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| Emile Zola | |
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Auteur | Message |
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Dolce.vita Envolée postale
Messages : 147 Inscription le : 02/02/2008 Age : 44 Localisation : 93
| Sujet: Re: Emile Zola Ven 15 Fév 2008 - 19:51 | |
| Je suis en train de terminer "la fortune des Rougon". Depuis le temps que ma mère me conseille de lire Zola, elle qui en est fan depuis toujours !! Je pourrais recopier mot à mot le message de Kalistina, je n'aurais pas mieux dit les choses. Je voulais juste souligner qu'effectivement, même si ce roman n'est pas spécialement passionnant (je veux dire, il n'a pas la renommée de certains comme "au bonheur des dames" ou "germinal"), il est indispensable. Zola explique tout des liens entre les personnages. Et leurs liens sont si compliqués ! Heureusement qu'il y a un arbre généalogique dans le dossier de mon édition (Folio Classique), car j'ai dû m'y référer à de nombreuses reprises. C'est vrai que moi aussi, n'étant pas très forte en histoire, le coté Histoire de France m'échappe un peu ... En tous cas, je ne sais pas comment font les gens pour lire des tomes pris au hasard de cette série. Je la commence juste, et je n'imagine pas les prendre autrement que dans leur ordre ... | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Emile Zola Jeu 21 Fév 2008 - 8:07 | |
| Je poursuis ma lecture des Rougon-Macquart avec Le Ventre de Paris.
Un roman dans lequel j'ai mis du temps à me plonger mais qui au final m'a réellement emportée...
Le Ventre de Paris est la peinture naturaliste des Halles de Paris, de ce ventre géant, de ce monstre qui manipule, engourdit et avale tout ce qui vit pour mieux l’expulser… C’est fantastique, mythique et réaliste. C’est un roman d’une force impressionnante. J’ai beaucoup apprécié le traitement des lieux et des personnages, la description de ce monde petit, mesquin et médiocre. Certes quelques personnages (Quenu, Lisa) sont honnêtes, d’une honnêteté bête, d'autres sont innocents (Florent, Marjolin ou encore Claude), mais la plupart sont laids et méchants. Un peuple manipulé et manipulateur. Ce monde des Halles est dégoûtant, il est loin de nos idéaux de beauté et de justice. Cependant, l’écriture de Zola donne une telle puissance à ces Halles qu’on ne peut que les admirer. Zola peint avec les mots. Le lecteur voit se construire une toile devant ses yeux, mais une toile vivante. J’ai tout particulièrement aimé la « Symphonie des fromages ». Cette description de la boutique de Mme Lecoeur, aigrie par l’envie, pendant que cette dernière ainsi que deux autres commères, Mademoiselle Saget et La Sarriette, mettent à mort Florent et Gavard est contruite de la même façon qu’une symphonie musicale. Claude Lantier réalisera également une toile vivante, sa plus belle œuvre, dans la vitrine de la charcuterie des Quenu-Gradelle. L’écriture de l’auteur est descriptive, métaphorique, anthropomorphique et technique. Il peint les lieux et un milieu : les commerçants bourgeois qui sont repus de leur bien-être, mais aussi les paysans, les vendeurs, tout ce monde grouillant des Halles. C’est vraiment très complet, très fort, alors que ce roman n’a pas du tout eu du succès lors de sa parution. Une phrase dont j’ai beaucoup aimé la puissance d’évocation : « C’étaient les Halles crevant dans leur ceinture de fonte trop étroite, et chauffant du trop-plein de leur indigestion du soir le sommeil de la ville gorgée. » (p. 327) J’ai été emportée dans cette envolée de Florent qui décrit les Halles au soleil couchant et qui sent qu’un drame se noue… Le ton est enlevé. Les Halles sont grandioses, magnifiques, triomphantes. Mais elles sont un monstre qui endort Florent, qui l’éloigne de ses ambitions… J’aime beaucoup Zola, son écriture et ses sujets. J’aime les romans noirs, boueux et forts. J’aime sa façon de décrire ce monde sous l’Empire. Le Ventre de Paris me semble être incontournable.
Ma prochaine lecture de Zola est La Faute de l'abbé Mouret. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Emile Zola Lun 25 Fév 2008 - 19:57 | |
| Celui-là a été mon préféré de toute la série !! (Mais mes souenirs sont vraiment très anciens !) - j'espère que tu passeras un bon moment. | |
| | | Dolce.vita Envolée postale
Messages : 147 Inscription le : 02/02/2008 Age : 44 Localisation : 93
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 2 Mar 2008 - 22:14 | |
| La curée
Voici le 2eme roman de la série des Rougon-Macquart. J'ai préféré celui ci parce qu'on entre vraiment dans l'histoire de Paris. Renée est mariée à Aristide Rougon, dit Saccard. Elle est jeune (la trentaine), elle est belle, riche par sa dot, et son mari a eu un fils, Maxime, de son précédent mariage, avec qui elle s'entend particulièrement bien ...
On suit tout au long du livre Renée dans les soirées mondaines sur les grands boulevards, Aristide dans sa quete de la richesse, et Maxime dans sa quete du monde adulte ... On les suivra dans des soirées d'orgie, ou l'argent coule à flot tout comme les petits fours et le champagne.
On découvre également le Paris actuel se construire ... Notamment, pour ce roman, les Grands Boulevards, de Opéra à Nation.
Prochaine étape : Le ventre de Paris. | |
| | | Sieglinde Posteur en quête
Messages : 67 Inscription le : 08/03/2008 Age : 34 Localisation : Val d'Oise
| Sujet: Re: Emile Zola Sam 8 Mar 2008 - 16:04 | |
| Je pense aussi que lire La forture des Rougons est presque indispensable pour comprendre les autres livres. Je me suis donc astreinte à commencer par celui-là, roman qui fait parti des moins connus (?) mais qui est pourtant d'une grande force narrative. La fin surtout a été pour moi une véritable apothéose, de par le sentiment de révolte que Zola réussit inévitablement à faire germer en moi, à chaque fois qu'il décrit une situation dans laquelle le fort, le bourgeois, celui qui a tous les pouvoirs l'emporte irrémédiablement sur l'homme du peuple, le petit. En mêlant les vues et en comparant la fin de chaque personnage, la monstruausité de la conclusion en a encore été amplifiée. Ce livre est vraiment annonciateur de nombreux thèmes qu'on retrouvera par la suite dans la collection des Rougons Macquart : l'influence d'un sang pourri nouant la destinée de chacun des héros, l'intervention du contexte social dans la vie des personnages, le fait qu'il est presque impossible que l'un de ces livres ne s'achève sur une heureuse conclusion ou qu'un des héros ne parvienne à aller à l'encontre de la vie à laquelle il était prédestiné... En ça, Zola nous montre vraiment que les hommes ne sont que des pantins plus ou moins chanceux de fait.
Je trouve ces livres vraiment représentatifs du genre humain, en ça qu'ils décrivent admirablement la façon dont se nouent les relations de domination entre les hommes. Il y a même parfois tant de cruauté froide dans certains personnages qu'on aimerait penser que l'écrivain exagère le trait, mais non, tout cela n'est que trop réaliste.
Pour ma part (mais je suis loin de les avoir tous lus), celui pour lequel va ma préférence est L'assomoir. Un roman extrèmement noir, pessimiste, où la fin est connue d'avance et qui laisse une sorte de pitié mêlée de dégoût s'insinuer dans l'esprit du lecteur. J'appréhendais énormément la lecture de ce livre, ne m'attendant pas à y trouver matière à rêver où à me réjouir des bautés de la vie, mais il m'a finalement bien plus marquée que d'autres épisodes moins sombres de la saga. Le destin de Gervaise surtout, nous prend au tripes du début à la fin, parce que quelque part c'est une femme qui nous ressemble: elle a des rêves et des espoirs simples et se contenterait aisément d'une vie de travail maigrement récompensée; et ce sont finalement sa trop grande douceur et son altruisme qui en quelques sortes ont raison d'elle. Je me suis sentie extrémement proche du personnage et ai partagé avec elle espoirs et désillusions. Ce livre m'a retournée, bouleversée. Et des mois après l'avoir lu, des passages me reviennent encore régulièrement en tête. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 9 Mar 2008 - 10:35 | |
| - Sieglinde a écrit:
- Pour ma part (mais je suis loin de les avoir tous lus), celui pour lequel va ma préférence est L'assomoir. Un roman extrèmement noir, pessimiste, où la fin est connue d'avance et qui laisse une sorte de pitié mêlée de dégoût s'insinuer dans l'esprit du lecteur. J'appréhendais énormément la lecture de ce livre, ne m'attendant pas à y trouver matière à rêver où à me réjouir des bautés de la vie, mais il m'a finalement bien plus marquée que d'autres épisodes moins sombres de la saga.
Le destin de Gervaise surtout, nous prend au tripes du début à la fin, parce que quelque part c'est une femme qui nous ressemble: elle a des rêves et des espoirs simples et se contenterait aisément d'une vie de travail maigrement récompensée; et ce sont finalement sa trop grande douceur et son altruisme qui en quelques sortes ont raison d'elle. Je me suis sentie extrémement proche du personnage et ai partagé avec elle espoirs et désillusions. Ce livre m'a retournée, bouleversée. Et des mois après l'avoir lu, des passages me reviennent encore régulièrement en tête. bon sang, mais c'est que tu me donnerais envie de découvrir ce livre de Zola. En fait, je me suis arrêtée au collège avec Germinal, je ne me souviens pas avoir réouvert un seul de ses livres depuis... allez, je note L'assomoir dans ma LAL. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Emile Zola Mer 16 Avr 2008 - 12:30 | |
| La Faute de l’Abbé Mouret est une véritable œuvre picturale impressionniste. Avec des mots, Zola crée une toile merveilleuse, fantastique et sublime. Dans ce roman, divisé en trois parties, Zola aborde les questions de la religion, du clergé, de la dévotion et du célibat des prêtres. Dans la première partie, on rencontre l’abbé Mouret et la Teuse qui préparent la Messe. On est directement introduit dans le quotidien du prêtre et dans l’église… On fait connaissance également avec Désirée, la sœur de l’abbé Mouret attardée mentale, et tous les habitants des Artaud, un peuple d’incroyants et de rustres. On découvre la région, la vocation du prêtre, les mœurs du village. C’est assez long à démarrer. Il faut s’accrocher et pourtant c’est dans cette partie que tout se joue. Serge Mouret accompagne son oncle, le docteur Pascal, chez Jeanbernat, un matérialiste convaincu, au Paradou où il entrevoit Albine. Chaque jour, après cette visite, l’abbé Mouret est pris de fièvres, de doutes et d’angoisses. Il se remémore le séminaire et sa dévotion à la Vierge Marie. Le trouble s’installe dans la tranquilité du prêtre et est amplifié par le grouillement de la basse-cour dans laquelle sa sœur est reine. Un soir, l’abbé Mouret est terrassé par la fièvre. C’est là que commence la deuxième partie de ce roman, la naissance et la croissance de Serge au Paradou avec Albine. C’est dans cette partie que nous avons droit aux descriptions les plus fabuleuses du jardin, des fleurs, des plantes, des arbres, de l’herbe, des odeurs… C’est un tableau vivant et odorant qui nous est livré. J’ai été enivrée, emportée, par toute cette profusion. Le Paradou c’est le Paradis, la découverte des choses et des sens, le retour à la pureté et à l’innocence de l’enfance. C’est l’épanouissement libre et la découverte de l’amour, de la femme et de la vie. Le Paradou s’oppose entièrement à l’Église. C’est la vie contre la mort. Serge et Albine se découvrent, ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre, découvrent les instincts de la nature et leur obéissent jusqu’au moment de la faute, qui ne sera faute que du fait de la présence du frère Archangias. Le frère Archangias est un être diabolique et malsain. Zola réinterprète la Genèse, le mythe d’Adam et Eve. La faute découverte, Serge est récupéré par l’Église. Il rejette désormais Marie, car elle représente la Tentation et la Faute à travers Albine, et se tourne vers Jésus qui a souffert pour sauver l’humanité. Cette troisième partie est très noire, on retourne dans le froid des églises et de la prière. Elle également marquée par la mort. Le chapitre qui fait suite à la visite ‘surprise’ d’Albine à Serge dans l’Église est également merveilleux. Serge refuse Albine, refuse la Vie mais cela l’amène à une nouvelle hallucination, l’envahissement de l’Église par le Paradou. L’abbé Mouret est pris de doute, il aime Albine mais elle est la femme.Il se rend toutefois au Paradou en automne. C’est là qu’on se rend compte que l’amour est mort, écrasé par le poids de l’Église et des malheurs du Christ. Cette troisième partie est très sombre et triste.
J’ai beaucoup apprécié ce roman malgré des débuts difficiles. C’est, à mon avis, un des plus beaux romans de Zola et un des plus forts d’un point de vue artistique. Il faut le lire pour ces descriptions fabuleuses, notamment le jardin des roses où chaque rose représente une femme. Ce passage est très charnel, très poétique, très sensuel, très odorant et pictural. Enfin, c’est un roman fort que j’invite tout le monde à lire. Un chef-d’œuvre naturaliste et impressionniste !
Ma prochaine lecture de Zola sera Son excellence Eugène Rougon. | |
| | | Héri Envolée postale
Messages : 193 Inscription le : 16/04/2008 Age : 32 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 16 Avr 2008 - 14:46 | |
| J'ai commencé il y a peu de temps à m'attaquer à l'énorme oeuvre de Zola ! J'ai pour l'instant lu : Au bonheur des Dames, Nana, La Faute de l'Abbé Mouret (qui a même inspiré mon prénom à mes parents), et La Fortune des Rougons.
J'adore a chaque fois plongé dans une situation différente, découvrir une nouvelle "classe" de la société du XIXème siècle, avoir une autre vision de la France à cet époque.
Je ne me suis pas encore attaqué au principaux livres que sont Germinal ou l'Assommoir. Mais je découvre doucement l'oeuvre de cet auteur. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 22 Oct 2008 - 23:28 | |
| Une page d'amour devait être une parenthèse de douceur et de tendresse entre L’Assomoir et Nana, deux œuvres majeures d’une puissance destructrice incroyable. Mais Une page d’amour n’est pas cette page d’amour et de calme. C’est tout le contraire. La vie d’une femme honnête et droite va être bouleversée par l’apparition de l’amour, ou plutôt de la passion dans sa vie. Mais ce que nous montre Zola à travers cette œuvre très noire c’est surtout le mensonge et l’illusion provoqués par la passion. Ce sentiment qui s’immisce en nous, nous fait perdre la raison et nos repères n’apporte rien et est éphémère. La morale de ce roman est donc de ne pas se laisser emporter par la passion amoureuse. Il faut vivre dans le droit chemin de manière raisonnable. Pourquoi ce roman est-il si sombre ? Que nous raconte-t-il de si tragique ? Dans cet épisode des Rougon-Macquart, il s’agit d’Hélène Mouret, veuve suite au décès de son mari lors de leur arrivée à Paris, et de sa fille Jeanne. Hélène vit une vie tranquille avec sa fille dans son petit appartement très bourgeois où elle reçoit ses deux plus fidèles amis, M. Rambaud et son frère, l’abbé Jouve. Elle occupe son temps à coudre et à venir en aide aux pauvres gens. Mais dans son bonheur, il y a la santé de sa fille qui la tourmente. Jeanne est nerveusement fragile.La moindre émotion forte, la moindre contrariété, peuvent provoquer chez l’enfant des crises terribles. Telle est l’angoisse d’Hélène. Mais, un jour, toute cette vie réglée sera perturbée par l’arrivée du Docteur Deberle, Henri pour les intimes. Il viendra soigner Jeanne au début du roman et la rencontre d’Hélène et Henri fait naître dans ces cœurs honnêtes des sentiments troubles. Hélène s’éveillera peu à peu à l’amour qu’elle n’a jamais ressenti pour un homme. On suit la progression de ce sentiment dans ce cœur encore vierge. Progression d’autant plus forte que stimulée par des facteurs extérieurs. Hélène et Henri connaîtront leur plus belle nuit d’amour au chevet de Jeanne malade. Mais les choses évoluant, ils passeront à l’acte, le jour où ils se seront le moins aimés dira Hélène. Et Jeanne, cette enfant nerveuse, sensible et jalouse, vivra cette passion dans son petit corps frêle. Elle est la victime de cette passsion. Elle meurt à cause de l’irresponsabilité des adultes. Mais là je ne suis pas d’accord parce que Jeanne est une enfant jalouse et possessive. Personne ne peut approcher sa mère, sa mère doit vivre pour elle et ce n’est pas acceptable. Bien sûr, Hélène aurait dû porter plus d’attention à sa fille lors de son refroidissement mais elle est libre de trouver l’amour. C’est une histoire donc tragique qui se lit agréablement. Ce roman est surtout appréciable pour sa construction. Il est divisé en cinq parties, divisée chacune en cinq chapitres portant sur des périodes temporelles différentes en fonction de l’action et des émotions présentées. Zola, dans cette œuvre à nouveau, est un véritable peintre. Chaque partie se conclut sur une description picturale de Paris, d’un Paris correspondant aux émotions des héroïnes. C’est stupéfiant de beauté et de vie. Zola joue avec les couleurs et les mouvements. Il concurrence les peintres impressionnistes qu’il connaît si bien. De plus, un passage du roman semble tiré d’une scène peinte par Renoir, La Balançoire. Zola se livre ici à une véritable analyse psychologique de la jalousie et de la passion et de leurs effets sur les êtres humains. Un livre donc à découvrir pour vivre cette parenthèse, non pas douce et tendre, mais désespérée et désenchantée. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 22 Oct 2008 - 23:36 | |
| Son Excellence Eugène Rougon est un roman de Zola très vivant, très actif, un roman dans lequel nous ne retrouvons pas les longues descriptions mais plutôt une peinture des caractères et des événements, des actions et des relations qui unissent les personnages. C’est cette dynamique que j’ai beaucoup apprécié dans ce roman. Contrairement aux autres romans de Zola, mis à part La Terre, j’ai tout de suite accroché à l’histoire. Je n’ai pas dû me mettre en condition pendant plusieurs jours. J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt et de passion la carrière politique de Rougon, les manigances de ses « amis », ses gloires et ses échecs, son abandon, la soif qui habite ces personnages. Son Excellence Eugène Rougon est un roman politique, le seul de la série des Rougon-Macquart, le roman de l’Empire qui expose l’évolution philosophique et politique de l’Empereur et de son entourage, qui retrace les grands moments de son existence (le baptême du Prince, l’attentat d’Orsini,…), qui montre l’opportunisme des fonctionnaires et des hommes de l’Etat. C’est aussi le roman du pouvoir sous toutes ses formes, le pouvoir qui, finalement, est le véritable héros du roman. Rougon a soif de pouvoir. Ce qu’il veut ce n’est pas faire fortune mais dominer, il veut le pouvoir en tant que tel. Clorinde, une femme terrible et mystérieuse, désire également avoir le pouvoir, le pouvoir sur les hommes. J’ai beaucoup aimé Rougon. C’est un personnage attendrissant en raison de sa confiance aveugle, de sa bêtise et de son besoin de dominer. Ce roman est un des meilleurs de Zola alors qu’il est passé inaperçu lors de sa sortie et que les quelques critiques n’ont pas été élogieuses. D’ailleurs, en 1923, seulement 48 000 exemplaires n’avaient été vendus. Ce titre a été éclipsé par le plus célèbre et plus intense L’Assommoir. Son Excellence Eugène Rougon se différencie totalement des autres romans naturalistes de Zola. Ce roman se rapproche davantage de l’esthétique de Stendhal par son style que des autres car il n’y a pas de descriptions, peu de références à la famille et à l’héréditè des tares. Un livre à découvrir même si on n’aime pas lire les classiques ! | |
| | | sonitaline Posteur en quête
Messages : 77 Inscription le : 23/10/2008 Age : 38
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 21 Déc 2008 - 12:05 | |
| Je n'ai lu de l'oeuvre de Zola que Thérèse Raquinet je dois avouer que je n'ai pas trop aimé RésuméThérèse Raquin est la fille d'une Algérienne et d'un capitaine français. À la mort de sa mère, Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa sœur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile. Lorsque Thérèse a 21 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une grande administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement passage du Pont Neuf. Pour Thérèse commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités Un soir, Camille amène un nouvel invité, Laurent, les deux hommes se sont connus quand ils étaient enfants puis se sont perdu de vue. Un jour, Laurent propose à la famille de faire le portait de Camille Pendant qu'il peint, Thérèse ne le quitte pas des yeux. Laurent décidera de devenir l'amant de Thérèse Pendant huit mois, les deux amants trouvent des prétextes pour se retrouver dans la chambre de Thérèse. Laurent propose un tour en barque Quand ils arrivent au milieu de la Seine et que personne ne peut les voir, Laurent étrangle Camille ; celui-ci se débat, mordant Laurent au cou, avant de succomber ; le meurtrier le jette alors par-dessus bord, fait chavirer la barque et appelle à l'aide. Des canotiers viennent à leur secours. Tout le monde croit à l'accident. Laurent retourne très souvent le soir à la boutique pour s'occuper des deux femmes. Les soirées du jeudi reprennent. Thérèse, elle, a des insomnies. Michaud pense que la jeune femme aurait besoin d'un mari et que Laurent serait l'homme idéal. Celui-ci fait semblant de se laisser convaincre. La nuit de leurs noces, Laurent et Thérèse ne peuvent pas dormir à chaque fois qu'ils veulent se reposer, le cadavre de Camille vient les hanter. Quatre mois plus tard, Laurent quitte son travail pour se remettre à la peinture mais il arrêtera de peindre une fois de plus. Madame Raquin devient paralysée et muette. Un soir, pendant une crise de nerfs, Laurent et Thérèse dévoilent peu à peu le secret du meurtre devant la femme immobile. Madame Raquin tente de dévoiler la vérité aux invités du jeudi, mais ils ne comprennent pas ce qu'elle veut leur dire. Au bout de six mois de mariage, Laurent et Thérèse en viennent à rêver de meurtre. Laurent vole du poison, Thérèse cache un couteau. Quand ils découvrent mutuellement leurs intentions, ils se suicident en partageant le même verre de poison sous les yeux de Madame Raquin qui savoure cette vengeance, toujours immobile aux côtés de ces jeunes amants CommentairesZola peint dans ce roman le Paris de cette époque et surtout la vie, les sentiments de Thérèse Raquin, sa passion, ses tourments. La description d'un dépôt mortuaire est un document traumatisant du naturalisme. Plus que tout, « Thérèse Raquin » se veut une analyse des effets de la confrontation entre des personnages de caractère différent. Zola réussit avec brio à illustrer les effets du déterminisme appliqués à la psychologie, particulièrement en ce qui concerne Thérèse et Laurent. Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 21 Déc 2008 - 14:35 | |
| Il faut continuer ta connaissance d'Emile zola, je suis certaine que tu découvriras des livres qui te plairont.
Thérèse Raquin a été adapté au cinéma (Simone Signoret, Raf Vallone et Sylvie - madame Raquin dont le regard accusateur est inoubliable) | |
| | | sonitaline Posteur en quête
Messages : 77 Inscription le : 23/10/2008 Age : 38
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 21 Déc 2008 - 17:33 | |
| - Citation :
- Il faut continuer ta connaissance d'Emile zola, je suis certaine que tu découvriras des livres qui te plairont.
je ne suis pas vraiment fanatique du style d'émile zola - Citation :
- Dès 1864, Zola a élaboré sa première théorie du style, qu'il expose au moyen de la métaphore des trois écrans : l'écriture est un écran entre l'œil et le monde, et cet écran peut être de trois natures différentes, suivant l'esthétique à laquelle l'écriture obéit. De ces trois écrans, le classique, le romantique et le réaliste, il choisit le dernier parce qu'il est celui qui lui semble le moins déformer la réalité : « un simple verre à vitre, très mince, très clair, et qui a la prétention d'être si parfaitement transparent que les images le traversent et se reproduisent ensuite dans toute leur réalité. »
Pour autant, la langue que Zola appelle de ses vœux n'est pas une langue neutre,paradoxalement, alors qu'il prend pour modèle de la création romanesque la méthode scientifique, dans la démarche de laquelle la subjectivité de l'observateur est censée n'avoir aucune part, il ne cesse de rappeler l'importance de la personnalité, du tempérament propre du créateur. Zola a par ailleurs donné quelques indications sur la manière dont il écrivait ses phrases, et qui a peu à voir avec l'idée selon laquelle la langue devrait se faire transparente pour ne pas faire obstacle à la manifestation du réel : la construction de celles-ci, explique-t-il, obéiraient en effet avant tout aux lois de l'« euphonie » Ces paradoxes, ces décalages entre la théorie et la pratique, les silences sur certaines caractéristiques importantes de l'œuvre romanesque (la transformation du réel par l'irruption de dimensions fantasmatiques et mythiques, notamment ont pu donner de l'écrivain qu'était Zola une vision tronquée et réductrice qui a souvent été utilisée par les adversaires du naturalisme. cela dit je serai enchantée si vous avez quelques ouvrages à me conseiller | |
| | | Hellois Posteur en quête
Messages : 78 Inscription le : 18/01/2009 Age : 43 Localisation : Italie - Venise
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 25 Jan 2009 - 23:25 | |
| Emile Zola est un de mes auteurs français préférés. Le début, pour moi, ce fut "Thérèse Raquin", je l'ai lu en deux jours... J'avais 17 ans... immédiatement après "L'assommoir". Dans une édition sans notes, je me rappelle que je le lisais le soir, avant de m'endormir, le livre dans une main, le Petit Robert dans l'autre... puis Nana, Germinal (après avoir vu le film), Pot Bouille, Au Bonheur des dames, Le Reve et La Terre!!
Mais celui que je préfère, mon premier grand amour... c'est L'Assommoir ! Je dois dire que La Terre m'a beaucoup touchée... sa violence, sa cruauté m'a vraiment frappée... En littérature je n'aime pas (je les déteste quoi!) les petits fleurs et les petits oiseaux! | |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Emile Zola Mar 27 Jan 2009 - 16:08 | |
| l'assommoir je l'ai trouvé fabuleux, la plongée d'un individu travailleur, sympa qui se transforme à cause de l'alcool. toute ces descriptions, m'ont impressionné, ensuite j'ai enchainé avec nana aimé aussi, il faudra qu'en jour je passe aux autres. | |
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| Sujet: Re: Emile Zola | |
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| | | | Emile Zola | |
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