Nicolas Roeg

Nicolas Roeg est né le 15 août 1928 à Londres. Toujours vivant.
Directeur photo de Roger Corman (Le masque de la mort rouge), François Truffaut (Fahrenheit 451), John Schlesinger (Loin de la foule déchaînée), entre autres. Sans oublier une participation au Docteur Jivago de David Lean.
En 1970, il co-dirige Performance avec Donald Cammell.

Filmographie :

La randonnée/Walkabout (1971)
Ne vous retournez pas/Don't Look Now (1973)
L'homme qui venait d'ailleurs/The Man Who Fell to Earth (1976)
Enquête sur une passion/Bad Timing (1980)
Eureka (1983)
Insignificance (1985)
Castaway (1986)
Track 29 (1988)
Les sorcières/The Witches (1990)
Cold Heaven (1991)
Two Deaths (1995)
Puffball (2007)

Roeg vu comme un "nihiliste romantique"

Citation :

On the surface it would appear that Roeg has fallen distinctly out of fashion, but one only has to list the four films he made in the ’70s to be reminded how important Roeg was and still is. In Walkabout (1971), Don’t Look Now (1973), The Man Who Fell to Earth (1976) and Bad Timing (1980), Roeg rendered the very real and specific locales of the Australian outback, the canals of Venice, the American Southwest, and Vienna with both an appreciation for their exotic appeal and a dread of their terrifying unknowability. Behind all of these films is a question about landscape: how can we even think we can understand the ones we love, when we can’t even feel at ease in the places we live in? To the chagrin of many critics, Roeg did not delineate this existential paradox with the austere moralism of Bergman or the godlike minimalism of Bresson, but instead seemed to revel in the beauty of this horrifying enigma. In Roeg’s films, characters don’t realise they are in hell because they have been having too much fun for the most part. And by the time they do realise what is happening, they have resigned themselves to the fact that they are past the point of no return. When I first became enamoured of Roeg’s work as an overenthusiastic teen cinephile in the ’70s, I called him a “romantic nihilist.” I think the label still applies and I think this combination of overreaching expressionism and elegant despair is what makes him such a fascinating director.

Source : www.sensesofcinema.com

L'homme qui venait d'ailleurs (The man who fell to earth, Nicolas Roeg, 1976)
Complètement space ! Il y a bien un scénario, encore que peu clair : un extra-terrestre est envoyé sur terre pour découvrir le secret de l'eau et le ramener sur sa planète. Au-delà de cet argument/prétexte, Roeg brouille tous les signaux narratifs et temporels. Du Lynch avant la lettre ? Du cinéma expérimental ? Du n'importe quoi ? Oui, un peu tout cela. Avec un David Bowie roux et diaphane, plus Ziggy Stardust que nature. Et très actif dans des scènes de sexe très graphiques. C'est culte, évidemment, avec un message sur l'aliénation d'un alien par la pathétique race humaine.

La randonnée (Walkabout, Nicolas Roeg, 1971)
A propos de The Tree of Life, le nom de Nicolas Roeg est revenu dans plusieurs critiques, comme influence lointaine. Quand on voit La randonnée, on comprend pourquoi. Non que les deux films se ressemblent, mais il y a chez Roeg une vision de la nature, en l'occurrence de l'outback australien, et même du cosmos, quelque chose qui annonce, d'une certaine façon, l'oeuvre de Malick. Au début et à la fin de La randonnée, il y a un suicide. Et entre les deux, la dérive d'une adolescente et de son petit frère, dans le désert. Qui croisent la route d'un jeune aborigène, en pleine période d'initiation à la vie adulte. Le film ne se raconte pas, il se regarde les yeux écarquillés, bourré de métaphores opposant la "civilisation" et la vie "sauvage". Roeg fait parler les images, n'assène pas de messages. Et on entend du Stockhausen. C'est un film unique en son genre, dérangeant, monté sur un principe d'associations d'idées, de collages et de réalisme crû.

(faut que je pense à le voir celui là juste au dessus).


Don't look now/Ne vous retournez pas

je croyais avoir posté quelque chose dessus mais je n'ai pas retrouvé... très bon film d'ambiance, quelque peu épeurante, qui s'offre des moments chocs mais dans le fond se promène toujours ailleurs avec le Sutherland qui marche pas mal dans la ville si je me souviens bien. On évite l'impression de certains excès, avec Argento on pourra se souvenir d'une scène puissante et colorée, là ce qui reste c'est plus l'inquiétude (pas qu'il ne reste que des scènes flashies chez Argento) et le dérapage sous-jacent qui travaille cette histoire de deuil. Un peu loin pour en raconter vraiment plus. Mais le souvenir d'un film consistant.

J'aime beaucoup ce film, tout est effectivement dans l'atmosphère mortifère d'une Venise cafardeuse au possible. Le suspense est bien entretenu et ce n'est vraiment qu'à la fin du film qu'on pige enfin ce qui se passe. Un bon souvenir et un film que je revois toujours avec plaisir (et aussi une certaine angoisse).

d'ailleurs à cause de toi que je l'ai vu je crois bien !

huhu.

Il me semble bien mais comme je n'en étais plus certaine... enfin à cause, grâce à moi tu veux dire
Contente alors qu'il t'ait plu Animal !

animal a écrit:

Don't look now/Ne vous retournez pas

je croyais avoir posté quelque chose dessus mais je n'ai pas retrouvé...

Ah je me rappelle maintenant, on en avait parlé sur le fil Daphné du Maurier : le film Don't look now (Ne vous retournez pas) est une adaptation de sa nouvelle Not After Midnight (Pas après minuit).
Tu avais effectivement commenté le film mais très brièvement.

Je me rends compte que je n'ai vu que ce film du réalisateur, vais essayer de m'en dénicher d'autres...

Les sorcières (The Witches, Nicolas Roeg, 1990)
Lors d'un congrès de sorcières, il est décidé de supprimer tous les enfants d'Angleterre, à l'aide d'une potion maléfique. Bien que transformé en souris, le jeune Luke va tenter de s'opposer à leurs sombres desseins. Tiré d'un récit de Roald Dahl (celui de Charlie et la chocolaterie), le film est censé être une comédie noire destinée à un jeune public. Mais il peut être conseillé à tout adulte consentant, tant son approche artistique est brillante. Les sorcières y sont pustuleuses à souhait, emmenées par une Anjelica Huston de gala, et le fantastique tire sur le gothique tout en gardant un aspect de conte à la Grimm. Cerise sur le gâteau, on y voit dans un second rôle Rowan Atkinson, très drôle, cela va sans dire. On est loin du Roeg complexe et tourmenté que l'on connaît, mais ces Sorcières sont hautement recommandables, quel que soit son âge.

Jamais entendu parler de ce film... nomého, si tu continues comme ça, c'est tous ses films que j'aurai envie de voir

sentinelle a écrit:

Jamais entendu parlé de ce film... nomého, si tu continues comme ça, c'est tous ses films que j'aurai envie de voir

Il est très rigolo, celui-ci. Ne vous retournez pas, en revanche, je ne m'en souviens plus du tout. Il faudrait que je le revoie.

traversay a écrit:

Ne vous retournez pas, en revanche, je ne m'en souviens plus du tout. Il faudrait que je le revoie.

Oh oui, il est hautement recommandable dans son style. Je l'ai vu pour la première fois assez jeune mais il m'a indubitablement marquée, je me rappelle avoir eu à cette époque une grande frayeur sur une scène qui ne faisait que suggérer un probable accident, jamais connu ça ni avant ni après sur une simple "suggestion", quel manipulateur le bonhomme
Bon évidemment mon jeune âge (= grande imagination) a sans doute bien aidé. Mais tout de même, c'est là qu'on se rend compte que tout l'art est dans la suggestion, rien n'égale notre imagination, pas la peine d'en faire des tonnes...

animal a écrit:

(faut que je pense à le voir celui là juste au dessus).


Don't look now/Ne vous retournez pas

je croyais avoir posté quelque chose dessus mais je n'ai pas retrouvé... très bon film d'ambiance, quelque peu épeurante, qui s'offre des moments chocs mais dans le fond se promène toujours ailleurs avec le Sutherland qui marche pas mal dans la ville si je me souviens bien. On évite l'impression de certains excès, avec Argento on pourra se souvenir d'une scène puissante et colorée, là ce qui reste c'est plus l'inquiétude (pas qu'il ne reste que des scènes flashies chez Argento) et le dérapage sous-jacent qui travaille cette histoire de deuil. Un peu loin pour en raconter vraiment plus. Mais le souvenir d'un film consistant.

sentinelle a écrit:

J'aime beaucoup ce film, tout est effectivement dans l'atmosphère mortifère d'une Venise cafardeuse au possible. Le suspense est bien entretenu et ce n'est vraiment qu'à la fin du film qu'on pige enfin ce qui se passe. Un bon souvenir et un film que je revois toujours avec plaisir (et aussi une certaine angoisse).

Quel drôle de truc ce film! Mélange de giallo façon Bava/Argento auxquels on pense régulièrement, de trip onirique et de film expérimental années 70 (la scène de sexe déstructurée, les tâches rouges qui coulent sur la pellicule).



Un montage volontairement bordélique (la transition de la scène inaugurale à Venise par exemple semble bricolée comme chez Argento). On ne sait jamais si ce qu'on voit est réel ou mental, chronologique ou fantasmé. Sentiment de voir une sorte de rêve de deuil où se mélangent des éléments disparates, paranormaux.



Entre foutage de gueule et ovni un peu barré. J'ai fonctionné à moitié, regardant tout ça à distance mais quand même intrigué. Toute la fin dans une Venise crépusculaire et menaçante est réussie (je m'attendais à ce que le berger allemand saute à la gorge du père comme dans Suspiria!). Et ce plan de la gamine au ciré rouge qui se retourne a été clairemement repris par Argento dans Phenomena avec le petit garçon de Daria Nicolodi. Et ça donne un effet cauchemardesque:

Spoiler:

Copie neuve en salle pour walkabout. C'est le moment d'y aller Animal ! Je tente le coup cette semaine.

avec du bol ça passera par ici dans quelques semaines ou mois, je vais tâcher de garder ça au frais dans mon petit crâne dégarni. merci pour l'info