le plus souvent, elle se déclenche avec l’aide et l’encouragement de la famille proche. »
Mais plus sérieusement :
« […] les expériences que traverse la personne étiquetée « schizophrène » et qui sont répertoriées sous le terme commun de « psychose » ne sont pas du tout inintelligibles, c'est-à-dire folles. Elles se manifestent simplement dans un autre ordre de réalité, voisin du rêve éveillé. La société invalide ces expériences en les qualifiant de « maladie » ou de « folie », ce qui est une manœuvre interpersonnelle fondamentale, pratiquée par les peuples de culture occidentale, pour lesquels les rêves et les états proches du rêve ne sont pas des véhicules valables de la réalité, quelle que soit la vérité qu’ils expriment. »
Toutes ces redéfinitions ne vont pas sans s'accompagner d'une critique de la psychiatrie traditionnelle :
« Les psychiatres, pour la plupart, sont incapables de communiquer avec les patients ayant atteint les stades les plus profonds de la régression parce qu’ils n’utilisent pas leur propre réservoir, pourtant immense, d’émotions primitives pour entrer en contact avec ces individus. Ils essaient de forcer l’autre à parler sur un mode « rationnel » alors qu’il (ou elle) a décidé depuis longtemps de s’exprimer dans un langage « irrationnel ». Et, par « irrationnel », je n’entends pas « inintelligible ». Je veux parler du langage du nourrisson, des mélodies des premiers sentiments qui sont très compréhensibles en eux-mêmes. »
La relation patient/thérapeute traditionnelle est elle aussi vivement remise en question :
« Je crois que c’est l’angoisse d’être pris pour un « malade mental » qui explique pourquoi le personnel, dans la plupart des hôpitaux psychiatriques, se conforme rigoureusement à une tenue vestimentaire et un comportement ne s’écartant pas des normes et résiste aux tentatives de désinstitutionalisation de la relation malade-soignant. Il était très amusant de voir ce genre de personne visiter Kingsley Hall. / Dès qu’ils remarquaient que la plupart des habitants de la maison s’habillaient et parlaient de la même manière, on pouvait sentir leur angoisse atteindre des hauteurs records tandis qu’ils s’efforçaient de distinguer les patients des soignants. Neuf fois sur dix, leurs conclusions étaient complètement fausses. Je ne sais combien de fois on pensa que Mary était l’infirmière-major et on prit des « psychiatres » pour des « schizophrènes », s’adressant à eux comme s’ils l’étaient. Quel embarras reflétait le visage du visiteur quand on lui apprenait que le « pauvre fou » avec qui il avait bavardé n’était autre que le Dr Laing, le Dr Berke ou le Dr Redler. »
Et s'interrogeant sur la légitimité de l'expérience antipsychiatrique à laquelle il a participé, il résume de manière lucide :
« Kingsley Hall est-il une réussite ? Comme l’un de ses membres le dit : « C’est là une question impropre : il ne fait pas de mal, il ne « guérit » pas. Il s’élève là, peuplé par de véritables fantômes, tellement silencieux qu’avec un peu de chance, on peut entendre battre son propre cœur et en trouver le rythme. » | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Jeu 26 Jan 2012 - 10:18 | |
| Encore une réflexion intéressante de Mary Barnes sur le conformisme professionnel dans le milieu médical :
« Si vous ne vous conformiez pas aux normes, on vous traitait de mauvais patient ou d’infirmière incompétente. Plus tard, je m’intéressai beaucoup aux mauvais patients et aux infirmières incompétentes. On ne laissait pas le temps aux malades de mourir, d’uriner ni de manger. La machine marchait à grande allure. Entrée, décharge, opération et décès. Nombre d’infirmières stagiaires, abandons, résultats des examens. Une infirmière compétente présentait bien, répondait sèchement, n’était jamais en retard, avait les patients bien en main, tenait les lits en ordre et s’efforçait d’entrer dans le système. La machine laissait sur elle une empreinte indélébile. »
Et configuration de la famille-type "schizophrène" définie par Joseph Berke :
« A force d’écouter des entretiens de parents, frères et sœurs, grands-parents, oncles, tantes, cousins, etc., […] il me parut évident que le membre de la famille étiqueté schizophrène, névrosé ou autre n’était pas forcément le plus perturbé. Bien souvent il (ou elle) était le (ou la) moins atteint(e) de tout le groupe. […] Chaque fois qu’un ou plusieurs membres de la famille avaient été étiquetés schizophrènes, on constatait une structure unique de communication. Ces gens n’échangeaient pas des paroles mais se lançaient des mots, et pas directement, mais par la tangente. Leurs positions se modifiaient sans cesse. Il était difficile de savoir qui parlait, et de quoi, parce que les contradictions paraissaient toujours tournées : il était très rare d’entendre deux personnes s’entretenir du même problème en même temps. Les parents semblaient imperméables aux idées des enfants, et inversement bien que dans une moindre proportion. Pour comble d’irritation, les paroles des gens étaient souvent en contradiction avec leur façon de s’exprimer (ton de la voix et/ou mimiques). Ces aberrations de la communication étaient centrées sur des problèmes tels que l’indépendance personnelle et la sexualité. Les gens semblaient prisonniers dans une serre chaude de culpabilité et de colère tellement étouffante que la tyrannie d’un Médicis n’est rien en comparaison de ces intrigues, des médisances et des accès meurtriers de ces « paisibles Dupond d’en face ». Et c’est de ça qu’il s’agit. Aux yeux de l’observateur distrait, de telles familles paraîtront des modèles de vertu morale et civique. Mais, dès que l’on gratte un peu la façade, des générations de « merde » déferlent. »
Un exemple qu'il tire directement des observations qu'il a pu faire suite aux rencontres entre les parents de Mary et Mary elle-même :
Au cours de la rencontre, la mère fit une réponse intéressante ; elle ne dit pas : « Mary, je suis fâchée contre toi parce que j’ai fait des milliers de kilomètres pour te voir et que tu ne veux pas me voir. » Elle ne lui adressa aucun reproche. Au lieu de cela, elle dit : « Oh ! je me sens malade ». Cette réplique engendra immédiatement chez Mary un violent sentiment de culpabilité, en apparence à cause de son attitude inhospitalière mais en réalité à cause de son hostilité à l’égard de ses parents. C’est là un comportement type des familles de « schizophrènes ».
Et une autre parole de la mère de famille qui essaie de se persuader de la bonne santé mentale de son fils. Cela pourrait presque être drôle :
"Peter allait très bien à cette époque ; il lisait Freud et faisait du yoga. " | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Art brut Jeu 26 Jan 2012 - 10:45 | |
| Pour des raisons persos, en un temps assez lointain, je m'étais intéressée au cas Mary Barnes, qui avait été diagnostiquée schizophrène, mais qui ne l'était pas.
Un lien qui apporte un nouvel éclairage, en actualisant son cas, Colimasson : ICI
Quant au traitement par insuline, nommé "Cure de Sakel", il consistait à plonger le patient dans le coma, dans l'espoir qu'il soit guéri à son réveil. Mais les méthodes de traitement n'étant qu'à leurs premiers balbutiements, les prescripteurs ne faisaient pas la distinction entre les différentes pathologies, aussi cette cure était hélas considérée comme panacée universelle . Bien qu'elle n'ait provoqué que peu de décès, cette méthode barbare a heureusement été abandonnée. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Jeu 26 Jan 2012 - 21:53 | |
| Oui, plutôt brutal ce traitement... Ca ressemble à la solution finale transposée au cas individuel.
Merci pour le lien vers le document Constance. Je l'ai enregistré pour prendre le temps de le lire. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Art brut Ven 27 Jan 2012 - 14:24 | |
| - colimasson a écrit:
- Oui, plutôt brutal ce traitement... Ca ressemble à la solution finale transposée au cas individuel.
En 1940, à raison de deux fois par semaine, pendant trois mois, l'écrivain Alexandre Vialatte a subi cette cure inhumaine, qu'il a racontée dans son roman autobiographique "Le fidèle berger". | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Ven 27 Jan 2012 - 21:39 | |
| - Constance a écrit:
- colimasson a écrit:
- Oui, plutôt brutal ce traitement... Ca ressemble à la solution finale transposée au cas individuel.
En 1940, à raison de deux fois par semaine, pendant trois mois, l'écrivain Alexandre Vialatte a subi cette cure inhumaine, qu'il a racontée dans son roman autobiographique "Le fidèle berger". Je note ! (décidément, je vais approfondir le sujet on dirait...) | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Art brut Sam 28 Jan 2012 - 13:17 | |
| En vue de le chroniquer, j'avais copié plusieurs extraits de "Le fidèle berger" dans mon bloc-notes, et commencé à rédiger un commentaire, puis j'ai totalement abandonné cette entreprise, mais je vais compiler mon fatras de dilettante, et m'y atteler à nouveau, Colimasson. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Sam 28 Jan 2012 - 19:49 | |
| Très bonne idée Constance ! Je suis sûre que cela va me faire saliver... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Ven 3 Fév 2012 - 17:39 | |
| - Constance a écrit:
Un lien qui apporte un nouvel éclairage, en actualisant son cas, Colimasson : ICI J'ai lu le doc, je suis un peu dubitative... Il me semble qu'il essaie de prouver que les créations de Barnes sont liés à des névroses sexuelles infantiles -mais n'est-ce pas déjà clairement indiqué dans le livre en lui-même ? Ce document constitue un bon résumé de Voyage à travers la folie, mais ce qui est le plus remarquable, c'est que Mary Barnes ait eu assez de lucidité pour arriver au même constat que cette étude par la seule analyse qu'elle a livrée d'elle-même ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Art brut Ven 3 Fév 2012 - 18:12 | |
| - colimasson a écrit:
- Constance a écrit:
Un lien qui apporte un nouvel éclairage, en actualisant son cas, Colimasson : ICI
J'ai lu le doc, je suis un peu dubitative... Il me semble qu'il essaie de prouver que les créations de Barnes sont liés à des névroses sexuelles infantiles -mais n'est-ce pas déjà clairement indiqué dans le livre en lui-même ?
Ce document constitue un bon résumé de Voyage à travers la folie, mais ce qui est le plus remarquable, c'est que Mary Barnes ait eu assez de lucidité pour arriver au même constat que cette étude par la seule analyse qu'elle a livrée d'elle-même ! D' elle-meme, oui, mais quand meme avec l' aide de Joeph Berke qui lui a permis de régresser sans etre sanctionnée et c' était limite quand meme.... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Art brut Ven 3 Fév 2012 - 21:51 | |
| Oui, c'est vrai... Pourquoi dis-tu que c'était un peu limite ? Tu crois qu'elle a failli basculer complètement à un moment donné de sa régression ? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: message Mar 11 Fév 2014 - 12:34 | |
| Edmund MonsielJ’ai ressenti une émotion très forte au LAM de Villeneuve d’Ascq en découvrant au cœur d’une exposition temporaire intitulée SEULS les œuvres de Edmund Monsiel. SEULS c’est 150 œuvres réalisées dans des conditions d’isolement. En prison, dans la rue, en hôpital…des œuvres pour conjurer la solitude, la peupler, combler l’attente… Parmi les artistes, Edmund Monsiel, né en Pologne. (1897-1962). En 1942 les Allemands le dépossèdent de son petit magasin. Il fuit et se réfugie chez son frère à Wozuczyn. Persuadé que les nazis le recherchent, il va rester caché dans le grenier pendant 20 ans, jusqu'à sa mort, refusant tout contact. L’homme, au tempérament troublé, semble avoir pris la menace de l’occupant comme prétexte pour s’auto-séquestrer. Ce n'est qu'après sa mort que l'on va découvrir ses quelques 500 créations, d’inspiration populaire ou religieuse. Sur les pages, dans un tracé miniature au crayon à la mine de plomb, des figures et des figures répétées obsessionnellement, parfois à l’infini, jusqu’à 3000 sur le même dessin. | |
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