Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Bela Tarr

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Marko
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Marko
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MessageSujet: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyDim 6 Nov 2011 - 22:59

Bela Tarr
Bela Tarr 18506010

[quote]Béla Tarr (né le 21 juillet 1955 à Pécs en Hongrie) est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma hongrois.

Il s'est intéressé à la réalisation à l'âge de 16 ans en faisant des films amateurs, puis en travaillant à la Maison de la Culture et du Divertissement. Son travail amateur lui a rapidement valu l'attention des studios Béla Balázs, qui ont lui ont permis la réalisation de son premier film Családi tűzfészek (Nid familial) en 1977, un travail sur le réalisme socialiste clairement influencé par le travail de John Cassavetes. Ses deux films suivants Szabadgyalog (L'Outsider) en 1981 et Panelkapcsolat (Prefab People) en 1982 sont dans la même veine.

Mais c'est avec une adaptation de Macbeth pour la télévision en 1982 que sa façon de filmer va vraiment changer : le film ne comportant que 2 plans, le premier (avant le générique) de 5 minutes, le second de 67 minutes.

La sensibilité de Béla Tarr porte aussi bien sur les plans très serrés que sur des compositions abstraites ou de longues prises. Sur le fond aussi, il est passé du réalisme à une métaphysique proche d'Andrei Tarkovsky.

En 1984, il tourne Őszi almanach (Almanach d'automne). En 1987, Damnation (Kárhozat) est sa première collaboration avec un scénariste : László Krasznahorkai. La collaboration avec Krasznahorkai va se poursuivre : Béla Tarr va mettre 7 ans pour adapter son roman Sátántangó (Le Tango de Satan), et produira un chef d'œuvre de 415 minutes. Le film sortira en 1994 et malgré la grande complexité de sa distribution, le film sera encensé internationalement. Pour son avant dernier film, sorti en 2000, Les Harmonies Werckmeister (également adapté d'un roman de Krasznahorkai Mélancolie de la Résistance), Béla Tarr mit de nombreuses années pour en réunir le financement et parvenir à boucler l'ensemble du tournage. Le film, dernière partie du triptyque commencé par Damnation, fut acclamé par les critiques et connut un brillant parcours dans les festivals. En 2004, Bela Tarr réalise le court-métrage Prologue (Visions of Europe).

Pour la plupart de ses films, Béla Tarr s'entoure de deux fidèles collaborateurs : son épouse pour le travail de script et de montage, et le musicien Mihály Víg (également acteur dans certains de ses films) pour l'ambiance sonore si particulière de ses films.

À partir de 2004, Béla Tarr travaille sur un nouveau projet L'Homme de Londres, adapté d'un roman de Georges Simenon, mais le suicide de son producteur Humbert Balsan en février 2005 retarde considérablement le projet et le tournage démarré à Bastia en Corse. Malgré des difficultés de production, le film reprend et participe même à la compétition officielle au festival de Cannes 2007. En février 2011, Béla Tarr présente Le Cheval de Turin (A Torinói ló) à la Berlinale, il remporte un Ours d'argent. Ce film est, selon ses propres dires, le dernier qu'il réaliserait parce qu'il pense que le public ne veut plus de ce cinéma-là et que le processus de production devient de plus en plus difficile en Hongrie.

Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages

Courts métrages
1978 : Hotel Magnezit
1990 : City Life - segment The Last Boat
1995 : Voyage sur la plaine hongroise (Utazás az Alföldön)
2004 : Visions of Europe - segment Prologue

Longs métrages
1979 : Le Nid familial (Családi tűzfészek)
1981 : L'Outsider (Szabadgyalog)
1982 : Rapports préfabriqués (Panelkapcsolat) Page 3
1985 : Almanach d'automne (Őszi almanach)
1988 : Damnation (Kárhozat) Page 1, 3
1994 : Le Tango de Satan (Sátántangó)
2000 : Les Harmonies Werckmeister (Werckmeister Harmóniák) Page 1, 3, 4
2007 : L'Homme de Londres (A Londoni férfi) Page 2
2011 : Le Cheval de Turin (A Torinói ló) Page 1, 2, 3


Citation :
arrêté le 13/04/2013 à la page 4




Bela Tarr 37002410

«Tout est fini, c’en est fini de tout, tout est fini, et il n’y aura rien d’autre. Ce ne sera plus bon, plus jamais, plus jamais peut-être. Tout n’est que cauchemar, qu’énigme : quelle sera la suite ? Qui sait d’où ça viendra, si ça viendra. Ou si ça ne viendra plus jamais peut-être… plus jamais…»

Bela Tarr est un cinéaste fascinant. Son univers n'est pas sans évoquer celui de Tarkovski qui est une de ses influences majeures. Mais il a un style très personnel et particulièrement reconnaissable qui embarque immédiatement ou laisse à la porte. Une photographie en noir et blanc somptueuse, de vrais tableaux splendides et cafardeux qui montrent une humanité que n'aurait pas reniée Beckett ou Dostoïevski, une bande son enveloppante à laquelle se mêle souvent quelques mélodies mélancoliques à l'accordéon, des plans séquences et une profondeur de champ incroyables qui permettent de délimiter des espaces théâtraux dont on découvre progressivement l'organisation spatiale élaborée, des bruitages et des voix post-synchronisées qui semblent un peu en décalage en donnant un sentiment d'irréalité, de rêve. C'est à la fois austère et intensément poétique. La collaboration de l'écrivain László Krasznahorkai depuis Damnation est essentielle et contribue à la force de ces récits dont l'intrigue minimaliste recèle des dialogues superbement littéraires. Le gens ne parlent évidemment pas comme ça dans la réalité mais cela fonctionne en donnant le sentiment d'entrer profondément à l'intérieur de chaque personnage dont les visages et la présence dans l'espace envoûtent à chaque plan.

Bela Tarr Damnat13

Le titre est explicite. Le film nous montre une humanité qui se débat dans des espaces arides et dévorants, une sorte de no man's land vaguement industriel quelque part entre Eraserhead et Stalker. C'est un purgatoire qui ouvre progressivement vers les 9 cercles de l'Enfer.

Bela Tarr Tumblr11 Bela Tarr Damnat10

On accompagne Karrer dans son détachement progressif du monde. Il ne croit plus en la vie, il tente de séduire la chanteuse du Titanik Bar (!) où les clients noient leur ennui et leur désespérance dans la boisson, le jeu, la musique. Les scènes de groupe dans le Titanik Bar sont magnifiques.

Bela Tarr Pictur10 Bela Tarr Damnat11

Mais elle n'est pas libre, elle le rejette puis se laisse à nouveau approcher. L'amour reste inconstant, changeant, éphémère et ne peut combler cette solitude absolue qui le condamne à l'errance, chien parmi les chiens dans une dernière séquence stupéfiante qui rappelle Stalker.

Bela Tarr 37866310

On croise d'étranges personnages comme cette femme blonde qui vient parler à Karrer à la manière d'une sorte de prophétesse surgie d'un film de David Lynch. Elle récite d'étrange poèmes énigmatiques. Elle est à la fois bienveillante et un peu inquiétante.

Bela Tarr Vlcsna11

L'ensemble dégage une grande force. Beaucoup de choses restent un peu hermétiques mais l'image nous fait ressentir l'essentiel. C'est un des films les plus accessibles de Bela Tarr par sa durée (1h50) et la présence des dialogues de Krasznahorkai dont on aimerait lire le texte indépendamment pour prendre le temps de le savourer.

Bientôt Le cheval de Turin (Ours d'argent à Berlin) sera en salle. J'essaierai de parler de L'homme de Londres, d'après Simenon, que j'ai vu il y a quelques mois. Et de revoir Satantango et Les harmonies Werckmeister pour développer ce fil. Avis aux amateurs pour m'accompagner... Sur ce coup-ci Animal tu dois pouvoir y trouver ton compte.



Dernière édition par Marko le Lun 7 Nov 2011 - 15:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyDim 6 Nov 2011 - 23:31

Jeux d'influences:


Bela Tarr et Skolimowski:

Bela Tarr Damnat14 Bela Tarr 12252710


Bela Tarr et Tarkovski

Bela Tarr Pictur11 Bela Tarr 17231910

Un même rapport de l'homme à la terre et la présence de ces chiens errants.

Bela Tarr et Lynch (je n'ai pas trouvé les images de la voisine dans Eraserhead qui rappellent la chanteuse derrière sa porte au début de Damnation)

Bela Tarr Tumblr12 Bela Tarr Images19

2 films qui mettent en scène des personnages tourmentés et perdus dans des espaces industriels dévastés. Deux personnages qui "s'effacent" du monde.





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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyLun 7 Nov 2011 - 6:51

j'espère bien y trouver mon compte, bientôt !
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyLun 7 Nov 2011 - 14:51

Les films de Bela Tarr (jusqu'à "L'homme de Londres") en forme de bande annonce. L'extrait de Satantango, dans les ruines d'une église, semble tout droit sorti de Nostalghia de Tarkovski:



Et un extrait de la séquence d'ouverture du film Les Harmonies Werckmeister avec la musique de Mihaly Vig. Janos Valuska qui est un peu comme "L'idiot" de Dostoïevski vient inviter les clients d'un café à recréer la danse des planètes autour du soleil. Il suggère une éclipse de lune qui fait s'étendre les ténèbres su la terre. Mais la lumière reprend ses droits au moins pour un moment...



La séquence complète avec le sous-titres français (on peut voir le film entier en 7 séquences de 20'):

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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyJeu 10 Nov 2011 - 0:38

Signifiante et sublime en noir et blanc, la photographie chez Bela Tarr.
A propos de jeux d'influences : quelqu'un a-t-il vu Rapport préfabriqué ou Le Nid familial qui lui est antérieur? Il semblerait qu'il y ait une résonance avec Cassavetes -intérieur exigu et scènes de couple?
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyJeu 10 Nov 2011 - 0:49

Babelle a écrit:
A propos de jeux d'influences : quelqu'un a-t-il vu Rapport préfabriqué ou Le Nid familial qui lui est antérieur? Il semblerait qu'il y ait une résonance avec Cassavetes -intérieur exigu et scènes de couple?

Pas encore vus.
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyMer 30 Nov 2011 - 21:48

J'aimerais bien voir "Le cheval de Turin".
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyMer 30 Nov 2011 - 22:52

De même...Les Harmonies Werckmeister m'ont laissé un souvenir intense même si désormais ancien. L'extrait posté par Marko est révélateur de la puissance hypnotique de la mise en scène : c'est un univers dans lequel il faut pouvoir s'abandonner pour en absorber les fulgurances.
Par contre, la distribution de son dernier film est logiquement restreinte : 15 salles en France, 2 sur Paris.
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyMer 30 Nov 2011 - 23:08

Miracle, il passe à Orléans !
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyMer 30 Nov 2011 - 23:15

Avadoro a écrit:
De même...Les Harmonies Werckmeister m'ont laissé un souvenir intense même si désormais ancien. L'extrait posté par Marko est révélateur de la puissance hypnotique de la mise en scène : c'est un univers dans lequel il faut pouvoir s'abandonner pour en absorber les fulgurances.

Je l'ai revu il y a quelques jours et c'est aussi magique qu'à la première vision.
Pas de Cheval de Turin à l'horizon sur Lille colere
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyJeu 1 Déc 2011 - 6:50

traversay a écrit:
Miracle, il passe à Orléans !
et pas que Bela Tarr Kaio10
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyVen 2 Déc 2011 - 19:06

En effet, j'ai d'abord cru qu'il s'agissait du centre Pompidou parisien mais non.
Demain ICI
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyVen 2 Déc 2011 - 21:34

Bela Tarr Janos_10
Le cheval de Turin

Le film débute en noir sur l'anecdote de Friedrich Nietzsche qui voit un cocher maltraité son cheval à bout de forces, ce qui le laisse dans la folie pour les dernières années de sa vie. Ensuite un long plan sur un magnifique cheval gris ? cendré ? qui tire sur un chemin un chariot avec un homme...

Le film est constitué de longs plans mouvants qui s'arrêtent parfois, de peu de mots, parfois abruptes.

C'est assez inouï de voir le procédé narratif représenter autant dans un film : on découvre des facette différente d'un même état à des moments différents, c'est donc différent et identique. Et cet état c'est une maison, ferme avec une étable. Et l'homme qui conduisait le cheval et sa fille déjà âgée. Le film montre six journée de tempête avant une obscurité. Le cheval rentré, ne s'alimente plus. Un voisin passe, des tziganes laissent un livre lu de façon hésitante. Une étrange atmosphère d'attente et de recommencement et l'idée d'une désacralisation très simple.

Image sublime, musique (extraordinaire) et sonorisation lancinante qui joue sur les bruits du vent, détails. C'est une perfection qui suit la même démarche que László Krasznahorkai (co-scénariste) dans un portrait grave de condition humaine changeante et instantanée ou perpétuelle. Un huis clos extrêmement vaste. Un certain humour aussi.

Premier film que je vois de Béla Tarr, fascination totale. Les jeux de répétition, de contrastes changeants, de texture et de transition sont indiscutables. Si je devais faire un rapprochement tant sur l'impact que sur la qualité, et il faut dire que ce sont des manières pourtant très différentes, un titre qui me vient serait Ordet de Carl Dreyer.

On peut, on devrait, faire 200 ou 300 bornes pour voir un film pareil au cinéma.
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptyVen 2 Déc 2011 - 23:12

Je suis déçue, ils ne vont pas le jouer dans le cinéma de proximité, je vais devoir prendre le métro. dentsblanches
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MessageSujet: Re: Bela Tarr   Bela Tarr EmptySam 3 Déc 2011 - 23:15

animal a écrit:
Bela Tarr Janos_10
Le cheval de Turin

C'est assez inouï de voir le procédé narratif représenter autant dans un film : on découvre des facette différente d'un même état à des moments différents, c'est donc différent et identique. Et cet état c'est une maison, ferme avec une étable. Et l'homme qui conduisait le cheval et sa fille déjà âgée. Le film montre six journée de tempête avant une obscurité. Le cheval rentré, ne s'alimente plus. Un voisin passe, des tziganes laissent un livre lu de façon hésitante. Une étrange atmosphère d'attente et de recommencement et l'idée d'une désacralisation très simple.

Bela Tarr 19796808

Le monde a été crée en 6 jours. Dans Le cheval de Turin, il s'éteint durant le même laps de temps. 30 plans séquences composent le film, qui dure 2h26. Un homme, sa fille, un cheval vieillissant. Dehors, le vent souffle en tempête. Dedans, la routine du quotidien : elle l'habille, ils mangent une pomme de terre bouillie, avec les doigts, il ou elle regarde par la fenêtre. De longs silences. Un cheval rétif. L'eau que l'on prend au puits. Et puis, l'obscurité. La fin. Les habitués du cinéma de Bela Tarr y retrouveront un univers familier. C'est néanmoins son film le plus sombre, le plus aride, le plus lancinant avec ce thème musical hypnotique, qui revient comme un leitmotiv. Exigeant, fascinant, désespéré, Le cheval de Turin n'ennuie pas (question de point de vue, évidemment), de par ses subtiles variations sur la répétition des gestes de chaque jour. Ses images en noir et blanc sont grandioses, surtout celles de l'extérieur, comme échappées d'un film muet soviétique ou nordique (Sjöström, Dreyer). Radical, rude, fruste, le film a des allures de testament. Un adieu au monde. Et au cinéma, puisque Tarr affirme qu'il a réalisé là, son ultime film.
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