[BD] Cyril Pedrosa

© PFRunner


Cyril Pedrosa, né le 22 novembre 1972 à Poitiers, est un dessinateur, coloriste et scénariste de bande dessinée français.

Il reçoit des Prix des Essentiels d'Angoulême en 2008 et Tournesol en 2009.

source: Wikipedia


son blog

Portugal

Citation :

Présentation de l'éditeur
"J'avais une furieuse envie d'acheter du tabac. Après deux ans sans fumer une seule clope... Le pire, c'est que je m'en foutais copieusement. En fait, j'étais vraiment ravi d'avoir été invité par ce festival. Plus de vingt ans que je n'étais pas venu. Mes premiers pas d'adulte dans ce pays. J'étais fasciné et heureux. Un vrai crétin. Et je me demandais bien d'où venaient cette étrange colère puis cette douce mélancolie qui m'étaient tombées dessus sans crier gare en moins de 24 heures". La vie est grise. Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, est en panne d'inspiration et son existence est en perte de sens. Invité à passer quelques jours au Portugal, il retrouve par hasard ce qu'il n'était pas venu chercher : les odeurs de l'enfance, le chant des rires de vacances, la chaleur lumineuse d'une famille oubliée - peut-être abandonnée. Quel est le mystère des Muchat ? Pourquoi Simon se sent-il de nulle part ? Et pourquoi, sans rien comprendre de cette langue étrangère, vibre-t-il à ses accents ? Des réponses et d'autres questions l'attendent au cours de ce voyage régénérateur. Ancré dans son passé gommé, Simon pourra enfin retracer sa propre trajectoire. Et la vie retrouver ses arcs-en-ciel. Aux. frontières de l'autofiction, avec humour et vivacité, Cyril Pedrosa signe - en couleurs directes et émotions immédiates - un récit essentiel sur la quête d'identité.

250 pages en format A4, c’est du sérieux cette épopée.
Aussi bien les images que l’histoire embarquent le lecteur après seulement quelques pages et on voyage à côté de Simon lors de sa quête d’identité.

Les planches sont sublimes et rappellent un Manuele Fior et l’histoire est tout simplement touchante et fait du bien.

Je suis sortie à contrecœur de cette aventure parce que même après 250 pages j’aurais bien aimé rester encore un peu plus longtemps près de Simon.

Grand, grand coup de cœur et définitivement un auteur à suivre.

(si je ne me trompe, il a publié le livre en entier sur son blog)



- -

Ah oui, je l'ai feuilleté à la librairie. J'ai bien aimé les dessins, même si j'avais l'impression que c'était un peu trop dans les mêmes teintes, mais ce pastel lumineux m'a intrigué.
Ça a l'air d'être un petit bonbon de douceur.

Queenie a écrit:

Ah oui, je l'ai feuilleté à la librairie. J'ai bien aimé les dessins, même si j'avais l'impression que c'était un peu trop dans les mêmes teintes, mais ce pastel lumineux m'a intrigué.

disons, il change sa palette de couleurs dépendant l'humour de son protagoniste.. et en cours de lecture cela donne une bonne impression
ce qui m'a marqué le plus: sur certaines planches, il arrive à donner un semblant de 3D sur des vues de rue.. étonnants..

Queenie a écrit:

Ça a l'air d'être un petit bonbon de douceur.

tout à fait.. sa visite d'un mariage de sa cousine où son père, son oncle et sa tante vont se rappeler leurs souvenirs d'enfances qui va ensuite donner envie à Simon de partir au Portugal pour retrouver les membres de la branche de famille restés au Portugal.. cela sent le vécu, mais même si ce n'est pas le cas, c'est vraiment une bulle de douceur et le sentiment de bonheur qui s'en dégage par après...

Trois ombres

Citation :

Présentation de l'éditeur
Joachim vit paisiblement à l’écart du monde avec ses parents. Mais un soir, ne parvenant pas à trouver le sommeil, ils remarquent des ombres qui semblent les attendre sur la colline en face… Ces dernières apparaissent sous la forme de trois cavaliers et s’évanouissent dès que l’on s’en approche. Ces « choses » sont là pour Joachim. Son père aura-t-il raison de se battre contre l’inéluctable ?

Changement de régistre, changement de style, on a l'impression de rencontrer un autre auteur.. mais c'est bien lui, Cyril Pedrosa, qui vient de sortir ce doux et joli album avec plein de couleurs, Portugal, qui est responsable pour ce récit.
C'est beaucoup plus dur et beaucoup plus triste, mais traité de manière tout à fait convainquante et impressionnante.
Encore une fois sous le charme, bien que c'est une histoire pour laquelle il faut avoir un bon moral pour y aller jusqu'au bout

Je viens de terminer Portugal

kenavo a écrit:

Portugal

Je suis sortie à contrecœur de cette aventure parce que même après 250 pages j’aurais bien aimé rester encore un peu plus longtemps près de Simon.

Grand, grand coup de cœur    et définitivement un auteur à suivre.

- -

Moi aussi, je souhaitais rester un peu avec Simon et ses souvenirs. C'est une très belle histoire.
Au début, j'avoue avoir eu du mal à me repérer dans les lieux, les temps, les personnages. J'étais un peu perdue, tout comme Simon. Puis tout cela prend sens et l'on remonte dans le passé de ce jeune trentenaire. Il est à une phase où tout est bloqué : amour, inspiration, boulot ... Il éprouve le besoin soudain de retrouver ses racines. Il renoue avec sa famille mais aussi le pays d'origine de ses grands-parents et là tout devient magique.
Certes il y a le sujet de l'immigration. Qu'est-ce qui pousse un individu à quitter son pays ?
Mais je crois surtout que sa quête est un peu universelle.N'avons-nous pas tous un âge où l'on éprouve le besoin de mieux connaître nos aïeux, de comprendre leur choix de vie afin de pouvoir avancer ?

J'ai été chamboulée par un passage précis. Simon raconte que petit, il détestait appeler sa grand-mère au Portugal car :
Je ne comprenais pas la moitié de ce qu'elle me disait.
A tel point que j'avais fini par vraiment redouter ces appels.
Et même par avoir honte de cet accent qui rendait son français incompréhensible ...
"L'amour et la honte ".
Cela pourrait être la devise des familles de migrants.


Une belle lecture .

kenavo a écrit:

Trois ombres

Citation :

Présentation de l'éditeur
Joachim vit paisiblement à l’écart du monde avec ses parents. Mais un soir, ne parvenant pas à trouver le sommeil, ils remarquent des ombres qui semblent les attendre sur la colline en face… Ces dernières apparaissent sous la forme de trois cavaliers et s’évanouissent dès que l’on s’en approche. Ces « choses » sont là pour Joachim. Son père aura-t-il raison de se battre contre l’inéluctable ?

Changement de régistre, changement de style, on a l'impression de rencontrer un autre auteur.. mais c'est bien lui, Cyril Pedrosa, qui vient de sortir ce doux et joli album avec plein de couleurs, Portugal, qui est responsable pour ce récit.
C'est beaucoup plus dur et beaucoup plus triste, mais traité de manière tout à fait convainquante et impressionnante.
Encore une fois sous le charme, bien que c'est une histoire pour laquelle il faut avoir un bon moral pour y aller jusqu'au bout

   

J'ai lu cet album il y a déjà longtemps et je l'avais beaucoup aimé.
C'est vrai que le sujet est beaucoup plus dur que Portugal. Il remue mais je pense qu'il ne faut pas passer à côté !

Portugal, c'est le genre de BD à lire l'été : prendre le temps de s'immerger dans un nouvel univers.
Foncez !

Les équinoxes

Citation :

Présentation de l’éditeur
Tenter de capter, malgré son évanescence, ce sentiment de solitude qui nous saisit face à la complexité du monde.
Cet état d'âme qui, s'il nous isole de nos semblables, est peut-être ce qui fait de nous des humains.
Outrepassant par la grâce du dessin le principe selon lequel il faut se taire sur ce dont on ne peut pas parler, Cyril Pedrosa suit les méandres de cette émotion, nous livrant un magistral récit en quatre tableaux. Quatre tableaux, pour quatre saisons et autant de personnages en quête de leur destinée, à travers l'espace et à travers le temps.

Autour de lieux, à l'occasion de luttes, ces êtres sans attaches vont croiser d'autres solitudes et tisser les uns avec les autres le fil ténu d'une conscience happée par l'inconnu et tourmentée par l'énigme du sens de la vie. Chaque saison a son identité graphique, chaque voix également.
Une œuvre d'une intensité et d'une sensibilité narrative rares, du créateur du très remarqué "Portugal".

Après mon enthousiasme pour Portugal, j’attendais impatiemment du nouveau de Cyril Pedrosa. Mon attente a été récompensée… et comment !
J’ai déjà eu de si bonnes lectures en BD cette année, mais celle-ci va s’ajouter au palmarès de mes coups de cœurs.

C’est difficile, voire impossible de parler de cet album. Il y a tellement de différents aspects, plein de fils rouges, des personnages divers qui ne semblent pas avoir un lien avec les autres, plein de textes entre les images… et tout cela se compose en train de lecture, mais qui reste (pour moi en tout cas) difficile de présenter de façon conclusive.

Si vous êtes partante pour découvrir un des meilleurs auteurs BD de l’instant et de vous immerger dans une œuvre ambitieuse, je ne peux que recommander ce livre.

Dès que je vais trouver un commentaire sur le net qui redonne mieux l’esprit de ces équinoxes, je vais en donner le lien.

Impossible de poster une image de ce livre, cela ne redonne tout simplement pas l’atmosphère du livre… il faut s’imaginer ce bel ‘pêle-mêle’, fait avec les planches de cet album !

(vue, mais c'est un gros gros format, donc sur la liste des cadeaux à me faire si je suis mignonne !)

oui, en effet... le prix fait fuir...
surtout qu’il a sortir deux albums le même jour… mais l’autre n’est pas dans la même veine… je vais poster mon commentaire d’ici quelques temps…

Les cœurs solitaires

Citation :

Présentation de l’éditeur
Les journées de Jean-Paul s'égrènent au rythme de son travail (l'entreprise familiale de jouets en bois), les visites de sa mère (elle a les clés de sa maison), et les footings le long du lac (il tente les deux tours non-stop). C'est bientôt l'anniversaire de la mort de son père, toute l'entreprise est mobilisée pour une commémoration festive avec discours, match de foot, et banquet à l'appui. Mais plus se rapproche cette date, plus grand se fait le malaise de Jean-Paul. L'oppression d'une maman un peu envahissante, la lassitude du métier et de ses collègues, l'envie de vivre ailleurs, d'être différent... L'attente de l'exaltation, de la vie qui vous transporte. Ce vent qui l'appelle l'envahit si bien qu'il lâche tout sans prévenir ! Jean-Paul part en croisière en voyage organisé. Changer d'air, se sentir libre, enfin.

Le même jour que Les équinoxes est sorti, il y a eu aussi cet album… et après avoir attendu si longtemps depuis Portugal, j’étais très heureuse de voir ce deuxième livre.

Mais qu’elle n’était mon étonnement de découvrir ces pages…
Je dois dire, j’ai vérifié à trois reprises s’il s’agissait vraiment du même auteur ! Ce n’est pas que je n’aime pas ce genre de BD, mais c’est tellement différent de ces deux autres albums que j’adore tant.

Farfelu, tout à fait à l’écoute de la société d’aujourd’hui, plein de gens avec des caractères qui représentent un certain genre… il y a tout pour s’imaginer que Cyril Pedrosa s’est éclaté entre son travail plus sérieux sur Les équinoxes.

Mais découvrant l’un tout de suite après l’autre était pour moi un peu un ‘choc culturel’. Imaginez un auteur de renom qui se met à écrire un roman à la Barbara Cartland

Tant qu’il arrive à créer des œuvres comme Portugal et Les équinoxes, je veux bien lui « pardonner » ces cœurs solitaires !

C'est léger ?

Maryvonne a écrit:

C'est léger ?

ultra!
ce n'est pas déplaisant, au contraire, il a bien percé quelques particularités de nos ‘temps modernes’…
mais seulement, après Les équinoxes… c’était trop ‘tralala’ pour moi

Portugal

Maryvonne a écrit:

Portugal, c'est le genre de BD à lire l'été : prendre le temps de s'immerger dans un nouvel univers.
Foncez !

Bon, c'est l'hiver, mais je me suis lancée!
Pas déçue.

Ca a pas mal de choses surprenantes pour une BD, un long récit fluide qui tient plus de ce qu'on voit en films ou en roman.
250 pages bien comptées, pour un récit intime et introspectif, où Pedrosa se ballade, de digressions en détails "inutiles" , s'attachant tout autant à l'ambiance qu'au fil de son histoire.

Simon est un jeune BD-iste confronté au vide de la page blanche, mais aussi de sa vie, construite sur un tas de non-dits familiaux. Un rapide voyage au Portugal, un mariage sympa en Bourgogne, avec ce ue cela implique de retrouvailles familiales et  de désinhibition alcoolique  ouvrant à la confidence... et le voila parti pour une découverte de soi, de sa famille, de ses origines portugaises.

Traité comme un sketch-book, colorisé au fil de l'humeur des personnages, agrémenté de répliques "plus que vraies" entre ses personnages bien campés, Portugal est d'une vivacité dans l'observation des hommes, d'une tendresse même pour les "chiants", langoureux dans l'ennui et le mal-être, attachant dans la découverte de chacun, jubilatoire dans l'épanouissement final.

Du très bon.(Obstinez-vous malgré le début un peu déroutant)

Et bien tu peux maintenant te "jeter" sur Les Equinoxes, formidable expérience de lecture.
Kenavo a tout dit, c'est une BD assez unique en son genre, et marquante.