Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Patrick Deville

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MessageSujet: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 6 Sep 2011 - 17:48

Patrick Deville A244

Après des études de littérature et un CAPES de philosophie, Patrick Deville s'embarque, à l'âge de 25 ans, dans une longue série de voyages au cours desquels il sera amené à écrire et enseigner en Algérie, au Nigéria, au Maroc ou encore à Cuba. Épisodiquement, sa vocation de romancier rappelle le globe-trotter sur les rives françaises, notamment en 1988 lorsqu'il publie son premier succès critique et commercial, 'Longue vue'. 'Le Feu d'artifice' (1992), 'La Femme parfaite' (1995) et 'Ces deux-là' (2000), profondément marqués par le style minimaliste de Deville, paraissent eux aussi aux Éditions de Minuit tandis que l'auteur sillonne les mers du Sud, papillonnant de résidences d'écrivains en festivals littéraires. En 2001, il pose ses valises à Saint-Nazaire pour prendre la tête de la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs (MEET), où il fonde un prix littéraire latino-américain. Sa passion du voyage transparaît plus que jamais dans une nouvelle vague de romans publiés au Seuil - 'Pura Vida : vie et mort de William Walker' (2004), 'La Tentation des armes à feu' (2006) et 'Equatoria' (2009) -, qu'il imprègne de la chaleur violente, abrutissante, rongeante de l'Afrique du fleuve Congo. 'Kampuchéa' sort en septembre 2011 et fait le récit d'un voyage le long du Mékong, avec en toile de fond le procès des Khmers rouges et de la révolte des chemises rouges en Thaïlande.


Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1987 Cordon-bleu,
1988 Longue Vue,
1992 Le Feu d'artifice,
1995 La Femme parfaite,
2000 Ces deux-là,
2004 Pura vida, Page 1,
2006 La Tentation des armes à feu,
2009 Equatoria,
2011 Kampuchéa, Page 1,
2011 Vie et mort sainte Tina l'exilée,
2012 Peste et Choléra, Pages 1, 2, 3,

Citation :
mise à jour le 30/10/2013, page 3
Kampuchéa   Seuil (01/09/2011)-255 pages

Patrick Deville 415nkd10

Citation :
C’est le récit d’un voyage le long du fleuve Mékong, effectué entre le procès des leaders khmers rouges à Phnom Penh (2009) et la révolte des chemises rouges en Thaïlande (début 2010). Tout part, d’une certaine façon, de la découverte, par hasard, des temples d’Angkor par Henri Mouhot en train de poursuivre un papillon. Car la France est très présente. Elle est la puissance coloniale dont de nombreuses traces demeurent. Et Paris est le lieu où quelques jeunes Cambodgiens, vers le milieu du XXe siècle, viennent poursuivre de brillantes études : ils seront les « frères », numérotés par ordre d’importance, qui se retrouveront plus tard à la tête de l’inconcevable mouvement révolutionnaire des khmers rouges arrivés au pouvoir le 17 avril 1975 et qui organiseront une méthodique extermination de tous ceux qui résistent à leur système. L’auteur explore la mémoire de cette tragédie récente, dans le paysage souvent enchanteur du Mékong. La littérature n’est jamais loin, pour le meilleur (Pierre Loti, Malraux, Kessel ou encore Conrad) mais aussi pour le pire (Douch, l’un des hauts dignitaires après Pol Pot, à l’ouverture de son procès, déclame du Vigny).
Ce fut pour moi une lecture assez déroutante car premièrement il ne s’agit pas d’un roman avec des personnages, un scénario et un cheminement sur un temps donné.
En effet, l’auteur nous propose un récit de voyage dont il a posé un cadre temporel compris entre l’ouverture du procès des Khmères, et la révolte des chemises rouges en Thaïlande. Ce récit est en fait une série d’impressions posées ici où là sur l’histoire  et le présent non pas d’un pays, le Kampuchéa démocratique (ancien Cambodge) mais de sa région au sens large. Le fait de mélanger les choses, m’a un peu "dérangée" parce que j’aime savoir où je suis,  avec qui je suis, et à quel moment je suis.
Deuxièmement, et c’est peut-être là le plus important, j’ai trouvé cette lecture déroutante, car au fond elle est vite devenue ennuyeuse car très sèche. Autrement dit, pour moi cela manquait d’images, de documentations. L’écriture, bien que de bonne qualité, ne m’a pas donné la possibilité de m’évader, et, encore moins de visualiser, mentalement ce que l’auteur a écrit.
J’ai donc vite assez vite "décroché".
Les références historiques, et littéraires sont assez fournies, cependant tout cela manquait cruellement de vie.
Ce récit peut également dérouter celui ou celle qui n’a pas un minimum de connaissance de la région et de son histoire. Le hasard a voulu que durant cette période je lise d’autres ouvrages sur le Cambodge ; je savais donc ce qu’il en était. Mais pour les autres lecteurs…..
Au fond, une fois la lecture terminée, je me demande pourquoi ce livre, dans quel but, quel message et legs pour le lecteur ? Si ce n’est de l’ennui, et l’envie puissante de passer à autre chose, et vite.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:08

Merci pour ton commentaire mimi, le sujet de ce livre me tentait mais en te lisant j'hésite.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:11

Madame B. a écrit:
Merci pour ton commentaire mimi, le sujet de ce livre me tentait mais en te lisant j'hésite.


Cela ne veut rien dire, tu peux l'apprécier mieux que moi....tente le coup, qui sait?
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:21

je ne voudrais pas enfoncer le clou mais j'ai lu Ces deux-là qui ne m'a laissé aucun souvenir Patrick Deville 8204
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 18 Oct 2011 - 13:07

Patrick Deville Devill10 bizarrement le livre en poche ne mentionne pas le sous-titre : Vie & mort de Willima Walker

Bizarrement je suis tentée de reprendre mot pour mot le post de mimi sur Kampuchéa en ne changeant que les noms de pays... mais ce serait manquer de savoir-vivre.

Donc, dans Pura Vida , Patrick Deville s'attache à nous raconter le vie et la mort de William Walker. Cet aventurieur américain, né à Nashville, a deux obsession : devenir président d'un Etat d'Amérique Centrale et devenir celui par qui tous ces pays s'uniront (dans la perspective d'Etats-Unis...). En dix ans, il lance des expéditions, devient président du Nicaragua et finit fusillé au Honduras. Deville s'empare de cette histoire pour nous relater les évènements d'un continent en proie aux luttes continuelles, aux révolutions sanglantes, aux rêves impossibles. Il passe en revue les existences capricieuses et armées des grands révolutionnaires (Sandino, Guevara, Bolivar...) et on s'y perd.

Je n'ai rien contre le journalisme romancé, ni contre le roman historique, l'idée de lire un roman très documenté (et il l'est) sur les révolutionnaires sandinistes loin de me retenir m'a au contraire volontiers décidé à emprunter ce livre. J'ajoute que le style de Deville n'est pas dénué d'une belle poésie, de certaines fulgurances, d'un peu de pessimisme mais tout cela manque cruellement de chair, de chaleur, d'empathie. A force d'apporter des détails, de faire des parallèles entre les pays, les révolutions, les hommes, le lecteur se retrouve noyé par un déluge d'informations, qui mise bout-à-bout perdent toute leur substance. Le récit part dans tous les sens, perd son lecteur en pleine jungle, une balle dans la jambe pour le transporter au XVIème siècle en Espagne... Trop d'écartèlement rend la lecture annonante, laborieuse. Le récit manque d'exaltation, de ferveur, d'estocade. Et cependant tout était réuni (connaissance, style, construction intelligente du récit en se basant sur deux dates, deux pays, deux personnages), mais l'écrivain échoue à nous emporter, on reste sur le rivage caraïbe à voir partir les raffiots gavés d'hommes prêts à en découdre et on ravaude à l'infini un récit dont la toile d'araignée monte à la tête.

quelques extraits pour les amoureux des zozio :

Partis de Leon (il s'agit de la troupe de Walker, finement appelé le Marcheur), du côté Pacifique, ils viennent de traverser Managua et prennent leurs quartiers à Masaya -où je voulais aller voir les petits perroquets au plumage vert éclatant qui vivent dans la cheminée du volcan Santiago.
Ces chocoyos del cràter, qui ne sont pas des perruches maracanas (Propyrrhura maracana, ni Psittacara leucophtalma) viennent la nuit troubler le sommeil des ornithologues, qui savent que le volcan expulse assez de soufre pour asphyxier n'importe quel organisme. Au lieu de quoi des couples se forment, qui pondent un oeuf par an dans les anfractuosités de la cheminée, et font des allers-retours loin dans la jungle pour nourrir leur progéniture, inattentifs aux batailles sanglantes qu'ils survolent.



Patrick Deville Chocoy10
chocoyos du Nicaragua

Des baraques de loterie sont alignées sur le parvis de l'église Santa Maria de Los Dolores, comme une alternative profane à la grâce divine toujours à plus tard remise. Des milliers de petites ailes de billets de loterie, grises et orange, bruissent dans le vent sur les étals, jeunes anges captifs, accrochés par un fil à la patte comme des volailles.
Roberto Sosa m'avait assuré que dans les années 40 de grands vols de perroquets sauvages fleurissaient encore les murs blancs de Tegucigalpa, kaléidoscopes des ailes versicolores et feux d'artifice emmêlés des gros becs jaunes en sécateurs, plumage rouge cerise parsemé de paille d'or des grands aras cyanopsitta, corps vert pomme et tête jaune du papagaio verdadeiro do Brazil (Amazona aestiva) , fusées vert sombre des petites perruches coricas (Eucinetus barrabandi) à la tête bleue comme le romarin, mais que les Indiens adorateurs du dieu cacao savaient maquiller en perroquets véritables (en les aspergeant du sang de la grenouille rana tinctoria).
Et la nuit, pour les longues processions silencieuses derrière les christs d'argent cloués aux croix, les Indiennes tressaient encore, dans leur longue chevelure noir de suie, des vers luisants qui se tortillaient autour du fil d'agave leur traversant l'abdomen.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMar 3 Jan 2012 - 12:23

mimi54 a écrit:


Kampuchéa
Patrick Deville 415nkd10

Ce fut pour moi une lecture assez déroutante car premièrement il ne s’agit pas d’un roman avec des personnages, un scénario et un cheminement sur un temps donné.

Au fond, une fois la lecture terminée, je me demande pourquoi ce livre, dans quel but, quel message et legs pour le lecteur ? Si ce n’est de l’ennui, et l’envie puissante de passer à autre chose, et vite.

J'ai lu Kampuchéa en deux fois. A mi-parcours, j'étais plutôt enthousiaste, emballé par cette dérive impressionniste. Et puis j'ai lu la deuxième partie et j'ai un peu perdu le fil, dubitatif, comme mimi, quant aux desseins de l'auteur. Bon, au moins, je ne me suis pas ennuyé.

Le magazine Lire a consacré Kampuchéa meilleur roman français de l'année. Curieux choix, car il s'agit de tout sauf d'un ... roman. Qu'est-ce d'ailleurs ? Un récit de voyage de l'écrivain/reporter Patrick Deville qui nous livre une vision kaléidoscopique de l'histoire et de la géopolitique du Cambodge et, bien plus largement, d'une région qui englobe les anciens Indochine et Siam. Aucune fiction dans cet ouvrage bourré jusqu'à la gueule d'informations en tous genres. Pour Deville, tout commence avec la découverte accidentelle des temples d'Angkor par Henri Mouhot, en 1860. C'est l'année zéro. Et tout se termine par le procès de Douch, le tortionnaire khmer rouge, en 2010. Entre les deux dates, Deville vagabonde, physiquement, en remontant le Mékong, et en imagination, avec des portraits d'hommes plus ou moins célèbres et relation d'évènements, plus ou moins connus. Pas de chronologie linéaire dans Kampuchéa, les époques se télescopent, des personnages passent : Pol Pot, Conrad, Hô Chi Minh, Malraux, Sihanouk, Greene ..., certains réapparaissant à plusieurs reprises, à différentes périodes de leur vie. Ce n'est pas tout : Deville ne peut s'empêcher de faire référence à ses propres livres. Coucou, voici Brazza, Somoza et pas mal d'autres qui viennent nous saluer. Nul doute que le style de l'auteur est brillant, enlevé et fascinant. On se laisse prendre au vertige, d'ailleurs, du moins dans un premier temps. On n'est pas trop perdu : exploration, colonisation, révolution, c'est bon, on suit. Cependant, au fil des pages, les digressions se font de plus en plus pesantes et la question se pose : où veut donc en venir Deville ? A un moment de son voyage, notre voyageur bute sur la frontière chinoise. Encalminé. Idem pour son lecteur, assommé par le foisonnement erratique d'un livre dont on aurait aimé qu'il soit moins flamboyant et plus sage. Juste un peu, pour ne pas disparaître corps et biens dans les eaux troubles du Mékong.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 9:19

Peste et choléra

Patrick Deville 97820210
Peste & Choléra, Patrick Deville.
Seuil,23/08/2012
221 pages


4ème de couverture :
Citation :
« Ce n’est pas une vie que de ne pas bouger. »

Parmi les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de l’Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené la vie la plus mouvementée. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il s’installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et multiplie les observations scientifiques, développe la culture de l’hévéa et de l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l’occupation japonaise. Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde, et s’est nourri des correspondances et documents déposés aux archives des Instituts Pasteur.

Ouvrage lu en qualité de juré des lecteurs pour le grand prix du roman Fnac 2012. Ouvrage lu sous forme d’épreuves non corrigées, donc sans avis de l’éditeur, ni aucunes notes biographiques. L’édition que j’ai eu à lire comptait encore quelques coquilles qui m’ont un peu gênée. Le hasard a fait que j’ai eu l’occasion d’évaluer un ouvrage de l’auteur, Kampuchéa, lors de la rentrée littéraire 2011 (mais, précision de taille, mais ne provenant pas de la même source), et que je ne l’avais pas tout à fait apprécié. En revanche, je n’ai pas été dépaysée par le style, ni par la présentation de l’ouvrage.
Si je n’avais pas d’informations de base quant au contenu de l’ouvrage, j’ai rapidement pu cerner le sujet, contrairement à d’autres lectures ayant lieu dans le même cadre.
Cette fois, Patrick Deville a choisi d’évoquer un personnage assez peu connu du grand public, Alexandre Yersin, médecin et biologiste(entre autres choses) contemporain de Roux, Pasteur, et Calmette, célèbre pour une de ses découverte en matière de maladie contagieuse. C’est d’ailleurs à l’évocation du nom latin de la bactérie en question que j’ai pu saisir la perche.
Patrick Deville s’applique à souligner la polyvalence d’un homme qui, dans la seconde partie de sa vie, s’est plus attardé sur son côté explorateur que médecin. L’aventure le poussera en Asie du sud-est, et notamment en péninsule indochinoise. C’est là un point commun (géographique !!) avec Kampuchéa que j’ai lu, l’année dernière à la même époque.
Si l’aspect connaissance n’est à mon sens pas critiquable, le point de vue de la forme et du style, l’est davantage à mon goût. Mais peut-être que cela s’avère la patte de l’auteur, et que je n’y suis pas très sensible, en tout cas pas très favorable.
J’ai beaucoup de mal à définir la forme de cet ouvrage ; récit et/ou roman ? L’écriture y est sèche. Elle a manqué une bonne dose de rondeur pour en faire un roman. Les courts chapitres laissent un peu sur sa faim un amateur de récit. Quelques sauts d’époques m’ont paru assez incongrus.
Ce genre d’ouvrage laisse peu de place à la fibre sensible, aux émotions. C’est un peu dommage quand c’est justement cela que l’on recherche, et que rien ne permet de le deviner à l’avance… S’il est intellectuellement utile, il ne stimule pas l’imaginaire.
A l’heure, où je suis sensée évaluer un livre pour le Prix du roman, je m’interroge sur la pertinence de la sélection d’un tel ouvrage, qui n’a peut-être pas (je dis bien peut-être) sa place parmi les romans.


Dernière édition par mimi54 le Lun 27 Aoû 2012 - 7:25, édité 1 fois (Raison : correction)
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMer 29 Aoû 2012 - 13:03

Peste &choléra

Ouvrage qui vient d'obtenir le Prix du roman Fnac 2012........
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyMer 29 Aoû 2012 - 13:46

Sur France Culture, hier "La fabrique de l'histoire" était consacrée à ce livre.
On peut encore l'écouter ici
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyLun 5 Nov 2012 - 13:58

Peste & choléra vient d’obtenir le Prix Fémina 2012

Jamais 2 sans 3......futur Goncourt et/ou Renaudot ?
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyVen 9 Nov 2012 - 20:55

Peste et choléra

Que de prix, que de bruit!
Je n’ai pas aimé ce roman que je n’ai terminé que pour m’autoriser à écrire un commentaire portant sur une vision complète.

Pour le style, j'hésite entre pesant, pompier, pédant. Il ne faut pas craindre les phrases nominales, ni les phrases définitives et encore moins celles qui font intense reflexion ou jemetate

Citation :
C'est toujours le paradoxe de l'universalité française, pour un Suisse, déjà dans leur Déclaration : cette idéologie française qui paraît toujours à ce point curieuse aux étrangers qu'elle montre bien, par là même, qu’elle ne l'est pas tant que ça, universelle.(sic)

Citation :
Alourdi par tout ce fourbi sous le panache noir de ses cheminées, le bâtiment pèse de ses trois mille huit cent tonneaux sur les eaux vertes et parfois la pluie cinglante et brève est déjà le soleil fait relire le bois mouillé . (re-sic)

Si on est indulgent, on se demande s'il n'y a pas eu une faute de relecture. Si on ne l'est pas, je vous laisse tirer les conclusions…Et je suis honnête, toutes les phrases ne sont pas comme ça.

Quand il a une idée, Deville est fier de sa trouvaille et ainsi ses personnages sont tous des orphelins désignés par le nom de leur ville natale ("l’orphelin de Morges", "l’orphelin d’Aurillac"…), l’avion qui emmène une dernière fois Yersin hors de France en 40 s’appelle définitivement une "petite baleine blanche au ventre rond", etc..C’est un peu lassant
Un peu irritante aussi cette façon de raconter l’avenir et de nous révéler que Yersin, lui, ô surprise, l’ignore.

Deville aime donc montrer qu'il écrit bien, croit-il, il aime aussi montrer son érudition et nous assomme de détails inutiles qui ont certainement été très jouissifs quand il les a découvert dans ses recherches. Malheuruement j’y suis totalement indifférente : le nombre de noms propres de personnes ayant laissé une trace plus ou moins marquante dans les archives est impressionnant. C’est comme si à travers Yersin, Deville voulait écrire – excusez du peu - une histoire du monde du XIXème siècle finissant au XXème commençant.

Deville juge utile de se mettre en scène observant Yersin en « invisible fantôme du futur » prenant des notes sur son « carnet en peau de taupe », et on le voit passer au fil du récit. Bon . On ne sait pas bien ce que cela apporte : on n’avait pourtant pas besoin qu’il nous explique à quel point il avait bien travaillé à recueillir ses informations.



S’égarant entre afféterie et coquetterie, pour masquer sa technique narrative qui n’est souvent que l’ énumération d’un enchaînement de faits qu’il rend fastidieux, l'auteur a le mérite d’avoir choisi pour sujet Yersin personnage atypique, protestant consciencieux gagné par la folie de l’exploration et de la navigation, génie découvreur en bactériologie lassé par les mondanités , touche-à-tout acharné à satisfaire sa boulimie d'activité, de connaissance et d'exotisme. Ce matériau alléchant permet au récit, après un début particulièrement poisseux d’échapper par moment à l’ennui, en particulier quand il mène sa campagne contre le bacille de la peste, prodigieuse course contre la montre et la mort. Le parallèle avec Rimbaud, autre voyageur fou d’Orient, est malheureusement insuffisamment approfondi. Ces quelques bons moments n’arrivent pas quoi qu'il en soit à sauver ce roman biographique pesant et peut-être vaguement prétentieux

Il se trouve que Yersin ne sait pas raconter une histoire et qu’il ennuie son public dans les salons à égrener ses aventures : « C’est vite la barbe » Curieuse identification de l’auteur à son personnage. Yersin, personnage haut en couleurs, aurait mérité mieux que cette enflure factuelle. Le lecteur aussi.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyVen 9 Nov 2012 - 21:19

topocl a écrit:
on n’avait pourtant pas besoin qu’il nous explique à quel point il avait bien travaillé à recueillir ses informations.

Pour les sources, il lui a été reproché d'avoir un peu trop copié/collé une biographie écrite par Henri Mollaret et Jacqueline Brossolet... qu'il ne cite pas (voir ici). Mais ça n'est qu'un détail.

En tout cas, tu ne me donnes pas spécialement envie de le lire, on a effectivement l'impression qu'il en fait des tonnes, j'ai l'impression que ça m'énerverait rapidement...
Encore un bouquin qui ne remporte pas beaucoup de suffrages Parfumés, mais qui a obtenu un prix important...
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyVen 9 Nov 2012 - 21:29

Topocl se lâche. rire

Je ne comptais pas le lire, mais là j'ai des arguments.
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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyVen 9 Nov 2012 - 21:56

Idem pour moi, topocl a un pouvoir de persuasion qui fait un effet boeuf !
Les phrases que tu cites me font fuir.

Pour une fois : un de MOINS à lire !

Ouf, j'ai bien fait de passer !! rire




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MessageSujet: Re: Patrick Deville   Patrick Deville EmptyVen 9 Nov 2012 - 23:19

Après tant de louanges, prix, et autres tralalas médiatiques, j'avais un peu "honte" de ne pas avoir adhéré au zinzin...d'autant que je m'étais déjà " farci" Kampuchea" l'année passée....

Topocl me rassure énormément, bien qu'elle ait eu la main et la plume un peu lourdes laugh Mais au fond, de temps en temps ça fait du bien de se lâcher oui
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